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60 Millions révèle un danger caché du sel de régime en 2025

Depuis des décennies, le sel ordinaire est pointé du doigt pour son rôle dans l’hypertension et les maladies cardiovasculaires. En réponse, les sels de régime, allégués plus sains, ont envahi les rayons des supermarchés. Mais derrière cette promesse de bienfaits se cache une réalité complexe, révélée par une enquête récente de 60 Millions de consommateurs. Si ces produits peuvent effectivement réduire la consommation de sodium, leur usage n’est pas sans danger, surtout pour les personnes vulnérables. À l’heure où la santé alimentaire devient un enjeu central, il est crucial de faire le point sur ces alternatives.

Les sels de régime sont-ils vraiment une solution sûre pour réduire le sodium ?

Une alternative innovante pour la santé cardiovasculaire

Le sel de table traditionnel, composé à 97 % de chlorure de sodium, est indispensable à l’organisme, mais son excès peut provoquer des troubles comme l’hypertension. Les sels de régime, quant à eux, remplacent une partie du sodium par du potassium, un minéral bénéfique pour le cœur. Cette substitution permet de garder un goût salé tout en limitant les risques liés au sodium. En Chine, une étude publiée en 2021 a même montré une diminution de 14 % des accidents vasculaires cérébraux chez les utilisateurs réguliers de ces sels enrichis en potassium. Un succès qui a relancé l’engouement pour ces produits en Europe.

Un équilibre délicat entre goût et sécurité

Pour Claire Vasseur, nutritionniste à Lyon, cette innovation « est une avancée, mais elle ne doit pas faire oublier que le potassium, bien que nécessaire, peut devenir toxique à forte dose ». Elle rappelle que l’Organisation mondiale de la santé recommande de ne pas dépasser 2 600 mg de potassium par jour pour les adultes. Or, certains sels de régime contiennent jusqu’à 50 % de ce minéral, ce qui peut facilement conduire à un excès si l’on n’y prête pas attention.

Quels sont les risques cachés derrière ces produits ?

Un manque d’informations pour les consommateurs

Malgré les allégations santé, les marques restent souvent floues sur les contre-indications. « Les étiquettes mentionnent rarement les risques pour les personnes sous traitement », explique le Pr Béatrice Duly-Bouhanick, présidente de la Société Française d’Hypertension Artérielle. Les médicaments comme les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) ou les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine (ARA II), prescrits en cas d’hypertension ou d’insuffisance cardiaque, peuvent interagir avec le potassium, entraînant une hyperkaliémie.

L’hyperkaliémie : un danger sous-estimé

Jean-Luc Moreau, retraité de 68 ans atteint de diabète de type 2, a découvert ce risque à ses dépens. « Je croyais bien faire en remplaçant mon sel classique par un sel de régime », raconte-t-il. Après plusieurs mois d’utilisation, une prise de sang a révélé un taux de potassium anormalement élevé, nécessitant un ajustement de son traitement. « Mon médecin m’a expliqué que les reins, déjà sollicités par le diabète, ne parvenaient plus à éliminer le surplus. »

Comment saler sans compromettre sa santé ?

Le sel iodé classique, une option encore valable

Si le sel de régime n’est pas adapté à tous, le sel iodé ordinaire reste une solution raisonnable, à condition d’en modérer la consommation. « L’iode est essentiel pour la thyroïde, et une cuillère à café par jour suffit pour couvrir les besoins », précise Claire Vasseur. Elle conseille toutefois d’éviter les sels non iodés, souvent associés à des carences.

Les épices et herbes aromatiques : des alliées oubliées

Amélie Dubois, chef cuisinière à Bordeaux, mise sur ces alternatives pour réduire le sel dans ses plats. « Le curcuma, le cumin ou le basilic ajoutent du goût sans danger. Pour les plats mijotés, je mélange du sel iodé avec des herbes séchées, ce qui permet de diviser par deux la quantité utilisée. » Une approche corroborée par une étude de l’Inrae, montrant qu’une utilisation régulière d’épices peut réduire la consommation de sel de 30 % sans altérer la satisfaction gustative.

Quels conseils pratiques pour une consommation responsable ?

Lire les étiquettes et consulter un professionnel

Thomas Lefebvre, diététicien à Paris, insiste sur l’importance de décrypter les compositions. « Regardez la teneur en potassium et en sodium. Un bon sel de régime ne devrait pas dépasser 30 % de potassium. » Il recommande aussi de consulter un médecin ou un diététicien avant tout changement, surtout en cas de pathologies chroniques. « Pour les patients sous IEC, même une petite quantité peut être problématique. »

Diversifier les sources de saveur

En plus des épices, des aliments comme les champignons, les tomates séchées ou le miso peuvent remplacer partiellement le sel. « Leur goût umami, naturellement salé, satisfait les papilles sans surcharger en sodium », explique Amélie Dubois. Cette stratégie, alliée à une cuisson à basse température pour préserver les saveurs, permet de réduire progressivement la dépendance au sel.

Pourquoi une approche critique est-elle indispensable ?

Évaluer les innovations alimentaires

Si les sels de régime illustrent la volonté de l’industrie de proposer des alternatives, leur sécurité doit être rigoureusement testée. « Les études sur le long terme font souvent défaut », relève le Pr Duly-Bouhanick. Elle cite l’exemple des substituts sucrés, dont les effets secondaires n’ont été reconnus qu’après des années d’usage généralisé. « Il faut un suivi post-commercialisation pour identifier les risques. »

Un équilibre entre bénéfices et précautions

Pour Sophie Renaud, coordinatrice d’une association de consommateurs, « les allégations santé doivent être encadrées ». Elle dénonce des publicités qui mettent en avant les vertus sans mentionner les limites. « Un produit peut être bon pour la majorité, mais dangereux pour une minorité. C’est un piège pour les personnes vulnérables, qui se sentent rassurées par le marketing. »

Une approche équilibrée pour préserver sa santé

Les sels de régime ne sont ni un poison ni un remède miracle. Leur usage dépend des besoins individuels et des pathologies sous-jacentes. Pour les personnes en bonne santé, ils peuvent être un moyen de réduire progressivement le sodium. Mais pour celles sous médication ou atteintes de maladies rénales, hépatiques ou cardiaques, ils représentent un risque réel. Comme pour tout aliment, la modération et l’information sont les clés. En associant une alimentation variée, des épices et des conseils médicaux, il est possible de concilier plaisir et sécurité.

A retenir

Qui devrait éviter les sels de régime ?

Les personnes sous traitement médical avec des IEC, des ARA II, ou des diurétiques épargneurs de potassium doivent consulter un médecin avant d’utiliser ces produits. Les patients souffrant d’insuffisance rénale, de diabète ou d’hypertension sévère sont également concernés.

Comment reconnaître un sel de régime adapté ?

Privilégiez les produits avec une teneur en potassium inférieure à 30 % et vérifiez les mentions sur l’étiquette. Un sel « enrichi en potassium » ne doit pas remplacer totalement le sodium, et son usage doit rester modéré.

Les épices sont-elles une alternative viable au sel ?

Oui, de nombreuses épices comme le curcuma, le cumin ou le poivre de Cayenne ajoutent du goût sans danger. Elles contiennent aussi des antioxydants bénéfiques pour la santé. Cependant, certaines mélanges du commerce peuvent inclure du sel, donc vérifiez la composition.

Anita

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