Agapanthes Regle Méconnue Pour Tailler Les Tiges Septembre 2025
Alors que l’été s’attarde encore dans les parfums de thym et de lavande, un autre protagoniste du jardin attire l’œil : l’agapanthe, avec ses boules florales bleutées ou immaculées dressées fièrement au bout de longues tiges. Pour beaucoup, septembre n’est qu’un simple passage entre deux saisons. Pour les amoureux de jardin, c’est bien plus : un moment clé, une bascule silencieuse où se joue la beauté du printemps à venir. Car derrière cette apparente sérénité, les agapanthes, originaires d’Afrique du Sud, entrent dans une phase cruciale de leur cycle. Leur entretien à cette période, souvent négligé ou mal compris, peut faire la différence entre une floraison généreuse et une touffe discrète l’année suivante. Entre science végétale, choix esthétiques et écologie du jardin, découvrons comment accompagner ces plantes emblématiques vers une renaissance éclatante.
Septembre marque le moment où les agapanthes, après avoir offert leur spectacle estival, commencent à se retirer lentement. Les fleurs, autrefois vibrantes, prennent une teinte terne, leurs pétales tombent, et les tiges se courbent. C’est à ce stade que la plante hésite : doit-elle produire des graines ou préserver son énergie ?
La réponse botanique est claire. Selon une étude menée par l’université du Cap, la formation de graines peut mobiliser jusqu’à 20 % des réserves énergétiques d’une agapanthe adulte. Pour une plante qui puise dans ses rhizomes pour survivre à l’hiver et renaître au printemps, ce gaspillage est coûteux. C’est pourquoi intervenir en septembre permet de rediriger cette énergie vitale vers les racines, assurant une meilleure reprise et une floraison plus abondante l’année suivante.
Il ne s’agit pas de tailler à date fixe, mais d’observer. Le jardin est un théâtre de signaux discrets. Quand les fleurs ont perdu leur éclat, que les hampes se dessèchent et que les graines commencent à se former, c’est le moment. Un indice simple : si vous secouez délicatement une hampe et que des capsules sèches s’ouvrent, la plante a déjà engagé ses ressources dans la reproduction.
Clémentine Royer, maraîchère bio dans le Lot-et-Garonne, explique : « J’ai appris à lire mes agapanthes comme un journal. Quand les fleurs brunissent, je sais qu’elles sont en train de se concentrer sur les graines. Alors je coupe, non pas par souci de netteté, mais par respect pour leur cycle. » Son approche, à mi-chemin entre écologie et pragmatisme, illustre bien le dilemme auquel font face de nombreux jardiniers.
La réponse n’est pas universelle. Alors que la Royal Horticultural Society (RHS) recommande la suppression des hampes défleuries pour maximiser la floraison future, une enquête de 2023 révèle que 35 % des jardiniers britanniques choisissent de les laisser en place. Pourquoi ? Parce que les têtes sèches, avec leurs formes sphériques et leurs reflets argentés, offrent une esthétique hivernale subtile, presque sculpturale.
En outre, ces structures servent d’abris naturels à de nombreux insectes : coccinelles, araignées, petits coléoptères y trouvent refuge pendant les mois froids. Pour Étienne Morel, naturaliste à Montpellier, « un jardin n’est pas seulement un lieu de beauté, mais un écosystème. Laisser quelques touffes intactes, c’est accueillir la biodiversité, même sous une forme discrète. »
Ainsi, la décision de tailler ou non dépend de l’intention du jardinier : recherche-t-on une floraison maximale, ou privilégie-t-on l’harmonie écologique et la beauté sauvage du jardin en hiver ?
Toutes les agapanthes ne se comportent pas de la même manière. Leur entretien en septembre doit tenir compte de leur nature : caduque ou persistante.
Les variétés caduques, comme l’Agapanthus praecox, perdent leur feuillage en automne. Dès que les feuilles jaunissent et s’affaissent, il est temps d’intervenir. On coupe alors les hampes florales à ras du sol, sans toucher le feuillage vert encore présent. Cette opération prépare la plante à sa dormance hivernale, en évitant qu’elle ne gaspille son énergie dans la maturation des graines.
Les variétés persistantes, comme l’Agapanthus africanus, conservent leurs feuilles toute l’année. Ici, la règle est plus nuancée : on retire uniquement les hampes fanées et les feuilles abîmées, mais on laisse le feuillage vert intact. Celui-ci continue à photosynthétiser, produisant de l’énergie stockée dans les racines. « J’ai longtemps coupé mes agapanthes persistantes comme les autres, confie Léa Bompard, jardinière à Nantes. Puis j’ai remarqué que celles que je laissais tranquilles fleurissaient mieux. J’ai compris qu’il fallait faire confiance au vivant. »
Oui, et c’est même l’un des meilleurs moments pour le faire, surtout pour les agapanthes en pot. Avec le temps, les touffes deviennent denses, ce qui peut limiter la floraison. Une division tous les 4 à 5 ans revitalise la plante, stimule la croissance de nouveaux rhizomes et multiplie les sujets.
Le processus est simple : on extrait délicatement la touffe du sol ou du pot, on la divise à l’aide d’un couteau bien aiguisé, en veillant à ce que chaque section possède au moins deux ou trois pousses et un bon système racinaire. On replante ensuite chaque division dans un substrat bien drainé, à la même profondeur qu’auparavant.
Yannick Lefort, horticulteur dans les Alpes-Maritimes, souligne : « J’ai vu des touffes anciennes, presque épuisées, reprendre vie après une division en septembre. L’année suivante, elles fleurissaient comme jamais. C’est un peu comme un renouveau, une seconde jeunesse. »
Une agapanthe bien entretenue peut vivre jusqu’à 20 ans, voire plus. Ce n’est pas une plante éphémère, mais un investissement à long terme. Les recommandations de la RHS et de Val’Hor, l’interprofession horticole française, insistent sur l’importance d’un entretien régulier : suppression des fleurs fanées, division périodique, arrosage adapté en période sèche, et protection des racines en hiver pour les variétés sensibles au gel.
En 2024, une enquête de Val’Hor révélait que les agapanthes figurent désormais dans plus de 40 % des jardins français. Leur popularité s’explique par leur élégance, leur résistance et leur facilité d’entretien. Mais cette facilité ne doit pas être confondue avec la négligence. Comme le rappelle Camille Vasseur, conceptrice de jardins à Bordeaux : « Elles ont l’air robustes, les agapanthes. Et elles le sont. Mais elles ont besoin d’attention, pas de soins constants, juste de moments précis. Septembre, c’est l’un de ces moments. »
Le timing est essentiel. Trop tôt, et on interrompt un cycle naturel ; trop tard, et la plante a déjà investi dans la production de graines. La fenêtre idéale, selon les experts, s’étend de la première à la troisième semaine de septembre. C’est une période où l’on peut encore profiter de la douceur de l’air, tout en anticipant l’automne.
Il est recommandé de procéder par étapes : d’abord l’observation, puis l’intervention sur les hampes les plus avancées, et enfin, si nécessaire, la division des touffes. Pour les jardiniers en région méditerranéenne, le climat permet parfois de repousser légèrement les opérations. En revanche, dans les zones plus froides, mieux vaut ne pas attendre.
Le sécateur bien aiguisé est l’outil indispensable. Il doit être propre, désinfecté entre chaque plante pour éviter la propagation de maladies. Pour les divisions, un couteau solide ou une petite bêche peut être utile. Le port de gants est conseillé, car certaines variétés d’agapanthes peuvent irriter la peau, surtout chez les personnes sensibles.
Un geste simple, mais souvent oublié : nettoyer le pied de la plante après la taille. Retirer les débris végétaux empêche l’accumulation d’humidité et réduit les risques de pourriture. Une couche fine de compost ou de terreau peut être ajoutée pour nourrir les racines, sans toutefois ensevelir le collet de la plante.
Le jardinage durable ne consiste pas à tout laisser pousser, mais à agir en conscience. Couper les hampes fanées n’est pas un acte de contrôle, mais un geste d’accompagnement. Il s’agit de comprendre le rythme de la plante, de lui offrir les meilleures conditions pour prospérer, tout en respectant l’équilibre du jardin.
Les tiges coupées peuvent être compostées, ou utilisées en décoration hivernale dans des bouquets séchés. Les divisions permettent de multiplier les plantes sans acheter de nouveaux sujets, réduisant ainsi l’empreinte carbone du jardin. Et en laissant quelques touffes intactes, on crée des micro-refuges pour la faune locale.
À Lyon, Sophie Ménard a transformé son petit jardin en un sanctuaire pour les pollinisateurs. « J’ai commencé par tailler mes agapanthes en septembre, comme tout le monde. Puis j’ai lu un article sur les insectes hivernants. Depuis, je n’en coupe qu’une partie. L’autre, je la laisse. L’hiver, c’est surprenant : on dirait des sculptures, et au printemps, elles repartent fort. »
À Brest, Malik Zidane cultive des agapanthes en pot sur son balcon. « Elles prennent froid, ici. Alors je les rentre à l’abri en hiver. En septembre, je les divise, je change la terre, je coupe les vieilles hampes. Depuis que je fais ça, elles fleurissent trois mois par an. C’est magique. »
Les erreurs les plus fréquentes ? Couper trop tôt, tailler le feuillage vert des variétés persistantes, ou oublier de diviser les touffes trop denses. Une autre erreur : laisser les hampes fanées sans intention, par simple oubli, alors qu’on aurait pu en profiter pour renforcer la plante.
Comme le dit Sophie Ménard : « Le jardin, c’est comme une conversation. Si on ne répond pas aux signaux, la plante finit par se taire. »
Septembre n’est pas seulement un mois de transition. Pour les agapanthes, c’est un moment de décision, de soin et de projection. Chaque geste — couper, observer, diviser — participe à un équilibre plus large : entre beauté et fonction, entre nature et culture, entre action et patience. En apprenant à lire les signes que nous envoie la plante, nous devenons non pas des maîtres du jardin, mais ses compagnons attentifs. Et c’est peut-être là, dans cette écoute silencieuse, que réside la vraie magie du jardinage.
Il est recommandé d’intervenir entre la première et la troisième semaine de septembre, dès que les fleurs sont fanées et que les hampes commencent à se dessécher. Le bon moment correspond à la fin du cycle de floraison, avant que la plante ne dépense ses réserves dans la production de graines.
Non. Pour les variétés persistantes, il suffit de retirer les hampes florales fanées et les feuilles abîmées. Le feuillage vert doit être conservé car il continue à produire de l’énergie par photosynthèse jusqu’en hiver.
Oui, septembre est une période idéale pour diviser les touffes denses, en particulier celles en pot. Cette opération, à réaliser tous les 4 à 5 ans, revitalise la plante et augmente la vigueur de la floraison future.
Oui. Conserver quelques hampes sèches offre un refuge naturel à des insectes hivernants comme les coccinelles ou les araignées. C’est un geste simple en faveur de la biodiversité, compatible avec une approche esthétique du jardin en hiver.
Une agapanthe soignée peut vivre jusqu’à 20 ans, voire davantage. Un entretien régulier, incluant la taille des fleurs fanées, la division périodique et une protection adaptée en hiver, est essentiel pour assurer sa longévité et sa floraison abondante.
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