Age Ou Lon Perd Ses Amis Etude 2025
À quel moment de la vie sommes-nous le plus entourés ? Et quand, au contraire, commence-t-on à glisser vers un isolement discret, presque imperceptible ? Une série d’études récentes, menées principalement au Royaume-Uni et croisées avec des données françaises, révèle un schéma étonnamment précis : l’amitié connaît un pic à 21 ans, un déclin marqué à 31 ans, puis une renaissance inattendue à 65 ans. Ce cycle, loin d’être anodin, raconte l’histoire d’une société, de ses rythmes, de ses priorités, mais aussi de ses silences. Derrière les chiffres, ce sont des vies, des choix, des absences. Et surtout, une question essentielle : peut-on apprendre à cultiver l’amitié comme on entretient sa santé ?
C’est souvent à la fin des études, entre le dernier examen et le premier contrat, que les cercles d’amis sont les plus denses. À cet âge, les interactions sont naturelles, presque automatiques. Les journées se partagent entre amphithéâtres, cafés bondés, soirées improvisées et conversations sans fin. Selon une étude britannique portant sur plus de 2 000 adultes, c’est à 21 ans que l’on compte en moyenne huit amis, dont quatre qualifiés de « proches ». Ce chiffre, bien supérieur à celui des autres tranches d’âge, s’explique par un environnement social particulièrement favorable : proximité géographique, rythmes de vie similaires, absence de contraintes familiales majeures.
Leila Benhammou, étudiante en master de sociologie à Lyon, se souvient de cette période comme d’un « temps suspendu ». « On se croisait tous les jours, pas besoin de se parler pour savoir que l’autre était là. Un simple message à minuit suffisait pour qu’on se retrouve deux heures plus tard dans un bar du centre-ville. » Ce type de lien, fluide et immédiat, est rare dans les étapes suivantes de la vie. Il repose sur une disponibilité que l’âge adulte, avec ses responsabilités, ne permet plus aussi facilement.
À 21 ans, les amis ne sont pas choisis, ils sont rencontrés. Le cadre universitaire, les colocations, les associations étudiantes, les loisirs partagés : autant de contextes qui favorisent les connexions spontanées. Les affinités se construisent sur des expériences communes, pas sur des agendas surchargés. En outre, les jeunes adultes de cette tranche d’âge sont souvent en phase d’exploration identitaire. L’amitié devient alors un miroir, un espace de validation, de confiance et de liberté.
Le sociologue Étienne Lamy, spécialiste des relations interpersonnelles, souligne que « cette période est une parenthèse sociale ». « Les jeunes ont du temps, peu de contraintes matérielles, et une forte envie de se projeter. L’amitié n’est pas un luxe, c’est un besoin fondamental pour construire leur identité. »
Le basculement s’opère lentement, sans drame. Il n’y a pas de rupture, pas de dispute. Juste une absence de messages, des rendez-vous repoussés, des groupes WhatsApp laissés en sommeil. C’est à 31 ans, en moyenne, que l’on commence à perdre ses amis, selon une enquête menée par Sanctuary Care. Ce chiffre, frappant de précision, coïncide avec un moment charnière : l’entrée dans la vie de famille.
Les données de l’Ined, publiées en 2023, confirment ce scénario. En France, les femmes ont leur premier enfant à 31 ans, les hommes à 33,3 ans. Ces quelques mois de décalage ne changent rien à la donne : la parentalité, même partagée, redéfinit profondément les priorités. Le temps, devenu rare, se concentre sur l’enfant, le couple, la carrière. Les amis, autrefois au cœur du quotidien, passent au second plan.
Camille, 35 ans, mère de deux enfants, raconte : « Avant, je voyais mes amis au moins deux fois par semaine. Maintenant, un café tous les deux mois, c’est déjà une victoire. » Elle n’est pas seule. Beaucoup de jeunes parents constatent que leurs amis sans enfants ne comprennent pas leurs nouvelles contraintes, tandis que ceux qui en ont vivent les mêmes. Le cercle se rétrécit, et les occasions de se croiser se raréfient.
Le déménagement en zone périurbaine, les horaires de travail décalés, la fatigue chronique : autant de facteurs qui éloignent progressivement. « On ne se fâche pas, on dérive », résume Thomas, 38 ans, cadre dans une entreprise de logistique. « Un jour, tu te rends compte que tu n’as plus parlé à ton meilleur ami depuis dix mois. Tu voulais l’appeler, mais tu as toujours repoussé. Et maintenant, tu as peur que ce soit trop tard. »
L’amitié n’est pas un simple agrément. C’est un pilier de la santé. Andrea Wigfield, directrice du Centre d’études sur la solitude à l’Université Sheffield Hallam, insiste sur ce point : « Les liens amicaux créent un sentiment d’appartenance, de sécurité émotionnelle. Ils sont aussi importants que l’alimentation ou l’exercice physique. »
Les effets de l’isolement sont alarmants. Une étude américaine citée par Sanctuary Care établit que la solitude chronique a des conséquences sur la santé équivalentes à celles de fumer 15 cigarettes par jour. Elle augmente les risques de dépression, d’hypertension, de troubles cognitifs, et même de mortalité prématurée. Pourtant, on parle rarement de solitude comme d’un enjeu de santé publique.
Parce qu’elle est invisible. Contrairement aux liens familiaux ou professionnels, l’amitié n’est ni institutionnalisée, ni codifiée. Elle repose sur la volonté, la spontanéité, la réciprocité. « On la considère comme secondaire, alors qu’elle est fondamentale », explique le psychologue Julien Morel. « Dans les moments de crise, ce n’est pas toujours la famille qui soutient. C’est souvent l’ami qui appelle à 3 heures du matin, sans juger, sans attendre. »
Ce manque de reconnaissance sociale pèse lourd. Les politiques publiques investissent peu dans les espaces de rencontre informels, les lieux de sociabilité adulte, les initiatives de lien social. « On finance des crèches, des écoles, des maisons de retraite, mais pas de clubs d’amitié pour la quarantaine », ironise Étienne Lamy.
Il y a une lumière au bout du couloir. À la retraite, un nouveau cycle relationnel s’ouvre. L’étude révèle que les adultes reconstruisent progressivement un cercle d’amis à partir de 65 ans. Ce renouveau s’explique par plusieurs facteurs : le retour du temps, la recherche de sens, et souvent, un besoin de se reconnecter à soi-même.
Les espaces de rencontre se multiplient : clubs de randonnée, ateliers d’écriture, associations de bénévolat, cours de langue. « À 67 ans, j’ai rejoint un groupe de théâtre amateur », raconte Hélène Rivière, ancienne enseignante. « Je ne jouais pas depuis le lycée. Mais là, c’était différent. On ne cherchait pas la performance. On cherchait la complicité. »
Le processus est différent de celui de la jeunesse. Il est plus conscient, plus lent. Les nouveaux amis ne se croisent pas par hasard, ils se choisissent. « On ne cherche plus à plaire, on cherche à partager », résume Bernard, 69 ans, retraité de la fonction publique. « Je suis dans un club d’échecs. On parle autant de parties que de nos enfants, de nos maladies, de nos doutes. C’est une forme d’intimité qu’on n’avait pas à 30 ans. »
La retraite, loin d’être une fin, devient pour certains une seconde jeunesse relationnelle. Elle permet de renouer avec des anciens amis, mais aussi d’en créer de nouveaux, sur des bases plus matures, plus authentiques.
Oui, mais à condition de les considérer comme une priorité. L’amitié ne se reconquiert pas par hasard. Elle demande de l’initiative, de la persévérance, parfois de la vulnérabilité. Envoyer un message à un ancien ami, accepter une invitation, rejoindre un groupe : autant de gestes simples, mais puissants.
Leila, aujourd’hui âgée de 32 ans, a récemment relancé une amie d’université après trois ans de silence. « J’ai eu peur qu’elle m’en veuille. Mais elle m’a répondu dans la minute : “Tu me manques aussi.” On s’est vues deux semaines plus tard. C’était comme si rien n’avait changé. »
Que l’amitié n’est pas une constante, mais une ressource à entretenir. Qu’elle traverse des saisons, comme la vie. Qu’elle peut s’effacer, mais aussi renaître. Et surtout, qu’elle mérite d’être protégée, non comme un luxe, mais comme une nécessité.
Camille, après avoir lu l’étude, a décidé de réagir. « J’ai créé un groupe WhatsApp avec mes anciennes copines de fac. On s’est fixé un dîner tous les deux mois. Ce n’est pas grand-chose, mais c’est un début. »
À 31 ans, l’entrée dans la vie de famille, la parentalité et les contraintes professionnelles redéfinissent les priorités. Le temps disponible pour les amis se réduit drastiquement, et les liens s’effilochent progressivement, sans conflit, par simple éloignement de rythmes de vie.
La solitude chronique a des impacts physiques et mentaux comparables à ceux du tabagisme. Elle augmente les risques de dépression, de maladies cardiovasculaires, et de déclin cognitif. Elle est un facteur de mortalité prématurée, souvent sous-estimé par les politiques de santé.
La retraite libère du temps et redonne une marge de manœuvre pour cultiver les relations. Les seniors cherchent souvent à se reconnecter à eux-mêmes et aux autres, à travers des activités partagées, des engagements bénévoles ou des groupes de parole. Ce renouveau est porté par un besoin de sens et de lien.
En les considérant comme une priorité, pas une option. En prenant l’initiative de rester en contact, en organisant des moments réguliers, même courts, et en acceptant que les formes de l’amitié évoluent. La qualité l’emporte sur la quantité, et la régularité sur l’intensité.
L’amitié n’a pas d’âge, mais elle a des saisons. Elle fleurit à 21 ans, s’efface à 31, renaît à 65. Ce cycle, loin d’être une fatalité, est une invitation à mieux la comprendre, à la chérir, à la protéger. Parce qu’un ami, ce n’est pas seulement un souvenir du passé. C’est un appui pour l’avenir. Et parfois, la seule chose qui nous tient debout.
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