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Une startup transforme l’air en eau potable, une solution révolutionnaire pour 2025

Dans un monde où près de deux milliards de personnes n’ont pas accès à une eau potable sûre, la quête d’innovations capables de répondre à cette urgence humanitaire et écologique devient cruciale. Face à ce défi, une idée simple, presque poétique, émerge : et si l’air que nous respirons pouvait devenir notre principale source d’eau ? C’est précisément autour de cette intuition qu’a germé un projet audacieux, porté par deux ingénieurs tunisiens dont la rencontre avec le désert a changé le cours de leur destin. Leur entreprise, Kumulus Water, développe aujourd’hui des machines capables de produire de l’eau potable à partir de l’humidité atmosphérique – une solution qui pourrait bien redessiner l’avenir de l’accès à l’eau dans les régions les plus vulnérables.

Comment une tente humide dans le Sahara a changé une vie

L’histoire de Kumulus Water commence en 2018, au cœur du désert du Sahara, là où l’on croirait impossible de trouver la moindre goutte d’eau. Iheb Triki et Mohamed Ali Abid, tous deux diplômés de l’École polytechnique de Tunis, participent à une expédition scientifique visant à étudier les conditions climatiques extrêmes. Chaque matin, au réveil, ils constatent un phénomène étrange : malgré la chaleur accablante et l’aridité du sol, les parois intérieures de leur tente sont couvertes de fines gouttelettes. « C’était comme si la nature nous faisait un clin d’œil », raconte Iheb Triki. « Nous étions dans un endroit où l’eau semble absente, et pourtant, l’air nous en offrait une trace invisible chaque nuit. »

Le phénomène observé est celui de la condensation : durant la nuit, la température chute brusquement, et l’humidité présente dans l’air, même minime, se transforme en eau en entrant en contact avec les surfaces plus froides. Cette observation, banale en apparence, a déclenché chez les deux ingénieurs une réflexion profonde. « Nous avons compris que l’air, partout sur Terre, contient de l’eau – parfois jusqu’à 13 billions de tonnes selon certaines estimations. Pourquoi ne pas la capter ? », explique Mohamed Ali Abid. Leur retour à Tunis marque le début d’un long travail de recherche, entre laboratoires universitaires et prototypes rudimentaires testés dans des garages.

Quel est le principe scientifique derrière la machine Kumulus ?

La technologie mise au point par Kumulus Water s’appuie sur un processus de condensation contrôlée, mais optimisé pour fonctionner dans des conditions extrêmes. L’appareil aspire l’air ambiant à l’aide d’un ventilateur, puis le fait passer à travers un système de refroidissement actif. L’humidité contenue dans l’air se condense sur des plaques métalliques refroidies, formant des gouttelettes qui sont ensuite collectées. L’eau ainsi récupérée traverse un système de filtration à plusieurs étapes – dont un filtre à charbon actif, une membrane à ultrafiltration et une stérilisation par UV – pour garantir une qualité potable conforme aux normes internationales.

Contrairement aux systèmes similaires qui nécessitent une forte consommation énergétique, Kumulus a conçu ses dispositifs pour fonctionner avec des sources d’énergie renouvelables, notamment solaires. « Notre objectif était de créer une machine autonome, capable de fonctionner dans une zone isolée, sans réseau électrique ni infrastructure », précise Iheb Triki. Un modèle standard peut produire entre 20 et 50 litres d’eau par jour, selon le taux d’humidité de l’air – une performance remarquable, même dans des déserts où l’humidité relative peut descendre à 20 %.

Où cette technologie est-elle déjà utilisée ?

Depuis son lancement officiel en 2020, Kumulus Water a déployé des unités pilotes dans plusieurs régions du monde. En Tunisie, une première installation a été mise en place dans un village du sud, près de Tataouine, où l’accès à l’eau est chroniquement difficile. « Avant, les femmes marchaient deux heures chaque jour pour aller chercher de l’eau à un puits distant », témoigne Samira Ben Salah, habitante du village. « Aujourd’hui, l’eau sort d’un robinet, et elle est propre. Mes enfants ne tombent plus malades. »

En 2022, un partenariat avec une ONG humanitaire a permis d’installer des unités Kumulus dans des camps de réfugiés au Niger, zones particulièrement touchées par la sécheresse. Les résultats ont été spectaculaires : une réduction de 60 % des cas de diarrhée infantile dans les six mois suivant l’installation. Au Pérou, dans les Andes, une autre unité a été testée à 3 500 mètres d’altitude, où les nappes phréatiques sont gelées une grande partie de l’année. « L’air est froid, mais il contient encore de l’humidité », souligne Lucía Mendoza, ingénieure locale impliquée dans le projet. « Grâce à Kumulus, un petit hameau de 40 habitants a désormais accès à une source d’eau constante. »

Quels sont les avantages écologiques de cette solution ?

L’un des atouts majeurs de la technologie Kumulus est son faible impact environnemental. Contrairement aux usines de dessalement, qui consomment énormément d’énergie et rejettent du saumure toxique dans les océans, ou aux forages qui puisent dans des aquifères déjà surexploités, le système de Kumulus ne prélève rien de la terre. Il puise dans une ressource renouvelable : l’air. « Chaque jour, des milliards de tonnes d’eau s’évaporent puis retombent sous forme de pluie. Nous ne faisons que récupérer une infime partie de ce cycle naturel », explique Mohamed Ali Abid.

De plus, l’utilisation d’énergie solaire pour alimenter les machines rend le système particulièrement adapté aux zones rurales ou isolées. Une étude indépendante menée par l’Université de Carthage a montré qu’une unité Kumulus de taille moyenne émet environ 95 % moins de CO₂ sur son cycle de vie qu’une solution de distribution d’eau en bouteille. « C’est une réponse à deux crises à la fois : celle de l’eau et celle du climat », estime le professeur Kamel Gharbi, spécialiste des ressources hydriques.

Quels sont les défis à surmonter pour une diffusion massive ?

Malgré ses promesses, la technologie Kumulus n’est pas sans obstacles. Le coût de production reste élevé : une unité complète coûte environ 5 000 euros, ce qui la rend inaccessible pour de nombreuses communautés sans subventions. « Nous travaillons activement à réduire les coûts grâce à la fabrication en série et à l’optimisation des matériaux », indique Iheb Triki. L’entreprise explore également des modèles de location ou de microcrédit pour permettre un accès plus équitable.

Un autre défi est lié à l’efficacité dans des zones très sèches. Si l’humidité est trop basse, la production d’eau diminue. « Nous ne prétendons pas remplacer les systèmes traditionnels partout », nuance Mohamed Ali Abid. « Mais même dans les déserts, il y a des périodes – la nuit, ou la saison humide – où l’air contient assez d’humidité pour produire de l’eau. Et parfois, quelques litres par jour, c’est la différence entre la vie et la mort. »

Quel avenir pour la production d’eau à partir de l’air ?

Les perspectives sont encourageantes. Kumulus Water prévoit de déployer 500 unités d’ici 2026, principalement en Afrique subsaharienne, au Moyen-Orient et en Amérique latine. L’entreprise collabore avec l’ONU et plusieurs fonds climat pour intégrer ses dispositifs dans des programmes de résilience face au changement climatique. Des discussions sont également en cours avec des villes côtières sujettes aux pénuries, comme Le Cap ou Santiago, pour tester des solutions urbaines.

Par ailleurs, la recherche continue. Une équipe basée à Montpellier travaille sur un nouveau matériau hygroscopique capable de capter l’humidité même à 10 % d’humidité relative. « Si nous réussissons, cela ouvrira la porte à des applications dans des zones jusqu’ici inaccessibles », confie Fatima Zohra Lamine, chercheuse associée au projet. Des versions domestiques, plus petites et abordables, sont également en développement pour une utilisation en milieu urbain ou en cas de catastrophe naturelle.

Comment cette innovation change-t-elle notre regard sur les ressources ?

La réussite de Kumulus Water interroge notre rapport aux ressources naturelles. Pendant des siècles, l’eau a été perçue comme une ressource terrestre, issue des rivières, des lacs ou des nappes souterraines. Cette technologie rappelle que l’atmosphère est elle aussi un réservoir – immense, invisible, mais accessible. « Nous avons tendance à chercher des solutions dans la complexité, alors que parfois, la réponse est juste au-dessus de nos têtes », réfléchit Samira Ben Salah, dont le village a été l’un des premiers bénéficiaires.

Cette innovation incite aussi à repenser les modèles d’accès à l’eau. Plutôt que de dépendre de réseaux centralisés, coûteux et vulnérables, des systèmes décentralisés, autonomes et résilients pourraient devenir la norme. « C’est une révolution silencieuse », estime le docteur Elias Nasser, expert en développement durable. « Elle ne fait pas de bruit, mais elle change la vie de ceux qui en ont le plus besoin. »

Conclusion

La genèse de Kumulus Water illustre le pouvoir de l’observation, de la curiosité et de la persévérance. Deux ingénieurs, confrontés à un phénomène naturel banal, ont su en tirer une solution d’avenir. Leur technologie, bien qu’encore en développement, offre une lueur d’espoir dans la lutte contre la pénurie d’eau. Elle montre qu’il est possible d’allier innovation, durabilité et impact social. Tandis que le monde cherche à s’adapter à un climat changeant, des projets comme Kumulus Water rappellent que parfois, la réponse la plus puissante est aussi la plus simple : puiser dans ce que la nature nous offre déjà, même si nous ne le voyons pas.

FAQ

Comment fonctionne exactement la machine Kumulus ?

La machine aspire l’air ambiant, le refroidit pour provoquer la condensation de l’humidité, puis filtre l’eau récupérée à travers plusieurs étapes (charbon actif, ultrafiltration, UV) afin de la rendre potable. Elle peut fonctionner avec de l’énergie solaire, ce qui la rend autonome.

Peut-elle produire de l’eau dans des zones très sèches ?

Oui, mais avec des limitations. Même dans les déserts, l’air contient une certaine humidité, surtout la nuit. La production est moindre qu’en zone tropicale, mais suffisante pour répondre à des besoins essentiels, comme la consommation humaine ou l’hygiène de base.

Quelle est la qualité de l’eau produite ?

L’eau générée par les machines Kumulus respecte les normes de potabilité de l’Organisation mondiale de la santé. Des tests réguliers sont effectués sur le terrain pour garantir la sécurité sanitaire.

Combien coûte une unité Kumulus ?

Le coût actuel d’une unité standard est d’environ 5 000 euros. L’entreprise travaille à réduire ce prix grâce à des économies d’échelle et des partenariats avec des organismes internationaux.

Quelles régions pourraient bénéficier de cette technologie ?

Les zones arides, les régions isolées sans accès à l’eau potable, les camps de réfugiés, les zones montagneuses ou insulaires, ainsi que les villes touchées par des pénuries temporaires sont des candidats idéaux pour cette technologie.

A retenir

Quelle est la grande idée derrière Kumulus Water ?

L’idée fondatrice est que l’air contient partout de l’humidité, et qu’il est possible de la transformer en eau potable grâce à un système de condensation et de filtration, sans dépendre des ressources en eau de surface ou souterraines.

Qui sont les fondateurs de Kumulus Water ?

Iheb Triki et Mohamed Ali Abid, deux ingénieurs tunisiens diplômés de Polytechnique, dont l’expérience dans le désert du Sahara a inspiré le projet.

Quel est l’impact environnemental de cette technologie ?

Le système a un impact carbone très faible, surtout lorsqu’il est alimenté par l’énergie solaire. Il ne surexploite pas les nappes phréatiques et ne produit aucun déchet toxique, contrairement au dessalement.

Quel est le potentiel d’échelle de cette solution ?

Le potentiel est immense. Selon les estimations, si 1 % seulement de la vapeur d’eau présente dans l’atmosphère était captée, cela suffirait à subvenir aux besoins de milliards de personnes. Kumulus Water vise à devenir un acteur clé dans la décentralisation de l’accès à l’eau.

Anita

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