Alerte santé : certaines bouteilles d’eau menacent vos reins en France en 2025

Vous le faites peut-être machinalement : ouvrir le frigo, saisir une bouteille d’eau, faire couler le liquide sans même regarder l’étiquette. Pourtant, l’eau que vous buvez peut soit soulager vos reins, soit les surcharger au point de provoquer des calculs ou une inflammation. Chloé Darmon, professeure de biologie de 52 ans atteinte d’insuffisance rénale sévère depuis cinq ans, reçoit un texto de son néphrologue « Vérifie ta bouteille, le calcium est à 500 mg ». Le lendemain, elle jette six packs de « source naturelle » au « résidu fixe » astronomique. Son témoignage fait partie d’une vague d’alertes qui commence à gagner les réseaux sociaux et les cabinets médicaux. Alors, comment choisir l’eau la plus sûre ?

Qu’est-ce qui rend certaines eaux en bouteille risquées pour les reins ?

Un rein en bonne santé filtre 180 litres de sang par jour, maintient vos minéraux en équilibre et chasse les déchets. Lorsqu’il est blessé,chargé même d’une eau très minéralisée, il fonctionne comme un éponge déjà saturée. Les patients comme Chloé n‘ont plus les mêmes capacités d’élimination : trop de calcium, le minéral se cristallise dans les tubes urinaires et forme des calculs. Trop de sodium, les reins retiennent plus d’eau, la tension artérielle grimpe, le cœur et les vaisseaux en prennent pour leur grade.

Un chiffre résume ce danger : le résidu fixe. Florian Marcillac, pharmacien à Bordeaux, appuie un doigt sur le logo de l’étiquette : « 1 400 mg/L, vous risquez l’accumulation de sels si vous buvez trois litres par jour ». Il voit plusieurs personnes par mois qui connaissent des crampes nocturnes, des œdèmes ou une baisse de filtrat glomérulaire simplement à cause d’un mauvais choix d’eau.

Comment reconnaître une eau hautement minéralisée à l’œil nu ?

Pas besoin d’être chimiste. Sur toute bouteille d’eau du commerce, une rubrique obligatoire apparaît sous le nom « résidu sec à 180 °C » ou « résidu fixe ». Si vous lisez un chiffre supérieur à 500 mg/L, vous tenez un produit riche en sels. Entre 200 et 500 mg/L, l’eau est moyennement minéralisée. En dessous de 150 mg/L, elle est douce pour vos reins.

Bastien Dalmas, père de deux enfants sportifs, raconte comment il a établi un classeur sur le frigo. « Je classe les bouteilles par niveau de sel. À l’entraînement, les enfants prennent l’eau contenant beaucoup de potassium ; le soir, je leur sers une eau très faiblement minéralisée pour désaturer après l’effort ».

Quelles marques ou types d’eau sont les plus sûrs pour vos reins ?

Selon l’Académie nationale de médecine et les sociétés de néphrologie, les eaux dites « faiblement minéralisées » ou « très faiblement minéralisées » protègent les reins affaiblis. En grande surface, vous trouverez Volvic, Mont Roucous, Rosée de la Reine, Cristaline et Aquarel, toutes sous le seuil de 150 mg/L de résidu fixe. Elles restent abordables et disponibles partout.

Maïlys Petit, infirmière de 34 ans dans un service d’hémodialyse, fait ses courses avec l’application « Mon eau » sur son téléphone. « J’ai scanné le code-barres de chaque référence. Dans ma liste sont restés uniquement les eaux à faible minéralisation », explique-t-elle en montrant la longue liste d’exclusions : « Contrex, Félicien ardoisier, Vittel forte, Hépar ».

Les besoins diffèrent-ils selon votre profil ?

Oui. Femme enceinte, sportif de haut niveau, diabétique ou insuffisant rénal : chaque organisme doit adapter la composition de l’eau qu’il ingère. Rébecca Tanzi, sage-femme, insiste : « Une future maman a souvent besoin d’un peu plus de calcium, mais sans excès de sodium. Elle peut choisir une eau peu minéralisée et compléter par un laitage ».

Pour l’athlète amateur, la clé est le timing. Antoine Giminez, traileur de 40 ans, boit trois litres par jour. Le matin, Volvic ou Mont Roucous. Sur le sentier, une eau enrichie en bicarbonates et en potassium pour compenser la transpiration. Le soir, retour sur l’eau douce. « Jamais de Contrex après l’effort », prévient son coach : « Le calcium a tendance à s’accumuler dans les tubes ».

Combien d’eau boire exactement et à quel moment ?

La connaissance populaire vous conseille 1,5 à 2 litres par jour. Chez les patients rénaux, le volume est précisé par le médecin : souvent un peu moins quand le rein ne parvient plus à éliminer l’eau. Marie-Soleil Rozier, diététicienne spécialisée en néphrologie, distribue une fiche très simple : « Buvez en petite quantité fréquente. Jamais plus de 200 mL d’un coup avant 18 h ».

Elle ajoute un règle-clé : « Répartir l’eau sur la journée, non pas se soulager le soir en vidant des demi-litres. » Cela limite la surcharge hydrique nocturne qui force le cœur et les poumons.

Quelle place pour l’eau du robinet ?

Souvent dédaignée, l’eau du robinet représente une alternative économique et écologique. En France, plus de 99 % des prélèvements respectent les normes sanitaires. « Le plomb n’existe plus dans la plupart des canalisations modernes », rassure Nathan Rivelaygue, hydrologue à l’Institut Gustave Roussy. Cependant, dans certaines communes anciennes, un test gratuit peut détecter un excès de cuivre ou de nickel.

Ludivine Hochart, cadre marketing, a installé un filtre sous évier à charbon actif. « J’ai économisé 400 euros de bouteilles en un an », clame-t-elle. En région parisienne, son analyse du robinet affiche un résidu fixe autour de 50 mg/L : « Alors pourquoi acheter de la bouteille ? Seul hic : j’oublie parfois de changer le filtre ! »

Comment garder le bon reflexe au quotidien ?

Faire le tri dans la penderie ou ranger ses médicaments est souvent plus visible que choisir son eau. Et pourtant. Lucie Godin, voyageuse très occupée, glisse toujours une bouteille Mont Roucous sans étiquette dans son sac avant de prendre le train. « Au distributeur, c’est souvent le pic de calcium. Là, j’ai la main sûre ».

Ce geste simple devient une habitude après quelques semaines. Et si l’on oublie son flacon ? Les petits packs de 50 cl nomades prendront moins de place qu’un chargeur de téléphone.

Conclusion

L’eau est exempte de graisses ni de sucre, mais elle peut être franchement riche en sels. Un choix de bouteille mal orienté peut, replica après replica, fatiguer vos reins, provoquer des calculs ou aggraver l’hypertension. En apprenant à décrypter l’étiquette, en préférant des eaux faiblement minéralisées pour la consommation courante et en adaptant le moment et la quantité de l’hydratation à son profil, on applique la médecine préventive la plus simple du monde. Une journée sans eau n’existe pas ; une journée avec une eau adaptée existe. C’est la première pierre pour protéger vos reins.

A retenir

Pourquoi le résidu fixe indiqué sur l’étiquette est-il important ?

Le résidu fixe reflète la quantité de minéraux solides qui restent après évaporation. Au-dessus de 200 mg/L, l’eau est minéralisée et peut surcharger les reins fragiles.

Quelle eau choisir si j’ai déjà eu des calculs rénaux ?

Choisissez une eau très faiblement minéralisée (résidu fixe

Suis-je condamné·e à boire toujours la même marque ?

Non. Toutes les eaux avec un résidu fixe sous 150 mg/L sont sûres, tant que le reste de votre alimentation reste stable. Vous pouvez alterner.

L’eau du robinet est-elle moins sûre que l’eau en bouteille ?

Sur le territoire national, elle est généralement contrôlée plus souvent que l’eau embouteillée. Vérifiez la qualité locale : si vous êtes dans un ancien logement, un test suffit pour vous rassurer.

Dois-je boire beaucoup d’eau quand j’ai un rein malade ?

Pas forcement. Chez les patients d’hémodialyse ou avec une filtration réduite, 1 à 1,2 L par jour peut suffire. Ne changez pas votre rythme sans avis médical.