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Ambulance bloquée par un véhicule Sanef en 2025 : deux prématurées en danger sur l’A29

Le 6 août dernier, sur l’A29, un incident inimaginable s’est produit : une ambulance transportant deux jumelles prématurées, dans un état critique, a été arrêtée en pleine course contre la montre par un véhicule de l’exploitant autoroutier Sanef. Ce face-à-face tendu, survenu au kilomètre 195, n’est pas seulement un blocage physique, mais une rupture symbolique dans la chaîne de protection des plus vulnérables. Là où chaque seconde compte, où la moindre secousse peut compromettre une vie fragile, un employé d’une entreprise censée garantir la fluidité et la sécurité du trafic est devenu, par ses actes, une menace. Ce drame évité de justesse interroge notre système, nos priorités et la manière dont nous traitons les urgences vitales sur les grands axes.

Que s’est-il passé exactement sur l’A29 ?

À 14 h 30, l’ambulance de la société Les Oursons Bleus quitte Amiens, chargée de deux passagères d’à peine quelques semaines : Alya et Lyana, nées à 30 semaines de grossesse. Leur transfert médicalisé, organisé par le SMUR de Compiègne et validé par le SAMU 80, répond à un protocole d’urgence vitale. Ces jumelles, bien que stables, sont loin d’être hors de danger. Leur état nécessite des soins constants, des horaires précis pour les alimentations, et un environnement contrôlé. L’examen du fond d’œil qu’elles viennent de subir à Amiens est crucial pour prévenir une cécité prématurée. Le retour vers Compiègne, à près de 110 kilomètres, doit donc se faire dans les meilleures conditions possibles.

C’est dans ce contexte que l’équipe médicale, composée d’un ambulancier expérimenté et d’un infirmier pédiatrique, active gyrophares et sirènes. Sur l’A29, une longue file de ralentissement s’étend, due à des travaux en cours. Le conducteur de l’ambulance, conscient de la situation, choisit de dépasser par la droite, une manœuvre autorisée en cas d’urgence vitale, pour éviter de perdre du temps. Il circule à 40 km/h, respectant la sécurité tout en maintenant la priorité médicale.

Pourquoi le dépassement par la droite est-il justifié ?

Le Code de la route prévoit que les véhicules prioritaires peuvent emprunter des voies interdites ou dépasser par la droite en cas d’urgence vitale, sous réserve de préserver la sécurité. Ici, l’ambulance ne roule pas à vive allure, mais tente de contourner un bouchon prolongé. L’enjeu n’est pas la vitesse, mais la continuité du transport sans rupture de soins. Le numéro de circulation délivré par le SAMU 80 atteste formellement de l’urgence absolue. Pourtant, ce cadre légal n’a pas été respecté par le conducteur du véhicule Sanef.

Quel a été le comportement du véhicule Sanef ?

À hauteur du km 195, alors que l’ambulance progresse lentement sur la bande d’arrêt d’urgence, un engin de chantier Sanef surgit. Son conducteur effectue un mouvement brusque vers la droite, obligeant l’ambulance à une manœuvre d’évitement. Les deux nourrissons, reliés à des moniteurs, subissent une violente secousse latérale. Leurs têtes basculent brusquement. L’infirmier, alerté, observe immédiatement une désaturation chez Alya. Lyana, elle, montre des signes de tachycardie. L’ambulancier tente de reprendre la voie, mais le camion revient à plusieurs reprises, le repoussant contre la glissière de sécurité, jusqu’à l’immobilisation complète.

Comment expliquer une telle réaction de l’agent Sanef ?

Le conducteur, selon les témoignages, s’exprime avec autorité : « Vous n’avez rien à faire sur cette voie ! ». Il nie la légitimité du passage, malgré les gyrophares, les avertisseurs sonores et les explications données par l’équipe médicale. Ce refus d’entendre la gravité de la situation relève à la fois d’un manque de formation et d’un excès de zèle. L’agent, vêtu d’une tenue de chantier et au volant d’un véhicule identifiable, agit comme un gendarme de la voie, sans en avoir ni l’autorité ni la compétence. Il devient, par son comportement, un obstacle à la survie.

Quelles ont été les conséquences médicales et humaines ?

Pendant les trente minutes où l’ambulance reste immobilisée, le moteur est coupé. La climatisation cesse. La température monte dans l’habitacle. Les deux bébés, déjà fragilisés, sont exposés à un stress thermique et mécanique. L’infirmier intervient en continu : il réajuste les capteurs, surveille les courbes de saturation, réhydrate les petites. Mais le risque de syndrome du bébé secoué, bien que non confirmé, est réel. Ce trouble neurologique, causé par des accélérations-décélérations brutales, peut entraîner des lésions cérébrales irréversibles.

Pour les parents, Mickaël Eloy et Julie, l’attente est un cauchemar. Ils sont informés par téléphone alors qu’ils se trouvent à l’hôpital de Compiègne. « J’ai cru perdre mes filles à cause d’un homme qui voulait faire respecter des règles qu’il ne comprenait pas », confie Julie, les yeux rougis. « On nous dit que l’ambulance est bloquée par un camion de travaux. Je n’arrivais pas à y croire. Mes bébés sont dans une couveuse, elles ont besoin d’être protégées, pas d’être secouées comme des sacs. »

Quel impact psychologique sur les familles ?

Le traumatisme vécu par Julie est documenté médicalement. Elle consulte en urgence à l’hôpital de Compiègne pour anxiété aiguë, troubles du sommeil et crises de panique. Un psychologue du service de néonatalogie la prend en charge. Mickaël, lui, décrit une colère sourde. « On fait tout pour suivre les protocoles, pour que nos filles aillent mieux, et là, un inconnu met tout en danger parce qu’il se sent investi d’un pouvoir ? C’est inadmissible. »

Quelles suites juridiques et institutionnelles ont été engagées ?

Les parents déposent deux plaintes. La première, pour mise en danger de la vie d’autrui, vise directement le conducteur du véhicule Sanef. La seconde, pour préjudice psychologique, concerne Julie Eloy, dont l’état de santé mental est suivi par un médecin. Ces plaintes, appuyées par le dossier médical et les témoignages de l’équipe de transport, sont prises au sérieux par la brigade mobile d’Amiens.

Sanef réagit rapidement. L’entreprise annonce une enquête interne, menée par ses services qualité et sécurité. « Nous prenons cet incident très au sérieux », déclare un porte-parole. « Nos agents sont formés au respect des véhicules de secours, mais nous devons vérifier ce qui s’est exactement produit. » Une vidéo de caméra embarquée est réclamée. Si elle confirme les faits, une sanction disciplinaire est envisagée, allant jusqu’au licenciement.

Quelle est la position des autorités sanitaires ?

L’hôpital de Compiègne, par la voix de sa directrice médicale, affirme son soutien total aux parents et aux équipes de transport. « Le transport néonatal est un maillon essentiel de la prise en charge », souligne le Dr Élise Tournier. « Quand un véhicule d’urgence est bloqué par un autre, ce n’est pas un incident de circulation, c’est une atteinte à la chaîne de soins. Nous exigeons des clarifications et des garanties. »

Qu’est-ce que cet événement révèle sur la sécurité des transports médicaux ?

Cet épisode met en lumière une faille systémique. Sur autoroute, les véhicules de secours doivent pouvoir circuler librement, même dans des zones de travaux. Pourtant, aucun protocole d’interaction formel n’existe entre les entreprises d’exploitation autoroutière et les services d’urgence. Les agents de chantier, souvent recrutés pour leurs compétences techniques, ne reçoivent pas de formation spécifique sur la hiérarchie des priorités en cas de passage d’un véhicule médicalisé.

« Il y a une confusion entre la sécurité de la voie et la sécurité du patient », analyse Thomas Lefebvre, ancien responsable des transports sanitaires en région Hauts-de-France. « Un ouvrier de chantier ne peut pas décider à la place de la loi qui a le droit de passer. Il doit céder le passage, point final. Ce n’est pas une option, c’est une obligation. »

Les ambulanciers sont-ils suffisamment protégés ?

Les professionnels du transport médical dénoncent depuis des années un manque de reconnaissance. « On est souvent perçus comme des chauffeurs, pas comme des soignants », regrette Samuel Delmas, ambulancier depuis dix-huit ans. « Quand on transporte un bébé prématuré, on gère une unité de soins mobile. On ne peut pas se permettre d’être retardés par un camion qui fait la loi. »

Les Oursons Bleus, la société impliquée, envisage de porter l’affaire devant la commission nationale des transports sanitaires d’urgence. « Ce n’est pas seulement une question de respect, c’est une question de survie », affirme leur directeur. « Il faut que chaque conducteur, quel que soit son employeur, comprenne que quand il voit une ambulance avec gyrophares, il doit s’écarter. Sans discussion. »

Quelles solutions pour éviter un nouveau drame ?

Plusieurs pistes sont envisagées. D’abord, une formation obligatoire des agents de chantier sur les véhicules prioritaires, intégrée au processus de recrutement. Ensuite, un système de géolocalisation partagé entre les services d’urgence et les exploitants autoroutiers, permettant d’alerter en temps réel les équipes présentes sur site. Enfin, une campagne de sensibilisation nationale sur la priorité absolue des transports médicaux.

« Il faut que les entreprises comme Sanef soient tenues responsables non seulement de la sécurité de la route, mais aussi de la non-obstruction des secours », insiste le père, Mickaël Eloy, dans une lettre adressée au président du groupe autoroutier. « Ce n’est pas un détail. C’est une question de vie ou de mort. »

A retenir

Quel était l’état de santé des jumelles lors de l’incident ?

Alya et Lyana, nées à 30 semaines, étaient en phase critique de stabilisation. Elles dépendaient d’un environnement contrôlé, d’alimentations régulières et de moniteurs médicaux. Toute rupture de soins ou stress mécanique pouvait compromettre leur développement neurologique et respiratoire.

Pourquoi le lait maternel n’a-t-il pas pu être conservé ?

Le lait maternel collecté à Amiens devait être administré dans un délai strict. En raison de l’arrêt prolongé et de la coupure du système de réfrigération de l’ambulance, il a dû être jeté, privant les bébés d’un apport nutritionnel essentiel.

Quelle est la sanction possible pour le conducteur Sanef ?

Si les faits sont confirmés, il pourrait être poursuivi pour mise en danger de la vie d’autrui, passible de quatre ans de prison et 75 000 euros d’amende. Sanef pourrait également être condamnée à des dommages et intérêts pour manquement à ses obligations de sécurité.

Existe-t-il un précédent similaire ?

Des cas de blocage de véhicules de secours ont été signalés, mais rarement impliquant des nourrissons en urgence vitale. En 2021, un pompier a été verbalisé par un agent privé sur une voie express, soulevant un tollé national. Ces incidents montrent un besoin urgent de clarification des règles et de formation des personnels.

Que peuvent faire les citoyens pour soutenir ces familles ?

La prise de conscience collective est essentielle. Signaler ce type d’incident, exiger des comptes des entreprises gestionnaires d’autoroutes, et soutenir les associations de parents d’enfants prématurés peuvent contribuer à des changements concrets dans les pratiques de sécurité routière.

Anita

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