Anne Dubois Et Son Chat Traversent La France A Velo
Quand une jeune graphiste décide de parcourir 1 000 km à vélo accompagnée de son chat, l’histoire mérite d’être racontée. Anne Dubois et son compagnon félin Moustache ont transformé un simple défi personnel en une odyssée médiatique, prouvant que l’aventure n’a pas de limites – même à quatre pattes.
Le déclic s’est produit un matin brumeux dans son atelier marseillais. En observant Moustache jouer avec les reflets du soleil sur le parquet, Anne a eu une révélation : pourquoi ne pas emmener son chat dans son prochain voyage à vélo ? « Il déteste rester seul et adore l’air libre », confie-t-elle en ajustant ses lunettes. Une intuition qui allait changer leur quotidien.
Passionnée de cyclotourisme depuis ses études aux Beaux-arts, Anne avait déjà traversé les Alpes à vélo. Mais cette fois, le pari était différent : intégrer un animal réputé casanier dans une aventure itinérante. « Tous mes amis m’ont prise pour une illuminée », s’amuse-t-elle aujourd’hui.
Trois mois de préparatifs intensifs ont été nécessaires avant le grand départ. L’enjeu principal : créer un environnement sécurisé et confortable pour Moustache.
Anne a testé sept modèles de paniers avant de trouver la perle rare : un coussin ergonomique avec harnais intégré, résistant aux intempéries. « J’ai passé des nuits à coudre des prototypes », raconte-t-elle en montrant les rebords rembourrés qu’elle a elle-même conçus.
La route a été planifiée avec une précision militaire : pas plus de 60 km par jour, toujours à proximité de vétérinaires. « J’avais marqué toutes les épiceries où trouver ses croquettes préférées », précise Anne, déployant ses carnets de voyage annotés.
Le parcours a réservé son lot d’imprévus qui ont mis leur complicité à l’épreuve.
« Le troisième jour, une averse nous a surpris près d’Avignon », se remémore Anne. Moustache, bien qu’abrité sous une housse spéciale, a manifesté son mécontentement pendant deux heures. « J’ai dû faire une pause thé/câlins avant qu’il ne me pardonne », sourit-elle.
Jonathan, un cycliste croisé près de Valence, témoigne : « Je les ai vus s’arrêter tous les quarts d’heure. Anne vérifiait constamment le confort de Moustache. C’était touchant de voir autant d’attention. »
Ce qui devait être un périple discret s’est transformé en phénomène médiatique grâce à un concours de circonstances étonnant.
À Mâcon, une photographe amateur, Clara, a immortalisé le duo. Son cliché d’Anne pédalant avec Moustache juché sur son épaule a fait le tour des réseaux. « Ce mélange de liberté et de tendresse a visiblement touché une corde sensible », analyse-t-elle.
En quarante-huit heures, les demandes d’interviews ont afflué. « France 3 nous a suivis pendant deux étapes », raconte Anne, encore surprise par ce succès. Moustache, lui, semblait apprécier les projecteurs, selon ses propriétaires.
Au-delà du buzz, l’aventure a provoqué des réactions inattendues dans plusieurs milieux.
La Fédération Française de Cyclotourisme a sollicité Anne pour rédiger un guide pratique. « Son expérience comble un vide dans nos ressources », explique Marc, leur responsable communication.
Des refuges animaliers ont contacté Anne pour organiser des collectes lors de son parcours. « Nous avons récolté 1 200 € pour la SPA », annonce fièrement la graphiste en montrant les remerciements reçus.
Cette odyssée féline offre bien plus qu’une jolie histoire à raconter.
Élodie, comportementaliste félin, souligne : « Le cas de Moustache montre qu’avec patience et respect, on peut briser les idées reçues sur les chats voyageurs. » Elle prépare d’ailleurs une étude sur le sujet.
Pour Anne, l’essentiel était ailleurs : « Moustache m’a appris à ralentir, à savourer chaque instant. Notre rythme de 15 km/h était parfait pour découvrir la France. »
Oui, à condition de respecter son tempérament et ses besoins. Moustache a été progressivement habitué aux sorties avant le grand départ.
Un panier sécurisé, des repères olfactifs familiers, de l’eau en permanence et un accès facile à un abri en cas d’intempéries.
Anne voyageait avec une trousse vétérinaire et avait repéré les cliniques sur son trajet. Une précaution qui s’est avérée utile lors d’une petite indigestion de Moustache.
L’histoire d’Anne et Moustache dépasse le simple fait divers. Elle questionne notre rapport au voyage, à la lenteur, et surtout à ces compagnons animaux qui partagent nos vies. Alors que la graphiste prépare un livre et des ateliers, une chose est sûre : leur aventure a ouvert la voie à de nouvelles formes de complicité entre humains et félins. Comme le murmure Anne en caressant son chat : « La prochaine étape ? Peut-être les Pyrénées… si mon patron à quatre pattes est d’accord. »
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