Appel Pour Trouver Familles A 100 Animaux Spa Caen
Les 4 et 5 octobre 2025, la Société Protectrice des Animaux de Verson, située aux portes de Caen dans le Calvados, ouvre grand ses portes au public pour une manifestation à la fois festive et engagée : des journées portes ouvertes destinées à favoriser l’adoption d’animaux en attente d’un foyer. Au-delà de la simple exposition de chiens, chats ou petits rongeurs, cet événement incarne une démarche de sensibilisation profonde, une invitation à repenser notre rapport aux animaux de compagnie. Valérie Guénon, salariée de la SPA locale, insiste sur le caractère réfléchi que doit avoir tout projet d’adoption. Car derrière chaque regard qui croise le vôtre, il y a une histoire, souvent marquée par l’abandon, le traumatisme, ou la solitude.
L’objectif principal de ces journées est de donner une chance à des animaux en attente d’adoption. À Verson, près de quatre-vingt-dix animaux sont actuellement accueillis : quarante chiens, une quarantaine de chats et chatons, ainsi qu’une dizaine de petits mammifères – rats, gerbilles, lapins. Chaque être vivant ici a été recueilli après un abandon, une saisie judiciaire ou un abandon volontaire. L’équipe de la SPA insiste : ces portes ouvertes ne sont pas un simple événement promotionnel, mais une réponse concrète à une crise silencieuse – celle des abandons saisonniers.
Élodie Rivière, bénévole depuis trois ans, raconte : Je me souviens d’un labrador, Max, qu’on a récupéré en juillet dernier. Son ancien propriétaire l’a laissé attaché à un poteau, avec juste un mot : “Je déménage, je ne peux plus le garder.” Max tremblait. Il a fallu des semaines de travail pour qu’il retrouve confiance. Ces histoires, malheureusement, ne sont pas isolées. Chaque été, la SPA voit affluer des dizaines d’animaux abandonnés, souvent au retour des vacances. Les portes ouvertes de 2025 s’inscrivent donc dans une logique de prévention : montrer le visage de ces animaux, mais aussi rappeler que leur accueil demande du temps, de la patience et une réelle responsabilité.
Les visiteurs auront l’opportunité de rencontrer une grande diversité d’animaux. Les chiens, souvent les plus visibles, proviennent de situations variées. Certains sont jeunes, pleins d’énergie, d’autres plus âgés, cherchant simplement une fin de vie paisible. Nous avons un berger allemand, Akira, qui a été abandonné à 10 ans, confie Valérie Guénon. Il est calme, doux, mais il a besoin d’un environnement stable. Ce n’est pas un chien pour un appartement de 40 m² en centre-ville, mais il ferait un merveilleux compagnon pour une famille avec un jardin.
Les chats, eux, sont souvent plus discrets, mais tout aussi attachants. Beaucoup ont été trouvés errants ou ont été laissés dans des boîtes devant les portes de la SPA. Certains, comme Milo, un chat roux aux yeux verts, ont été socialisés avec soin. Il a été récupéré dans un squat, raconte Camille Lebrun, éducatrice comportementaliste bénévole. Il était méfiant, mais aujourd’hui, il ronronne dès qu’on le caresse. Il cherche juste un peu de chaleur humaine.
Les petits mammifères, souvent sous-estimés, ont également besoin d’un foyer. Les rats, par exemple, sont des animaux très sociaux, intelligents, et peuvent vivre jusqu’à trois ans. Adopter un rat, c’est choisir un compagnon curieux, joueur, qui s’attache à ses humains , précise Théo Nguyen, un jeune visiteur venu l’an dernier et devenu adoptant d’un couple de rats albinos. J’ai appris à les comprendre, à les stimuler. Ce n’est pas un animal de décor, c’est une relation.
L’adoption n’est jamais un acte immédiat. Elle suit un protocole rigoureux, conçu pour protéger à la fois l’animal et le futur adoptant. On ne vend pas des animaux, on les confie , insiste Valérie Guénon. Le processus commence par un entretien, durant lequel les bénévoles évaluent le mode de vie du candidat, son logement, ses disponibilités, et ses connaissances sur l’espèce concernée.
Ensuite, une rencontre avec l’animal est organisée. L’objectif est d’observer les interactions, de s’assurer qu’il y a une compatibilité. On ne force jamais une adoption, explique Élodie Rivière. Il arrive qu’une personne tombe sous le charme d’un chien, mais qu’on lui dise : “Celui-ci a besoin de beaucoup d’exercice, vous travaillez 60 heures par semaine, ce n’est pas le bon moment.”
Enfin, une période d’essai peut être proposée, suivie d’un suivi post-adoption. On rappelle les adoptants après deux semaines, un mois, deux mois , précise Camille Lebrun. Ce suivi permet d’accompagner les premières semaines, souvent délicates, et d’éviter les retours. Le plus difficile, ce n’est pas de trouver une famille, c’est de s’assurer qu’elle sera la bonne , conclut-elle.
Être adoptant, ce n’est pas seulement offrir un toit. C’est s’engager sur le long terme. La SPA de Verson exige que les candidats soient majeurs, stables dans leur logement (propriétaires ou locataires autorisés à avoir un animal), et capables de prendre en charge les frais vétérinaires, la nourriture, et les besoins comportementaux de l’animal.
On a eu un cas, l’année dernière, où un couple voulait adopter un chaton, mais ils vivaient en colocation, sans accord des autres colocataires , raconte Théo Nguyen. On a refusé. Ce n’est pas juste une question de règlement, c’est une question de respect pour l’animal.
Les mineurs ne peuvent pas adopter seuls, mais peuvent participer au projet familial. L’adoption d’un animal peut être une belle expérience éducative pour les enfants, à condition qu’ils comprennent que ce n’est pas un jouet , ajoute Élodie Rivière. C’est un être vivant, avec des besoins, des émotions, une durée de vie parfois plus longue qu’un souvenir de vacances.
Les abandons, souvent motivés par des raisons pratiques – déménagement, naissance d’un enfant, fatigue – ont des conséquences profondes. Pour l’animal, c’est un traumatisme. Un chien abandonné peut développer des troubles anxieux, uriner dans la maison, devenir agressif ou, au contraire, se replier sur lui-même , explique Camille Lebrun. On voit des chiens qui ont appris à ne plus faire de bruit, à ne plus bouger, pour ne pas déranger. C’est déchirant.
Pour la société, les abandons représentent un coût humain et financier. Les refuges sont saturés, les équipes surchargées. On fait face à une vague chaque été, mais aussi à l’automne, quand les gens réalisent que le chaton adopté en juin est devenu un chat adulte exigeant , note Valérie Guénon. Ce n’est pas de la maltraitance volontaire, mais de l’impulsivité. Et c’est ce qu’on veut combattre.
Pendant les portes ouvertes, des ateliers éducatifs sont organisés. Des comportementalistes proposent des démonstrations de dressage positif, des vétérinaires parlent des soins de base, et des bénévoles racontent les histoires des animaux. On veut que les gens comprennent que derrière chaque animal, il y a une vie, une histoire , dit Élodie Rivière.
Des espaces de rencontre sont aménagés : un parc pour les chiens, des enclos sécurisés pour les chats, des terrariums pour les petits rongeurs. On encourage les visiteurs à passer du temps avec eux, à les observer, à poser des questions , ajoute Théo Nguyen. L’adoption, c’est une rencontre, pas un achat.
Clara Dubreuil, habitante de Caen, a adopté Léa, une chatte tigrée, lors des portes ouvertes de 2023. Je vivais seule, je me sentais un peu isolée. Léa a changé ma vie. Elle vient se blottir contre moi quand je lis, elle joue avec mes chaussures… Elle m’a appris à m’occuper de quelqu’un d’autre qu’elle-même.
Quant à Julien Ferrand, retraité, il a adopté un vieux chien, Balou, âgé de 12 ans. On m’a dit : “Vous savez, il ne vivra peut-être plus que deux ou trois ans.” Et je leur ai répondu : “Justement. Il mérite de finir sa vie dans un lit, pas dans une cage.” Aujourd’hui, il dort à mes pieds chaque soir. C’est lui qui m’a sauvé, pas l’inverse.
Adopter n’est pas la seule façon d’aider. La SPA de Verson accueille régulièrement des bénévoles pour promener les chiens, nettoyer les enclos, ou simplement socialiser les chats. Un quart d’heure de caresses par jour, ça peut tout changer pour un chat isolé , souligne Élodie Rivière.
Des parrainages sont également possibles. On peut parrainer un animal à distance, en aidant à couvrir ses frais de nourriture ou de soins , explique Valérie Guénon. C’est une forme d’engagement doux, mais précieuse. Des dons financiers, des collectes de croquettes ou de litière sont également les bienvenus.
Chaque adoption réussie est une victoire. Mais l’impact va au-delà. On ne sauve pas seulement des animaux, on change des mentalités , affirme Camille Lebrun. Quand une famille adopte un chien âgé, quand un adolescent choisit un rat plutôt qu’un hamster jetable, c’est un pas vers une société plus responsable.
La SPA de Verson espère que ces journées deviendront un rendez-vous incontournable, une tradition qui perdurera bien au-delà de 2025. On ne cherche pas à remplir des statistiques, conclut Valérie Guénon. On cherche à remplir des vies. Celles des animaux, mais aussi celles des humains qui les accueillent.
Les portes ouvertes de la SPA de Verson les 4 et 5 octobre 2025 ne sont pas seulement une opportunité d’adoption, mais une invitation à la réflexion. Elles rappellent que chaque animal a une histoire, une sensibilité, et mérite une vie digne. Adopter, ce n’est pas un geste impulsif, c’est un engagement. Et parfois, comme le montrent les témoignages de Clara, Julien ou Théo, c’est aussi une rencontre qui transforme.
Les portes ouvertes se dérouleront le samedi 4 et le dimanche 5 octobre 2025, à la SPA de Verson, près de Caen.
Près de quarante chiens, une quarantaine de chats et chatons, ainsi qu’une dizaine de petits mammifères (rats, gerbilles, lapins) seront présents et disponibles à l’adoption.
Non, l’adoption suit un processus rigoureux comprenant un entretien, une rencontre avec l’animal, et parfois une période d’essai, afin de garantir une bonne compatibilité.
Oui, une participation financière est demandée. Elle couvre les frais de stérilisation, de vaccins, de puce électronique et de soins vétérinaires prodigués durant le séjour de l’animal à la SPA.
Absolument. La SPA recherche des bénévoles, des parrains, et des dons en nourriture, matériel ou argent pour soutenir son action au quotidien.
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