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Cet arbre ne doit surtout pas être taillé en 2025 – voici pourquoi

La taille des arbres fruitiers est un art subtil, où le timing fait toute la différence. Alors que certains profitent d’un bon nettoyage en septembre pour se préparer à l’hiver, d’autres risquent gravement leur santé si l’on s’approche d’eux avec des sécateurs à cette période. Comprendre les rythmes biologiques des arbres, c’est offrir à son verger les meilleures chances de prospérer. Et parmi les espèces les plus exigeantes, le cerisier se distingue par sa sensibilité particulière. Ce n’est pas un caprice : c’est une question de survie.

Pourquoi certains arbres fruitiers aiment la taille en septembre ?

À la fin de l’été, alors que la chaleur s’atténue et que les jours raccourcissent, plusieurs arbres fruitiers entrent dans une phase de transition. Le pêcher, par exemple, développe ses pousses fructifères à cette période. En le taillant légèrement, on favorise une meilleure aération et une exposition optimale au soleil, ce qui augmente la qualité des fruits l’année suivante. L’abricotier répond bien à un éclaircissage du centre de sa couronne, permettant à la lumière de pénétrer et aux branches de respirer. Quant au prunier, au pommier ou au poirier, une taille douce en septembre peut corriger les excès de croissance sans compromettre leur repos hivernal.

C’est ce que pensait Élodie Roussel, maraîchère bio dans le Gers, lorsqu’elle a entrepris en 2022 un grand nettoyage de son verger en septembre. « J’avais lu que c’était le bon moment pour plusieurs arbres, alors j’ai tout taillé : pêchers, pruniers, même un jeune abricotier. Tout s’est bien passé… sauf pour le cerisier. Je l’ai touché à peine, juste deux petites branches, et l’année d’après, il a à peine fleuri. » Son expérience illustre bien un piège fréquent : généraliser une pratique qui ne convient pas à toutes les espèces.

Pourquoi le cerisier ne supporte-t-il pas la taille en septembre ?

Le cerisier est un arbre particulier, à la fois robuste et fragile. Fragile, car sa cicatrisation est lente et inefficace en automne. Lorsqu’on le taille à cette période, les plaies laissées par les coupes ne se referment pas correctement. Elles deviennent des portes d’entrée idéales pour des champignons pathogènes, dont le redouté *Phytophthora*, responsable de la maladie du plomb. Cette maladie attaque le bois, provoque des exsudations noirâtres et peut mener à la mort de l’arbre en quelques saisons.

En outre, tailler en septembre réactive le métabolisme du cerisier. Alors qu’il devrait stocker ses réserves pour affronter l’hiver, il est contraint de produire de nouvelles pousses ou de guérir ses blessures. Ce gaspillage d’énergie le rend plus vulnérable aux gelées tardives et compromet sa capacité à fleurir abondamment au printemps. « C’est comme demander à un athlète de courir un marathon juste avant l’hiver », explique Julien Vasseur, arboriculteur dans le Lot-et-Garonne. « Il a besoin de repos, pas d’effort supplémentaire. »

Quelles sont les conséquences d’une mauvaise taille sur un cerisier ?

Les dommages peuvent être à la fois immédiats et à long terme. À court terme, on observe souvent une stagnation de la croissance, une chute prématurée des feuilles ou des signes de stress hydrique. Mais le plus inquiétant, c’est l’impact sur la floraison. Si le cerisier n’a pas pu se reposer correctement, il produira moins de bourgeons floraux, et donc moins de fruits l’été suivant.

Thibaut Mercier, jardinier amateur à Clermont-Ferrand, a appris cette leçon à ses dépens. « J’ai taillé mon cerisier en octobre, pensant que c’était encore l’été indien. Résultat : l’hiver a été rude, et l’arbre a perdu près de 30 % de son feuillage au printemps. Il a mis deux ans à se remettre. » Son cerisier, un Burlat planté en 2018, a finalement retrouvé sa vigueur, mais la récolte a été quasi inexistante pendant deux saisons.

Quand faut-il tailler un cerisier pour ne pas le fragiliser ?

La règle d’or : tailler juste après la récolte, entre fin juin et début août, selon la région. À ce moment, l’arbre est encore en pleine activité, il dispose d’énergie suffisante pour cicatriser rapidement. C’est aussi l’occasion d’inspecter l’arbre en détail : repérer les branches mortes, malades ou croisées, et supprimer celles qui gênent la circulation de l’air et de la lumière.

Le principe est simple : on vise une structure en « verre à pied », ouverte au centre, pour éviter l’humidité stagnante. « Je ne garde jamais plus de cinq branches principales », précise Julien Vasseur. « Et je coupe toujours au-dessus d’un bourgeon orienté vers l’extérieur, pour guider la croissance. »

Si la période estivale est ratée, mieux vaut attendre la fin de l’hiver, juste avant le débourrement. À ce stade, une taille légère peut corriger les déséquilibres sans trop choquer l’arbre. Mais il faut éviter toute intervention lourde : pas de coupe radicale, pas d’élagage structurel. « Un cerisier, ce n’est pas un buisson à tondre », sourit Élodie Roussel. « Il faut savoir attendre son moment. »

Quels autres arbres faut-il éviter de tailler en septembre ?

Le cerisier n’est pas le seul à détester les sécateurs en automne. Le figuier, par exemple, est particulièrement sensible aux coupes tardives. Il accumule ses réserves dans le bois et les racines pour l’hiver, et toute taille en septembre ou octobre peut interrompre ce processus. Pis : les nouvelles pousses stimulées par la taille ne supporteront pas les premiers froids et mourront en gelant.

Le noyer, lui, est un géant tranquille qui déteste les interventions brusques. Il cicatrise lentement, et une taille automnale peut entraîner des pourritures internes. « J’ai vu un noyer de 40 ans mourir en trois ans après une taille mal placée en octobre », raconte Thibaut Mercier. « Le propriétaire voulait simplement gagner de la lumière dans son jardin. Il a tout perdu. »

Les arbres à sève abondante, comme les pruniers d’entente ou certains greffons de pêchers, peuvent aussi souffrir d’une taille trop tardive, même s’ils sont plus tolérants que le cerisier. Le risque ? Une exsudation excessive qui affaiblit l’arbre et attire les insectes.

Comment adapter sa pratique à chaque espèce ?

Le jardinage intelligent, c’est avant tout de l’observation. Chaque arbre parle à sa manière : par son port, ses feuilles, ses fruits. Avant de sortir les outils, il faut apprendre à lire ces signaux. Un cerisier qui pousse en épaisseur ? Il a besoin d’aération. Un figuier qui étouffe sous ses branches ? Attendre le printemps. Un pêcher trop vertical ? Une taille d’été peut l’ouvrir.

Élodie Roussel a changé sa méthode depuis son erreur. « Maintenant, j’ai un carnet de jardinage. Je note la date de floraison, de récolte, et j’organise les tailles en fonction. Chaque arbre a son calendrier. » Elle ajoute : « J’ai même collé des étiquettes à leurs troncs : “Cerisier – ne pas tailler après août”. Parfois, il faut se protéger de soi-même. »

Julien Vasseur recommande une autre approche : « Taillez moins souvent, mais mieux. Un bon élagage tous les deux ou trois ans, bien fait, vaut mieux que des interventions fréquentes et mal calibrées. » Il insiste aussi sur l’importance du matériel : sécateurs bien affûtés, désinfectés entre chaque arbre, pour éviter la propagation de maladies.

Quels sont les bons réflexes à adopter avant de tailler ?

Avant toute coupe, posez-vous trois questions : cet arbre supporte-t-il la taille en automne ? A-t-il terminé sa saison de croissance ? Est-il en bonne santé ? Si la réponse à l’une d’elles est non, mieux vaut attendre.

Préparez aussi votre matériel : un sécateur bien affûté, un ébrancheur pour les branches plus épaisses, et un produit de protection pour les grosses coupes (comme une peinture cicatrisante, même si son efficacité est débattue). Et surtout, ayez une vision claire de ce que vous voulez : équilibrer la couronne ? Favoriser la fructification ? Éviter les branches cassantes ?

Thibaut Mercier a mis en place un rituel. « Je commence par marcher autour de chaque arbre, je le regarde de tous les côtés. Je touche les branches, j’écoute le bois. Parfois, je repousse la taille de quelques jours parce que je sens que l’arbre n’est pas prêt. » Cette approche presque méditative, il la tient de son grand-père, qui disait : « Un arbre, c’est vivant. Tu ne le domptes pas, tu le comprends. »

Respecter le rythme de chaque arbre, clé d’un verger en santé

Le jardinage n’est pas une course contre la montre, mais un dialogue avec la nature. Chaque espèce a son tempo, ses besoins, ses faiblesses. Appliquer une règle universelle, c’est risquer de tout compromettre. Le cerisier, avec sa beauté éphémère et ses fruits précoces, mérite une attention particulière. Il ne demande pas grand-chose : juste qu’on le laisse tranquille au moment où il se prépare au repos.

En respectant ces cycles, on obtient bien plus qu’une récolte abondante : on crée un écosystème durable, où chaque arbre trouve sa place. Et quand vient l’été, la récompense est là, sous forme de cerises juteuses, de pêches veloutées, de prunes gorgées de soleil. Comme le dit Julien Vasseur : « Un verger bien entretenu, ce n’est pas celui qui a été le plus taillé. C’est celui qui a été le mieux écouté. »

A retenir

Peut-on tailler tous les arbres fruitiers en septembre ?

Non. Certains, comme le pêcher, l’abricotier ou le prunier, supportent bien une taille légère à cette période. Mais d’autres, comme le cerisier, le figuier ou le noyer, doivent être laissés tranquilles pour éviter des dégâts irréversibles.

Pourquoi le cerisier ne doit-il pas être taillé en automne ?

Parce qu’il cicatrise mal en septembre et octobre. Les plaies laissées par les coupes deviennent des points d’entrée pour des champignons pathogènes, comme celui de la maladie du plomb. De plus, une taille tardive perturbe son repos hivernal et affaiblit sa floraison l’année suivante.

Quelle est la meilleure période pour tailler un cerisier ?

La période idéale se situe juste après la récolte, entre fin juin et début août. Si cette fenêtre est manquée, il est préférable d’attendre la fin de l’hiver, avant le débourrement, pour une taille légère.

Quels autres arbres faut-il éviter de tailler en septembre ?

Le figuier et le noyer sont particulièrement sensibles aux tailles automnales. Ils ont besoin de conserver leurs réserves pour l’hiver, et toute intervention à cette période peut compromettre leur santé à long terme.

Comment savoir si un arbre est prêt à être taillé ?

Observez son état général : a-t-il terminé sa croissance ? Est-il en bonne santé ? Consultez les recommandations spécifiques à chaque espèce et évitez les tailles systématiques. Un arbre bien entretenu est un arbre écouté, pas contraint.

Anita

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