Arbres Fruitiers Climat Demain Pepiniere Resilience
Dans un coin verdoyant de la Vendée, à Cheffois, une pépinière familiale perpétue un héritage centenaire tout en s’inscrivant résolument dans l’avenir. Fondée par Joseph Ripaud, aujourd’hui nonagénaire mais toujours actif dans les serres, l’entreprise a su traverser les décennies sans perdre son âme. À présent dirigée par la troisième génération – son fils Damien, sa nièce Amandine Briffaud, et Marc-Henry Doyon, arrivé en 2019 –, la Pépinière Ripaud incarne un modèle rare où tradition, innovation et écologie se conjuguent harmonieusement. Entre recherche variétale, adaptation au changement climatique et respect du vivant, cette entreprise cultive bien plus que des plantes : elle cultive une vision du monde.
À 92 ans, Joseph Ripaud arpente encore les allées de ses serres, un sourire aux lèvres, les mains calleuses mais l’esprit vif. Il a vu naître l’exploitation, l’a développée, puis transmise. Aujourd’hui, c’est à ses successeurs de relever un nouveau défi : répondre aux attentes d’un monde en mutation. Le climat change, les jardiniers amateurs aussi , observe Marc-Henry Doyon, dont le regard clair trahit une passion sincère pour les végétaux. Nous devons anticiper, innover, sans jamais sacrifier la qualité.
La stratégie de la pépinière repose sur une double exigence : proposer des plantes esthétiques, originales, mais aussi résistantes aux aléas climatiques. Nous recherchons en permanence de nouvelles gammes, basées sur la forme mais aussi des sélections variétales en fonction des évolutions climatiques , précise-t-il. Ce n’est pas une simple adaptation : c’est une révolution douce, menée au rythme des saisons.
Les jardiniers d’aujourd’hui ont souvent des espaces réduits, mais des exigences élevées. Ils veulent du beau, du durable, et du facile. La Pépinière Ripaud a compris ce besoin et développe des collections parfaitement adaptées.
Prenez les *Cercis canadensis*, ou gainiers du Canada. Ces arbustes, autrefois peu connus, sont devenus des stars grâce à leurs formes spectaculaires et leurs feuillages variés. ‘Eternal flame’ est rouge et jaune, ‘Carolina Sweetheart’ rose et blanc, ‘Hearts Afire’ rouge et orange , énumère Marc-Henry, comme un sommelier décrirait un millésime rare. Et puis il y a ‘Zigzag’… son bois forme vraiment des zigzags ! C’est un spectacle vivant.
Éléonore, une jeune architecte paysagiste de Nantes, témoigne : J’ai utilisé ‘Zigzag’ dans un jardin urbain de 40 m². En quelques années, il est devenu un élément central, presque sculptural. Les voisins s’arrêtent pour le regarder.
Face aux étés de plus en plus secs, la pépinière mise sur des espèces résilientes. Les abutilons, par exemple, arbustes persistants aux grandes fleurs en clochette, se révèlent idéaux. Ils fleurissent presque toute l’année en région douce, supportent tous les sols sauf les marécages, et sont faciles à palisser , explique Amandine Briffaud, dont la voix calme inspire la confiance.
Elle recommande particulièrement les variétés ‘Pink charm’, ‘Inès’ ou ‘Patrick Synge’. Elles apportent de la légèreté, de la couleur, et demandent peu d’entretien. Parfait pour les débutants ou les jardiniers pressés.
Quant aux eucalyptus, souvent perçus comme des géants inadaptés aux petits jardins, la pépinière propose des espèces naines ou à croissance lente. Il existe des eucalyptus de moins de trois mètres, très décoratifs, avec un parfum subtil , ajoute-t-elle. Ils ont aussi un effet répulsif naturel contre les insectes.
Le jardin fruitier n’est plus réservé aux experts. La Pépinière Ripaud développe des variétés qui allient rusticité, productivité et facilité d’entretien.
Le feijoa, originaire du Brésil, en est un exemple frappant. Il fleurit en juin, résiste à 40 °C, supporte la sécheresse, et ses fruits mûrissent en novembre, quand les pluies reviennent , détaille Marc-Henry. Pas besoin d’arroser en plein été, c’est un atout majeur.
Un autre avantage : la pollinisation croisée, souvent problématique, est évitée grâce à la variété ‘Unique’, autofertile à 100 %. Un seul arbre suffit, et il produit abondamment , confirme Damien Ripaud, qui gère la production. Et puis, sa fleur est comestible ! On peut la mettre dans une salade de fruits.
Un autre fruit exotique gagne du terrain : le *Myrica rubra*, ou arbouse de Chine. Attention à ne pas le confondre avec l’arbousier méditerranéen, qui est souvent indigeste , prévient Amandine. Là, on a des fruits violet foncé, très juteux, presque comme une myrtille géante. Et il résiste à -8 °C.
Elle conseille vivement de goûter le fruit avant de planter : Certains trouvent un goût de fraise-pêche, d’autres de mangue. C’est surprenant, mais délicieux.
Les agrumes, longtemps réservés aux régions méridionales, peuvent désormais pousser plus au nord – à condition de bien choisir les porte-greffes.
Le porte-greffe FA5 convient aux sols calcaires. Pour les autres, notamment les sols argileux, on utilise le *Poncirus trifoliata*, beaucoup plus résistant au froid , explique Marc-Henry. Mais attention : même si l’arbre résiste, les fruits, eux, sont sensibles au gel. Il faut que la récolte soit terminée avant les premières gelées.
Le mandarinier satsuma est particulièrement apprécié en région Ouest. Les récoltes s’échelonnent de fin septembre à début décembre. C’est parfait pour une production régulière , note Damien. Et pour les amateurs de yuzu, on a sélectionné un cultivar avec peu de pépins, qui produit plus régulièrement.
Malheureusement, le yuzu reste difficile à consommer cru. Il faut le transformer : confitures, sirops, zestes… Mais son parfum est incomparable , sourit Amandine.
Sur 100 hectares, la gestion des ravageurs pourrait relever de la gageure. Pourtant, la pépinière a opté pour une approche globale, où la nature travaille pour elle.
L’arrosage est piloté par des sondes, mais à l’inverse de l’agriculture intensive, ce sont des animaux qui assurent l’entretien des sols. Nous utilisons des poneys, des moutons, et bientôt des mini-chèvres pour désherber , révèle Damien. C’est doux pour le sol, et très efficace.
Le sol est recouvert de bois raméal fragmenté (BRF), un paillis naturel issu des tailles. Cela nourrit le sol, favorise les micro-organismes, et crée un cycle vertueux , explique Marc-Henry. On récupère aussi tous les déchets verts pour en faire du compost.
Des abris à auxiliaires sont installés dans les serres : petits plots en bois qui accueillent coccinelles, chrysopes et autres prédateurs naturels des pucerons. Les cercis, avec leur longue floraison, fournissent du pollen. Les haies abritent mésanges et chauves-souris. Ils ont le gîte et le couvert, et nous, on a des cultures saines , résume Amandine.
Lucien, un ancien jardinier municipal retraité, visite la pépinière chaque printemps. J’ai vu évoluer les méthodes. Avant, on traitait tout. Aujourd’hui, on observe, on accompagne. C’est plus intelligent, plus respectueux. Et les plantes sont plus belles.
Face à la mondialisation et à la standardisation des plantes, les pépinières artisanales pourraient sembler menacées. Pourtant, la Pépinière Ripaud prouve qu’il existe une autre voie : celle de la qualité, de la singularité et de la transmission.
Joseph, le fondateur, observe ses héritiers avec une fierté tranquille. Quand j’ai commencé, on vendait des rosiers et des conifères. Aujourd’hui, ils proposent des plantes que je n’aurais jamais imaginées. Mais l’esprit est le même : on soigne chaque pied, on connaît chaque variété.
Le succès ne se mesure pas seulement aux ventes, mais à l’impact. Nous voulons inspirer les jardiniers, leur montrer qu’on peut cultiver autrement , affirme Marc-Henry. Un jardin, ce n’est pas qu’un espace décoratif. C’est un écosystème, un lieu de vie.
Privilégiez des espèces adaptées comme les *Cercis canadensis* ‘Zigzag’, les abutilons ‘Pink charm’ ou ‘Inès’, le feijoa ‘Unique’ et le *Myrica rubra* ‘Hei tan’. Elles offrent à la fois beauté, résistance à la sécheresse et facilité d’entretien.
Optez pour des porte-greffes adaptés : FA5 pour les sols calcaires, *Poncirus trifoliata* pour les autres. Privilégiez des variétés à maturation précoce, comme le satsuma, pour éviter que les fruits ne gèlent.
Utilisez des animaux (moutons, poneys) pour désherber, installez des abris à auxiliaires, et couvrez le sol de BRF. Favorisez la biodiversité : elle est votre meilleur allié contre les ravageurs.
Non. Le feijoa est rustique, peu exigeant en eau, et la variété ‘Unique’ est autofertile. Il suffit d’un seul arbre pour une récolte abondante. Ses fleurs comestibles ajoutent une touche originale à la cuisine.
Oui, ses fruits sont juteux, sucrés, avec des notes de fraise et de pêche. Il faut toutefois les goûter avant de planter, car le goût peut varier selon les sujets.
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