Arbustes Favoris Oiseaux Plantation
Alors que les feuilles roussissent et que l’air s’emplit d’une douce mélancolie automnale, beaucoup de jardiniers croient que la saison des plantations touche à sa fin. Pourtant, octobre est une fenêtre précieuse, souvent sous-estimée, pour offrir à son jardin une seconde vie écologique. Loin de n’être qu’un mois de transition, il constitue une opportunité idéale pour accueillir des arbustes qui, bien choisis, deviendront au fil des saisons des sanctuaires vivants pour les oiseaux. Ce n’est pas seulement une question de beauté paysagère, mais bien une invitation à cohabiter avec la nature, à l’écouter, à la regarder s’installer, se nourrir, s’ébattre. Et c’est précisément ce que découvre Élise Rivière, habitante d’un petit village près de Chartres, alors qu’elle observe chaque matin, depuis sa cuisine, un rouge-gorge téméraire picorer les baies d’un cotonéaster qu’elle a planté l’année précédente. C’est comme si on avait ouvert une porte à un autre monde , sourit-elle, tasse de thé à la main. Ce geste simple, elle le répète : Il ne demande pas plus d’une heure de travail, mais il change tout.
À l’approche de l’hiver, les ressources naturelles s’épuisent. Les insectes disparaissent, les graines se raréfient, et les oiseaux doivent s’adapter rapidement pour survivre. C’est là que les arbustes prennent tout leur sens. Contrairement aux arbres, qui mettent des années à produire des fruits, ou aux pelouses stériles qui ne servent à rien, les arbustes offrent une réponse immédiate à la faim et au besoin de protection. Ils constituent des abris denses, difficiles d’accès pour les prédateurs, tout en fournissant une nourriture riche en énergie grâce à leurs baies, leurs graines ou leurs fleurs persistantes.
Les arbustes ne sont pas de simples ornements. Ils agissent comme des piliers écologiques. Leur structure en couche intermédiaire entre les herbes hautes et les arbres permet aux oiseaux de circuler en sécurité. Ils offrent aussi un microclimat favorable : ombragé l’été, ils protègent du vent en hiver. Selon Lucien Vasseur, botaniste et jardinier naturaliste dans le Perche, un jardin sans arbustes, c’est un écosystème à moitié vide. On y manque de strates, de diversité. Les oiseaux ont besoin de verticalité, de cachettes, de points d’observation. Les arbustes, c’est leur infrastructure.
En choisissant des espèces indigènes, on soutient les chaînes alimentaires locales. Ces plantes ont coévolué avec les oiseaux, les insectes et les champignons de la région. Leur floraison, leur fructification et leur décomposition s’inscrivent dans un rythme naturel que les espèces exotiques ne reproduisent pas. De plus, en réduisant l’entretien et l’arrosage, on limite l’empreinte écologique du jardin tout en renforçant sa résilience face aux variations climatiques.
Octobre est le moment parfait pour planter. Le sol est encore tiède, ce qui favorise l’enracinement, tandis que les pluies régulières réduisent le besoin d’arrosage. En optant pour des variétés rustiques, adaptées au climat et au type de sol, on s’assure une installation durable et un retour rapide en biodiversité.
Le sureau noir (Sambucus nigra) est un incontournable. En été, ses grandes ombelles blanches attirent les insectes pollinisateurs. En automne, ses grappes de baies noires deviennent un buffet prisé par les merles, les grives et les fauvettes. Clément Moreau, retraité et passionné d’ornithologie à Rennes, raconte : J’ai planté un sureau il y a trois ans. Cette année, j’ai compté jusqu’à douze merles en une seule matinée. Ils se chamaillent, se poussent, mais ils reviennent chaque jour. Attention toutefois : les baies sont toxiques pour l’homme si elles ne sont pas cuites, mais les oiseaux les digèrent parfaitement.
Le cornouiller sanguin (Cornus sanguinea) est une merveille esthétique et fonctionnelle. Son feuillage orangé en automne et ses tiges rouges en hiver ajoutent une touche spectaculaire au paysage. Mais ce sont ses petites baies noires, acides mais riches en nutriments, qui attirent les mésanges, les pinsons et les rouges-gorges. Il pousse bien en sol calcaire ou argileux, et supporte une exposition mi-ombragée. Je l’ai planté en lisière de mon boisement , confie Léa Dubreuil, maraîchère en Normandie. En moins de deux ans, il a été colonisé par des nids de mésanges. C’est devenu un refuge.
Moins connu, le fusain d’Europe (Euonymus europaeus) est pourtant un trésor pour les oiseaux. Ses fruits en capsules, d’un rose vif strié d’orange, éclatent à maturité pour révéler des graines noires entourées d’arilles blancs. Ce contraste chromatique attire les regards, et surtout les becs. Merles, grives et même pics en raffolent. Son port élancé et peu envahissant lui permet de s’intégrer dans des jardins de taille modeste. Je l’ai planté pour casser la monotonie de ma haie , explique Julien Tardieu, jardinier à Angers. Je ne pensais pas qu’il deviendrait un point de rassemblement pour les oiseaux. C’est une surprise joyeuse.
Le troène sauvage (Ligustrum vulgare), souvent confondu avec son cousin ornemental, est une plante robuste et mellifère. En juin, ses fleurs blanches dégagent un parfum puissant qui attire les abeilles. En automne, ses baies noires deviennent une source de nourriture essentielle. Moins exigeant que les haies taillées au cordeau, il forme un couvert dense, idéal pour les nids cachés. J’ai remplacé une vieille haie de thuyas par du troène sauvage , témoigne Camille Lebrun, habitante de Dijon. En un an, j’ai vu des mésanges s’installer. Elles ont niché dans les branches basses. C’est incroyable de les voir élever leurs petits juste sous ma fenêtre.
Le cotonéaster, avec ses variétés comme le *franchetii* ou l’*horizontalis*, est un champion de la résistance. Il pousse en sol pauvre, supporte la sécheresse et forme des couvertures végétales idéales pour les talus ou les bordures. Ses milliers de petites baies rouges ou orangées persistent tout l’hiver, offrant une ressource alimentaire cruciale lorsque peu d’autres plantes sont disponibles. J’en ai planté deux pieds le long de mon mur nord , raconte Élise Rivière. Dès les premiers froids, les merles et les étourneaux se sont rués dessus. Et les mésanges viennent aussi, surtout les jours de gel.
Planter en octobre, c’est miser sur la nature. Mais quelques gestes simples peuvent faire la différence entre une plante qui survit et une plante qui prospère.
Le trou doit être deux fois plus large que la motte, mais jamais plus profond. L’objectif est d’ameublir le sol pour faciliter la pénétration des racines. Un fond de compost mature enrichit la terre sans provoquer de surcharge nutritive. Après plantation, un arrosage copieux s’impose, suivi d’un paillage généreux à base de feuilles mortes ou d’écorces. Ce paillage conserve l’humidité, régule la température et limite la concurrence des adventices. J’ai appris à ne plus tout nettoyer à l’automne , confie Lucien Vasseur. Un tas de feuilles sous un arbuste, c’est un hôtel 5 étoiles pour les insectes et les oiseaux.
Le premier été est le plus délicat : un arrosage régulier, surtout en cas de sécheresse, est indispensable. Ensuite, la plupart de ces arbustes deviennent autonomes. Une taille légère en fin d’hiver, après la migration des oiseaux, permet de rafraîchir la silhouette sans supprimer les branches porteuses de fruits. Je ne taille jamais avant février , précise Julien Tardieu. Les baies sont une réserve de nourriture. Je les laisse jusqu’au dernier moment.
Le plaisir de voir les oiseaux ne vient pas seulement de leur présence, mais de la manière dont on les observe. Un bon aménagement permet de profiter de leur spectacle sans les déranger.
Installer des perchoirs naturels — branches mortes, souches, ou troncs bas — à proximité des arbustes encourage les oiseaux à s’y poser. Une table ou un banc discret, placé à distance raisonnable, devient un poste d’observation idéal. J’ai installé une petite banquette en bois près de mon sureau , raconte Clément Moreau. Le matin, avec mon café, je regarde les merles se battre pour les baies. C’est mon moment zen.
Un jardin accueillant va au-delà des arbustes. Un nichoir bien exposé au soleil du matin, une source d’eau peu profonde (un simple bac en pierre suffit), ou un tas de branches mortes en fond de parcelle, renforcent l’attractivité du lieu. J’ai ajouté un petit bassin de récupération d’eau de pluie , explique Léa Dubreuil. Les mésanges viennent s’y désaltérer, et parfois même s’y baigner. C’est un spectacle incroyable.
Planter des arbustes en octobre, c’est faire un geste simple mais profondément transformateur. Ce n’est pas seulement embellir son espace, c’est l’ouvrir à une vie invisible, souvent oubliée. Les oiseaux reviennent là où ils sont nourris, protégés, respectés. Et lorsqu’ils s’installent, ils offrent en retour un spectacle vivant, rythmé par les saisons. Comme le dit Élise Rivière, on ne donne rien sans rien. On plante un arbuste, et c’est toute une communauté qui s’invite chez nous.
Oui, octobre est une période idéale pour planter des arbustes. Le sol est encore tiède, ce qui favorise l’enracinement avant l’arrivée des gelées. Les pluies automnales réduisent également le besoin d’arrosage, facilitant la reprise des plantes.
Le sureau noir, le cornouiller sanguin, le fusain d’Europe, le troène sauvage et le cotonéaster sont parmi les plus attractifs. Ils offrent à la fois nourriture (baies, fruits) et abri (feuillage dense), ce qui en fait des alliés précieux pour la faune locale.
Oui, un arrosage copieux est nécessaire juste après la plantation. Ensuite, sauf en cas de sécheresse prolongée, les précipitations automnales suffisent. Un paillage bien appliqué limite l’évaporation et protège les racines.
En choisissant des espèces indigènes et rustiques, adaptées au sol et au climat local, on réduit considérablement les risques de maladies ou de ravageurs. Ces plantes s’intègrent naturellement dans l’écosystème et ne nécessitent aucun engrais chimique ni pesticide.
Oui, plusieurs de ces espèces, comme le cotonéaster ou le troène sauvage, peuvent être cultivées en bac ou intégrées à des haies urbaines. Même un petit espace peut devenir un refuge pour les oiseaux, surtout s’il est complété par un nichoir ou une source d’eau.
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