Arnaque aux garagistes : ce piège redoutable vole 46 618 € à un couple de séniors

Les arnaques ciblant les automobilistes prennent des formes de plus en plus sophistiquées, exploitant souvent la confiance accordée aux professionnels. Parmi ces fraudes, une méthode particulièrement vicieuse implique la falsification de factures de garage. Les conséquences peuvent être dramatiques, comme en témoigne l’histoire récente d’un couple belge floué de plusieurs dizaines de milliers d’euros. Comment repérer ces pièges et s’en protéger efficacement ?

Pourquoi les factures de garage sont-elles une cible privilégiée ?

L’entretien automobile représente un poste de dépense important pour les conducteurs. Lorsqu’un professionnel présente une facture, rares sont ceux qui prennent le temps de scruter chaque ligne. « On fait confiance, c’est un garage qu’on fréquente depuis des années », explique Théo Vercammen, un retraité de Namur victime d’une arnaque en 2023. Cette confiance naturelle est exploitée par les escrocs, qui piratent les échanges entre garages et clients.

Le piège de la facture électronique

Les fraudeurs interceptent les emails contenant les devis ou factures, modifient les coordonnées bancaires en quelques minutes, puis renvoient le document falsifié. Le client, pensant régler son garage légitime, verse en réalité l’argent sur un compte contrôlé par les escrocs. « L’adresse mail ressemblait à s’y méprendre à celle de mon garagiste », raconte Élodie Vanhove, une artisane lilloise qui a évité de justesse le piège.

Comment fonctionne cette arnaque au détail près ?

Le mécanisme est terriblement efficace :

• Piratage des communications entre le garage et le client
• Modification express des coordonnées bancaires
• Envoi d’une facture quasi identique à l’originale
• Détournement des fonds avant que la supercherie ne soit découverte

Un exemple concret qui fait froid dans le dos

Lionel et Agathe Delforge, un couple de septuagénaires ardennais, ont perdu 46 618 euros en croyant payer la réparation de leur véhicule. « Le pire, c’est que le garage nous a ensuite réclamé son dû, car ils n’avaient jamais reçu notre paiement », se souvient Lionel, encore sous le choc. L’enquête a révélé que les escrocs avaient opéré en moins de cinq minutes.

Quelles sont les solutions pour se protéger ?

Plusieurs mesures simples peuvent éviter bien des drames :

La vérification systématique

Avant tout paiement, contacter directement le garage par téléphone en utilisant un numéro connu (pas celui éventuellement fourni dans la facture) pour confirmer les coordonnées bancaires. « J’ai instauré cette habitude après avoir été alertée par une amie », témoigne Cassandre Louvet, une commerçante parisienne.

Les signaux d’alarme à connaître

• L’adresse email de l’expéditeur diffère légèrement de celle habituelle
• Le design de la facture présente des anomalies subtiles
• Le montant semble inhabituel pour la prestation
• Le compte bancaire est situé dans un pays étranger

A retenir

Cette arnaque touche-t-elle uniquement les personnes âgées ?

Non, tous les automobilistes sont potentiellement vulnérables. Si les seniors sont souvent ciblés en raison de leur moindre familiarité avec les technologies, des victimes de tous âges ont été recensées.

Les assurances couvrent-elles ce type de fraude ?

Cela dépend des contrats. Certaines assurances proposent des garanties spécifiques contre les cyberarnaques. Il est crucial de vérifier ses garanties et de déclarer immédiatement toute tentative de fraude.

Que faire si on a été victime ?

Il faut immédiatement porter plainte et contacter sa banque pour tenter d’annuler le virement. Prévenir aussi le garage concerné, car ses systèmes informatiques sont probablement compromis.

Conclusion

Face à ces escroqueries d’un nouveau genre, la méfiance systématique n’est pas la solution. En revanche, adopter quelques réflexes simples peut faire la différence. Comme le souligne Marc-André Kervadec, expert en cybersécurité automobile : « Les fraudeurs comptent sur notre routine. Briser cette automatisme par une vérification prend deux minutes, mais peut sauver des années d’économies ». Une vigilance partagée entre professionnels et clients reste le meilleur rempart contre ces attaques de plus en plus sophistiquées.