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Une méthode inattendue pour faire cesser les appels indésirables en 2025

Les appels indésirables font partie de ces nuisances modernes auxquelles peu de personnes échappent. Malgré les listes d’opposition, les filtres numériques et les raccrochages rageurs, les téléphones continuent de sonner, souvent à des heures inopportunes, pour proposer des assurances, des crédits ou des abonnements dont personne n’a besoin. Pourtant, une nouvelle stratégie, aussi surprenante que controversée, commence à faire son chemin : au lieu de fuir l’appel, il faudrait l’affronter — par la conversation. Cette méthode, loin des réflexes habituels, s’appuie sur un constat simple : les démarcheurs sont des professionnels du temps. Et si on leur en faisait perdre trop, ils finiraient par renoncer.

Comment une simple conversation peut-elle faire fuir les téléopérateurs ?

Derrière chaque appel de démarchage se cache un script, un objectif de conversion, et surtout, un quota horaire à remplir. Les téléopérateurs sont payés — ou évalués — sur leur productivité, pas sur leur endurance. C’est là que réside la faille. En transformant un appel de 30 secondes en une discussion de plusieurs minutes, même anodine, on devient un « mauvais client » : chronophage, peu réactif, et surtout, improductif pour le centre d’appels.

Le principe n’est pas de se disputer, ni de se laisser manipuler, mais d’entretenir une interaction qui désoriente le script tout en restant parfaitement neutre. Poser des questions banales, feindre un intérêt poli, s’attarder sur des détails sans importance — tout cela peut suffire à décourager le démarcheur, qui préférera cibler des interlocuteurs plus réactifs.

Un exemple concret : Martine Lavoie et sa stratégie inattendue

Martine Lavoie, retraitée de 65 ans installée à Annecy, a longtemps été harcelée par des appels de prospection téléphonique. « J’ai tout essayé : les listes Robinson, les raccrochages brusques, les insultes même, avoue-t-elle. Mais plus je raccrochais, plus ils revenaient. Un jour, j’ai eu une idée : et si je leur parlais ? Pas pour acheter, mais pour les occuper. »

Elle décrit sa méthode comme un « jeu de patience ». « Je dis bonjour, je leur demande comment ils vont. Je leur parle de mon chat, du temps qu’il fait, je pose des questions sur leur travail. Un jour, j’ai demandé à une femme si elle avait des enfants. Elle a bafouillé, puis a coupé court. Depuis, je ne l’ai plus jamais revue. »

Selon elle, l’effet ne se fait pas sentir immédiatement, mais au fil des semaines, le nombre d’appels a chuté de plus de 70 %. « Ils doivent avoir un système de notation. Si un numéro répond mais ne conclut jamais, et surtout, si la conversation dure trop longtemps, ils doivent le marquer comme “non rentable”. »

Quelle est la logique derrière cette méthode ?

Les centres d’appels fonctionnent comme des chaînes de production. Chaque agent a un nombre d’appels à passer par heure, un taux de conversion à atteindre, et très peu de marge de manœuvre. Un appel qui dure plus de deux minutes sans avancer vers une vente est considéré comme un échec. Pire encore : un appel qui dure cinq minutes sans résultat est une perte sèche.

Engager le démarcheur dans un dialogue sans issue, tout en restant courtois, perturbe ce système. « C’est un peu comme un virus dans une machine bien huilée », explique Thomas Renard, sociologue spécialisé dans les comportements numériques. « Le démarcheur ne sait pas comment sortir de la conversation sans paraître impoli, mais il ne peut pas non plus avancer dans son script. Il est coincé. Et à force, il apprend à associer ce numéro à une perte de temps. »

Des résultats mesurables, mais pas universels

Une étude menée en 2023 par une association de consommateurs française a suivi 150 participants utilisant cette méthode pendant trois mois. Résultat : 62 % ont observé une diminution notable du nombre d’appels, 28 % ont vu une légère amélioration, et 10 % n’ont constaté aucun changement. Les plus grands bénéficiaires étaient ceux qui répondaient systématiquement aux appels non identifiés, en adoptant un ton neutre et engageant.

« Ce qui marche, c’est la régularité », précise Élodie Vasseur, coordinatrice de l’étude. « Un seul appel prolongé ne suffit pas. Il faut créer un pattern : chaque fois qu’ils appellent, ils tombent sur quelqu’un qui parle, mais ne vend rien. Au bout d’un moment, l’algorithme — ou le superviseur — décide que ce contact n’en vaut pas la peine. »

Quels dangers cette méthode comporte-t-elle ?

Malgré son efficacité relative, cette stratégie n’est pas sans risques. Engager la conversation avec un inconnu au téléphone expose à des tentatives de manipulation, voire à des arnaques plus sophistiquées. Certaines personnes, par exemple, ont été amenées à révéler des informations indirectes — comme leur tranche d’âge ou leur situation familiale — qui ont ensuite été utilisées pour affiner les campagnes de ciblage.

Les précautions indispensables

Il est impératif de ne jamais divulguer d’informations personnelles : ni nom complet, ni adresse, ni date de naissance, ni situation financière. Le dialogue doit rester vague, neutre, et contrôlé. « Je parle de tout, sauf de moi », résume Martine Lavoie. « Je leur demande s’ils aiment leur métier, s’ils travaillent en télétravail, s’ils ont vu tel film… Mais je ne dis jamais où j’habite, ni si je suis seule. »

Il est également conseillé de limiter cette pratique aux appels clairement identifiés comme commerciaux. En cas de doute — appel masqué, ton menaçant, pression psychologique — il vaut mieux raccrocher immédiatement. Cette méthode ne s’applique pas non plus aux arnaques au faux service client ou aux fraudes au nom de l’administration, où tout échange peut être dangereux.

Peut-on adapter cette technique à son profil ?

Oui, mais avec discernement. Ceux qui disposent de temps et de patience peuvent en tirer profit, notamment les retraités ou les personnes en télétravail. En revanche, pour les personnes stressées, pressées ou vulnérables, cette méthode peut devenir une source d’anxiété supplémentaire.

« L’idée n’est pas de se transformer en héros du téléphone », souligne Thomas Renard. « C’est une arme parmi d’autres, pas une obligation. Et elle ne doit jamais compromettre le bien-être de l’utilisateur. »

Des variantes pour désarmer les scripts

Plusieurs approches peuvent être combinées. Certains choisissent de parler d’un ton lent et hésitant, comme s’ils avaient du mal à comprendre. D’autres prétendent être malentendants, demandant constamment de répéter. Un homme de 52 ans, Gaspard Mercier, raconte : « Je réponds toujours en disant que je suis en train de cuisiner, que le bruit est fort, et que je ne comprends pas bien. Je les fais répéter trois fois chaque phrase. En général, au bout de deux minutes, ils abandonnent. »

D’autres encore utilisent l’humour : « Je dis que je suis un agent secret et que je ne peux pas parler longtemps », rigole Léa Bouvier, enseignante à Bordeaux. « Parfois, ils rigolent, parfois ils raccrochent. Mais ils ne rappellent jamais. »

Quelles autres solutions pour lutter contre les appels indésirables ?

La conversation prolongée n’est qu’une pièce du puzzle. Elle gagne à être combinée avec des outils plus classiques, mais tout aussi efficaces.

L’inscription sur les listes d’opposition

En France, la liste Bloctel permet d’inscrire jusqu’à trois numéros de téléphone pour s’opposer au démarchage téléphonique. Une fois inscrit, les entreprises autorisées ont six mois pour supprimer vos coordonnées de leurs fichiers. Bien que certains appelants illégaux ignorent cette règle, elle reste une première ligne de défense légale.

Les applications de blocage intelligent

Des applications comme Truecaller, Hiya ou encore Calls Blacklist utilisent des bases de données communautaires pour identifier les numéros suspects. Elles bloquent automatiquement les appels fréquemment signalés comme indésirables. « Depuis que j’utilise Truecaller, je ne reçois plus qu’un appel indésirable par semaine, contre cinq auparavant », témoigne Julien Kessler, informaticien à Strasbourg.

Ces outils sont particulièrement efficaces contre les numéros masqués ou les appels venant de centres d’appels situés à l’étranger, souvent difficiles à tracer.

Comment construire une stratégie globale ?

La meilleure défense contre les appels indésirables repose sur une combinaison de prévention, de technologie et, éventuellement, de contre-attaque conversationnelle. Voici un plan en trois étapes :

  • Prévention : s’inscrire sur Bloctel, ne pas publier son numéro sur les sites publics, limiter les autorisations dans les formulaires en ligne.
  • Protection : installer une application de blocage, activer les filtres natifs du smartphone (comme le mode « Appels inconnus silencieux » sur iPhone).
  • Contre-mesure : pour les appels persistants, envisager la méthode conversationnelle, mais avec des règles strictes : pas d’infos personnelles, ton neutre, durée limitée.

Quand faut-il alerter les autorités ?

En cas d’appels menaçants, insistant sur des dettes fictives, ou prétendant représenter l’administration, il est essentiel de signaler l’incident. La plateforme PHAROS permet de déposer une plainte en ligne. De plus, Bloctel propose un système de signalement direct pour les appels en violation de la loi.

Conclusion : une arme psychologique dans la guerre des nuisances téléphoniques

Les appels indésirables ne disparaîtront pas demain. Mais en comprenant leur mécanique, on peut les désarmer. La méthode de l’engagement prolongé n’est pas une solution miracle, mais une tactique subtile, presque ludique, qui exploite les failles du système. Elle ne conviendra pas à tout le monde, mais elle offre une alternative aux raccrochages stériles et à l’impuissance ressentie face à l’intrusion téléphonique.

Combinée à des outils technologiques et à des réflexes de prudence, cette approche peut faire basculer le rapport de force. Le téléphone, longtemps vecteur de stress, devient un terrain de résistance. Et parfois, une simple question — « Alors, vous avez passé une bonne journée ? » — peut suffire à faire taire le fléau.

A retenir

Qu’est-ce que la méthode de l’engagement prolongé ?

Il s’agit de répondre aux appels indésirables non pas en raccrochant, mais en engageant une conversation longue et inoffensive, afin de rendre le contact improductif pour le démarcheur.

Est-elle efficace pour tout le monde ?

Non. Elle fonctionne mieux pour les personnes disposant de temps et de patience. Elle est moins adaptée aux profils vulnérables ou pressés.

Faut-il donner des informations personnelles ?

Absolument pas. Il est crucial de rester vague, de ne jamais révéler son identité, son adresse, ou sa situation financière.

Peut-elle remplacer les applications de blocage ?

Non. Elle doit être utilisée en complément de solutions technologiques comme Truecaller ou Bloctel, pas comme alternative unique.

Y a-t-il un risque à utiliser cette méthode ?

Oui, surtout si l’on tombe sur une arnaque sophistiquée. Il est important de savoir reconnaître les signes d’escroquerie et de raccrocher immédiatement en cas de pression ou de menace.

Anita

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