Astuce Scouts Purifier Eau Sans Materiel
Imaginez une randonnée où votre filtre à eau tombe en panne et où le temps de faire chauffer une marmite manque cruellement. Autour de vous, la forêt ; dans la rivière, l’eau douteuse d’un lac de haute altitude. C’est précisément le scénario que vient de vivre une poignée de randonneurs dans les Pyrénées et, contre toute attente, une astuce ancienne oubliée des scouts – mais nickelée des nouvelles générations d’aventuriers – leur a sauvé la soirée. Voici comment purifier l’eau sans la faire bouillir, avec le contenu d’un sac à dos sommaire et sans brûler la moindre brindille.
On la retrouve tracée en marge d’un vieux cahier d’observation de 1924, conservé dans les archives de la compagnie des guides d’Ariège. Le procédé consiste à utiliser une alternance de couches de charbon de bois naturel, de sable grossier et de feuilles sèches pour éliminer terrain, boue et la majorité des bactéries communes. Avant-hier, seule une poignée de passionnés en parlaient encore. Aujourd’hui, elle refait surface grâce à un trek qui aurait pu mal tourner.
Fin juin, Théo Bergès, ingénieur environnemental de 28 ans, emmène quatre amis sur le sentier de l’étang de Baborte. Avant même le premier bivouac, le filtre interne de la gourde collective se fissure. « On a rebouché l’orifice avec du sparadrap, mais l’eau coulait encore pleine de limon, » raconte-t-il.
Erwan, médecin urgentiste du groupe et ancien scout, se souvient alors d’une note glissée dans un vieux manuel : « Utiliser les trois couches vivantes de la forêt : le charbon, le sable, la plante. »
En une demi-heure, les cinq amateurs bricolent un filtre en terre glaise, prélèvent du sable de torrent, ramassent des brindilles de bouleau charbonnées dans la cendre froide d’un autre campeur et tressent un entonnoir avec des feuilles de fougère sèche. L’eau écoulée est claire, presque transparente. Premier pari réussi, mais d’autres imprévus attendent le groupe.
Trois ingrédients suffisent :
Il faut également beaucoup de patience : verser l’eau trouble goutte à goutte évite que la couche de charbon parte en vrac et force le restart. « On tourne la bouteille toutes les trente secondes, c’est le rythme d’un coeur qui se calme », sourit Céleste, formatrice en éducation durable qui accompagnait l’expédition.
Lorsqu’ils redescendent à Laquet, les cinq compères confient un échantillon à Muriel Tabarly, pharmacienne bénévole du poste de secours d’Ustou. Test au bandelette : l’eau couleur absinthe laisse passer 98 % des Escherichia coli classiques, maigre résultat. Pourtant, la turbidité a chuté de 83 ‰, un chiffre impressionnant pour un dispositif sauvage.
Muriel tempère : « Sans ébullition ni pastille de chlore, l’eau reste potentiellement dangereuse pour les estomacs sensibles. Mais en cas de contrainte extrême, cette filtration réduit fortement le risque de gastro-entérite aiguë. »
À titre de comparaison, un second échantillon passé au filtre commercial cassé de Théo n’avait abaissé la turbidité que de 43 ‰.
L’usage ne se limite pas au camping romantique. Sur le bassin du Sassandra, en Côte d’Ivoire, des élèves d’une école primaire ont reconstitué le montage pendant un atelier science-environnement. Rosalie Koné, enseignante : « Les enfants ramassaient les coquilles de noix carbonisées restantes des feux de cuisine, les écrasaient et les mélangeaient au sable de termitière. Ils ont filtré l’eau marron de la rivière pour obtenir un liquide clair. »
Résultat : les absences dues aux diarrhées ont chuté de 30 % en deux mois. « Un petit pas vers l’autonomie hydrique », continue Rosalie, en montrant les bouteilles réutilisées comme mini-tours de filtration.
Oui. Les berges humides regorgent de plantes antibactériennes. Une infusion de feuilles d’eucalyptus ou d’armoise commune trempées deux minutes dans l’eau filtrée réduit encore la charge microbienne. L’astuce permet aussi d’ôter l’arrière-goût de fumée.
Une autre variante consiste à plonger un petit morceau de citron vert écrasé dans la bouteille filtrante : l’acidité pousse une partie des germes à se neutraliser. « C’est comme demander à la nature de finir le travail à notre place », dit Céleste en remplissant la dernière gourde du jour.
Cette eau ne neutralise pas entièrement les virus (norovirus, hépatites) ni les métaux lourds s’ils existent dans la zone. Elle n’est qu’un maillon supplémentaire dans la chaîne de sécurité. Théo rappelle la règle : « On filtre, on traite au soleil en bouteille transparente six heures si possible, puis on boit. »
Fini le temps où un gourde cassée signifiait retour immédiat au point de départ. Avec un bâton creux et trois ingrédients ramassés autour du pied, l’eau se clarifie et devient moins dangereuse. Bien entendu, rien ne remplace l’ébullition rigoureuse, mais dans les contrées où les moyens s’épuisent, ce filtre bucolique est devenu une réponse pragmatique. Le mot d’ordre ? Apprendre, tester, partager.
Non. Elle contient encore une part de microbes. Toujours compléter par une désinfection chimique ou solaire si possible.
En moyenne 10 minutes si les matériaux sont à portée de main, 20 minutes s’il faut fabriquer l’entonnoir.
½ litre toutes les 20 minutes : prévoir plusieurs filtres pour un groupe de cinq personnes en soirée.
Non, un sable de torrent non pollué fonctionne. Éviter le sable proche d’anciennes carrières ou d’anciens sites miniers.
Oui, jusqu’à trois fois si on le rince entre chaque usage. Au-delà ses pores se bouchent.
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