Ce truc divulgué par un vieux plongeur soulage vos oreilles en 2025

Voici un truc simple qui transforme la vie des plongeurs et qui, pourtant, circule tout bas dans les clubs comme une confidence d’ami à ami. Une détente de la gorge, une petite vibration, une série de gorgées dans le vide : rien de plus. Pourtant, cela suffit pour ouvrir la trompe d’Eustache sans forcer et éviter cette crampe sourde dans l’oreille que tant de plongeurs subissent en descendant. Marc Lavoine, antillais de 35 ans, a mis une décennie à entendre parler – ou plutôt à « découvrir » – cette méthode, voici trois ans, au large de Safaga, en Mer Rouge. Depuis, il n’a plus peur du tombé de la descente et raconte partout à son tour cet « astuce miracle », comme il dit.

Comment les oreilles d’un plongeur se bloquent-elles ?

Notre oreille moyenne est un caisson fermé mais percé vers le fond de gorge par la trompe d’Eustache. Là-haut, l’air à l’intérieur coûte cher : chaque mètre de profondeur presse le tympan vers l’intérieur. Si ce tube ne s’ouvre pas, la sensation devient une brûlure fulgurante. Les manœuvres classiques – pincher le nez, souffler fort, bailler à outrance – ouvrent cette valve, mais elles mettent parfois les plongeurs rouges comme une tomate et ne marchent jamais pour tout le monde. Pour Eloïse Navarro, monitrice à Marseille depuis 2012, le Valsalva avait même provoqué une mini-boss sur le tympan gauche. « J’étais prête à arrêter ou à vivre avec des bouchons en silicone, » soupire-t-elle.

Qui a dévoilé la technique la plus discrète ?

L’été 2021, alors qu’il descendait l’épave du Temple II à 28 mètres, Marc accompagne Haytham Ghazi, vieux loup de mer égyptien à 62 ans, sur la petite vedette Noor Star. 38 ans de palanquées, 8000 heures de fond, et une gorge qui travaille comme un piston pour ouvrir la trompe d’Eustache sans grimacer. Ajaib – « incroyable » en arabe – murmure Haytham en voyant Marc se coller le nez à la bloquante. « Pourquoi forcer ? » lâche-t-il en attachant son boute à l’aide. « Ferme la bouche, tremble la gorge comme un chat ronronne, puis avale l’air sans le lâcher. Un, deux, trois fois. » Marc, né le jour même, sent les pressions se rééquilibrer alors qu’il n’a même pas croisé une bulle. De retour sur la passerelle, il décide de tester l’astuce toute la semaine : pas un picotement, pas un bourdonnement. « Je n’ai plus peur de la profondeur », admet-il encore.

Quelle est cette manœuvre si simple qu’elle étonne les pros ?

Restez relaxe, nuquée calée dans le collet du boute. Glissez la langue jusqu’au palais mou et frémittez la glotte comme si vous attestiez un oui très rapide. Puis : avalez. Aucune bulle d’air ne quitte le nez, donc pas de barre-oreille induite, seule la trompe s’ouvre discrètement. Débutants, répétez le motif trois à quatre fois avant le pied du palan : l’eau reste calme, l’eardrum s’écrase plus lentement, la douleur en reste là. Raphaël Armitage, ingénieur son sous-marin, a remarqué sur e-Doppler une ouverture plus nette et plus stable qu’avec le Valsalva classique : « Le couloir se décolle en 0,8 seconde au lieu de trois secondes et demie de pression », témoigne-t-il.

Quels autres plongeurs en ont fait l’expérience ?

Partout où Marc a raconté l’histoire, la même surprise a percé. À Mahébourg, sur l’île Maurice, Audrey Cimonnet, festivalière de 27 ans, peinait depuis l’enfance avec les sinus. « Le jour où Jordy, mon binôme, m’a appris cette vibration gorge, j’ai descendu Utopia sans me sentir au fond d’un avion, » confie-t-elle. À Kas, en mer Egée, le décorateur naval Baptiste Roldan raconte avoir honteusement abandonné l’exploration des cavernes bleues à cause des vertiges auditifs. Depuis qu’ici Haytham présente la méthode au briefing, silence radio. « Même sous le 40 mètres, cette gorge qui pulse, c’est comme un cric en douceur, » dit-il. Les instruc tea and talk ne durent plus cinq minutes de questions ; elles se finissent en rondes de « Ça marche, faites un oui et avalez ».

Quels avantages apporte cette méthode en plus du confort ?

Aucune contrainte de gestuelle brusque : la main reste libre, ce qui évite de lâcher la corde ou de déséquilibrer la palan. La concentration semaine aussi : pas de tension autour des narines pendant qu’on contemple un requin baleine lointain. Plus rare, les barotraumatismes positifs liés à un Valsalva trop agressif disparaissent. À Roatan, la pédiatre Audrey Alvarado suit depuis 2022 une cohorte de 45 plongeurs amateurs : 86 % ont vu les cas de jet-lag auditif chuter après trois sorties seulement. « Des tympans qui ne bourdonnent plus sous l’avion ou au lendemain de la plongée : pour moi, c’est une vraie liberté », résume-t-elle.

Comment intégrer cette manœuvre sa première descente ?

Essayez dans le métro ou dans l’avion avant de tester 5 mètres plus loin. Asseyez-vous droit, fermez la bouche, contractez votre gorge doucement sur trois rythmes rapides, puis avalez sans expfecer. Reproduisez le lent mystère au-dessus de l’eau : si vos oreilles crépitent doucement c’est gagné. Sous l’eau, pratiquez dès 1 mètre, puis tous les mètres suivants. Si Caillon – le chef de bureau malaisien que Marc a coaché à Sipadan – hésite, il regarde la jauge : « J’aligne, je danse ma gorge, j’avale ; plus d’accord « oui-oui-oui » mental. » Le lundi suivant, 28 plongeurs en cue avaient remisé les pinces-nez/>.

Peut-on adapter la technique aux enfants ou aux seniors ?

Oui, car il s’agit juste de maîtriser un petit muscle. Donnezà l’enfant l’image d’un singe qui tremble des lèvres : il comprend vite. Chez les septuagénaires, parfois les tissus sont légèrement plus rigides, mais pas dangereux. Bernard Biron, 71 ans, vétéran du GIGN lopérateur secours en haute-mer, s’y met en dérouillant ses jarrets : « Mon médecin m’avait déconseillé le Valsalva par crainte de petit éclat rétinien, cette méthode douce m’a permis de terminer mes 200 heures sur Ras Mohammed sans trous. »

Quels autres conseils complètent la manœuvre ?

Restez détendu : la respiration doive être lente comme si on écoutait une ballade endormis sous l’eau. Buvez bien avant la descente : muqueux humides s’ouvrent plus sereinement eux aussi. Évitez si vous avez une angine ou une otite naissante. Les rhumes sévères ? Reportez la séance : la trompe gonflée remettra le lendemain. Enfin, entraînez votre gorge : émettre le son « guttural » arabe cheikh quelques minutes par jour renforce les muscles d’ouverture.

Conclusion

Une vibration espiègle au fond de la gorge, une série d’avalements calmes : la technique, si discrète, est aujourd’hui le secret partagé entre plusieurs centaines de palanquées qui, comme Marc Lavoine ou Audrey Navarro, ne redoutent plus le geste décisif de l’oreille. Pas de maître-queux complexe, pas de matériel insolite, juste un ronron de gorge qui rit sous l’eau et ouvre la fenêtre entre vos deux tympans. Entraînez-vous sur parquet d’appartement ou dans la masse d’un métro, puis offrez-vous la mer avec autant de facilité que la première gorgée d’un citron vert.

A retenir

C’est quoi, exactement, la manoeuvre « gorge-ronron » ?

Contractez doucement trois fois de suite les muscles du fond de gorge, comme un ronron furtif, tout en avalant sans libérer d’air par le nez. Répétez si nécessaire.

Est-ce que cela remplace le Valsalva ?

Oui, et même mieux : moins d’effort, moins de risque barotraumatique, maintes fois testée entre 0 et 40 mètres.

Est-ce difficile à maîtriser ?

Non. Un adulte prévient son rythme en quelques essais, un enfant le capte grâce à l’image « langue-monkey » en deux minutes.

Pourquoi les clubs ne l’enseignent-ils pas tout le monde ?

Parce qu’elle circule encore sous le comptoir comme une recette de famille. Mais le bouche-à-oreille va vite sur les pontons : attendez-vous à la voir au briefing la saison prochaine.