Aukus En Peril Le Pentagone Revoit Laccord Sous Marins
Lorsque le pacte AUKUS a été annoncé en septembre 2021, il a envoyé une onde de choc dans les cercles diplomatiques et militaires. Cette alliance tripartite entre l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis, centrée sur le partage de technologies de pointe et la livraison de sous-marins nucléaires, a bouleversé les équilibres géostratégiques. Mais aujourd’hui, ce partenariat ambitieux est sous le feu des critiques et des doutes. Entre enjeux industriels, tensions politiques et défis logistiques, quelle est l’avenir réel de ce pacte ?
Le Pentagone, sous la nouvelle administration américaine, mène une révision approfondie des engagements pris dans le cadre d’AUKUS. Initialement, l’Australie devait recevoir des sous-marins nucléaires d’attaque de classe Virginia, mais les capacités de production limitées et les priorités sécuritaires des États-Unis remettent en cause cette promesse. « Nous devons nous assurer que nos propres forces navales restent prioritaires », confie une source anonyme au sein du Département de la Défense.
Actuellement, l’industrie navale américaine peine à produire plus d’un sous-marin nucléaire par an. Une cadence bien trop lente pour répondre aux besoins de l’US Navy, sans même parler des engagements envers l’Australie. « Si un conflit éclate dans le Pacifique, nous ne pouvons pas nous permettre de manquer de ressources », explique Elbridge Colby, sous-secrétaire à la Défense. Ces tensions industrielles soulèvent des questions sur la faisabilité du pacte.
L’Australie a déjà investi 3 milliards de dollars pour soutenir l’industrie navale américaine, avec l’espoir de créer des milliers d’emplois. Si les sous-marins ne sont finalement pas livrés, ce partenariat économique pourrait tourner au fiasco. « Nous avons misé gros sur cette alliance, non seulement pour notre sécurité, mais aussi pour notre économie », regrette Daniel Whitford, analyste en géopolitique à Canberra.
Oui, et c’est souvent oublié. Le pacte inclut également le partage de technologies avancées en matière de missiles hypersoniques, d’intelligence artificielle et de cyberdéfense. « Les sous-marins ne sont que la partie émergée de l’iceberg », souligne Priya Kapoor, spécialiste des alliances militaires. Ce volet technologique pourrait survivre même si le projet de sous-marins échoue.
Les gouvernements australien et britannique affichent une compréhension de principe, mais l’inquiétude grandit. « AUKUS reste notre priorité stratégique absolue », insiste James Calloway, porte-parole du ministère britannique de la Défense. Pourtant, en coulisses, les diplomates s’interrogent : les États-Unis sont-ils toujours un partenaire fiable ?
Avec sa flotte de sous-marins Collins en fin de vie, l’Australie a urgemment besoin de nouvelles capacités. « Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre indéfiniment », lance le capitaine de vaisseau Adrian Fletcher. Si les États-Unis se retirent, Canberra devra se tourner vers d’autres partenaires, peut-être au prix d’un nouveau scandale diplomatique.
La réévaluation d’AUKUS pourrait redéfinir les alliances dans l’Indo-Pacifique. « C’est un test pour la crédibilité américaine », analyse Sophie Nguyen, chercheuse à l’Institut des Relations Internationales. Si Washington revoit ses engagements à la baisse, d’autres puissances, comme la Chine, pourraient en tirer profit.
Le principe même des alliances repose sur la confiance. Un retrait partiel ou un retard significatif dans la livraison des sous-marins minerait cette confiance. « Les alliés ont besoin de certitudes, pas de promesses floues », rappelle l’amiral français Thierry Rousseau.
Il représente une alliance stratégique majeure visant à contrer l’influence croissante de la Chine en Asie-Pacifique, tout en modernisant les capacités militaires des trois pays membres.
Un abandon ou un affaiblissement du pacte pourrait fragiliser la position de l’Australie, nuire à la crédibilité des États-Unis et ouvrir la voie à une plus grande influence chinoise dans la région.
Les collaborations technologiques en missiles, IA et cyberdéfense pourraient continuer, mais l’impact symbolique et stratégique serait amoindri.
Le pacte AUKUS se trouve à un carrefour critique. Entre les contraintes industrielles américaines, les attentes australiennes et les réalités géopolitiques, son avenir est plus incertain que jamais. Une chose est sûre : les décisions prises dans les prochains mois influenceront durablement les équilibres de pouvoir en Asie-Pacifique et au-delà.
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