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Un drame silencieux s’est joué dans une maison ordinaire, près de Charleroi, à la mi-juillet. Une enfant de onze mois, fragile et innocente, s’effondre sans raison apparente. L’alarme est lancée par sa mère, qui retrouve son bébé inerte. En quelques minutes, une chaîne de secours s’active : pompiers, médecins, urgences. Chaque seconde compte. Ce qui semblait être un malaise inexpliqué bascule très vite dans une affaire plus sombre, où le mot « drogue » devient central. Derrière les faits bruts, une famille déchirée, une enquête en cours, et une société interpellée. Ce récit, loin d’être isolé, révèle les failles invisibles de la protection de l’enfance, là où l’addiction croise l’innocence.
Le 15 juillet, vers 16 heures, Élise Vercruysse revient chercher sa fille Lina chez sa mère, Hélène, à Fleurus, en périphérie de Charleroi. Depuis plusieurs semaines, Hélène garde Lina quelques jours par semaine, le temps que sa fille reprenne pied après un accouchement difficile et une reprise du travail. Ce jour-là, rien ne semble anormal. Mais dès qu’Élise entre dans la pièce, elle sent que quelque chose cloche. Lina est allongée dans son transat, les yeux mi-clos, le corps mou. Elle ne réagit pas à sa voix, ni au toucher. Paniquée, Élise appelle les secours en sanglotant.
Les pompiers arrivent en moins de dix minutes. L’état de l’enfant est critique : respiration irrégulière, pouls faible, pupilles dilatées. Sur place, les premières hypothèses tournent autour d’un malaise fébrile ou d’une infection. Mais rien ne correspond tout à fait. Lina est transportée d’urgence à la clinique Notre-Dame de Grâce à Gosselies, où une équipe pédiatrique l’accueille en code rouge. En quelques heures, elle bascule dans le coma. « C’est un moment que je n’oublierai jamais », confie Élise, encore tremblante en repensant à ces premières heures. « Je voyais mon bébé, si petit, branché à des machines. J’avais l’impression qu’on me volait son souffle. »
Dans les heures suivant l’admission, les médecins lancent une batterie d’analyses. Le sang, l’urine, les métabolites. Rien ne révèle de pathologie infectieuse ou neurologique. Mais un résultat, pourtant banal en apparence, fait basculer l’enquête : l’urine de Lina contient des traces de méthadone, un opioïde puissant utilisé dans les traitements de substitution pour les personnes dépendantes à l’héroïne. « Ce n’est pas une molécule qu’un bébé de onze mois peut croiser dans son environnement sans risque extrême », explique le Dr Antoine Lebrun, toxicologue à la clinique. « À cette dose, c’est potentiellement mortel. »
Les équipes médicales élargissent alors leurs recherches. Un prélèvement sur le biberon utilisé quelques heures avant l’effondrement révèle des traces de cocaïne. « Ce n’est pas une contamination accidentelle », précise le Dr Lebrun. « La quantité détectée suggère un contact direct, voire une ingestion. » Ces découvertes relancent les interrogations : comment un bébé a-t-il pu être exposé à ces substances ? Et surtout, dans quelles circonstances ?
La grand-mère, Hélène, est rapidement entendue par les enquêteurs. Elle reconnaît suivre un traitement à base de méthadone depuis plusieurs années, à la suite d’une dépendance aux opiacés. Selon sa version, Lina aurait attrapé une pilule tombée accidentellement sur le sol et l’aurait avalée. « Je n’ai pas vu, j’étais distraite », dit-elle dans sa déposition. « C’est une erreur, pas un acte délibéré. »
Pourtant, les éléments médicaux contredisent cette explication. Le rapport provisoire du médecin traitant souligne une concentration de méthadone « incompatible avec une simple ingestion accidentelle ». Le document évoque même la possibilité d’une intoxication « volontaire par un tiers ». Cette formulation, rare dans les cas pédiatriques, change radicalement la nature de l’enquête.
Les enquêteurs fouillent l’appartement d’Hélène. Ils y découvrent des résidus de cocaïne sur des ustensiles de cuisine, ainsi que des seringues non stérilisées dans une poubelle. Des témoins du voisinage affirment avoir vu des allers-retours suspects dans l’appartement, notamment en soirée. « On savait qu’Hélène avait des problèmes », confie une voisine, sous anonymat. « Mais on pensait qu’elle gérait. On ne pensait pas que son petit-fils était en danger. »
La justice belge décide d’inculper Hélène pour « mise en danger de la vie d’autrui » et « administration de substances toxiques ». Les parents, Élise et son compagnon Théo, sont également placés sous enquête pour « délégation de garde imprudente ». « Ce n’est pas une accusation, mais une obligation de vérifier tous les angles », précise le procureur chargé de l’affaire. « La protection de l’enfant prime sur toute considération familiale. »
Après trois jours en soins intensifs, Lina sort du coma. Son réveil est lent, fragile. Elle respire seule, réagit à la lumière, saisit instinctivement le doigt de sa mère. Les médecins restent prudents : les effets neurotoxiques des opioïdes et de la cocaïne sur un cerveau en développement peuvent avoir des séquelles à long terme. « On ne sait pas encore si elle a subi des lésions cérébrales », explique le pédiatre. « Il faudra des mois, voire des années, pour évaluer son développement moteur, cognitif, émotionnel. »
Élise reste à ses côtés jour et nuit. « Quand elle a ouvert les yeux, j’ai pleuré pendant une heure », raconte-t-elle. « Ce n’était pas juste du soulagement. C’était de la colère aussi. Pourquoi ? Comment ? » Lina est désormais placée sous protection sociale. Elle ne retournera pas chez sa grand-mère, et la garde alternée est suspendue. Un suivi psychologique est mis en place pour elle, comme pour sa mère.
L’affaire de Lina n’est pas isolée. En Belgique, comme en France, les cas d’enfants exposés à des substances illicites ou médicamenteuses dans leur environnement familial sont en hausse. Selon une étude de l’Observatoire européen des drogues, 12 % des enfants placés en protection sociale en 2022 avaient été victimes d’exposition directe ou indirecte à des drogues.
Le Dr Cécile Moreau, psychiatre spécialisée en toxicomanie, souligne le paradoxe : « Beaucoup de personnes en traitement, comme la méthadone, veulent être de bons parents. Mais la dépendance altère le jugement, la vigilance, la capacité à anticiper les risques. » Elle insiste sur la nécessité de « systèmes de soutien renforcés » : visites à domicile, évaluation régulière, accompagnement familial. « On ne peut pas laisser des enfants dans des situations à risque, même si les intentions sont bonnes. »
Le témoignage de Julien, ancien usager de méthadone et père de deux enfants, illustre cette tension : « J’ai failli perdre mes enfants parce que j’ai laissé une seringue traîner. J’étais clean, mais distrait. Le travailleur social a vu le risque. Aujourd’hui, je comprends. »
Plusieurs pistes sont discutées par les professionnels. D’abord, une meilleure coordination entre les services de santé et les services sociaux. « Un patient sous méthadone est connu des centres de soins », rappelle le Dr Lebrun. « Pourquoi ne pas alerter automatiquement les travailleurs sociaux s’il a des enfants mineurs à charge ? »
Ensuite, des campagnes de prévention ciblées. « Il faut expliquer clairement que la moindre négligence peut être fatale », affirme Élodie Reynaud, travailleuse sociale. « Un biberon contaminé, un baiser après avoir consommé, une pilule oubliée sur la table… Ce sont des gestes anodins qui deviennent mortels. »
Enfin, un renforcement du signalement. « Beaucoup de voisins, de familles, voient des signes mais n’osent pas parler », note-t-elle. « Il faut dédramatiser le signalement. Ce n’est pas trahir, c’est protéger. »
L’enquête est toujours en cours. Les analyses toxicologiques approfondies devraient être disponibles dans les semaines à venir. Des expertises psychiatriques sont prévues pour Hélène, afin d’évaluer son état mental au moment des faits. Les parents devront également s’expliquer sur leur décision de confier Lina à sa grand-mère, malgré son passé connu.
Le parquet envisage des charges aggravées si la piste d’une intoxication délibérée était confirmée. « Ce serait un cas extrêmement rare, mais pas inédit », précise le procureur. « La loi belge protège les mineurs avec une rigueur absolue. »
Lina est sortie du coma et se trouve désormais en unité de soins pédiatriques stabilisés. Son état est jugé « critique mais stable ». Elle reste sous surveillance médicale étroite, avec des examens réguliers pour évaluer d’éventuelles séquelles neurologiques. Elle est placée sous la protection de l’aide à la jeunesse, et un suivi psychologique est mis en place pour elle et sa mère.
Les analyses ont révélé la présence de méthadone dans les urines de l’enfant, ainsi que des traces de cocaïne sur son biberon. La concentration de méthadone est jugée anormalement élevée pour un bébé de cet âge, ce qui a orienté les médecins vers une intoxication non accidentelle.
La grand-mère, Hélène, est inculpée pour mise en danger de la vie d’autrui et administration de substances toxiques. Les parents, Élise et Théo, sont également mis en examen pour délégation de garde imprudente. L’enquête vise à établir les responsabilités exactes et les circonstances de l’exposition.
Le rapport médical provisoire évoque une « intoxication hautement suspecte », compatible avec une ingestion non accidentelle. Cette hypothèse est prise au sérieux par les enquêteurs, mais aucune conclusion définitive n’a été établie. L’enquête doit déterminer si l’exposition était intentionnelle ou résultait d’une négligence grave.
Cette tragédie rappelle l’importance de la vigilance dans les foyers où des substances psychoactives sont présentes, qu’elles soient légales ou illégales. Elle appelle à un renforcement des dispositifs de prévention, de suivi médical et de signalement, afin d’éviter que des enfants deviennent les victimes silencieuses de la dépendance de leurs proches.
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