Benediction Animaux Compagnie Sarthe
Chaque année, le 4 octobre, une date discrète mais chargée de sens s’inscrit dans le calendrier spirituel et culturel de nombreuses communautés : la Saint-François d’Assise, mais aussi la Journée mondiale des animaux. À La Flèche, en Sarthe, cette coïncidence prend une forme singulière et chaleureuse depuis l’année dernière : une bénédiction des animaux de compagnie organisée par la paroisse Saint-Thomas. Une initiative qui, loin d’être une simple curiosité, résonne comme un appel à la bienveillance, à la reconnaissance du lien entre l’humain et le vivant. Samedi 4 octobre 2025, à 11 heures, le jardin de l’église Sainte-Colombe s’ouvrira à nouveau aux quatre-pattes, aux plumes, aux écailles, et à tous les compagnons fidèles que les habitants souhaitent voir bénis. Ce geste, à la fois simple et profond, soulève des questions sur notre rapport au sacré, à la nature, et à la place des animaux dans nos vies.
La bénédiction d’un animal peut sembler surprenante à première vue. Pourtant, elle s’inscrit dans une tradition ancienne, bien ancrée dans l’Église catholique. L’idée n’est pas de considérer l’animal comme un être spirituel au sens humain du terme, mais de reconnaître son rôle dans la vie de ses compagnons humains, et de remercier Dieu pour la beauté, la fidélité et la joie qu’il apporte. Ce geste est un hommage au vivant dans sa globalité, une manière de sanctifier le lien affectif qui unit un maître à son chien, une enfant à son chat, ou une famille à sa poule de jardin.
Le père Christian du Halgouët, curé de la paroisse Saint-Thomas, explique : Cela peut paraître original, mais en réalité, cette pratique existe depuis des siècles. Saint François d’Assise, notre patron du jour, parlait aux oiseaux, prêchait aux loups, et voyait en chaque créature un reflet de la gloire divine. Bénir un animal, c’est prolonger cette vision : reconnaître que tout ce qui vit est précieux aux yeux de Dieu.
Lors de sa première édition, l’initiative a attiré une vingtaine de paroissiens, accompagnés de leurs compagnons à poils, à plumes ou à écailles. Parmi eux, Élodie Troadec, une habitante de La Flèche, était venue avec son chien, un border collie nommé Oréo. Je n’étais pas sûre de venir, avoue-t-elle. Je me disais que c’était peut-être un peu folklorique. Mais en arrivant, j’ai vu des gens souriants, des enfants ravis, des animaux calmes… Et quand le père Christian a béni Oréo en posant la main sur sa tête, j’ai senti quelque chose de sincère, de profond. Comme si on reconnaissait, à travers lui, toute la tendresse qu’il m’apporte au quotidien.
Le cortège des animaux bénis était varié : des chiens de toutes tailles, des chats portés dans des paniers, une poule tenue avec précaution par un petit garçon, et même des poissons dans leurs aquariums, apportés par les sœurs de la communauté religieuse locale. Nos poissons rouges, c’est un peu notre petit coin de sérénité au milieu de la journée , sourit Soeur Agnès, l’une des religieuses présentes. Les bénir, c’était une façon de dire merci pour ce calme qu’ils inspirent.
La cérémonie s’est tenue dans le jardin de l’église Sainte-Colombe, un espace paisible ombragé par de vieux tilleuls. Le père du Halgouët a commencé par une courte homélie sur le sens de la création, invitant les participants à contempler la beauté du vivant. Ensuite, chaque animal a été présenté individuellement. Le prêtre prononçait une courte prière, traçait une croix sur le front ou le dos de l’animal, parfois en murmurant son nom. Ce n’est pas un sacrement, précise-t-il, mais une bénédiction, une invocation de la protection divine.
Le ton était à la fois recueilli et joyeux. Les enfants riaient quand un chien remuait la queue trop fort, les chats miaulaient discrètement, et un caniche a même tenté de voler un biscuit posé sur l’autel improvisé. Ce n’est pas une messe classique, reconnaît le père du Halgouët. C’est un moment de grâce à sa manière : simple, vivant, parfois un peu chaotique. Mais c’est aussi ce qui le rend authentique.
Saint François d’Assise (1181–1226) est bien plus qu’un simple symbole : c’est un modèle concret de relation respectueuse avec la nature. Né en Italie, fils d’un riche marchand, il renonce à sa fortune pour vivre dans la pauvreté et la fraternité. Il fonde l’ordre des Franciscains et développe une spiritualité centrée sur l’humilité, la simplicité, et l’amour du monde créé.
Nombreuses sont les légendes qui le montrent en dialogue avec les animaux : il prêche aux oiseaux, négocie avec un loup de Gubbio pour qu’il cesse d’attaquer les villageois, et soigne les bêtes abandonnées. Pour lui, chaque créature est une sœur ou un frère : sœur l’abeille, frère le loup, sœur la lune. Cette vision révolutionnaire, à une époque où la nature était souvent vue comme un domaine à dominer, a profondément marqué la spiritualité chrétienne.
La tradition de bénir les animaux à l’occasion de la Saint-François d’Assise existe depuis longtemps, notamment en Amérique latine, aux États-Unis, ou encore en Belgique. À Buenos Aires, des milliers de personnes se rassemblent chaque année avec leurs animaux devant les églises. À New York, la cathédrale de Saint-Jean-le-Divin organise une messe spéciale pour les compagnons à quatre pattes.
En France, cette pratique reste marginale, mais elle gagne du terrain. Des paroisses à Lyon, à Strasbourg, ou à Toulouse ont déjà tenté l’expérience. Ce n’est pas une mode, estime le père du Halgouët. C’est une réponse à un besoin réel : les gens vivent de plus en plus seuls, et leurs animaux deviennent des membres à part entière de la famille. L’Église ne peut pas ignorer ce lien.
Pour beaucoup, ce moment dépasse le simple cadre religieux. Il devient un acte de reconnaissance. Marc Lefebvre, venu avec son chat âgé de 17 ans, Whisky, raconte : Ce chat m’a accompagné pendant la maladie de ma femme, puis après son décès. Il ne parle pas, mais il est là, chaque soir, sur le canapé. Le bénir, c’était comme lui dire merci, et aussi demander qu’il soit protégé. C’était émouvant.
La psychologue Zoé Rambert, spécialiste du lien homme-animal, observe une montée de ce type de pratiques : De plus en plus de gens investissent émotionnellement dans leurs animaux. Ils les considèrent comme des êtres sensibles, capables d’empathie, de loyauté. Une bénédiction, même symbolique, leur permet de ritualiser cet attachement, de lui donner une forme sacrée. C’est une réponse à un vide affectif et spirituel.
Évidemment, l’animal ne comprend pas le sens de la bénédiction. Mais, selon les éleveurs et les vétérinaires présents l’année dernière, l’ambiance joue un rôle. Les animaux sentent le calme, l’attention, la bienveillance , note le vétérinaire Julien Mercier. Quand on les traite avec respect, quand on leur parle doucement, ils réagissent. Ce n’est pas magique, mais humain. Et c’est déjà beaucoup.
L’événement est ouvert à tous, croyants ou non. Aucune affiliation religieuse n’est requise. Ce n’est pas une condition, insiste le père du Halgouët. C’est une porte ouverte, pas une barrière. Que vous soyez catholique, agnostique, ou simplement curieux, vous êtes les bienvenus.
Les animaux de tout type sont acceptés, à condition qu’ils soient tenus en laisse ou en transport. L’objectif est de garantir la sécurité de tous, humains et animaux. Une petite collation est prévue à l’issue de la cérémonie, offerte par la paroisse.
La bénédiction aura lieu samedi 4 octobre 2025, à 11 heures, dans le jardin de l’église Sainte-Colombe, située au 77, rue Sainte-Colombe à La Flèche. L’accès est gratuit. Les participants sont invités à arriver quelques minutes à l’avance, afin d’organiser le défilé des animaux. Une pancarte indiquera l’emplacement de la cérémonie, et des bénévoles guideront les visiteurs.
L’engouement autour de cette cérémonie reflète un changement plus large dans la société. Les animaux de compagnie ne sont plus des biens, mais des sujets d’affection, parfois de deuil. En 2023, une étude de l’Université de Nantes révélait que 68 % des propriétaires d’animaux considéraient leur compagnon comme un membre de la famille. Un tiers déclaraient avoir pleuré lors de sa mort, et 12 % avaient organisé une forme de cérémonie funéraire.
La paroisse de La Flèche, en proposant cette bénédiction, répond à une attente silencieuse mais réelle. On ne veut pas faire de spectacle, conclut le père du Halgouët. On veut simplement dire : vous n’êtes pas seuls dans votre attachement. Ce lien, aussi simple soit-il, a sa place dans la communauté. Et peut-être, dans le cœur de Dieu.
Il s’agit d’un moment de prière et de reconnaissance organisé par la paroisse Saint-Thomas de La Flèche, en l’honneur de la Saint-François d’Assise et de la Journée mondiale des animaux. Chaque propriétaire peut y amener son animal pour qu’il soit béni par le curé de la paroisse.
La cérémonie aura lieu samedi 4 octobre 2025, à 11 heures, dans le jardin de l’église Sainte-Colombe, 77 rue Sainte-Colombe, à La Flèche (Sarthe).
Non, l’événement est ouvert à tous, indépendamment des croyances. Il s’adresse à toute personne souhaitant participer à ce moment de recueillement et de partage.
Tous les animaux de compagnie sont les bienvenus : chiens, chats, oiseaux, rongeurs, poissons, poules, etc. Ils doivent être tenus en laisse, en cage ou en transport sécurisé.
Non, la participation est entièrement gratuite. Une collation conviviale est offerte à l’issue de la cérémonie.
La bénédiction des animaux à La Flèche n’est pas un simple happening. C’est une réponse sensible à une réalité moderne : le lien affectif entre l’humain et l’animal est profond, parfois vital. En revisitant une tradition ancienne, la paroisse Saint-Thomas ouvre un espace de reconnaissance, de paix, et de fraternité. Un geste simple, mais qui, pour beaucoup, porte une charge émotionnelle et spirituelle bien réelle. Samedi 4 octobre 2025, dans un jardin au cœur de la ville, des mains se lèveront pour bénir des museaux, des plumes, des écailles. Et peut-être, sans bruit, quelque chose de plus grand sera-t-il aussi béni : la tendresse, elle aussi, a droit à sa place dans le sacré.
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