Bernard Secrets Pivoines 2025
Depuis plus de cinquante ans, Bernard Lemaire observe le lent éveil des pivoines dans son jardin normand, un rituel printanier qui rythme le temps comme une respiration paisible. À 72 ans, ce botaniste amateur émérite, ancien professeur de biologie au lycée Jacques-Prévert de Chartres, a transformé sa retraite en une œuvre vivante, où chaque tige, chaque bourgeon raconte une histoire de transmission, de patience et d’harmonie avec la nature. Pour lui, les pivoines ne sont pas seulement des fleurs éphémères : elles sont des gardiennes du temps, des ambassadrices d’un savoir-faire ancestral qui mérite d’être partagé, protégé, et surtout prolongé.
Le premier secret de Bernard, celui qu’il tient de son grand-père jardinier à Verneuil-sur-Avre, remonte à une époque où les plantes étaient soignées avec intuition autant qu’avec méthode. « Il disait que les pivoines aiment les histoires », raconte Bernard en souriant. « Elles s’enracinent là où elles se sentent aimées. » Ce lien affectif, bien qu’émouvant, repose sur des bases scientifiques solides.
Le choix de l’emplacement est crucial. Selon Bernard, les pivoines doivent être plantées dans des zones bénéficiant d’une exposition matinale au soleil, mais protégées des ardeurs du soleil de l’après-midi. « Elles sont comme des vieilles dames élégantes, explique-t-il : elles aiment la lumière douce, mais détestent la chaleur lourde. » Un sol profond, bien drainé et riche en matière organique est indispensable. Il recommande d’ajouter chaque automne une couche épaisse de compost composté, non pas pour nourrir immédiatement la plante, mais pour améliorer progressivement la structure du sol.
Camille Vasseur, une participante de 48 ans aux ateliers de Bernard, témoigne : « J’ai perdu trois pieds de pivoines dans mon ancien jardin à cause d’un sol trop compact. Grâce aux conseils de Bernard, j’ai tout repensé. J’ai creusé des tranchées, ajouté du sable et du compost. Cette année, j’ai eu ma première floraison complète. C’était comme un miracle. »
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les pivoines ne doivent pas être taillées au printemps. Bernard insiste sur une règle simple : « On ne touche pas aux tiges vertes. » La taille se fait uniquement en automne, quand la plante entre en dormance. À ce moment-là, il faut couper les tiges à ras du sol pour éviter que les champignons hivernent dans les résidus végétaux.
« Beaucoup de gens attendent que les feuilles jaunissent complètement, mais il faut agir avant », précise Bernard. « Si vous tardez, vous risquez de favoriser le botrytis, une maladie fongique qui attaque les bourgeons. »
L’entretien régulier inclut aussi un désherbage manuel, jamais mécanique, pour ne pas abîmer les racines tubéreuses fragiles. « Je passe une heure chaque semaine à genoux, dit-il. Ce n’est pas de la perte de temps. C’est du dialogue avec la terre. »
Un autre point souvent négligé : la suppression des fleurs fanées. « Il ne faut pas hésiter à enlever les têtes florales dès qu’elles commencent à pencher, recommande-t-il. Cela permet à la plante de concentrer son énergie sur la formation des bourgeons pour l’année suivante. »
Les pivoines n’aiment pas les excès. Bernard refuse catégoriquement l’usage d’engrais chimiques. « Elles sont comme des danseuses classiques : elles ont besoin de rigueur, pas de folie. »
Son protocole nutritionnel repose sur trois étapes annuelles. En mars, il applique un amendement à base de farine d’os, riche en phosphore, pour stimuler la floraison. En mai, au moment de l’apparition des bourgeons, il ajoute une poudre d’algues marines, source de micronutriments. Enfin, en septembre, il enfouit une couche de compost mûr, parfois enrichi de cendres de bois tamisées (à condition que le bois n’ait pas été traité).
« L’azote, c’est l’ennemi des pivoines », alerte-t-il. « Trop d’azote, et vous aurez une belle plante verte, mais pas une seule fleur. »
Thomas Rivière, un jeune horticulteur de Dreux qui suit Bernard depuis deux ans, confirme : « J’ai appliqué un engrais trop riche sur un pied l’année dernière. Résultat : une végétation folle, mais zéro fleur. Depuis, je suis scrupuleusement le calendrier de Bernard. Cette année, j’ai eu une floraison de six semaines — un record pour moi. »
Les pucerons, les limaces et les champignons sont les principaux ennemis des pivoines. Bernard adopte une stratégie préventive plutôt que curative. « La meilleure arme, c’est un jardin équilibré », affirme-t-il. Il encourage la présence de plantes compagnes comme l’ail, la lavande ou les œillets d’Inde, qui repoussent naturellement certains ravageurs.
Pour les attaques localisées, il utilise une solution maison : un mélange d’eau, d’huile végétale et de savon noir, pulvérisé le matin tôt. « Cela suffit à décourager les pucerons sans nuire aux abeilles. »
Il surveille aussi les signes de pourriture des racines. « Si les feuilles jaunissent prématurément, ou si la plante penche, c’est souvent un problème de drainage. » Dans ce cas, il conseille de déterrer délicatement la plante, de couper les parties pourries, puis de la replanter dans un sol assaini.
« J’ai perdu un pied magnifique à cause d’un excès d’eau après des pluies continues », se souvient Élodie Chevalier, une voisine de Bernard. « Depuis, j’ai surélevé mes plates-bandes. Et j’écoute ses alertes météo. Il me prévient toujours quand il va pleuvoir trop longtemps. »
Pour Bernard, le jardin n’est pas un décor, mais un écosystème vivant. « Plus les pivoines fleurissent longtemps, plus elles attirent les pollinisateurs », explique-t-il. Les abeilles solitaires, les bourdons, les syrphes et même certains papillons sont régulièrement observés autour de ses massifs.
Il a remarqué que la durée de floraison influence aussi le comportement des oiseaux. « Les mésanges viennent plus souvent quand il y a de l’activité autour des fleurs. Elles chassent les insectes, et cela crée une boucle bénéfique. »
Un autre effet indirect : les pivoines en fleurs attirent les visiteurs, humains comme animaux. Bernard a installé un petit banc en bois sous un tilleul, d’où il observe les allées et venues. « Ce n’est pas seulement beau à voir. C’est apaisant. Je vois des gens s’arrêter, respirer, sourire. C’est une forme de thérapie gratuite. »
Depuis cinq ans, Bernard organise des ateliers mensuels dans son jardin, ouverts à tous, débutants ou confirmés. Une quinzaine de personnes participent en moyenne, venant parfois de plus de 50 km à la ronde. Les sessions durent deux heures : une partie théorique sous la tonnelle, puis une mise en pratique sur les massifs.
« Ce que j’aime, c’est qu’il ne parle jamais de lui », remarque Léa Bontemps, une enseignante retraitée de Nogent-le-Rotrou. « Il parle des plantes, des saisons, des erreurs qu’il a faites. On se sent en confiance. »
Les ateliers abordent des thèmes variés : la division des touffes (à faire uniquement en automne), la plantation en pot, la protection hivernale, ou encore la création d’associations esthétiques avec d’autres vivaces comme les iris ou les verveines.
Un moment fort est la « cérémonie du premier bourgeon », organisée chaque printemps. Les participants apportent une photo ou un morceau de plante de leur jardin, et Bernard les aide à diagnostiquer les problèmes. « C’est un moment de partage, pas de compétition », insiste-t-il. « Ici, on ne juge pas. On apprend. »
Le principal piège, selon Bernard, est l’impatience. « Les pivoines mettent trois ans à bien s’établir. Beaucoup les arrachent au bout de la première année, pensant qu’elles ne prendront jamais. » Il conseille de marquer l’emplacement avec un tuteur discret pour ne pas les oublier.
Un autre piège : planter trop profond, surtout les variétés herbacées. « Le point de croissance, le collet, doit être à 2 à 3 cm sous la surface. Si c’est plus profond, la plante ne fleurira pas. »
Il déconseille aussi les arrosages trop fréquents. « Les pivoines sont résistantes à la sécheresse une fois bien installées. Arroser trop, c’est risquer les maladies. »
Pour Bernard, chaque floraison est une victoire. « C’est comme revoir un vieil ami. On sait qu’il ne restera pas longtemps, mais sa présence est précieuse. »
Il se souvient du printemps 2020, pendant le confinement. « J’ai passé des heures à filmer chaque ouverture de fleur. Je les envoyais à mes enfants par message. C’était ma façon de leur dire que la vie continuait. »
Des études récentes confirment cet impact positif. Le contact régulier avec la nature, en particulier la culture de plantes vivaces, est associé à une baisse du stress, une amélioration de l’humeur et une meilleure qualité de sommeil. Pour Bernard, c’est une évidence : « Le jardin est mon médecin. Et les pivoines, mes infirmières. »
Bernard reconnaît que son expérience est ancrée dans le climat tempéré de la région Centre-Val de Loire. « Ici, on a des hivers frais mais pas rigoureux, et des printemps humides. »
Pour les régions plus chaudes, il recommande de planter à l’ombre légère des arbres caducs, ou d’utiliser des paillis plus épais pour maintenir l’humidité. Dans les zones froides, il préconise une protection hivernale avec de la paille ou des feuilles mortes, retirée dès le redoux.
« Le principe reste le même, conclut-il : comprendre la plante, écouter le sol, respecter le rythme des saisons. »
Le jardin de Bernard Lemaire est bien plus qu’un lieu de culture : c’est un laboratoire vivant, un espace de transmission, et une œuvre d’art en perpétuelle évolution. Grâce à une approche à la fois scientifique et poétique, il parvient à prolonger la floraison des pivoines, non pas par manipulation, mais par respect. Chaque geste, chaque conseil, chaque atelier participe d’une vision plus large : celle d’un jardinage qui soigne autant les plantes que les humains. Dans un monde de rapidité et d’artifices, Bernard cultive la patience, la beauté et la continuité. Et ses pivoines, chaque printemps, lui répondent en fleurs.
La meilleure période est l’automne, entre septembre et novembre. Cela permet aux racines de s’établir avant l’hiver et de bien démarrer au printemps.
Oui, mais il faut choisir un grand contenant, bien drainé, et les placer dans un endroit frais l’hiver. Il est essentiel de protéger les racines du gel excessif.
Absolument. Bien entretenues, elles peuvent fleurir pendant 50 ans ou plus. Certaines variétés sont connues pour vivre plus d’un siècle.
Oui, mais rarement. Toutes les 10 à 15 ans, si la touffe devient trop dense ou si la floraison diminue. La division se fait en automne, avec soin pour ne pas abîmer les racines.
Oui, toutes les parties de la plante contiennent des substances toxiques pour les humains et les animaux. Il est déconseillé de les consommer, même si certaines variétés sont utilisées en médecine traditionnelle.
Le jardinage des pivoines est une alliance entre tradition, observation et respect de la nature. La clé de la floraison prolongée réside dans la patience, les soins réguliers, et la transmission du savoir.
Ne pas chercher la performance immédiate. Les pivoines demandent du temps, mais elles récompensent durablement ceux qui les accompagnent avec attention et bienveillance.
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