BNP Paribas ferme 500 agences d’ici 2030 : la fin des banques traditionnelles en France ?

Le paysage bancaire français s’apprête à vivre une transformation majeure avec l’annonce d’un vaste plan de restructuration chez BNP Paribas. Cette décision stratégique, révélée par Les Échos, prévoit la fermeture de 500 agences d’ici 2030, soit un tiers du réseau actuel. Un changement radical qui suscite autant d’interrogations que d’inquiétudes, mais aussi des opportunités pour les clients et collaborateurs.

Pourquoi BNP Paribas ferme-t-elle autant d’agences ?

La réponse tient en un mot : digitalisation. Comme l’explique Élodie Vasseur, analyste financière spécialisée dans le secteur bancaire : « Les clients ne fréquentent plus les agences comme avant. Après la pandémie, 78% des opérations courantes se font désormais en ligne. » Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas, l’avait anticipé en déclarant que « le rythme des fermetures suivrait celui imposé par les clients ».

Une évolution des comportements irréversible

Marceline Torrent, retraitée parisienne de 72 ans, témoigne : « Même moi qui préférais le contact humain, j’utilise maintenant l’application pour mes virements. Je ne vais en agence que pour les gros dossiers. » Un constat partagé par Kévin Ambroise, jeune entrepreneur : « La dernière fois que j’ai mis les pieds dans une banque ? Il y a plus de deux ans ! »

Comment les employés vont-ils être affectés ?

Contrairement aux craintes initiales, BNP Paribas mise sur la mobilité interne plutôt que sur des licenciements massifs. « Nous formons nos conseillers bancaires à devenir des experts digitaux », explique Sandrine Lemoine, responsable RH du groupe. Une stratégie qui semble porter ses fruits selon Théo Rabanel, conseiller clientèle depuis 8 ans : « On m’a proposé une reconversion vers le support en ligne avec une formation payée. C’est une chance d’évoluer. »

Le regroupement des agences : une solution gagnante ?

L’idée est de créer des « super-agences » mieux équipées. « Plutôt que cinq petites succursales sous-utilisées, nous aurons un hub moderne avec des conseillers spécialisés », précise Olivier Nivelle, directeur régional en Normandie. Une approche qui séduit certains clients comme Coralie Duchêne : « Mon agence fusionne avec celle d’à côté, mais on gagne des horaires étendus et un expert en crédit immobilier. »

Quelles alternatives pour les clients ?

BNP Paribas mise sur un modèle hybride associant Hello Bank! et son réseau physique. « L’idée n’est pas d’abandonner nos clients, mais de mieux les servir », insiste Laurent Besson, responsable innovation. Le groupe développe notamment :

• Des rendez-vous vidéo avec des conseillers
• Des bornes interactives en agence
• Un accompagnement dédié pour les séniors

Témoignage d’un client satisfait

« Quand j’ai eu un problème complexe, j’ai pu chatter avec un conseiller puis le rencontrer le lendemain », raconte Amina Belkacem, cheffe d’entreprise. « C’est ce mélange digital-humain qui fait la différence. »

Qui sera impacté par ces fermetures ?

Les zones rurales et petites villes seront les plus touchées. « Nous travaillons avec La Poste pour maintenir un service minimum », rassure Julien Morvan, responsable du maillage territorial. Mais certains s’inquiètent, comme Raymond Fournier, maire d’un village de l’Aveyron : « Pour nos anciens sans internet, la banque à 30 km, c’est problématique. »

Les banques concurrentes suivront-elles le mouvement ?

« Toutes les grandes banques étudient des plans similaires », confie Élodie Vasseur. La Société Générale et le Crédit Agricole ont déjà commencé à réduire leur réseau. Une tendance lourde qui redéfinira complètement notre rapport aux services bancaires.

A retenir

Est-ce la fin des agences bancaires ?

Non, mais leur rôle change. Elles deviendront des lieux de conseil plus que de transaction, avec du personnel plus qualifié.

Les emplois sont-ils menacés ?

BNP Paribas promet des reconversions internes. Les postes évolueront plus qu’ils ne disparaîtront.

Comment préparer cette transition ?

Apprenez à utiliser les services en ligne petit à petit. La plupart des banques offrent des formations gratuites à leurs clients.

Conclusion

Cette restructuration historique marque un tournant pour le secteur bancaire français. Si elle inquiète légitimement certains, elle répond surtout à une évolution profonde des comportements. L’enjeu pour BNP Paribas sera de concilier efficacité économique et maintien d’un service de qualité pour tous ses clients, quels que soient leur âge ou leur situation géographique. Comme le résume si bien Sandrine Lemoine : « Ce n’est pas la fin du conseil bancaire, c’est son renouveau. »