Bouillie Bordelaise Mildiou Retour 2025
Alors que les maladies fongiques comme le mildiou ravagent chaque année les potagers de milliers de jardiniers, une solution ancienne refait surface avec une force inattendue. Oubliée au profit de traitements chimiques modernes, la bouillie bordelaise, remède emblématique du XXe siècle, retrouve peu à peu ses lettres de noblesse. Soutenue par des témoignages concrets et une prise de conscience écologique croissante, cette méthode simple mais rigoureuse redonne espoir aux cultivateurs amateurs. À travers l’expérience d’un jardinier passionné, les mécanismes d’action de ce traitement et ses implications environnementales, cet article explore pourquoi cette technique, née il y a plus d’un siècle, pourrait bien être l’avenir du jardinage durable.
La bouillie bordelaise est un fongicide naturel composé d’un mélange précis de sulfate de cuivre et de chaux éteinte, dilué dans l’eau. Inventée à la fin du XIXe siècle dans la région de Bordeaux pour sauver les vignes attaquées par le mildiou, elle a longtemps été l’un des piliers de la protection des plantes. Son efficacité repose sur la libération progressive d’ions cuivreux qui pénètrent dans les tissus fongiques, bloquant leur développement. Bien qu’elle ait été progressivement éclipsée par des produits plus rapides d’action, son retour s’explique par plusieurs facteurs : la résistance accrue des champignons aux traitements modernes, la volonté de réduire l’empreinte chimique dans les jardins, et un regain d’intérêt pour les savoirs traditionnels.
Installé à Saint-Pierre-le-Vieux, dans une vallée humide du sud-ouest de la France, Michel Lambert cultive un potager de 800 m² depuis 1991. Tomates, courgettes, pommes de terre, et quelques pieds de vigne composent son univers végétal. En juin dernier, une série de pluies prolongées a créé les conditions idéales pour le développement du mildiou. En quelques jours, les feuilles de ses plants de tomates se sont couvertes de taches brunes, puis flétries. « J’ai cru que tout était perdu. J’avais déjà perdu des plants l’année précédente, mais là, c’était pire. Je voyais mes fruits pourrir avant même de mûrir », raconte-t-il, assis sur un banc de bois usé, face à son jardin.
Désespéré, Michel a repensé aux récits de son grand-père, vigneron dans les années 1950. « Il parlait souvent de la “bouillie” qu’il préparait lui-même. Il disait que c’était comme un bouclier pour les plantes. À l’époque, je n’y prêtais pas attention. Mais cette année, j’ai décidé d’essayer. » Après quelques recherches, il a préparé sa première solution, respectant scrupuleusement les dosages : 100 grammes de sulfate de cuivre, 100 grammes de chaux éteinte, pour 10 litres d’eau. Il a pulvérisé le mélange un matin de fin de semaine, par temps sec et sans vent.
Au bout de cinq jours, les nouveaux bourgeons apparaissaient plus sains. Les taches anciennes ne progressaient plus. « Je n’ai pas vu de miracle, mais une amélioration constante. Au bout de trois semaines, mes plants étaient redevenus vigoureux. J’ai récolté 32 kilos de tomates, dont plusieurs variétés anciennes que je pensais perdues. » Michel a depuis étendu le traitement à ses pommes de terre et ses courges, avec des résultats comparables. « Je ne dis pas que c’est la solution universelle, mais pour moi, c’est devenu indispensable. »
La réussite de la bouillie bordelaise repose sur la précision du dosage et la qualité des ingrédients. Une erreur de proportion peut entraîner des brûlures foliaires ou une inefficacité totale. La recette traditionnelle préconise un rapport 1:1 entre le sulfate de cuivre et la chaux, pour une concentration de 1 %. Il est essentiel d’utiliser de la chaux éteinte (non aérienne) et du sulfate de cuivre pur, sans additifs. L’eau doit être douce, car l’eau calcaire peut perturber la réaction chimique.
La préparation se fait en deux étapes. D’abord, on dissout séparément le sulfate de cuivre dans un peu d’eau chaude, puis la chaux dans un autre récipient. Ensuite, on verse lentement la solution de sulfate de cuivre dans celle de la chaux, tout en brassant. Jamais l’inverse : cela pourrait rendre le mélange trop alcalin et inefficace. L’aspect final doit être d’un bleu laiteux, homogène. Une fois prêt, le mélange doit être utilisé dans les 24 heures, car il perd rapidement de son efficacité.
L’application se fait par temps sec, de préférence le matin ou en fin d’après-midi, pour éviter l’évaporation rapide. Elle doit couvrir l’ensemble de la face supérieure et inférieure des feuilles. L’idéal est d’intervenir en prévention, dès les premiers signes de risque (pluie fréquente, humidité élevée), ou au tout début de l’apparition des symptômes. Un traitement tous les 10 à 15 jours est généralement suffisant. Michel insiste sur l’importance de ne pas surcharger : « J’ai vu des voisins pulvériser deux fois par semaine. C’est inutile, voire dangereux. La nature a besoin de temps pour s’adapter. »
Contrairement aux fongicides industriels, dont les prix peuvent grimper rapidement, la bouillie bordelaise est extrêmement économique. Un kilogramme de sulfate de cuivre coûte environ 10 euros et permet de préparer 100 litres de solution. La chaux est encore moins chère. Pour un jardin familial, le coût annuel reste inférieur à 20 euros, même avec plusieurs traitements. « Je ne pensais pas que ça ferait une telle différence au porte-monnaie, mais c’est un vrai avantage », confie Élodie Vasseur, maraîchère à mi-temps dans la Drôme, qui a adopté la méthode après avoir lu le témoignage de Michel.
Le cuivre est un élément naturel, mais il s’accumule dans les sols. Une utilisation excessive peut devenir problématique, notamment dans les jardins intensifs. Cependant, utilisée avec modération — moins de trois traitements par an —, la bouillie bordelaise présente un faible risque de pollution. Elle se dégrade lentement, sans libérer de composés toxiques dans l’air ou l’eau. « Ce n’est pas un produit “zéro impact”, mais c’est l’un des plus raisonnables parmi les fongicides disponibles », affirme le docteur Antoine Rouvier, chercheur en agronomie à l’INRAE.
Depuis qu’il a cessé d’utiliser des pesticides systémiques, Michel a observé un retour spectaculaire de la faune auxiliaire. Coccinelles, syrphes, chrysopes et abeilles solitaires ont réinvesti son espace. « J’avais oublié le bruit des insectes le matin. Maintenant, c’est comme un concert. » Ce phénomène n’est pas anecdotique : les produits chimiques modernes, même biologiques, peuvent affecter les insectes non ciblés. La bouillie bordelaise, appliquée correctement, reste localisée sur les feuilles et n’a pas d’effet rémanent sur les sols ou les organismes du sol.
La présence d’insectes bénéfiques permet une régulation naturelle des pucerons, aleurodes et autres ravageurs. « Moi, je ne traite plus jamais les pucerons. Les coccinelles s’en chargent. Et mes plants sont plus résistants, car ils ne sont plus affaiblis par les produits. » Ce retour à un jardinage plus holistique est de plus en plus plébiscité par les jardiniers expérimentés. « On ne soigne pas une plante comme on prend un médicament. On crée les conditions pour qu’elle guérisse d’elle-même », résume Michel.
Le cuivre est un oligo-élément essentiel, mais toxique à forte dose. Une application trop fréquente ou mal dosée peut entraîner une accumulation dans le sol, nuisible aux micro-organismes et aux vers de terre. En agriculture biologique, les seuils sont stricts : 6 kg de cuivre par hectare et par an, soit environ 600 grammes pour un jardin de 100 m². « Il faut garder la mesure. Ce n’est pas parce que c’est naturel qu’on peut en abuser », prévient le docteur Rouvier.
La bouillie bordelaise n’est pas un traitement universel. Elle est efficace contre les champignons à base de spores, comme le mildiou ou l’oïdium, mais inutile contre les virus, bactéries ou insectes. Des méthodes complémentaires sont donc indispensables : rotation des cultures, paillage, choix de variétés résistantes, aération des plants. Élodie Vasseur, par exemple, alterne la bouillie bordelaise avec des sprays à base d’ortie et de prêle. « Je ne mets pas tous mes œufs dans le même panier. Chaque outil a sa place. »
Le retour à la bouillie bordelaise s’inscrit dans une tendance plus large : celle d’un jardinage intelligent, où l’humain agit comme un facilitateur de la nature, non comme un dominateur. Cette approche valorise les savoirs anciens, la patience, et l’observation. « On apprend à regarder ses plantes, à les écouter. On traite quand il le faut, pas par habitude », explique Michel. Pour lui, cette méthode n’est pas seulement un traitement, mais une philosophie. Elle invite à ralentir, à respecter les cycles, à accepter que tout ne peut pas être contrôlé.
Il s’agit d’un fongicide naturel composé de sulfate de cuivre et de chaux éteinte, utilisé depuis la fin du XIXe siècle pour protéger les plantes contre les maladies fongiques comme le mildiou. Son action repose sur la libération d’ions cuivreux qui inhibent le développement des champignons.
Oui, si elle est utilisée avec modération. En excès, le cuivre peut s’accumuler dans les sols et nuire à la microfaune. Il est recommandé de ne pas dépasser trois traitements par an et de respecter les dosages précis.
Oui, la préparation maison est possible et courante. Elle nécessite du sulfate de cuivre, de la chaux éteinte et de l’eau douce. Le mélange doit être fait dans l’ordre correct (sulfate versé dans la chaux) et utilisé rapidement.
Elle est peu coûteuse, efficace, et moins nocive pour la biodiversité. Contrairement aux pesticides systémiques, elle ne tue pas les insectes bénéfiques et permet de maintenir un écosystème équilibré dans le jardin.
Oui, mais avec prudence. La technique demande rigueur et attention aux dosages. Il est conseillé de commencer par de petites surfaces et de bien se renseigner avant utilisation. Des versions prémélangées existent aussi pour simplifier le processus.
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