Ouverture d’une bretelle clé sur l’échangeur RD9/A55 : la circulation s’améliore dès 2025

Alors que les usagers de la route départementale RD9 et de l’autoroute A55 traversent depuis plusieurs mois un paysage en mutation, les premiers effets concrets de la modernisation de l’échangeur entre Châteauneuf-les-Martigues et Ensuès-la-Redonne commencent à se faire sentir. Dès l’ouverture partielle d’une première bretelle, la circulation s’est assouplie, offrant un avant-goût des bénéfices à venir. Ce chantier, porté par le Département et la Métropole, ne se contente pas de réorganiser un carrefour stratégique : il redessine l’avenir des déplacements dans un territoire en pleine expansion. Entre contraintes transitoires, avancées inattendues et enjeux économiques, les riverains, travailleurs et automobilistes voient progressivement émerger un réseau plus fluide, plus sûr, et mieux adapté aux besoins de demain.

Quelles sont les contraintes actuelles pour les usagers de la RD9/A55 ?

Depuis novembre 2024, les automobilistes circulant entre Châteauneuf-les-Martigues et Ensuès-la-Redonne doivent composer avec un nouvel environnement routier. Le chantier de réaménagement de l’échangeur RD9/A55 impose des ralentissements notables, notamment aux heures de pointe. Les voies ont été rétrécies pour permettre la poursuite des travaux en toute sécurité, obligeant les conducteurs à une vigilance accrue. Une limitation de vitesse à 50 km/h est désormais en vigueur sur plusieurs tronçons, renforcée par un radar mobile qui sanctionne les excès. Cette mesure, bien qu’inconfortable pour certains, répond à un impératif de sécurité : protéger à la fois les ouvriers sur site et les usagers confrontés à des itinéraires provisoires parfois déroutants.

Camille Rousset, enseignante à l’école primaire d’Ensuès-la-Redonne, témoigne : « Je traverse ce secteur tous les matins depuis dix ans. Depuis novembre, c’est plus tendu. Il y a des moments où les files s’étirent sur plus d’un kilomètre. Mais on sent que les choses bougent. La signalisation est claire, et surtout, on voit les travaux avancer. » Ce sentiment est partagé par de nombreux riverains, qui, malgré les désagréments, saluent la transparence de l’information et l’efficacité des aménagements provisoires. Les autorités ont mis en place des panneaux dynamiques et des alertes via les applications de navigation, permettant d’anticiper les perturbations.

Comment le calendrier du projet évolue-t-il par rapport aux prévisions initiales ?

Le chantier, initialement prévu pour s’achever en juin 2026, connaît un rythme d’exécution plus rapide que prévu. Cette accélération est notamment due à une planification rigoureuse et à l’anticipation des aléas météorologiques. Un jalon majeur a été franchi le 11 août avec l’ouverture de la bretelle reliant Carry-le-Rouet à Marseille. Cette voie, longtemps attendue, permet désormais un accès direct à l’autoroute, évitant aux automobilistes de traverser les zones résidentielles encombrées.

La prochaine étape, cruciale, est la mise en service du giratoire sud sur la RD9, prévue pour la fin septembre 2025. Ce nouvel aménagement structurera les flux en séparant clairement les courants de trafic locaux et transversaux. « Ce giratoire va changer la donne », affirme Thomas Lefebvre, ingénieur en mobilité au sein de la Métropole Aix-Marseille-Provence. « Il va permettre une meilleure hiérarchisation des usages : les poids lourds emprunteront les voies dédiées, les cyclistes bénéficieront de bandes sécurisées, et les automobilistes auront des trajectoires plus intuitives. »

Au printemps 2026, la limitation de vitesse à 50 km/h sera levée, et la RD9 retrouvera un gabarit normalisé, avec des vitesses comprises entre 80 et 90 km/h selon les sections. Cette normalisation marquera la fin des phases les plus contraignantes du chantier, laissant place à une circulation fluide et durable.

Pourquoi cet échangeur est-il indispensable à la croissance du territoire ?

Avec plus de 45 000 véhicules circulant quotidiennement sur ce corridor, la pression sur le réseau routier ne cesse de croître. Le projet d’échangeur RD9/A55 ne répond pas seulement à un besoin immédiat de désengorgement : il s’inscrit dans une vision à long terme, anticipant une hausse du trafic estimée entre 5 % et 10 % par an jusqu’en 2040. Cette croissance est portée par le développement de trois zones d’activités majeures : le Technoparc des Florides à Marignane, la ZAC des Empallières à Saint-Victoret, et le Parc des Aiguilles à Ensuès-la-Redonne.

À l’Empallières, où une nouvelle entreprise de logistique a ouvert ses portes en 2024, les employés constatent déjà l’impact du chantier. « On a vu arriver 200 nouveaux salariés sur site, explique Élodie N’Guyen, responsable RH. Avant, les trajets étaient imprévisibles. Maintenant, même si c’est encore en travaux, on sent que les accès sont mieux pensés. On espère que le futur échangeur permettra de réduire les retards matinaux. »

Le financement du projet, d’un montant total de 10 millions d’euros, est assuré conjointement par le Département des Bouches-du-Rhône et la Métropole. Ce partenariat illustre l’importance stratégique de l’aménagement, qui vise à renforcer l’attractivité économique du secteur. En fluidifiant les accès aux pôles d’emploi, en sécurisant les trajets domicile-travail et en facilitant le transport de marchandises, l’échangeur devient un levier de développement territorial.

Quels bénéfices concrets attendre de la finalisation des travaux ?

La finalisation de l’échangeur RD9/A55 ne se résume pas à une simple réduction des embouteillages. Elle vise à instaurer une nouvelle culture de la mobilité dans le secteur. Le dispositif global – bretelles, giratoires, vitesses adaptées – est conçu pour offrir une circulation plus apaisée, moins sujette aux tensions et aux accidents. Les trajectoires seront clarifiées, les insertions sur l’autoroute sécurisées, et les temps de parcours stabilisés.

Les cyclistes et les piétons ne seront pas oubliés. Des passages sécurisés, des pistes dédiées et des feux intelligents seront intégrés au réseau final. « On veut que ce soit un échangeur pour tous », insiste Thomas Lefebvre. « Pas seulement pour les voitures. »

Pour les riverains, l’enjeu est aussi qualitatif. Moins de bruit, moins de pollution, une circulation plus fluide : autant de bénéfices indirects mais tangibles. « J’habite à 300 mètres de la RD9 depuis 1998 », raconte Bernard Ménard, retraité à Châteauneuf-les-Martigues. « J’ai connu l’époque où les camions klaxonnaient toute la nuit. Si ce chantier permet de mieux structurer le trafic, c’est aussi un gain de sérénité pour nous. »

Quel impact à long terme sur les mobilités locales et régionales ?

Au-delà des gains immédiats en termes de fluidité, l’échangeur RD9/A55 s’inscrit dans une stratégie plus large de reconfiguration des mobilités en région Sud. Il participe à la décongestion de Marseille et à la redistribution des flux vers les communes périphériques. En facilitant les déplacements entre les zones d’emploi, il soutient la politique de développement économique de la Métropole, tout en réduisant la dépendance à la voiture individuelle grâce à des itinéraires mieux maîtrisés.

Le projet ouvre également des perspectives pour les transports en commun. Des études sont en cours pour intégrer des couloirs réservés aux bus sur la RD9, reliant les gares de Marignane et d’Ensuès-la-Redonne à Marseille. « Ce n’est pas encore acté, mais c’est envisagé », confie une source au sein de la direction des transports. « L’infrastructure actuelle laisse la place à ces évolutions. »

Enfin, l’échangeur pourrait servir de modèle pour d’autres chantiers similaires dans la région. Son approche intégrée – combinant sécurité, efficacité et durabilité – est perçue comme une référence par les urbanistes et les ingénieurs en mobilité.

A retenir

Quand sera achevé le chantier de l’échangeur RD9/A55 ?

Le chantier devrait être finalisé au printemps 2026, avec la levée des limitations de vitesse et la mise en service complète des nouvelles infrastructures. La fin des travaux interviendra plus tôt que prévu, grâce à un calendrier accéléré.

Quels sont les gains attendus pour les automobilistes ?

Les automobilistes bénéficieront d’un gain de temps significatif, d’une circulation plus fluide et de trajectoires mieux structurées. La vitesse sur la RD9 sera rétablie entre 80 et 90 km/h selon les zones, et les insertions sur l’autoroute seront sécurisées.

Comment les zones d’activités sont-elles prises en compte dans le projet ?

Le projet intègre spécifiquement les besoins des trois principales zones d’activités du secteur : le Technoparc des Florides, la ZAC des Empallières et le Parc des Aiguilles. Des accès dédiés et une meilleure hiérarchisation des flux permettront de répondre à la croissance des déplacements liés à l’emploi.

Le chantier bénéficie-t-il d’un financement public ?

Oui, le projet est financé à hauteur de 10 millions d’euros par le Département des Bouches-du-Rhône et la Métropole Aix-Marseille-Provence, témoignant de son importance stratégique pour le territoire.

Les cyclistes et piétons sont-ils pris en compte dans l’aménagement final ?

Oui, l’aménagement prévoit des passages sécurisés, des pistes cyclables et des feux adaptés. L’objectif est de créer un échangeur inclusif, accessible à tous les modes de déplacement.