Calvaire Pero Sarthe Emission Choc
Chaque samedi soir, autour d’un verre, les rires fusent, les conversations s’enchaînent, et pourtant, derrière cette apparente convivialité, certains vivent un malaise croissant. L’apéritif, rituel social ancré dans les habitudes françaises, peut parfois se transformer en une pression sourde, voire insoutenable, pour ceux qui ne souhaitent pas boire. C’est ce paradoxe que décrypte l’émission Le débat sarthois, diffusée le 27 septembre 2025 sur LMTV : comment un moment censé être de détente devient-il, pour certains, une source d’anxiété, voire de rejet ? Entre injonction sociale, dépendance silencieuse et normes culturelles, l’émission plonge au cœur d’un sujet tabou, alors même que l’alcool reste la première cause de passage aux urgences et le deuxième facteur de cancer en France.
Le rituel de l’apéritif est profondément ancré dans la culture française. Il symbolise la pause, la transition entre la journée de travail et le temps libre, entre l’effort et la détente. Mais cette symbolique peut devenir pesante. Pour Élodie Régnier, sociologue spécialisée dans les pratiques sociales, l’apéritif n’est plus seulement un moment de partage, il est devenu une norme implicite de sociabilité. Refuser un verre, c’est risquer d’être perçu comme distant, rigide, voire antisocial . Cette pression, souvent exercée de manière bienveillante, peut s’avérer redoutable. Quand on vous dit “Allez, un petit verre, ça ne peut pas te faire de mal !”, on ne mesure pas l’impact que cela peut avoir sur quelqu’un qui lutte contre une dépendance ou qui a fait un choix de santé , explique Julien Mercier, ancien cadre commercial aujourd’hui abstinent depuis trois ans.
Julien se souvient d’un dîner entre collègues où, après avoir décliné une coupe de champagne, on lui a servi un “cocktail sans alcool”… mais avec une dose cachée de rhum. Ce n’était pas méchant, mais c’était humiliant. On m’a fait passer pour celui qui ne sait pas s’amuser. J’ai quitté la soirée tôt, avec un sentiment d’exclusion. Ce type de situation, bien qu’anecdotique pour certains, révèle une réalité plus large : le refus de boire est souvent mal compris, voire mal toléré.
Les chiffres sont sans appel. Selon Santé Publique France, près de 45 000 décès par an sont liés à la consommation d’alcool. L’alcool est le deuxième facteur de cancer après le tabac, notamment responsable de cancers du foie, de la bouche, de l’œsophage et du sein. Pourtant, cette dimension sanitaire est rarement évoquée lors des rassemblements sociaux. On parle de modération, mais jamais de risque réel , regrette le docteur Antoine Lefebvre, hépatologue au CHU de Le Mans. Les gens ignorent que boire régulièrement trois verres de vin par jour augmente significativement le risque de cirrhose, même sans être alcoolique au sens clinique du terme.
Le médecin raconte le cas de Clémentine, une patiente de 42 ans, cadre dans une entreprise de logistique, qui consultait pour de la fatigue chronique. Elle buvait deux verres de vin chaque soir, parfois trois le week-end. Elle pensait être dans la “normalité”. En réalité, elle présentait déjà des signes d’atteinte hépatique. Ce cas n’est pas isolé. De nombreuses personnes sous-estiment leur consommation, surtout lorsqu’elle est intégrée à des moments sociaux perçus comme “anodins”.
La pression sociale ne s’exerce pas seulement par des remarques directes. Elle est aussi implicite, véhiculée par les gestes, les regards, les rituels. Quand tout le monde prend un kir, et que vous commandez un jus de pomme, vous vous sentez… différent , confie Manon Bélier, étudiante en psychologie, qui a choisi l’abstinence après avoir vu son père lutter contre l’alcoolisme. Ce n’est pas qu’on vous juge, c’est que le cadre social lui-même vous exclut. Il n’y a pas de place pour ceux qui ne jouent pas le jeu.
Cette pression est d’autant plus forte dans certaines sphères professionnelles ou familiales. Dans les entreprises, par exemple, les afterworks tournent souvent autour de la bière ou du vin. J’ai connu des promotions qui se sont jouées autour d’un apéro , raconte Thomas Vasseur, ancien responsable RH. Ceux qui participaient aux soirées étaient perçus comme “intégrés”, même si leur performance au travail était moyenne. Ceux qui refusaient, même poliment, étaient mis à l’écart.
Le phénomène est similaire en milieu familial. Pendant les repas dominicaux, si tu ne bois pas, on te demande pourquoi. Et si tu dis que tu es enceinte, tout le monde comprend. Mais si tu dis que tu préfères ne pas boire, on te regarde comme si tu étais bizarre , témoigne Camille Duroy, 38 ans, mère de deux enfants, qui a décidé de réduire sa consommation après une alerte médicale.
Oui, et elles se développent. De plus en plus de bars proposent des cartes de “mocktails”, des boissons sans alcool sophistiquées, aux saveurs travaillées. Certaines entreprises organisent désormais des afterworks “sober”, où seuls des jus, thés ou boissons artisanales non alcoolisées sont servis. Ce n’est pas une mode, c’est une évolution nécessaire , affirme Léa Fontaine, fondatrice d’un collectif “Apéro sobre” en Sarthe. Nous organisons des apéritifs où boire ou ne pas boire est une liberté totale. Et on s’amuse autant, parfois plus.
Le collectif a vu sa fréquentation tripler en deux ans. Parmi les participants, il y a des abstinentes volontaires, des personnes en rémission, des femmes enceintes, mais aussi des curieux. Ce qui est frappant, c’est que beaucoup disent se sentir “libérés” , raconte Léa. Ils n’ont plus à justifier leur choix, ni à subir la pression du verre.
Des initiatives similaires émergent dans les milieux sportifs, culturels, et même politiques. À Sablé-sur-Sarthe, un conseiller municipal a lancé des réunions de quartier autour de thés glacés maison. L’objectif, c’est que la discussion soit au centre, pas la bouteille , explique-t-il. Et les échanges sont plus profonds, plus sincères.
L’émission Le débat sarthois s’inscrit dans cette prise de conscience collective. En donnant la parole à des personnes aux parcours variés — anciens alcooliques, abstinentes de longue date, professionnels de santé, sociologues —, elle déconstruit les idées reçues. Le but n’est pas de diaboliser l’alcool, mais de questionner les normes , précise la productrice, Sophie Marcaud. Pourquoi boire serait-il synonyme de plaisir, et ne pas boire de frustration ? Pourquoi ne peut-on pas simplement choisir ?
L’émission a suscité des réactions immédiates. Sur les réseaux sociaux, des témoignages ont afflué. Enfin une voix qui parle de ce qu’on vit en silence , a écrit un internaute. Un autre a partagé : J’ai arrêté de boire il y a un an. Ce soir, j’ai osé dire non à l’apéro. Personne n’a insisté. Peut-être que les choses changent.
Le changement ne viendra pas d’un coup. Il nécessite une éducation précoce, une sensibilisation dans les écoles, et surtout, une plus grande reconnaissance de la diversité des choix. Il faut cesser de penser que boire est “normal” et que ne pas boire est “anormal” , insiste Élodie Régnier. La vraie norme, c’est le respect des choix de chacun.
Des programmes scolaires expérimentaux ont été lancés dans plusieurs départements, dont la Sarthe, pour parler d’alcool autrement. Pas seulement en termes de risques, mais aussi de pression sociale. On fait des jeux de rôle : que faire quand on vous force la main ? Comment dire non sans se sentir coupable ? , explique Camille Guérin, enseignante en collège. Les élèves sont très réceptifs. Beaucoup disent avoir déjà vécu ça, avec leurs parents ou leurs aînés.
Le mouvement “sober curious” — cette curiosité bienveillante envers l’abstinence ou la réduction de consommation — gagne du terrain, surtout chez les jeunes. Mais il reste encore beaucoup à faire pour que le choix de ne pas boire soit pleinement accepté, y compris dans les milieux traditionnels. On avance, mais lentement , reconnaît Julien Mercier. Il y a encore des sourires en coin, des “t’es sûr que tu veux pas juste un fond de verre ?”. Mais chaque refus posé avec sérénité est une petite victoire.
Des villes comme Angers ou Rennes expérimentent des “zones sobres” dans certains événements publics, où l’alcool est absent ou fortement limité. À terme, pourrait-on imaginer des politiques publiques plus volontaristes ? Des campagnes de prévention qui ne se limitent pas à “boire avec modération”, mais qui questionnent la place de l’alcool dans nos vies sociales ?
L’injonction sociale à boire désigne la pression, souvent implicite, exercée sur les individus pour qu’ils consomment de l’alcool dans des contextes sociaux. Elle se manifeste par des remarques, des insistance, ou une exclusion symbolique de ceux qui refusent. Cette pression peut nuire à l’autonomie des personnes, en particulier à celles qui souhaitent réduire ou arrêter leur consommation pour des raisons de santé, personnelles ou morales.
Loin d’être un simple moment de détente, l’apéritif peut devenir une source de stress pour ceux qui ne souhaitent pas boire. Le refus d’un verre peut être mal interprété, perçu comme un rejet du groupe. Cette tension est amplifiée par l’absence d’alternatives acceptables socialement et par la banalisation de la consommation d’alcool dans les interactions humaines.
L’alcool est le deuxième facteur de cancer en France, derrière le tabac. Il est impliqué dans plusieurs types de cancers, notamment du foie, de la bouche, de l’œsophage, du côlon et du sein. Même une consommation modérée, mais régulière, augmente le risque. L’éthanol, principal composant de l’alcool, est classé comme cancérigène par l’Organisation mondiale de la santé.
Des initiatives locales, comme les apéros sobres ou les afterworks sans alcool, montrent qu’il est possible de créer des moments de convivialité sans recourir à la boisson. Ces espaces reposent sur le respect des choix individuels, la diversité des boissons proposées, et une redéfinition du plaisir social autour de la discussion, du partage, et non de la consommation.
En France, l’abstinence peut être mal perçue, souvent associée à une forme de rigidité ou d’originalité. Cette perception découle d’une culture où l’alcool est intimement lié aux moments de fête, de détente et de rassemblement. Toutefois, les mentalités évoluent, notamment grâce à des campagnes de sensibilisation et à la montée en puissance de mouvements en faveur d’un rapport plus sain à l’alcool.
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