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L’annonce de la fermeture de Casa en France a provoqué une onde de choc parmi les amateurs de déco à petit prix. Après quatre décennies de présence et des milliers d’idées déco partagées, les 143 magasins de l’enseigne belge baissent définitivement le rideau. Une décision prise par le tribunal de commerce de Bobigny en juin 2025, marquant la fin d’une époque pour le secteur et laissant près de 700 salariés dans l’incertitude.
Le naufrage de Casa France trouve son origine à Bruxelles. La maison-mère, Casa International, en liquidation depuis le printemps 2025, n’a pu maintenir son soutien logistique et informatique au réseau français. « Quand les serveurs belges se sont éteints, c’est toute notre gestion des stocks qui est devenue impossible », confie Jérémie Vasseur, ancien directeur régional en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Cette fragilité structurelle s’est ajoutée à un environnement déjà hostile. Les géants du e-commerce, avec leurs prix agressifs, ont progressivement grignoté les parts de marché des enseignes physiques. « On voyait les clients venir essayer nos canapés pour ensuite les commander en ligne », regrette Élodie Tamarelle, vendeuse dans un magasin lyonnais pendant onze ans.
L’effondrement de Casa s’inscrit dans une tendance plus large touchant la grande distribution spécialisée. Comme le souligne Marc-Antoine Fauvel, économiste spécialiste de la consommation : « Les intermédiaires traditionnels paient leur retard dans la transformation digitale. Les clients veulent désormais du sur-mesure à prix discount, une équation complexe pour les réseaux historiques. »
Le tribunal de commerce de Bobigny a acté en juin 2025 la liquidation sans possibilité de reprise. « L’absence d’offre sérieuse nous a tous surpris », commente Sandrine Leroi, ancienne responsable du magasin de Nantes. Les procédures de fermeture se déroulent progressivement selon un calendrier encore flou.
Les conséquences dépassent largement les murs des magasins. Frédéric Bélanger, artisan créateur de luminaires dans le Vaucluse, témoigne : « Casa représentait 30% de mon chiffre. Je dois maintenant revoir tout mon modèle économique. » Cette onde de choc affecte transporteurs, prestataires marketing et même les centres commerciaux qui perdent un locataire de poids.
Les 700 licenciements prévus frappent des territoires déjà éprouvés. À Saint-Étienne, où le magasin employait 14 personnes, la maire Gaëlle Perrin s’alarme : « C’était un employeur stable dans une zone commerciale en difficulté. Nous accompagnons chaque salarié dans sa reconversion. »
Certains salariés, comme Lucas Ameline à Strasbourg, tentent de rebondir : « Après 8 ans chez Casa, je monte une activité de conseil en déco éco-responsable. La clientèle est là, mais le modèle doit évoluer. »
Les syndicats soulignent la qualité des équipes sacrifiées. « Nos vendeurs avaient une expertise produit exceptionnelle », insiste Karine Demonchy, déléguée CGT. Des cellules de reclassement se mettent en place, mais les perspectives varient selon les bassins d’emploi.
Aucune région n’est épargnée par ce raz-de-marée commercial. Des grandes métropoles comme Bordeaux ou Lille aux villes moyennes comme Bayonne ou Valence, le maillage national de Casa se déchire. À Arras, le magasin occupait une place centrale dans la zone commerciale depuis 1992. « C’est toute une époque qui s’achève », soupire un client fidèle, Thibaut Roussel.
Urbanistes et commerçants s’interrogent sur l’avenir des locaux vacants. Certains évoquent des reprises par des enseignes discount, d’autres des reconversions en showrooms digitaux. À Montpellier, le propriétaire du centre commercial Odysseum envisage déjà « une scission de l’espace pour plusieurs petits commerces ».
La liquidation de la maison-mère belge et la pression concurrentielle du e-commerce ont rendu l’activité française insoutenable.
Environ 700 postes disparaissent dans toute la France, avec un impact important sur les économies locales.
Non, le calendrier précis n’est pas encore connu, mais toutes les enseignes françaises seront concernées d’ici fin 2025.
Des dispositifs d’accompagnement sont mis en place, mais varient selon les régions et les profils des salariés.
La disparition de Casa en France sonne comme un avertissement pour tout le secteur de la décoration physique. Au-delà des chiffres, c’est une certaine façon de consommer qui évolue, laissant place à de nouveaux modèles encore en construction. Les mois à venir diront comment les acteurs traditionnels sauront réinventer leur relation avec des clients désormais hybrides, naviguant entre showrooms physiques et bonnes affaires en ligne.
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