Champignons Jours Interdits Cueillette 2025
Chaque automne, des milliers d’amateurs de nature s’aventurent dans les sous-bois à la recherche de cèpes, girolles et autres morilles. Ce rituel, profondément ancré dans la culture française, allie promenade, gastronomie et respect du vivant. Pourtant, derrière cette activité en apparence simple, se cache un cadre réglementaire exigeant, souvent méconnu, voire ignoré. Dans certaines régions, comme en Normandie ou en Sarthe, la cueillette des champignons est strictement encadrée : jours interdits, quantités limitées, horaires précis. Ces règles, mises en place pour préserver les écosystèmes fragiles, s’imposent à tous, du néophyte au ramasseur chevronné. À travers les expériences de plusieurs passionnés, découvrons les subtilités de cette pratique et les enjeux qui la régissent.
La forêt est un écosystème vivant, fragile, où chaque élément joue un rôle. Les champignons, bien qu’invisibles la plupart du temps, sont des acteurs clés de la santé des sols. Ils forment des réseaux souterrains qui facilitent l’absorption des nutriments par les arbres. En les cueillant sans discernement, on risque de perturber cet équilibre délicat. C’est pourquoi l’Office national des forêts (ONF) insiste sur une pratique modérée, respectueuse et encadrée.
Lorsque les cueilleurs arrachent les champignons en tirant sur le pied ou en creusant le sol, ils détruisent l’humus, cette couche fertile essentielle au développement des mycéliums. “J’ai vu des gens utiliser des couteaux pour gratter le sol comme s’ils cherchaient des truffes en Dordogne”, raconte Élodie Fournier, naturaliste bénévole dans les forêts du Calvados. “C’est une catastrophe écologique. On ne ramasse pas un champignon comme on cueille une fleur.”
L’ONF recommande de couper le pied du champignon à ras du sol ou de le tordre délicatement, sans déranger le substrat. Le mycélium, invisible sous terre, doit pouvoir continuer à se développer pour produire de nouvelles fructifications.
La réglementation n’est pas uniforme sur tout le territoire. Elle dépend des arrêtés préfectoraux, qui prennent en compte la densité des forêts, la pression humaine et la sensibilité des milieux. Ainsi, ce qui est autorisé dans l’Eure peut être strictement interdit en Orne.
Dans plusieurs départements normands, comme l’Orne, la Manche ou le Calvados, la cueillette est interdite les mardis et jeudis. Cette mesure, en vigueur même lorsque ces jours tombent un dimanche ou un jour férié, vise à offrir une “trêve écologique” à la forêt. “C’est un peu comme un jour de repos pour la nature”, explique Julien Leclerc, garde forestier dans la forêt de Perseigne. “On constate que certains weekends, les sous-bois sont surfréquentés. En interdisant deux jours par semaine, on permet une régénération naturelle.”
En Sarthe, l’interdiction est plus ciblée : seule la journée du jeudi est interdite dans les forêts domaniales de Bercé, Perseigne, Sillé et Petite-Charnie. La Seine-Maritime et l’Eure, en revanche, ne connaissent aucune restriction de ce type, ce qui attire parfois des cueilleurs venus d’autres régions.
La cueillette est autorisée à partir de 9 heures du matin jusqu’au coucher du soleil. En dehors de ce créneau, toute activité est interdite, même sur les chemins publics. Cette règle vise à limiter les dérangements nocturnes de la faune et à assurer la sécurité des promeneurs. “On a eu des cas de personnes perdues en pleine nuit, sans téléphone ou avec batterie morte”, rapporte Julien Leclerc. “Les horaires, c’est aussi une question de bon sens.”
La cueillette doit rester modérée. La règle générale fixe une limite de cinq litres par jour et par personne. En Sarthe, pour les groupes de plus de trois personnes, le seuil est de 10 kg maximum par jour. Ces seuils ne sont pas anodins : ils visent à empêcher la transformation d’une activité récréative en ramassage intensif.
Le non-respect des quotas peut entraîner des sanctions. En dessous de 10 kg, l’amende peut atteindre 135 euros. Au-delà, ou en cas de cueillette de truffes (quels que soient les volumes), l’infraction devient un délit puni de 45 000 euros d’amende et de trois ans d’emprisonnement. “On ne plaisante pas avec ça”, confirme Lucien Vasseur, gendarme en poste à Alençon. “L’an dernier, nous avons verbalisé un homme qui transportait 27 kg de cèpes dans sa camionnette. Il pensait pouvoir les vendre au marché. C’était sans compter sur la loi.”
La réponse est claire : non, sans autorisation. Les champignons, comme tous les fruits naturels de la terre, relèvent du droit d’accession. Cela signifie qu’ils appartiennent au propriétaire du terrain. Cueillir sans son accord équivaut à un vol, passible des dispositions de l’article 311-3 du Code pénal.
“J’ai découvert des traces de passage dans mon bois, des pieds arrachés, des paniers abandonnés”, raconte Camille Rostand, propriétaire d’un petit bois en Normandie. “J’ai installé une pancarte : ‘Cueillette interdite sans autorisation’. Depuis, les gens respectent davantage. Mais parfois, ils pensent que ‘forêt’, c’est ‘libre accès’. Ce n’est pas le cas.”
Elle précise toutefois que certains voisins lui demandent la permission chaque automne. “Quand ils sont polis, que leur cueillette est modérée, je dis oui. Mais il faut demander.”
L’ONF insiste sur plusieurs bonnes pratiques pour concilier plaisir et préservation. Elles s’adressent autant aux débutants qu’aux habitués.
Le premier conseil est de ne jamais s’aventurer seul, surtout dans les grandes forêts. “Prévenez toujours un proche de votre itinéraire et de votre heure de retour”, recommande Élodie Fournier. “Et gardez votre téléphone chargé, même si vous pensez ne pas en avoir besoin.”
Il est aussi conseillé de rester sur les sentiers balisés, non seulement pour éviter de se perdre, mais aussi pour limiter la compaction du sol et le piétinement de la végétation fragile. “La forêt n’est pas un supermarché”, rappelle Julien Leclerc. “On ne va pas sillonner partout pour tout ramasser.”
Enfin, l’ONF rappelle que la cueillette est strictement personnelle. Toute revente, même de quelques kilos, est interdite, sauf si les champignons proviennent d’un terrain privé et que le vendeur en est le propriétaire.
La réglementation ne vise pas à interdire la cueillette, mais à la canaliser. Les espèces comestibles comme les cèpes, girolles, chanterelles, pieds-de-mouton ou mousserons peuvent être ramassées, à condition de respecter les règles locales.
L’intoxication reste un danger réel. Chaque année, plusieurs dizaines de personnes sont hospitalisées après avoir consommé des espèces toxiques. “J’ai failli manger un amanite phalloïde, confie Thomas Delmas, retraité à Caen. J’ai cru que c’était un jeune cèpe. Heureusement, ma voisine, mycologue amateur, m’a arrêté à temps.”
Il est fortement recommandé de se faire accompagner par un expert ou de consulter des guides fiables. Les associations mycologiques organisent régulièrement des sorties encadrées, idéales pour apprendre en toute sécurité.
Les infractions sont prises très au sérieux. Outre les amendes, les contrevenants peuvent faire l’objet de poursuites pénales, notamment en cas de ramassage commercial ou de dégradation du milieu.
“On a vu des gens venir avec des sacs de 30 litres, raconte Lucien Vasseur. Ils pensent que c’est anodin. Mais cueillir 20 kg de champignons, c’est nuire à l’écosystème et enfreindre la loi. Et si, en plus, ils vendent leur butin, ils peuvent être poursuivis pour exercice illégal d’une activité commerciale.”
Les sanctions peuvent inclure des travaux d’intérêt général, des amendes, voire des peines de prison dans les cas les plus graves, surtout si la truffe est concernée.
La cueillette des champignons est une pratique ancienne, transmise de génération en génération. Pour beaucoup, elle fait partie du patrimoine culturel. Mais ce patrimoine, estime Élodie Fournier, “doit évoluer avec son temps”.
“Ma grand-mère cueillait sans limite, reconnaît Thomas Delmas. Aujourd’hui, je ramasse moins, mais je profite davantage. Je prends le temps d’observer, de respirer, de comprendre. Et mes enfants apprennent avec moi. C’est une autre forme de transmission.”
La réglementation, loin d’être une entrave, peut devenir un cadre pour une pratique plus consciente, plus durable.
Oui, dans les forêts domaniales, la cueillette est autorisée sans autorisation, mais sous certaines conditions : jours autorisés, quantités limitées, respect du milieu. En revanche, dans les forêts privées, l’autorisation du propriétaire est obligatoire.
Non, sauf si les champignons proviennent d’un terrain privé dont vous êtes propriétaire. Toute revente en dehors de ce cadre est interdite et peut entraîner des sanctions pénales.
La limite est de cinq litres par jour et par personne. En Sarthe, pour les groupes de plus de trois personnes, le seuil est de 10 kg par jour.
Dans l’Orne, la Manche et le Calvados, la cueillette est interdite les mardis et jeudis. En Sarthe, seule la journée du jeudi est interdite dans certaines forêts domaniales.
Les amendes vont de 135 euros pour un dépassement modéré à 45 000 euros et trois ans de prison pour des ramassages massifs ou impliquant des truffes. Le ramassage sans autorisation sur un terrain privé est considéré comme un vol.
La cueillette des champignons n’est ni une simple promenade ni une chasse au trésor sans règle. C’est une activité à la croisée de la nature, de la loi et de la culture. Respecter les jours interdits, les quantités, les horaires et les propriétés, ce n’est pas renoncer au plaisir, c’est le prolonger. Car une forêt bien préservée est une forêt qui continuera à offrir ses trésors, automne après automne, pour les générations à venir.
Quatre piliers pour un couple durable : communication, confiance, projets communs et passion. Ces couples…
De plus en plus de couples en France explorent la sexualité kinky pour raviver leur…
Un mot prononcé au lit peut briser le désir ou l’embraser. Découvrez pourquoi la parole…
Une simple question posée chaque matin peut transformer durablement un couple. Inspirée par les recherches…
Des millions de foyers en France luttent contre le froid et les factures élevées. Entre…
En 2025, le plaisir anal féminin sort de l'ombre malgré les tabous. Découvrez pourquoi des…