La chatte Croquette retrouvée mystérieusement au bord de la mer à La Baule après quatre jours de disparition

En septembre 2024, à Savenay, une petite chatte grise aux yeux dorés disparaît dans la nuit. Ce simple événement, banal en apparence, va déclencher une mobilisation inattendue, mêlant technologie, solidarité de quartier et émotions intimes. Pour Wilfried Richeux et sa famille, l’absence de leur jeune compagne féline n’est pas qu’un désagrément : c’est une rupture dans le quotidien, une faille dans l’équilibre familial. Depuis leur installation dans un lotissement calme à deux pas de la salle Équinoxe, leur chatte, qu’ils ont surnommée Lune, incarne une part de douceur dans une vie bien rythmée. Mais cette nuit-là, elle ne revient pas. Ce récit explore les multiples facettes d’une disparition animale, bien plus complexe qu’il n’y paraît, et les solutions concrètes auxquelles les propriétaires d’animaux sont confrontés aujourd’hui.

Comment réagir quand son animal disparaît ?

La première heure après la disparition d’un animal de compagnie est cruciale. Wilfried Richeux, père de trois enfants, raconte : On a d’abord fouillé le jardin, appelé dans les buissons, vérifié sous les voitures. Puis, vers minuit, on a réalisé qu’elle n’était pas rentrée depuis trop longtemps. Le réflexe immédiat ? Consulter les voisins, puis lancer une recherche ciblée. Mais au-delà des appels et des visites de terrain, la déclaration de perte auprès d’un organisme spécialisé est indispensable. L’Icad, Institut français du chien et du chat, gère le fichier national d’identification des carnivores domestiques. Chaque animal identifié par puce électronique ou tatouage est enregistré dans cette base de données, permettant un suivi en cas de perte ou de vol.

Pour Wilfried, cette démarche fut rapide : En une dizaine de minutes, j’ai rempli le formulaire en ligne. Le lendemain matin, une alerte était diffusée à tous les vétérinaires et refuges du secteur. Ce système, bien qu’efficace, ne suffit pas à rassurer. On sait que plus on attend, plus les chances diminuent, confie-t-il. D’où l’importance d’agir simultanément sur plusieurs fronts.

Quels outils modernes peuvent aider à retrouver un animal ?

La puce électronique, un atout majeur

Depuis 2012, la puce électronique est obligatoire pour les chiens en France. Pour les chats, bien que non encore obligatoire à l’échelle nationale, elle devient de plus en plus courante, notamment dans les départements à risques. Lune, la chatte des Richeux, en était équipée. Cette micro-puce, insérée sous la peau au niveau du cou, contient un numéro unique lié aux coordonnées du propriétaire. Si un vétérinaire ou un refuge scanne l’animal, le propriétaire est contacté dans les heures suivantes.

Marion Le Goff, vétérinaire à Rezé, souligne l’importance de ce dispositif : La puce est notre premier outil de réunification. En 2023, plus de 60 % des chats perdus retrouvés l’ont été grâce à leur identification. Mais il faut que les données soient à jour. Trop de gens déménagent sans penser à modifier leurs coordonnées dans la base Icad.

Les applications mobiles, une nouvelle génération de recherche

Au-delà de l’Icad, les applications comme Animaux Perdus, Safe Pet ou Pet Alert ont révolutionné les recherches. Ces plateformes permettent de signaler une disparition en quelques clics, avec photo, localisation et description détaillée. Elles alertent automatiquement les utilisateurs à proximité, créant un réseau de vigilance en temps réel.

Élodie Vasseur, bénévole au refuge de Vertou, témoigne : J’ai vu des familles retrouver leur chat en moins de 24 heures grâce à ces applications. Une alerte postée à 20 heures peut être vue par des centaines de personnes avant minuit. C’est une force incroyable. Les Richeux ont utilisé Pet Alert dès vendredi matin. En quelques heures, leur message a été partagé plus de 300 fois.

La mobilisation du voisinage, un levier humain essentiel

Malgré la technologie, rien ne remplace l’humain. Les affiches, souvent jugées obsolètes, restent un pilier des recherches. On en a imprimé cinquante, raconte Wilfried. On les a collées partout : à la boulangerie du centre, au cinéma, au lycée Jacques-Prévert, même sur les poteaux électriques. Ce geste simple crée une présence visuelle, rappelle aux habitants qu’un être vivant est porté disparu.

Le voisinage a joué un rôle clé. Une voisine, Mireille Troadec, a signalé avoir vu une chatte grise rôder près du terrain de foot, le samedi matin. J’ai tout de suite appelé Wilfried. Ce n’était pas forcément Lune, mais ça a relancé la piste sud du quartier. Un autre témoin, un livreur de pizzas, a aperçu un chat correspondant à la description près d’un chantier en construction. Ces témoignages, parfois incertains, sont autant de fils à tirer.

Les réseaux sociaux locaux, comme les groupes Facebook de Savenay ou de la communauté de communes, ont aussi été activés. Un message publié dans Savenay, on vous aime ! a été relayé par des dizaines de résidents. On a eu des propositions de poser des pièges doux, des offres de nourrir les chats errants pour attirer Lune, des conseils de vétérinaires amateurs, sourit Wilfried. C’était touchant, mais parfois un peu chaotique.

Quels comportements adoptent les chats perdus ?

Contrairement aux chiens, souvent retrouvés proches de chez eux, les chats peuvent parcourir de longues distances lorsqu’ils sont stressés. Certains vont jusqu’à 5 kilomètres, voire plus, surtout s’ils sont jeunes ou en période d’errance instinctive. Lune, âgée de seulement huit mois, était encore dans cette phase d’exploration.

Le docteur Le Goff explique : Les jeunes chats sont curieux, parfois imprudents. Un bruit, un chien, un autre chat, et ils peuvent fuir en mode panique, sans repère. Ils se cachent ensuite, souvent dans des endroits sombres et calmes : sous une cabane de jardin, dans un garage, parfois même dans une maison voisine.

Les Richeux ont donc entrepris une tournée méthodique des abris potentiels. Ils ont frappé aux portes, demandé l’autorisation de fouiller les dépendances, placé des gamelles avec de la nourriture près de leur porte. On espérait qu’elle sentirait son repas et reviendrait d’elle-même, confie Wilfried. On a aussi laissé un vieux t-shirt avec notre odeur dehors. C’est une vieille astuce, mais parfois ça marche.

Comment éviter que cela se reproduise ?

Identifier son animal, une obligation morale

La première leçon de cette mésaventure est claire : l’identification est non négociable. Que ce soit par puce électronique ou tatouage, elle doit être systématique. En cas de perte, elle réduit considérablement le temps de recherche et augmente les chances de retrouvailles.

En 2024, moins de 40 % des chats en France sont identifiés, contre plus de 85 % des chiens. Une disparité que les associations de protection animale déplorent. On voit trop de familles brisées par la perte d’un chat non identifié, regrette Élodie Vasseur. Elles arrivent au refuge, voient leur animal, mais ne peuvent pas le récupérer parce qu’il n’est pas enregistré à leur nom.

Créer un environnement sécurisé

Un autre enseignement : même les chats d’intérieur peuvent s’échapper. Lune, habituée à sortir, avait toujours été prudente. Mais un portail mal fermé, une porte laissée ouverte, et le drame peut arriver. Les experts recommandent d’équiper les fenêtres de grilles, d’utiliser des colliers anti-évasion, ou de créer un enclos extérieur sécurisé.

Wilfried reconnaît : On pensait qu’elle connaissait bien le terrain. On s’est trompés. Maintenant, on envisage de faire installer une petite volière à l’arrière, pour qu’elle puisse profiter de l’extérieur sans risque.

Anticiper les périodes à risques

Les nuits d’orage, les feux d’artifice, les travaux bruyants : autant de facteurs de stress pouvant pousser un chat à fuir. En septembre, période de rentrée scolaire et d’activités multiples, les bruits s’intensifient. Il est conseillé, dans ces moments, de garder les chats à l’intérieur, ou de renforcer la surveillance.

Le docteur Le Goff insiste : Un chat stressé perd ses repères. Il ne réfléchit plus. Il fuit. Et une fois parti, il peut être désorienté pendant des jours.

Quand l’espoir renaît

Le dimanche 29 septembre, quatre jours après sa disparition, Lune est retrouvée. Ce n’est pas un vétérinaire, ni une alerte application, ni une affiche qui l’a ramenée. C’est un habitant, Gérard Kervella, qui l’a aperçue recroquevillée sous sa voiture, dans une ruelle éloignée du lotissement. Elle miaulait faiblement, raconte-t-il. Je l’ai prise doucement, elle était sale, un peu amaigrie, mais vivante. En l’emmenant chez lui, il a remarqué une affiche collée sur un poteau voisin. Il a appelé les Richeux immédiatement.

La réaction de la famille fut immédiate. Quand Gérard a dit “grise, yeux dorés, puce électronique”, j’ai fondu en larmes, se souvient Wilfried. On est partis en courant. On l’a reconnue à sa démarche, à sa petite oreille déchirée. C’était bien elle.

Lune a été examinée par le vétérinaire. Aucune blessure grave, mais une forte déshydratation. Après quelques jours de repos, elle a repris ses habitudes, plus collante que jamais.

Que faut-il retenir de cette expérience ?

La disparition d’un animal de compagnie est une épreuve émotionnelle intense. Elle exige une réponse rapide, organisée et multidimensionnelle. La technologie, comme la puce électronique ou les applications, joue un rôle central. Mais la solidarité humaine, les affiches, les témoignages de voisins, reste un pilier irremplaçable. La prévention, par l’identification et la sécurisation de l’environnement, est la meilleure arme. Et par-dessus tout, il faut garder espoir : de nombreux chats reviennent, parfois au moment où on les attend le moins.

A retenir

Que faire dans les premières heures après la disparition d’un chat ?

Il est essentiel d’agir rapidement. Commencez par fouiller les alentours immédiats, interrogez les voisins, puis déclarez la perte à l’Icad. Diffusez une alerte via les applications spécialisées et imprimez des affiches avec une photo récente, la description physique et vos coordonnées.

La puce électronique est-elle obligatoire pour les chats ?

Non, pas encore à l’échelle nationale en France, mais elle est fortement recommandée. Elle est obligatoire pour les chiens depuis 2012. De nombreux départements et communes encouragent l’identification des chats, notamment en zone urbaine.

Combien de temps un chat peut-il survivre en errance ?

Un chat peut survivre plusieurs semaines en milieu urbain, en se nourrissant de déchets ou de proies. Cependant, les risques de maladie, d’accident ou de capture par un tiers sont élevés. Plus la recherche est rapide, plus les chances de retrouvailles sont grandes.

Comment éviter que son chat ne s’échappe ?

Assurez-vous que portes et fenêtres sont sécurisées. Utilisez des colliers avec identifiants, envisagez un enclos extérieur (chatière sécurisée, volière). En période de stress (bruits forts, travaux), gardez-le à l’intérieur. Et surtout, faites-le identifier.

Les chats perdus reviennent-ils souvent ?

Oui, de nombreux chats reviennent, même après plusieurs jours ou semaines. Leur instinct de retour au territoire est puissant. Cependant, les statistiques montrent que les retrouvailles sont nettement plus fréquentes quand l’animal est identifié et que les recherches sont menées de façon proactive.