Claude Martel Combat Zinc Ferme 2025
Dans la vallée reculée de Val-Forge, où les collines verdoyantes abritent encore les traces d’un passé agricole millénaire, un secret ancien vient d’être révélé. Sous les sillons d’un champ cultivé par la même famille depuis 1903, gît un trésor estimé à 8 milliards d’euros : un gisement de zinc d’importance exceptionnelle. Ce trésor, loin de n’être qu’un simple chiffre, est devenu le centre d’un bras de fer entre un homme, l’État et des multinationales. L’histoire de Claude Martel, paysan au visage buriné par le vent du Massif central, est désormais celle d’un symbole. Elle interroge notre rapport à la terre, à la propriété, et à la manière dont nous gérons les richesses naturelles dans un monde en tension entre croissance économique et justice territoriale.
En France, la loi est claire : les ressources minérales enfouies appartiennent à l’État, indépendamment du propriétaire du terrain. Ce principe, inscrit dans le Code minier depuis 1810, place Claude Martel dans une position paradoxale. Il cultive ses terres depuis trente ans, perpétuant un héritage familial, mais n’a aucun droit sur ce qui se trouve à quelques mètres sous ses pieds. « C’est comme si on me disait que mon jardin m’appartient, mais que les racines des arbres, elles, sont à l’État », ironise-t-il un matin d’automne, assis sur le banc de bois devant sa ferme.
Le droit français distingue nettement le sol du sous-sol. Le sol, surface cultivable, peut être propriété privée. Le sous-sol, lui, est considéré comme un bien commun, relevant de la souveraineté nationale. Cette distinction, ancienne, remonte à une époque où l’exploitation minière était perçue comme un levier stratégique pour l’industrialisation du pays. Mais aujourd’hui, dans une petite commune de 900 habitants, cette règle suscite des incompréhensions. « On parle de bien commun, mais qui en bénéficie vraiment ? », s’interroge Léa Blanchet, enseignante au collège local. « Pas nous, en tout cas. Pas encore. »
Le gisement n’a pas été découvert par des chercheurs de mines, mais par des ingénieurs venus étudier la faisabilité d’un nouvel aqueduc. En 2022, lors d’un forage à 150 mètres de profondeur, des échantillons ont révélé une concentration de zinc rare en Europe. Les analyses ont montré un gisement de près de 2,3 millions de tonnes, exploitable sur plusieurs décennies.
« On nous a appelés trois semaines plus tard. Un homme en costume, avec un dossier épais comme un roman russe, m’a dit : “Félicitations, vous êtes assis sur une mine d’or.” Je lui ai répondu : “Je suis assis sur mon champ de blé, merci.” », raconte Claude avec un rire amer. Très vite, des entreprises comme Minéralia Nord et EuroZinc SA ont fait irruption dans la vie tranquille de Val-Forge, proposant des compensations financières, des partenariats, des études d’impact. Mais pour Claude, l’argent n’est pas le cœur du débat. « Ce qu’ils veulent, c’est creuser. Et creuser, c’est détruire. Mon père a labouré cette terre avec un tracteur qui pèse moins qu’un seul de leurs engins. »
Les entreprises en lice voient en Val-Forge une opportunité stratégique. Le zinc est un métal crucial pour la transition énergétique, utilisé dans les batteries, les panneaux solaires et les infrastructures électriques. Avec la demande mondiale en hausse, l’Europe cherche à réduire sa dépendance aux importations, notamment en provenance d’Asie. « Ce gisement pourrait couvrir 12 % des besoins européens en zinc pendant vingt ans », affirme Nicolas Vernet, géologue consultant pour une société d’exploration.
Mais les promesses d’emplois et d’investissements locaux ne suffisent pas à rassurer. « Ils parlent de 350 emplois directs, mais pour combien de temps ? Dix ans ? Quinze ? Et après, qu’est-ce qu’il restera ? », questionne Émilie Rambert, conseillère municipale. « Une terre creusée, des nappes phréatiques contaminées, et une économie qui n’aura plus de base. »
L’État, via le ministère de la Transition écologique, a lancé une procédure d’attribution de permis miniers. Mais il est tiraillé entre deux impératifs : relancer l’industrie nationale et préserver les territoires ruraux. « Nous devons évaluer l’intérêt général », déclare une source proche du cabinet du ministre. « Ce gisement peut être un levier pour la souveraineté stratégique, mais pas au prix de l’abandon de nos principes environnementaux. »
Une commission d’enquête a été mise en place, chargée d’étudier les impacts environnementaux, sociaux et économiques. Elle doit rendre son rapport dans six mois. En attendant, le climat à Val-Forge reste tendu. Des affiches « Non à la mine » fleurissent sur les murs du village. Des groupes citoyens, comme “Val-Forge Debout”, organisent des réunions publiques. « On ne veut pas être sacrifiés sur l’autel du progrès », affirme Thomas Guivarch, fondateur du collectif.
Le village, autrefois paisible, vit désormais au rythme des rumeurs et des réunions. Certains habitants voient dans cette mine une chance inespérée. « Mon fils a quitté le village pour trouver du travail. S’il y avait des emplois ici, il reviendrait », confie Hélène Delmas, retraitée, devant sa boulangerie. D’autres, comme Julien Ferret, jeune éleveur bio, redoutent une catastrophe écologique. « On produit du fromage AOP ici. Si l’eau est polluée, tout s’effondre. »
Les tensions se font aussi sentir dans les échanges quotidiens. « Avant, on discutait météo et récoltes. Maintenant, on parle propriété, État, multinationales », note le maire, Alain Rochet. « C’est comme si on avait perdu notre innocence. »
Le débat dépasse Val-Forge. Il touche à une question centrale de notre époque : peut-on exploiter des ressources naturelles sans détruire les écosystèmes et les communautés ? Des experts comme la professeure Camille Lenoir, spécialiste en droit de l’environnement à l’université de Clermont-Ferrand, plaident pour une réforme du Code minier. « Ce texte du XIXe siècle ne tient pas compte des enjeux actuels : biodiversité, changement climatique, participation citoyenne. Il est temps de repenser la notion même de bien commun. »
Pour certains, la solution pourrait être un modèle hybride : une exploitation encadrée, avec une participation financière directe des propriétaires et des bénéfices réinvestis localement. « Imaginez un fonds local alimenté par les redevances minières, géré par les habitants, pour financer l’éducation, la santé, la transition énergétique », propose Malik Benkirane, économiste territorial.
Claude Martel ne veut pas devenir un martyr, ni un héros. Il veut juste décider du sort de sa terre. Il a refusé les offres d’achat, même celles à plusieurs millions. « Cette ferme, c’est ma vie. Pas une marchandise. » Il milite désormais pour une reconnaissance du “droit de surface”, une compensation juste et un moratoire sur les forages jusqu’à l’issue de l’enquête publique.
Le 17 octobre dernier, il a organisé une “journée de la terre” : labours symboliques, dégustations de produits locaux, témoignages. Des dizaines de personnes sont venues, de toute la région. « On ne défend pas seulement un champ, on défend une manière de vivre », a-t-il déclaré devant une foule silencieuse.
Le cas de Val-Forge n’est pas isolé. En France, des gisements de lithium, de cuivre ou de terres rares sont découverts chaque année dans des zones agricoles ou protégées. Chaque fois, le même schéma se répète : espoir économique contre crainte environnementale, État contre citoyens, multinationales contre petits propriétaires.
« Ce conflit est un miroir », analyse la journaliste Daphné Morel, qui suit l’affaire depuis un an. « Il reflète nos contradictions : nous voulons des voitures électriques, mais pas de mines pour les fabriquer. Nous voulons de l’indépendance énergétique, mais sans impacts locaux. »
Val-Forge pourrait devenir un laboratoire. Un endroit où se testent de nouvelles formes de gouvernance, où les voix des habitants comptent autant que celles des technocrates. « Peut-être que l’avenir, ce n’est pas d’interdire ou d’exploiter, mais de décider ensemble », suggère Émilie Rambert.
Les ressources minérales du sous-sol appartiennent à l’État, conformément au Code minier français. Le propriétaire du terrain n’a aucun droit sur les minerais enfouis, même s’il exploite la surface agricole depuis des générations.
Le gisement de zinc est estimé à 2,3 millions de tonnes, avec une valeur potentielle de 8 milliards d’euros. Il pourrait couvrir une part significative des besoins européens en zinc, un métal clé pour la transition énergétique.
Le conflit oppose Claude Martel, agriculteur et propriétaire de la terre, à l’État français, chargé de l’attribution des permis miniers, et à plusieurs entreprises minières intéressées par l’exploitation du site.
La découverte divise la population entre ceux qui y voient une opportunité de développement économique et ceux qui craignent des conséquences environnementales irréversibles et la perte de leur mode de vie.
Des solutions incluent une réforme du Code minier, une participation financière accrue des propriétaires, la création d’un fonds local alimenté par les redevances, et une gouvernance partagée impliquant les citoyens dans les décisions d’exploitation.
L’histoire de Val-Forge n’est pas seulement celle d’un gisement de zinc. C’est celle d’un homme, d’un village, et d’un dilemme contemporain. Elle interroge notre capacité à concilier progrès et respect, croissance et justice. Claude Martel ne cherche pas la richesse. Il cherche la reconnaissance. Et peut-être, à travers lui, est-ce toute une société qui se demande : à qui appartient la terre ? Et surtout, à qui devrait-elle appartenir ?
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