Climatiseur 5x moins énergivore et écologique pour l’été 2025

Alors que les canicules s’intensifient et que les factures d’électricité flambent, une startup grenobloise propose une alternative radicale à la climatisation traditionnelle. Caeli Énergie, fondée en 2020, a développé un système révolutionnaire utilisant l’évaporation de l’eau pour rafraîchir les espaces intérieurs, avec une efficacité énergétique quatre fois supérieure aux modèles classiques. Entretien avec des utilisateurs, analyse des performances et perspectives européennes : découvrez comment cette innovation pourrait transformer notre manière de lutter contre la chaleur.

Une technologie inspirée de la nature ?

Le cœur du système de Caeli Énergie repose sur un phénomène physique ancestral : l’évaporation de l’eau. « Quand une goutte d’eau se transforme en vapeur, elle absorbe la chaleur environnante », explique Rémi Pérony, cofondateur de l’entreprise. Ce principe, utilisé depuis des siècles dans les pays chauds avec des dispositifs comme les jarres en terre cuite, est ici optimisé grâce à un système de membranes hybrides et d’échangeurs thermiques.

Contrairement aux climatiseurs classiques, qui compriment des gaz réfrigérants pour générer du froid, le modèle de Caeli Énergie évite tout recours à ces substances nocives. « Plus l’air est sec et chaud, plus notre appareil est efficace », précise le PDG. Un avantage particulièrement pertinent en période de canicule, où les systèmes traditionnels surconsomment pour compenser.

Comment fonctionne le refroidissement adiabatique par point de rosée ?

Le système exploite la différence entre température sèche (mesurée par un thermomètre classique) et température humide (liée à l’humidité de l’air). En faisant circuler l’air à travers un milieu saturé d’eau, l’appareil atteint la température du point de rosée, celle à laquelle l’air ne peut plus retenir sa vapeur d’eau. « C’est comme si vous sortiez d’une piscine par une journée chaude : la sensation de fraîcheur vient de l’évaporation de l’eau sur votre peau », illustre Pérony.

Quelles performances pour cette innovation ?

Les tests en laboratoire confirment une efficacité énergétique inédite. Avec un coefficient de performance (COP) de 8 contre 2,5 pour un climatiseur standard, l’appareil consomme jusqu’à 80 % d’électricité en moins. « Sur une journée de canicule, un modèle de 2 kW suffit à rafraîchir une pièce de 35 m² », détaille Claire Lefebvre, ingénieure thermique ayant participé aux essais.

Cette performance n’a pas échappé à des utilisateurs confrontés à des étés de plus en plus torrides. « Mon ancien climatiseur me coûtait 150 € par mois en juillet. Avec celui-ci, je paie moins de 30 € pour le même confort », témoigne Marc Renaud, qui a installé l’appareil dans son appartement lyonnais. Un gain d’autant plus appréciable que l’appareil fonctionne en silence, sans vibrations liées à un compresseur.

Comment mesurer l’impact sur sa facture ?

Une simulation menée par l’Ademe montre qu’un foyer remplaçant un climatiseur de 2,5 kW (classe énergétique D) par le modèle de Caeli Énergie économiserait environ 250 € par saison, soit 1 250 € sur la durée de vie moyenne de l’appareil (5 ans). Ces chiffres excluent les subventions éventuelles, comme les aides de l’Anah pour les rénovations énergétiques.

Un design éco-conscient et fabrication française ?

La démarche de Caeli Énergie ne se limite pas à l’efficacité énergétique. L’appareil, conçu avec des plastiques recyclés et des composants métalliques facilement récupérables, arbore un design épuré qui s’intègre dans un salon. « Nous voulions briser le cliché du climatiseur encombrant et laid », explique Léa Dubois, designer industrielle chez Caeli Énergie. Son équipe a collaboré avec des artisans locaux pour optimiser l’esthétique et la fonctionnalité.

La fabrication 100 % française, un choix stratégique pour l’entreprise, permet de réduire l’empreinte carbone liée au transport. « Nos fournisseurs sont situés à moins de 200 km de notre usine grenobloise », souligne Rémi Pérony. Un avantage qui séduit les consommateurs soucieux de leurs choix écologiques.

Pourquoi un prix plus élevé ?

Commercialisé entre 2 700 et 3 200 euros selon les options, le climatiseur de Caeli Énergie coûte 1,5 à 2 fois plus qu’un modèle classique équivalent. « Mais c’est un investissement amorti en 3 à 4 saisons grâce aux économies d’énergie », argue Claire Lefebvre. L’entreprise prévoit néanmoins de réduire les coûts grâce à l’automatisation de sa chaîne de production, annoncée pour 2024.

Une ambition européenne pour répondre à la crise climatique ?

Avec 20 millions d’euros levés récemment, Caeli Énergie prépare son déploiement en Europe. « L’Italie, l’Espagne et le sud de l’Allemagne sont des marchés prioritaires », indique Rémi Pérony. Ces régions, confrontées à des vagues de chaleur de plus en plus fréquentes, représentent un potentiel de 5 millions d’appareils annuels selon une étude du cabinet McKinsey.

L’entreprise collabore aussi avec des architectes pour intégrer sa technologie dans des bâtiments neufs. « Nous travaillons sur un projet pilote à Barcelone, où notre système sera couplé à une ventilation naturelle », révèle Léa Dubois. Une approche qui pourrait inspirer les normes RT 2030 en France.

Quels obstacles à l’international ?

Les défis logistiques et culturels ne sont pas négligeables. « Certains pays ont des réglementations complexes sur les appareils électriques », note Claire Lefebvre. Caeli Énergie doit aussi convaincre des consommateurs habitués à des systèmes bien établis. « Nous misons sur des démonstrations en magasin et des essais en entreprise », explique le PDG.

Vers un été plus frais et durable ?

Alors que les températures record deviennent la norme, la solution de Caeli Énergie incarne une transition nécessaire. « Le confort thermique ne doit plus se faire au détriment de la planète », affirme Marc Renaud, dont l’appartement est désormais un refuge pendant les canicules. Avec des performances qui défient les modèles traditionnels, ce climatiseur pourrait bien devenir la référence d’une nouvelle ère.

A retenir

Est-ce que ce système fonctionne dans les régions humides ?

Le refroidissement adiabatique est moins efficace en milieu très humide, où l’évaporation de l’eau est limitée. Caeli Énergie prévoit néanmoins d’adapter sa technologie pour ces environnements d’ici 2025, en intégrant un système de déshumidification préalable.

Quel entretien nécessite l’appareil ?

Le système requiert un nettoyage mensuel des membranes et un remplacement annuel des filtres à eau, pour éviter la prolifération de bactéries. L’eau utilisée doit être déminéralisée pour prévenir l’encrassement, un coût supplémentaire estimé à 15 € par saison.

Peut-on l’installer soi-même ?

Oui, l’appareil se fixe facilement sur un mur ou une fenêtre, sans nécessiter d’unité extérieure. Une notice détaillée et des tutoriels vidéo sont fournis. Pour les configurations complexes, Caeli Énergie propose un service d’installation à 150 €.

Quels sont les avantages écologiques ?

En évitant les gaz fluorés (responsables de 15 % des émissions mondiales de GES), l’appareil réduit l’empreinte carbone de 90 % par rapport à un climatiseur classique. Son recyclage est facilité par l’utilisation de matériaux homogènes, avec un taux de réutilisation estimé à 85 %.

Comment compare-t-il aux climatiseurs traditionnels ?

Outre la consommation électrique, le système de Caeli Énergie se distingue par son silence (30 dB contre 50 dB pour un modèle standard) et son absence de vibrations. Il génère cependant une humidité relative de 60 à 70 %, ce qui peut être un inconvénient dans les pièces déjà humides.