Categories: Utile

Compost en septembre : l’erreur qui attire les rats et que 80 % des jardiniers commettent en 2025

À l’approche de l’automne, alors que les jardins s’habillent de teintes dorées et que l’air se rafraîchit, une activité reprend doucement ses droits : le compostage. Pour beaucoup, c’est le moment idéal pour relancer un bac laissé en sommeil durant l’été. Pourtant, cette reprise bien intentionnée peut vite tourner au cauchemar si les gestes simples de bon sens ne sont pas respectés. Car derrière l’image bucolique du jardin fertile et du déchet recyclé se cache un risque bien réel : attirer des rongeurs, notamment des rats, qui transforment le compost en terrain de chasse privilégié. Et ce, sans que ses utilisateurs ne s’en rendent compte.

Le compost d’automne, un appel discret mais puissant pour les rongeurs ?

Chaque septembre, des milliers de foyers en France remettent en route leur composteur. Ce geste écologique, encouragé par la loi sur le tri obligatoire des biodéchets entrée en vigueur en 2024, s’inscrit dans une volonté de réduction des déchets ménagers. Mais cette bonne intention peut être compromise par des erreurs fréquentes, souvent banalisées. L’ADEME, dans une enquête menée en 2024, révèle un chiffre alarmant : près de 80 % des particuliers ajoutent à leur compost des déchets interdits, sans en mesurer les conséquences.

C’est le cas de Camille Rousseau, habitante d’un village près de Chartres, qui s’est mise au compostage l’année dernière. « Je pensais bien faire en jetant mes épluchures, mes restes de riz ou même les croûtes de fromage. Après tout, c’est organique », explique-t-elle. Mais quelques semaines plus tard, elle remarque des traces de griffures autour de son bac, puis des bruits la nuit. « Un voisin m’a dit que c’était sûrement des rats. Je n’y croyais pas, mais en ouvrant le compost, j’ai vu des tunnels. J’étais choquée. »

Pourquoi l’automne est-il une période critique ?

La baisse des températures ralentit naturellement la décomposition des matières organiques. Un reste de viande ou un fond de sauce, qui disparaîtrait rapidement en été, peut désormais persister plusieurs jours, dégageant une odeur forte et persistante. Cette odeur, imperceptible pour beaucoup d’humains, est un signal olfactif puissant pour les rongeurs. Leur sens de l’odorat, extrêmement développé, leur permet de repérer une source de nourriture à plusieurs dizaines de mètres.

En outre, les rats sont des animaux opportunistes. Ils n’ont pas besoin de grandes quantités de nourriture, mais recherchent des lieux sécurisés, chauds et riches en ressources. Un compost mal géré devient alors un refuge idéal : abrité, humide, chaud grâce à la fermentation, et alimenté régulièrement. « On croit faire de l’engrais, mais on crée en réalité un hôtel 5 étoiles pour rats », résume Antoine Lefebvre, conseiller municipal en charge de l’environnement dans une commune du Gard.

Quels sont les déchets à bannir absolument du compost ?

La première erreur, largement répandue, consiste à y intégrer des déchets alimentaires riches en protéines et en graisses. Viandes, poissons, œufs, produits laitiers, plats cuisinés ou restes d’apéritif : tous ces éléments, même en petites quantités, sont à proscrire. Contrairement aux épluchures de fruits et légumes, ils ne se décomposent pas de la même manière. Ils fermentent, attirent les mouches, et surtout, émettent des effluves qui attirent les rongeurs.

Et les épluchures de pommes de terre ou les coquilles d’œufs ?

Les épluchures de légumes, elles, sont autorisées, mais doivent être enfouies sous une couche de matière sèche. Quant aux coquilles d’œufs, elles peuvent être compostées à condition d’être broyées et mélangées. Mais attention : si elles sont ajoutées en vrac, elles peuvent attirer des animaux curieux, voire des rats en quête de calcium. « J’ai vu des cas où des gens jetaient leurs coquilles d’œufs entières, pensant que c’était bon pour le compost. En réalité, elles traînaient des jours, devenaient un point de repère pour les rongeurs », précise Élodie Mercier, animatrice d’un atelier de jardinage participatif à Lyon.

Un compost équilibré, c’est quoi concrètement ?

Le secret d’un compost sain réside dans l’équilibre entre les « verts » et les « bruns ». Les verts (épluchures, tontes de gazon, fleurs fanées) apportent de l’azote. Les bruns (feuilles mortes, carton, paille, copeaux de bois) fournissent du carbone. Un excès de verts rend le compost trop humide, compacté, et favorise la fermentation anaérobie, source d’odeurs nauséabondes.

C’est ce que découvre Julien Berthier, retraité à Dijon. « J’ajoutais surtout des épluchures de salades, de carottes, parfois des restes de repas. Mon compost sentait mauvais, et il était toujours mouillé. Un technicien du syndicat de traitement des déchets m’a expliqué que je n’avais presque pas de matière sèche. Depuis que j’ajoute des feuilles mortes et du carton déchiré, tout a changé. »

Quelle proportion idéale entre verts et bruns ?

Les experts recommandent un ratio de 2/3 de bruns pour 1/3 de verts. En automne, la nature offre une manne précieuse : les feuilles mortes. Elles sont légères, riches en carbone, et excellentes pour aérer le compost. Une couche de feuilles bien répartie après chaque ajout de déchets verts permet de masquer les odeurs, d’absorber l’humidité, et de créer un environnement moins attractif pour les nuisibles.

Quels gestes simples pour un compost sécurisé ?

Le compostage réussi ne tient pas à des techniques complexes, mais à une série de gestes réguliers et rigoureux. Voici les réflexes à adopter dès septembre pour éviter les mauvaises surprises.

Pourquoi le brassage est-il essentiel ?

Brasser le compost une fois par semaine, surtout si les températures restent douces, permet d’oxygéner le tas. Cela accélère la décomposition, limite les odeurs, et rend l’environnement moins propice aux rongeurs. « Un compost brassé régulièrement n’a pas de coin sombre ni de tunnel possible. Les rats n’aiment pas les lieux instables », affirme Sophie Vidal, ingénieure en écologie urbaine.

Doit-on couvrir son compost ?

Oui, absolument. Une couverture (bâche, couvercle rigide, voile de jute) limite les émanations odorantes, protège du ruissellement en cas de pluie, et empêche l’accès direct aux animaux. « Depuis que j’ai installé un couvercle en bois avec une charnière, plus aucun rat n’est venu. Avant, je laissais ouvert, pensant que ça respirait mieux. En réalité, c’était une invitation », témoigne Marc Tanguy, jardinier amateur à Bordeaux.

Quelle importance pour la structure du bac ?

Les composteurs en bois ou en plastique doivent être intacts, sans fêlure ni trou au niveau du fond. Un bac ouvert ou fissuré permet aux rats de creuser des galeries directement sous le compost. La solution ? Surélever le bac sur des plots ou installer une grille métallique sous la base. En zone rurale ou semi-urbaine, ce geste simple fait toute la différence.

Les chiffres du compostage domestique en France : une pratique en plein essor mais mal maîtrisée

Depuis l’entrée en vigueur du tri obligatoire des biodéchets en janvier 2024, le compostage domestique s’est généralisé. En 2025, plus de 60 % des foyers en France disposent d’un système de compostage, selon le ministère de la Transition écologique. Pourtant, cette adoption rapide ne va pas de pair avec une formation adéquate.

Combien de jardiniers respectent les règles de base ?

L’ADEME pointe du doigt un manque criant de connaissances : 40 % des utilisateurs de composteurs urbains ignorent totalement l’équilibre carbone/azote. Près d’un tiers n’a jamais brassé leur compost depuis son installation. « On achète un bac, on le place au fond du jardin, et on croit que ça fonctionne tout seul. Mais le compost, c’est un écosystème vivant, qu’il faut entretenir », souligne Élodie Mercier.

Quelles sont les conséquences de cette méconnaissance ?

Au-delà des rats, un compost mal géré peut produire un amendement de mauvaise qualité : compacté, malodorant, parfois même toxique pour les plantes. Il peut aussi devenir un foyer de mouches ou de champignons indésirables. « J’ai vu des gens abandonner le compostage après deux mois, pensant que ça ne marchait pas. En réalité, ils n’avaient pas les bons gestes », ajoute Antoine Lefebvre.

A retenir

Quels déchets ne doivent jamais aller dans le compost ?

Les restes de viande, de poisson, de fromage, les produits laitiers, les plats cuisinés, les huiles, les cendres de barbecue et les déchets animaux (litière de chat, excréments). Ces éléments attirent les nuisibles, ralentissent la décomposition et peuvent contaminer le sol.

Comment éviter les rats dans son compost ?

En bannissant les déchets odorants, en équilibrant les apports de matière sèche, en brassant régulièrement, en couvrant le bac, et en vérifiant l’intégrité de la structure. Un compost bien géré est discret, inodore, et invisible aux rongeurs.

Quelle est la fréquence idéale pour brasser le compost ?

Une fois par semaine en période active (printemps, été, début d’automne). En hiver, un brassage tous les 15 jours peut suffire, selon l’activité du tas.

Peut-on composter en ville sans risque ?

Oui, à condition de respecter les règles. Les lombricomposteurs sont particulièrement adaptés aux espaces urbains, car ils fonctionnent sans odeur, en intérieur ou sur balcon, et ne présentent aucun risque d’attraction pour les rats.

Quel est le meilleur moment pour relancer son compost après l’été ?

Septembre est idéal, grâce à l’abondance de feuilles mortes. Il faut nettoyer le bac, éliminer les résidus compacts, puis redémarrer avec un bon équilibre entre déchets verts et matière sèche.

Anita

Recent Posts

Retraite : une erreur de calcul prive un couple de 300 € par mois depuis 2025 — leur vie bouleversée

En France, l’absence de congé de deuil légal laisse les salariés face à une souffrance…

2 heures ago

1600 euros de retraite sans avoir travaillé : c’est possible en 2025, voici comment

En France, une retraite sans carrière professionnelle est possible grâce à des dispositifs comme l’Aspa…

2 heures ago

Une erreur de calcul prive un couple de 300 € par mois depuis 2025 — leur vie bouleversée

Démolir une maison héritée pour reconstruire ? Découvrez les démarches, coûts, pièges à éviter et…

2 heures ago

Brocante : vendre cet objet pourrait vous coûter 45 000 euros en 2025

Derrière l'ambiance festive des braderies se cache un cadre légal strict : vendre des objets…

2 heures ago

Lune de sang du 7 septembre : un phénomène céleste encore plus rare en 2025

Une éclipse partielle de Soleil, visible depuis l’hémisphère sud le 21 septembre 2025, offrira un…

2 heures ago

Une erreur de calcul prive ce couple de 300 € par mois depuis 2025 — leur vie bouleversée

Déclarer un décès dans les 24 heures est une obligation légale en France. Découvrez les…

2 heures ago