Congeler Chaussures Seches Odeurs
Une odeur désagréable dans les chaussures est un problème courant, souvent source d’embarras. Pourtant, une méthode simple et écologique existe : le congélateur. Claire Moreau, kinésithérapeute passionnée de trail, l’a découverte après des années de lutte infructueuse contre les remugles persistants. « Après une course, mes chaussures sentaient le vinaigre malgré les sprays désodorisants. Un ami m’a suggéré de les mettre au congélateur. Le résultat était bluffant ! » Ce procédé, contre-intuitif mais scientifiquement justifié, repose sur le pouvoir du froid pour éliminer les bactéries responsables des odeurs. Décryptage d’une solution peu orthodoxe mais redoutablement efficace.
Les bactéries, comme Staphylococcus epidermidis ou Corynebacterium, prolifèrent dans l’humidité et la chaleur des chaussures. Elles dégradent la sueur et libèrent des acides gras volatils, à l’origine des odeurs désagréables. Le froid intense (-18°C en moyenne dans un congélateur) cristallise l’eau dans les tissus et les interstices, détruisant les parois cellulaires des micro-organismes. « C’est un peu comme un hiver soudain qui anéantit une colonie de moustiques », explique Thomas Lefebvre, microbiologiste à l’université de Lyon. « Le choc thermique les rend incapables de se régénérer. »
Non, certaines espèces résistantes, comme Bacillus subtilis, peuvent survivre grâce à leurs spores. Toutefois, la majorité des bactéries responsables des odeurs sont neutralisées. Des tests en laboratoire ont montré une réduction de 70 à 85 % des colonies après 8 heures de congélation. « L’efficacité dépend aussi de l’épaisseur du matériau », précise Thomas Lefebvre. « Les chaussures en cuir, plus poreux, nécessitent parfois deux cycles pour un résultat optimal. »
La première étape est cruciale : les chaussures doivent être parfaitement sèches. « Si vous les placez encore humides, l’eau va geler et endommager les matériaux », alerte Claire Moreau. Elle recommande de retirer les semelles et les lacets, puis de les aérer 24 heures dans un lieu ventilé. Ensuite, un sac hermétique ou un sac congélation épais est indispensable pour éviter que l’humidité du congélateur ne pénètre à l’intérieur. « J’utilise un sac en plastique double épaisseur et je le referme soigneusement », ajoute-t-elle.
Huit heures suffisent pour un traitement complet, idéalement entre la veille et le réveil. Cependant, pour les odeurs tenaces, un second cycle peut être nécessaire. « J’ai testé avec mes anciennes chaussures de running, qui avaient accumulé des mois d’utilisation. Après deux nuits au congélateur, l’odeur a disparu », témoigne Lucas Girard, professeur de sport. Il souligne aussi l’importance de ne pas entasser les chaussures : « Elles doivent être à plat, sans pression, pour que le froid circule uniformément. »
Chaque pied contient environ 250 000 glandes sudoripares, produisant jusqu’à 0,5 litre de sueur par jour. Dans un environnement clos et chaud, cette humidité crée un terrain fertile pour les bactéries. « Le polyester des chaussettes modernes, bien que respirant sur le papier, retient l’humidité plus longtemps que le coton », note Sophie Renaud, podologue. « C’est un cercle vicieux : plus la sueur stagne, plus les bactéries se multiplient. »
Oui. Les synthétiques comme le PU (polyuréthane) ou le PVC emprisonnent l’air et l’humidité, contrairement au cuir ou à la toile, qui permettent une meilleure évaporation. « Mes clients qui portent des baskets en mesh ou en coton n’ont jamais eu de problèmes d’odeurs, même sans soins particuliers », confirme Sophie Renaud. Elle conseille d’éviter les chaussures non aérées pour les activités prolongées, comme les journées de travail debout.
Une chaussure portée une journée a besoin de 24 à 48 heures pour sécher complètement. « Si vous les utilisez quotidiennement sans pause, l’humidité s’accumule et les bactéries s’installent durablement », explique Thomas Lefebvre. Claire Moreau, qui alterne entre trois paires de trail, confirme : « Depuis que je laisse reposer mes chaussures entre chaque utilisation, les odeurs ont pratiquement disparu. »
Laver les pieds matin et soir avec un savon antiseptique, comme celui au tea tree, est recommandé. « J’utilise aussi un exfoliant doux une fois par semaine pour éliminer les peaux mortes, qui nourrissent les bactéries », partage Lucas Girard. Porter des chaussettes en coton bio ou en bambou, changées quotidiennement, est également crucial. Sophie Renaud préconise des modèles avec zones de ventilation et sans coutures irritantes.
Les tanins présents dans le thé noir ou vert absorbent l’humidité et inhibent la croissance bactérienne. « Après avoir congelé mes chaussures, je glisse deux sachets de thé Earl Grey à l’intérieur pendant la journée », raconte Claire Moreau. « C’est comme un désodorisant naturel qui prolonge l’effet du froid. » Il est préférable d’utiliser des sachets non aromatisés pour éviter les odeurs artificielles.
La lavande, la menthe ou le romarin, placés dans des petits sacs en coton, ont des vertus désinfectantes et parfumantes. « J’en mets dans mes chaussures de ville, et ça sent bon toute la journée », confie Thomas Lefebvre. Le bicarbonate de soude, saupoudré à l’intérieur et laissé toute une nuit, est également une option. Il absorbe l’humidité et neutralise les acides gras responsables des odeurs.
Ces semelles intègrent des agents antibactériens comme l’ion argent ou le charbon actif. « Elles piègent les molécules odorantes et inhibent la prolifération microbienne », détaille Sophie Renaud. Claire Moreau a testé des semelles en gel avec charbon actif : « Elles sont confortables et m’ont permis de réduire le passage au congélateur à une fois par mois seulement. »
Les sèche-chaussures à ozonisation combinent UV et ozone pour détruire les bactéries et les champignons. « J’en ai acheté un après avoir lu des études comparatives », partage Lucas Girard. « En 30 minutes, mes chaussures sont désinfectées et sèches, même après une journée de pluie. » Cependant, leur prix (entre 80 et 150 €) en fait une solution plus onéreuse, réservée aux cas sévères.
Congeler ses chaussures est une solution rapide, économique et sans produit chimique, idéale pour un dépannage. Toutefois, elle ne remplace pas une hygiène quotidienne rigoureuse ni l’utilisation de matériaux adaptés. Comme le souligne Thomas Lefebvre : « C’est un outil parmi d’autres. Pour une efficacité durable, il faut combiner prévention, nettoyage régulier et bons réflexes vestimentaires. »
Non, à condition qu’elles soient parfaitement sèches. Le cuir peut résister au froid, mais l’humidité résiduelle pourrait endommager le tannage. Après décongélation, appliquez une crème hydratante pour préserver l’élasticité du matériau.
Non, uniquement en cas d’odeurs persistantes. Une à deux fois par mois suffisent pour la plupart des usages. Les alternatifs naturels, comme les sachets de thé ou la ventilation, sont préférables au quotidien.
Le congélateur réduit leur présence mais ne les éradique pas complètement. Pour les mycoses répétitives, il est conseillé d’utiliser des sprays antifongiques et de consulter un médecin. Le froid reste une solution préventive, pas curative.
Le bicarbonate de soude pour l'épilation faciale : une méthode économique mais peu efficace à…
Découvrez comment un cintre déplié et une tasse d'eau bouillante débouchent un évier en 60…
Découvrez comment éliminer les mouches à fruits avec un piège maison simple et écologique. En…
Une alerte dénonce les tupperwares usagés : BPA, phtalates menacent la santé. Découvrez des alternatives…
Ce geste quotidien en dit long : marcher les mains dans le dos traduit-il autorité,…
Éliminez les fourmis envahissantes grâce à des méthodes naturelles et écologiques. Des solutions sans pesticides…