La partie du corps à laver en premier selon les dermatologues — et pourquoi c’est crucial pour votre hygiène en 2025

L’hygiène corporelle est une pratique quotidienne, souvent effectuée par automatisme, sans que l’on s’interroge réellement sur son efficacité. Pourtant, derrière cette routine banale se cache une science subtile : l’ordre dans lequel on se lave peut avoir un impact significatif sur la qualité du nettoyage, la santé de la peau et même la prévention des odeurs corporelles. Des dermatologues mettent aujourd’hui en lumière une recommandation simple mais peu connue : il existe une zone du corps qu’il est préférable de laver en premier pour optimiser l’ensemble du processus. Ce détail, apparemment anodin, peut transformer une simple douche en un geste de soin intelligent, respectueux de la biologie cutanée et de l’environnement microbien de notre épiderme.

Pourquoi l’ordre du lavage corporel influence-t-il l’hygiène ?

La logique derrière un enchaînement stratégique

Le corps humain n’est pas uniformément sale. Certaines zones accumulent plus de sueur, de sébum ou de saleté environnementale que d’autres. Par ailleurs, les produits de douche – shampoing, après-shampoing, gel douche – s’écoulent naturellement vers le bas sous l’effet de la gravité. C’est précisément ce phénomène que les dermatologues exploitent pour recommander un ordre de lavage optimal. En commençant par les cheveux, on profite du ruissellement des résidus de shampooing et d’eau pour pré-nettoyer le cuir chevelu, le visage, le cou et le torse, sans effort supplémentaire.

Un enjeu de contamination croisée

Imaginons une personne qui commence par se laver les pieds ou les aisselles. Les bactéries présentes sur ces zones – parfois nombreuses, notamment entre les orteils ou dans les plis cutanés – risquent d’être transportées par l’eau savonneuse vers des régions plus sensibles comme le visage ou le dos. Ce transfert, bien que minime, peut favoriser l’irritation ou l’obstruction des pores. En revanche, en commençant par le haut, on limite ce risque. Le flux d’eau part des zones les plus exposées à l’environnement (les cheveux) pour descendre vers les zones potentiellement plus bactériennes, sans remonter ensuite.

Clara Vasseur, dermatologue à Lyon, explique : « L’eau de rinçage des cheveux agit comme un premier nettoyant mécanique. Elle emporte avec elle poussières, pollens et particules fines. Si vous commencez par les pieds, cette eau risque de remonter symboliquement, par le biais du gel douche ou de vos mains, vers des zones déjà nettoyées. C’est contre-productif. »

Pourquoi les cheveux doivent-ils être lavés en premier ?

Une exposition constante aux agressions extérieures

Les cheveux sont en première ligne face aux polluants atmosphériques, aux UV, aux particules fines et aux résidus de produits capillaires. Ils agissent comme un filtre naturel, captant ce que l’on ne voit pas. C’est pourquoi ils constituent une source potentielle de contamination secondaire. En les lavant en premier, on élimine cette charge polluante avant qu’elle ne se dépose sur le reste du corps.

Le principe du « nettoyage en cascade »

Lorsqu’on fait mousser son shampoing, les résidus s’écoulent le long du dos, des épaules, parfois même du visage. Ce ruissellement, souvent perçu comme un désagrément, est en réalité un atout. Il permet de dégraisser légèrement la peau du dos ou des épaules, zones souvent sujettes aux points noirs et à l’acné. Ensuite, lorsqu’on applique le gel douche, la peau est déjà partiellement nettoyée, ce qui rend l’action du produit plus efficace et plus douce.

Théo Mercier, ingénieur en biotechnologie et passionné de routines de soins, témoigne : « Depuis que j’ai changé l’ordre de ma douche, je remarque moins d’imperfections sur mes épaules. Avant, je commençais par le visage, puis les aisselles, et enfin les cheveux. Résultat : mes épaules étaient toujours dans le passage de l’eau savonneuse des cheveux, sans être nettoyées en amont. Maintenant, je commence par les cheveux, je rince bien, puis je passe au gel douche. C’est plus logique. »

Quelles autres zones méritent une attention ciblée ?

Les pieds : une zone souvent négligée

Les pieds sont en contact permanent avec des sols, des chaussures et des tapis, autant de milieux propices à la prolifération de champignons et de bactéries. Pourtant, ils sont rarement lavés en priorité. La recommandation n’est pas de les nettoyer en premier, mais de s’assurer qu’ils bénéficient d’un rinçage approfondi en fin de douche, après que toutes les autres zones ont été traitées. Cela évite que les micro-organismes présents entre les orteils ne contaminent le reste du corps.

Élodie Tran, podologue à Bordeaux, précise : « Beaucoup de patients viennent me voir pour des mycoses récidivantes. Quand je leur demande leur routine de douche, ils oublient souvent de bien rincer les espaces interdigitaux. L’eau savonneuse s’écoule, mais s’arrête en chemin. Il faut insister sur ces zones, même si elles sont lavées en dernier. »

Les aisselles : une zone à risque olfactif

Les aisselles sont des zones de forte transpiration, riches en glandes apocrines. Ces dernières sécrètent une sueur nutritive pour certaines bactéries cutanées, responsables des odeurs corporelles. Un nettoyage trop rapide ou trop superficiel ne suffit pas à éliminer ces micro-organismes. Il est donc conseillé de les laver après les cheveux, mais avant les zones plus neutres comme les bras ou les jambes.

Utiliser un gel douche antibactérien ou à pH acide peut renforcer l’efficacité du nettoyage. Toutefois, il est important de ne pas en abuser, au risque de perturber la flore cutanée. Comme le souligne le Dr Clara Vasseur : « L’objectif n’est pas de stériliser la peau, mais de rééquilibrer son écosystème. Un lavage doux mais complet des aisselles, deux fois par jour, est largement suffisant pour la plupart des personnes. »

Le visage : à traiter avec précaution

Contrairement à une idée reçue, le visage ne doit pas nécessairement être lavé en premier. En effet, si les cheveux sont sales, les résidus de shampoing peuvent irriter les yeux ou obstruer les pores du visage. Cependant, si l’on utilise un shampoing sans sulfates et que l’on rince abondamment les cheveux avant de passer au visage, ce risque est limité.

Il est préférable de laver le visage après les cheveux et avant les zones plus grasses comme le dos ou les aisselles. Cela permet d’utiliser un nettoyant spécifique, adapté au type de peau, sans interférence avec les produits corporels. Pour les personnes à peau sensible ou acnéique, cette étape est cruciale.

Comment adapter cette routine à son type de peau ?

Peau sèche ou sensible : privilégier les produits doux

Pour les personnes souffrant de peau sèche, atopique ou sujette aux rougeurs, l’ordre du lavage prend une dimension supplémentaire. Commencer par les cheveux permet de limiter le contact prolongé avec des produits agressifs sur le visage. Ensuite, l’utilisation d’un gel douche surgras, sans parfum, et d’un shampoing doux (type syndet) préserve l’épiderme.

Camille Dubreuil, 34 ans, atteinte d’eczéma atopique depuis l’enfance, témoigne : « Avant, je me lavais les pieds en premier, puis je montais progressivement. Je finissais par les cheveux. Je me retrouvais souvent avec des démangeaisons sur le dos. Depuis que j’ai inversé l’ordre, en commençant par les cheveux et en utilisant un gel douche hydratant, mes poussées se sont espacées. »

Peau grasse ou sujette à l’acné : renforcer le nettoyage ciblé

Pour les peaux grasses, l’accent doit être mis sur les zones à risque : cuir chevelu, visage, dos, aisselles. Un shampoing purifiant au kétoconazole ou au zinc peut aider à contrôler les champignons responsables des pellicules et de l’excès de sébum. Le visage doit être nettoyé avec un produit à base d’acide salicylique ou de niacinamide, qui pénètre les pores.

Le lavage en cascade reste pertinent : les cheveux en premier, puis le visage, les aisselles, le torse, les jambes, et enfin les pieds. Cette séquence permet d’éviter que les résidus de produits capillaires ne restent en contact trop longtemps avec les zones acnéiques.

Quels produits choisir pour une hygiène optimale ?

Shampoings : adapter à son cuir chevelu

Un shampoing trop agressif peut dessécher le cuir chevelu, provoquant des pellicules ou des démangeaisons. À l’inverse, un produit trop doux ne nettoiera pas efficacement les cheveux gras. L’idéal est de choisir un shampoing adapté à son type de cheveux, sans sulfates si possible, et de l’appliquer uniquement sur le cuir chevelu, pas sur les longueurs.

Gels douche : privilégier l’efficacité sans agression

Les gels douche doivent être non comédogènes (ne pas boucher les pores), hypoallergéniques et à pH neutre ou légèrement acide (autour de 5,5). Les formules enrichies en glycérine ou en acide hyaluronique sont idéales pour les peaux sèches, tandis que les gels à base de tea tree ou de menthe conviennent aux peaux grasses.

Accessoires : une touche d’ergonomie

L’utilisation d’un gant de toilette en fibres naturelles, comme le konjac, ou d’une éponge végétale peut améliorer l’exfoliation douce. Toutefois, il est crucial de les rincer abondamment et de les laisser sécher entre deux utilisations pour éviter la prolifération de moisissures.

A retenir

Pourquoi commencer par les cheveux ?

Les cheveux sont la partie du corps la plus exposée aux impuretés environnementales. En les lavant en premier, on profite du ruissellement de l’eau savonneuse pour pré-nettoyer le haut du corps, tout en évitant la contamination croisée des zones plus sensibles.

Faut-il toujours suivre cet ordre ?

Oui, dans la majorité des cas. Cependant, certaines situations peuvent nécessiter des ajustements. Par exemple, une personne qui a marché pieds nus dans un environnement sale pourrait opter pour un rinçage rapide des pieds en début de douche, suivi immédiatement par les cheveux, afin de limiter la dispersion de micro-organismes.

Quel impact sur la santé de la peau ?

Un ordre de lavage optimisé réduit les risques d’irritations, d’acné mécanique et de mauvaises odeurs. Il permet également une meilleure efficacité des produits utilisés, en limitant leur accumulation dans les zones sensibles.

Peut-on appliquer cette logique à la toilette des enfants ?

Absolument. Les enfants, dont la peau est plus fine et réactive, bénéficient particulièrement d’un nettoyage en cascade. En commençant par les cheveux, on réduit le risque de rougeurs ou d’infections cutanées, surtout chez ceux qui ont des cheveux longs ou fréquentent des lieux collectifs comme les piscines ou les vestiaires.

Conclusion

L’ordre du lavage corporel n’est pas une question de préférence, mais de logique dermatologique. En commençant par les cheveux, on s’aligne avec les lois de la gravité, de la contamination et de la physiologie cutanée. Cette simple modification de routine peut avoir des effets visibles sur la qualité de la peau, la fraîcheur corporelle et même la fréquence des imperfections. Associée à un choix judicieux de produits et à une attention particulière aux zones sensibles, cette méthode s’inscrit dans une démarche d’hygiène intelligente, respectueuse du corps et de son équilibre naturel. Prendre soin de soi commence par de petits gestes, mais ce sont souvent les plus simples qui font la plus grande différence.