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Crédit immobilier : le retour inattendue des acheteurs profite-t-elle aux investisseurs en 2025 ?

À l’automne 2025, le marché immobilier français affiche un visage radicalement différent de celui observé à peine un an plus tôt. Après une période de ralentissement marquée par des taux élevés, un pouvoir d’achat en berne et une demande atone, les clés du logement semblent à nouveau convoitées. Primo-accédants et investisseurs, longtemps en retrait, reprennent confiance. Mais derrière ce regain d’activité, se pose une question cruciale : s’agit-il d’un simple sursaut conjoncturel ou bien du début d’un cycle plus durable ? Et surtout, qui profite réellement de ce nouvel élan ? Entre baisse des taux, retour du prêt à taux zéro et stratégies d’achat affinées, l’immobilier retrouve des couleurs – mais avec des nuances que les acteurs avertis ne peuvent ignorer.

Qui sont les nouveaux acteurs du marché immobilier en 2025 ?

Le retour en force des primo-accédants : une génération qui ose enfin franchir le pas

En 2025, les primo-accédants ne sont plus ces jeunes bloqués dans des appartements en colocation, rêvant d’un chez-soi sans jamais pouvoir se l’offrir. Ils sont désormais des jeunes actifs, des couples avec enfants, des salariés du secteur public ou privé qui, après des années d’attente, voient enfin une fenêtre d’opportunité s’ouvrir. Grâce à une baisse des taux d’intérêt et à une revalorisation de leur pouvoir d’achat, leur capacité d’emprunt a augmenté de 12 % en un an. Ce n’est pas qu’une statistique : c’est une libération psychologique.

Clémentine Laroche, 31 ans, chargée de projet dans une entreprise de transition énergétique, en témoigne : « Pendant trois ans, j’ai regardé les annonces sans jamais me sentir prête. En 2024, avec un taux à 4 %, même un studio de 40 m² me semblait inaccessible. Aujourd’hui, à 2,87 % sur 15 ans, j’ai pu acquérir un deux-pièces avec terrasse à Nantes, et mon dossier a été accepté en trois semaines. » Son cas n’est pas isolé. Les banques ciblent désormais activement les jeunes, avec des offres spécifiques : taux préférentiels, frais de dossier offerts, ou même accompagnement personnalisé pour la constitution de l’apport.

Le prêt à taux zéro (PTZ), révisé et élargi, joue un rôle clé dans cette dynamique. Son accès a été facilité dans les zones B2 et C, permettant à des ménages modestes ou intermédiaires d’investir sans apport. Résultat : la part des primo-accédants dans les ventes de logements anciens a bondi de 18 points en un an, selon les données de la Fédération des Notaires. Une tendance qui redonne du souffle au marché, mais qui inquiète aussi certains investisseurs : la concurrence pour les biens abordables s’intensifie.

Les investisseurs locatifs : un retour prudent mais stratégique

Contrairement aux primo-accédants, les investisseurs ne foncent pas tête baissée. Le souvenir des années 2022-2024, où les rendements s’étaient effondrés sous le poids des taux élevés, reste vif. Mais en 2025, un vent de reprise souffle sur leurs décisions. « Ce n’est pas une ruée, mais une reprise intelligente », explique Julien Berthier, conseiller en gestion de patrimoine à Lyon. « Les investisseurs ne cherchent plus le rendement immédiat, mais la durabilité. »

Leur retour se manifeste surtout dans les villes moyennes dynamiques : Montpellier, Bordeaux, Rennes ou Strasbourg, où la demande locative reste forte. Certains misent sur la location meublée, d’autres sur la colocation ou la rénovation énergétique, des leviers fiscaux qui permettent de compenser les marges serrées. L’encadrement des loyers, toujours en vigueur dans certaines métropoles, oblige à plus de finesse. « On ne peut plus se contenter d’acheter n’importe quoi et de louer au maximum », précise Camille Fournier, investisseur indépendant à Toulouse. « Il faut anticiper les charges, penser à la qualité du bien, et cibler des locataires stables. »

Pourtant, les bénéfices ne sont pas à la hauteur des espérances. Les loyers stagnent, freinés par la réglementation et la morosité de certains marchés périurbains. La rentabilité brute, qui flirtait avec les 6 % en 2018, oscille désormais entre 3,5 % et 4,5 %. Un chiffre modeste, mais qui, combiné à une baisse des prix d’achat et des taux d’emprunt plus bas, redonne une certaine attractivité au secteur.

Les taux d’intérêt : un moteur puissant, mais fragile

La baisse des taux, une bouffée d’oxygène pour l’achat immobilier

Le principal catalyseur de cette reprise, c’est indéniablement la baisse des taux d’intérêt. En 2025, le taux moyen pour un crédit sur 25 ans est tombé à 3,09 %, contre près de 4,5 % en 2023. Sur un prêt de 300 000 euros, cela représente une économie de près de 25 000 euros sur la durée du crédit. Une différence qui change tout.

« C’est comme si on nous rendait une partie de ce qu’on nous avait pris », sourit Thomas Gervais, 38 ans, qui vient d’acquérir un pavillon à Angers avec sa compagne. « On avait renoncé en 2023. Aujourd’hui, on a pu négocier un taux à 2,95 %, avec un apport de 10 %. C’est presque un retour aux années 2010. »

Mais cette baisse n’est pas uniforme. Elle profite surtout aux profils les plus solides : CDI, salaires réguliers, historique bancaire sain. Les travailleurs indépendants, les jeunes sans ancienneté ou les couples avec enfants restent soumis à des conditions plus strictes. Les banques, bien qu’elles cherchent à relancer l’activité, restent prudentes. Elles ont appris la leçon de l’excès de risque.

Accès au crédit : une facilité apparente, mais des exigences qui persistent

Le discours des banques est désormais plus engageant : « Crédit sans frais », « taux préférentiels pour les jeunes », « accompagnement gratuit ». Pourtant, derrière ces promesses commerciales, les règles restent exigeantes. L’encadrement de l’endettement à 35 %, la nécessité d’un apport personnel (souvent 10 % minimum), et la vérification rigoureuse des revenus ne sont pas abandonnés.

Les dossiers sont examinés au microscope, surtout pour les biens anciens nécessitant des travaux. « On nous a refusé un crédit pour un appartement à rénover à Lille, alors que nos revenus couvraient largement les mensualités », raconte Léa Dubois, 34 ans. « La banque a jugé le projet trop risqué. On a dû se rabattre sur du neuf, plus cher, mais plus sécurisant pour eux. »

Les offres alléchantes existent, mais elles restent conditionnelles. Le marché du courtage connaît d’ailleurs un nouvel essor, avec des professionnels qui aident à optimiser les dossiers, négocier les taux ou trouver des garanties alternatives. « Le courtier, c’est devenu le passeur indispensable », estime Julien Berthier. « Il transforme un dossier moyen en dossier premium. »

Le pouvoir d’achat et les stratégies des acheteurs : une nouvelle donne

Comment les acquéreurs maximisent-ils leurs chances en 2025 ?

Face à cette reprise, les acheteurs ne se contentent plus de suivre le mouvement. Ils s’organisent. La constitution d’un apport solide, souvent via des livrets d’épargne ou des aides régionales, devient une priorité. La gestion bancaire est optimisée : pas de découvert, pas de crédit à la consommation en cours. Certains accumulent même des mois de salaire sur un compte dédié pour rassurer les banques.

Le recours aux aides publiques est également stratégique. Le PTZ, mais aussi les garanties de l’État (comme le Prêt Garanti par l’État), ou les exonérations de taxe foncière pour les primo-accédants, sont soigneusement étudiées. « On a passé deux mois à monter notre dossier avec un conseiller municipal », raconte Clémentine Laroche. « Mais ça a payé : on a obtenu le PTZ et une garantie à 80 %. »

Les stratégies de financement évoluent aussi. Le rachat de crédit, la renégociation, ou le financement progressif (acheter petit, puis agrandir) deviennent des options sérieuses. Le but ? Minimiser les risques, tout en profitant des taux favorables.

Les prix : hausse modérée, mais négociation toujours possible

Contrairement à ce que redoutaient certains, la baisse des taux n’a pas déclenché une flambée des prix. Le marché reste équilibré. Dans les centres-villes, on observe des hausses légères (+2 à +4 %), mais le périurbain et l’ancien sans travaux stagnent, voire reculent. « Les vendeurs ne sont plus sous pression comme en 2024 », note un agent immobilier à Dijon. « Ils savent que la demande revient, donc ils n’acceptent plus les remises de 10 ou 15 %. »

Pourtant, la négociation reste possible, surtout pour les biens en difficulté de vente ou les projets complexes. Les investisseurs expérimentés savent en tirer parti. « J’ai acheté un ancien local commercial à Rennes, transformé en appartement », explique Camille Fournier. « Le vendeur était pressé. J’ai négocié 12 % en dessous du prix affiché, et j’ai pu le louer en meublé à un étudiant étranger. Le rendement est de 5,2 %, ce qui est excellent dans ce contexte. »

Les investisseurs sont-ils les véritables gagnants de cette reprise ?

Profitabilité locative : un retour en grâce, mais avec des limites

Le discours médiatique parle souvent d’un « retour en force » de la rentabilité immobilière. Mais la réalité est plus nuancée. Les loyers augmentent peu, freinés par les plafonds de loyer et une demande locative qui ne suit pas partout. En zones rurales ou périphériques, les biens restent vacants plusieurs mois par an.

La compression des marges est une réalité. Pourtant, les investisseurs les plus aguerris trouvent des solutions. La division de logements, la location meublée, la rénovation énergétique (avec aides de l’État) ou la colocation permettent d’optimiser les revenus. « Le rendement brut n’est pas énorme, mais avec les défiscalisations, les aides à la rénovation et la valorisation du bien, le bilan est positif », affirme Julien Berthier.

Concurrence, fiscalité, réglementation : les freins persistants

Le retour des primo-accédants complique la donne. Dans les quartiers prisés, ils deviennent des concurrents directs pour les biens abordables. « Avant, les jeunes achetaient en périphérie. Aujourd’hui, ils visent le centre-ville, avec les taux bas », observe un agent immobilier à Grenoble. « Cela réduit nos marges de négociation. »

La fiscalité, elle, reste un sujet sensible. Les plus-values sont taxées, les charges de copropriété augmentent, et les réformes énergétiques imposent des travaux coûteux. « On ne peut plus investir sans anticiper dix ans en amont », souligne Camille Fournier. « Le moindre changement de réglementation peut tout faire basculer. »

Automne 2025 : une reprise durable ou une illusion passagère ?

Retour durable ou simple sursaut conjoncturel ?

Le marché affiche une vitalité retrouvée, mais les observateurs restent prudents. Cette reprise dépend de facteurs externes : la politique monétaire de la Banque centrale européenne, l’évolution du pouvoir d’achat, les réformes fiscales et énergétiques à venir. « Si les taux remontent, tout peut s’effondrer », alerte Julien Berthier. « Nous sommes dans une phase de fragilité, pas de stabilité. »

Pourtant, les signes sont encourageants. La demande est solide, les banques se relancent, les dispositifs publics soutiennent les ménages. Si cette dynamique se maintient, elle pourrait marquer le début d’un nouveau cycle vertueux, plus équilibré que celui des années 2010-2020.

Un nouvel équilibre entre primo-accédants et investisseurs ?

Le marché ne se divise plus entre deux camps opposés. Il cherche une nouvelle harmonie. Les primo-accédants reprennent leurs droits, les investisseurs adaptent leurs stratégies. La concurrence existe, mais elle est plus saine. Chaque acteur doit désormais justifier sa place, avec un dossier solide, une vision claire, et une capacité d’adaptation.

« Ce n’est plus le temps des coups de poker », conclut Camille Fournier. « C’est celui de la stratégie, de la patience, et du long terme. »

A retenir

La baisse des taux d’intérêt est-elle suffisante pour relancer durablement le marché immobilier ?

La baisse des taux est un facteur clé, mais elle n’est pas suffisante à elle seule. Elle relance l’activité, améliore le pouvoir d’achat et encourage les primo-accédants, mais la durabilité de la reprise dépend aussi de la stabilité économique, de la politique fiscale et de la capacité des ménages à constituer un apport. Sans ces éléments, le marché pourrait retomber en léthargie.

Les investisseurs immobiliers profitent-ils réellement de cette embellie ?

Les investisseurs profitent d’un contexte plus favorable, mais avec des limites. La baisse des taux et la possibilité de négocier des prix intéressants leur offrent de nouvelles opportunités, mais les loyers stagnent, la concurrence s’intensifie et la réglementation reste contraignante. Seuls les investisseurs stratégiques, bien informés et agiles, parviennent à tirer leur épingle du jeu.

Les primo-accédants sont-ils de retour sur le marché de manière durable ?

Oui, les primo-accédants reviennent massivement, soutenus par des conditions de crédit plus accessibles, le retour du PTZ et une volonté de sortir du statut de locataire. Leur retour semble durable tant que les taux restent bas et que les aides publiques sont maintenues. Cependant, leur capacité à rester présents dépendra de l’évolution de leur pouvoir d’achat et de la stabilité de l’emploi.

Anita

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