Cuisson Sans Gaz Electricite Camping 2025
Loin des sentiers battus, là où les arbres murmurent et le silence n’est troublé que par le bruissement des feuilles, une révolution discrète mais puissante transforme la manière dont certains campeurs conçoivent la cuisine en pleine nature. Plus besoin de réchaud, de bouteille de gaz ou de batterie portative : une méthode ancestrale, redécouverte et affinée par des passionnés, redonne toute sa place à la simplicité, au respect de l’environnement et à l’authenticité du goût. C’est au cœur de la Dordogne, dans une clairière baignée de lumière tamisée, que j’ai croisé Émilien Rousseau, un guide naturaliste aux mains burinées par les saisons et au regard pétillant de celui qui a trouvé une vérité culinaire dans la rudesse du terrain.
La réponse tient en une pratique à la fois millénaire et méconnue : la cuisson par accumulation de chaleur à l’aide de pierres chauffées au feu. Émilien, qui parcourt les forêts françaises et scandinaves depuis près de vingt ans, a affiné cette technique lors d’un hiver passé en Suède, dans une région reculée du Dalarna. Là-bas, il a rencontré un forestier local, Lars Månsson, qui préparait un ragoût de gibier en l’enfouissant sous des pierres incandescentes, recouvertes de mousse et de feuilles de bouleau.
« Ce n’était pas du spectacle, m’a raconté Émilien. C’était une manière de vivre, une logique profonde : utiliser ce que la nature offre, sans rien lui imposer. » Depuis, il a intégré cette méthode à ses expéditions, la transmettant à ses groupes comme un geste essentiel de reconnexion au monde sauvage.
Le système repose sur une accumulation thermique efficace. On commence par construire un cercle de pierres plates — souvent du granite ou du schiste, facilement trouvables en forêt — disposées en forme de four ou de croix. Au centre, un petit feu est allumé avec du bois sec, ramassé au sol (jamais coupé sur un arbre vivant, insiste Émilien). Une fois les pierres chauffées à haute température — ce qui prend environ 30 à 45 minutes — le feu est éteint ou déplacé, et les aliments sont posés directement sur les pierres ou enveloppés dans des feuilles naturelles comme celles de chou, de vigne ou de bouleau.
Les aliments, placés en contact direct avec la chaleur résiduelle, cuisent lentement, par conduction et radiation. Un morceau de viande, un légume racine ou un poisson entier peut ainsi cuire en une heure, voire plus, selon l’épaisseur. Le résultat ? Une texture tendre, une saveur subtilement fumée, et une expérience sensorielle unique.
À une époque où le « low-tech » et la sobriété énergétique gagnent du terrain, cette technique répond à une aspiration profonde : se libérer du matériel superflu, réduire son empreinte, et vivre en harmonie avec son environnement. Pour Émilien, c’est aussi une question d’éthique.
« Chaque bouteille de gaz que tu emportes en forêt, c’est un déchet potentiel. Chaque réchaud, c’est un risque d’incendie, une dépendance. Ici, tout est circulaire : le feu meurt, les cendres fertilisent, les pierres refroidissent et restent là où elles étaient. Il n’y a rien à ramener, rien à jeter. »
Le goût, selon plusieurs campeurs que j’ai rencontrés lors d’un atelier organisé par Émilien, est souvent décrit comme « plus profond », « plus vrai ». Léa Béranger, une participante de 34 ans, a testé la méthode pour la première fois avec une courge butternut enveloppée dans des feuilles de vigne trouvées sur place.
« Je n’aurais jamais cru qu’un légume puisse avoir un goût si riche, presque caramélisé, avec une note boisée. C’était comme si la nature elle-même avait assaisonné le plat », confie-t-elle, encore émue par l’expérience.
Le processus lent de cuisson permet une hydrolyse naturelle des fibres, une concentration des sucs, et une diffusion subtile des arômes de la fumée. Contrairement à un réchaud, qui chauffe rapidement et uniformément, cette méthode crée des gradients de chaleur, offrant des textures variées dans un même plat.
Pour Émilien, la cuisine n’est pas un simple besoin vital : c’est un rituel. « Quand tu cuisines avec des pierres, tu ne fais pas que manger. Tu observes, tu attends, tu écoutes. Tu deviens attentif au vent, à l’humidité, à la qualité du bois. Tu ralentis. »
Cette lenteur, loin d’être un inconvénient, devient une vertu. Les repas prennent du sens. Les discussions s’épaississent. Les enfants, souvent distraits en milieu naturel, se rassemblent autour du feu, fascinés par la transformation des aliments.
Julien, un père de famille rencontré lors d’un week-end en famille, raconte : « Mes enfants, d’habitude collés à leurs tablettes, ont passé une heure à aider à ramasser les pierres, choisir les feuilles, surveiller la cuisson. Ils ont mangé lentement, en parlant. C’était un moment de présence totale. »
La réduction du matériel est spectaculaire. Plus besoin de cartouche de gaz, de réchaud, de batterie pour plaque induction, ou de récipients anti-feu. Un couteau, un sac à viande, un filet à légumes, et quelques torchons suffisent. Le poids du sac à dos diminue, la liberté augmente.
« Je pars maintenant avec 40 % de matériel en moins, affirme Émilien. Et pourtant, je mange mieux qu’avant. »
En situation de trekking longue durée, cette allègement est un avantage majeur. Mais c’est aussi une forme de résilience : en cas de panne de matériel ou d’imprévu, cette méthode devient une solution fiable et autonome.
La réponse est claire : oui, et elle a d’ailleurs été utilisée pendant des siècles par des peuples nomades, des chasseurs, des voyageurs. En cas de besoin, elle permet de cuisiner des aliments crus, de stériliser de l’eau, ou de préparer des remèdes à base de plantes.
Émilien raconte une anecdote marquante : lors d’une randonnée dans les Pyrénées, un membre du groupe a perdu son réchaud dans un ravin. « Au lieu de paniquer, on a improvisé un four de pierres. On a mangé un ragoût de lentilles cuit pendant deux heures sous des feuilles de châtaignier. Personne n’a eu faim, et tout le monde a trouvé ça délicieux. »
La méthode est d’ailleurs enseignée dans certains stages de survie en France, notamment par des instructeurs formés aux pratiques autochtones. Elle s’inscrit parfaitement dans les principes du « Leave No Trace » : pas de pollution, pas de trace durable, pas de dépendance aux ressources non renouvelables.
Émilien insiste sur plusieurs points essentiels. D’abord, choisir des pierres sèches et compactes : les pierres poreuses ou humides peuvent exploser sous l’effet de la chaleur. Ensuite, ne jamais utiliser de pierres de rivière, qui contiennent souvent de l’eau piégée. Enfin, respecter les règles de sécurité : éloigner le feu des végétaux secs, surveiller la combustion, et éteindre complètement les braises avant de partir.
« Ce n’est pas magique, précise-t-il. C’est une compétence. Comme nager, comme lire une carte. Ça s’apprend, ça se pratique, ça se respecte. »
Émilien organise désormais des ateliers mensuels, ouverts à tous, dans différents massifs forestiers. Pas de certification, pas de diplôme : juste des gestes à partager. « Je ne me prends pas pour un gourou, sourit-il. Je suis un passeur. Ce que j’ai reçu, je le donne. »
Ces ateliers attirent des profils variés : des jeunes adeptes du minimalisme, des familles en quête d’authenticité, des retraités désireux de retrouver un lien simple avec la nature. Chacun repart avec une expérience, mais aussi avec un savoir-faire qu’il peut réutiliser seul, en famille, ou dans un groupe.
Face à l’urgence écologique et à la surconsommation de ressources, des voix s’élèvent pour redécouvrir des pratiques durables. Cette cuisson par pierres chaudes, bien qu’ancienne, apparaît aujourd’hui comme une réponse intelligente et accessible.
Des collectifs de campeurs en Bretagne, en Ardèche ou en Alsace s’inspirent déjà de cette méthode. Certains organisent des « nuits du feu » où seuls les moyens naturels de cuisson sont autorisés. D’autres intègrent ces techniques dans des écoles de plein air pour enfants.
« On ne va pas sauver la planète avec des fourneaux de pierre, reconnaît Émilien. Mais on peut changer notre rapport au monde. Et parfois, un repas lent, fumé par le feu de bois, peut en dire plus que mille discours sur la sobriété. »
Il s’agit d’une méthode de cuisson ancestrale consistant à chauffer des pierres au feu, puis à les utiliser comme source de chaleur pour cuire des aliments directement ou après les avoir enveloppés dans des feuilles naturelles.
Oui, à condition de respecter certaines règles : utiliser des pierres sèches et compactes, éviter les zones humides ou poreuses, et maîtriser les bases du feu en milieu naturel. Elle peut être apprise par des débutants sous supervision.
Presque tous : légumes racines, viandes, poissons, pain, œufs, ou même des plats mijotés comme des ragoûts. L’essentiel est d’adapter le temps de cuisson et le mode d’enveloppement.
Oui, à condition de ne pas abattre d’arbres, de ramasser du bois mort uniquement, et de laisser le site intact après utilisation. Cette méthode s’inscrit pleinement dans une éthique de respect et de discrétion.
Oui, bien que l’hiver demande plus de préparation (bois sec, abri du vent). En été, il est crucial de respecter les interdictions de feu en période de sécheresse.
En définitive, cette technique n’est pas seulement une alternative pratique : elle incarne un changement de posture. Elle invite à ralentir, à observer, à valoriser le geste simple. Dans un monde saturé de technologies, elle rappelle que parfois, le meilleur repas est celui qu’on cuisine avec les mains, le feu, et la patience. Et que la nature, lorsqu’on l’écoute, a toujours des leçons à partager.
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