Deces Jochen Mass Pilote F1 Endurance
L’univers de la Formule 1 porte désormais le deuil d’une figure emblématique. Derrière les trophées et les records se cache une destinée hors du commun, celle d’un homme qui a su transformer sa passion en légende. Jochen Mass n’était pas qu’un pilote : c’était un conteur d’aventures, un mentor et un révolutionnaire du bitume. Plongée dans l’existence mouvementée de ce Bavarois qui a redéfini les limites du sport automobile.
Né à Hambourg en 1946, Jochen Mass grandit le regard tourné vers la mer Baltique. « Je voulais sentir le sel sur mon visage, pas l’huile moteur », confiait-il lors d’un entretien en 1998. Pourtant, à 19 ans, un job d’été comme commissaire de course à Nürburgring change tout. Lara Schumacher, journaliste spécialisée, se souvient : « Il m’a raconté comment le vrombissement d’une Matra MS630 l’avait électrisé. Ce jour-là, l’océan a perdu un marin. »
Sans le sou mais débordant de talent, Mass convainc le concessionnaire Klaus Vogel de lui prêter une Alfa Romeo GTA. Ses performances dans les courses locales attirent l’attention de Ford Allemagne. « Son style ? Brutalement efficace », analyse encore aujourd’hui le préparateur automobile Dieter Kern. En 1971, il remporte le championnat allemand de voitures de tourisme – premier acte d’une révolution en marche.
Le 27 avril 1975 scelle sa légende. Sur le circuit catalan réputé mortel, Mass offre à McLaren sa première victoire depuis 1973. « J’ai cru qu’il allait lever le pied après l’accident de Stommelen », révèle son mécanicien attitré, Gunnar Nilsson. « Mais Jochen a pris des risques insensés jusqu’au drapeau à damier. » Un exploit d’autant plus remarquable que la piste, jugée dangereuse, sera interdite peu après.
Ce triomphe influence durablement la F1. « Sa victoire a prouvé qu’un pilote complet pouvait battre les spécialistes des qualifications », explique l’ancien rival Patrick Depailler. Mass devient alors le prototype du coureur moderne, aussi à l’aise en course qu’en développement technique. Un héritage que Lewis Hamilton reconnaîtra explicitement en 2017.
Lassé par le format rigide des Grands Prix, Mass trouve dans les 24 Heures du Mans son terrain de jeu idéal. « En endurance, chaque tour est une histoire différente », expliquait-il à son coéquipier Bob Wollek. Porsche lui offre des machines d’exception comme la 936 aux lignes félines, mais la victoire se fait attendre. Son ingénieur Hans Mezger se rappelle : « Jochen transformait l’échec en leçon. Après chaque abandon, il venait avec des pages de notes. »
Il faut attendre 1989 pour voir Mass triompher au Mans, au volant de la Sauber-Mercedes C9. Son coéquipier Mauro Baldi raconte : « À 3h du matin, sous la pluie, il a tenu des relais hallucinants. Sans lui, nous n’aurions jamais gagné. » À 43 ans, le Bavarois prouve que l’expérience peut vaincre la jeunesse.
Dès 1984, Mass repère un certain Michael Schumacher lors d’une course de kart à Kerpen. « Ce gamin attaquait les virages comme s’il voulait les avaler », rapporte sa femme Sabine dans ses mémoires. Il deviendra son mentor officieux, tout comme pour Karl Wendlinger, qu’il forme aux techniques de pilotage par temps de pluie.
Chez Mercedes, il crée un programme de détection unique. « Jochen ne parlait pas de vitesse, mais de compréhension de la piste », témoigne l’ancien protégé Bernd Schneider. Ses méthodes inspirent encore les académies de pilotage actuelles, mêlant rigueur technique et instinct pur.
Ses innovations en matière de réglages de suspension ont révolutionné la gestion des pneus en endurance. Beaucoup de ses solutions sont encore utilisées sous forme adaptée.
Comme le souligne l’historien René Fagnan, Mass a souvent piloté des voitures inférieures à son niveau. Ses meilleures performances furent parfois gâchées par des problèmes mécaniques.
Lors des essais du Mans 1987, il termine un tour qualificatif avec une porte ouverte, refusant de perdre du temps pour la fermer. « La peur n’est pas une stratégie », avait-il lancé à son équipe.
Jochen Mass n’était pas simplement un virtuose du volant. Artisan obstiné, visionnaire et passeur de savoir, il a inscrit son nom en lettres de feu dans l’histoire automobile. Son vrai triomphe ? Avoir prouvé qu’un pilote pouvait être à la fois guerrier et poète du bitume. Comme le résume son vieil ami Niki Lauda : « Jochen courait comme s’il écrivait un roman – chaque chapitre plus surprenant que le précédent. » Une épopée qui, décidément, n’appartient qu’à lui.
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