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Découverte d’un gisement de cobalt dans un vieux tunnel ferroviaire en 2025 : la polémique avec TotalEnergies éclate

Dans les contreforts d’un massif peu connu du sud-ouest de la France, le village de Saint-Louvier, paisible et presque oublié des cartes touristiques, est brusquement entré dans l’actualité. Ici, entre vignobles en pente douce et anciennes voies ferrées rouillées, un secret géologique dormait depuis des décennies sous un tunnel désaffecté. Ce passage, construit dans les années 1930 pour acheminer le charbon des mines voisines, n’était plus qu’un vestige du passé — jusqu’à ce qu’une prospection de routine révèle une richesse insoupçonnée : d’importantes concentrations de cobalt. Ce métal stratégique, essentiel à la fabrication des batteries électriques, aurait pu devenir une chance pour la communauté. Mais le silence autour de l’attribution des droits d’exploitation à TotalEnergies a transformé l’espoir en colère. Ce qui devait être une renaissance économique s’est mué en conflit entre les intérêts locaux et ceux d’un géant industriel.

Quelle est l’origine de cette découverte inattendue ?

Le tunnel de Saint-Louvier, long de près de deux kilomètres, avait été condamné dans les années 1980 après la fermeture définitive des mines de Saint-Clary. Pendant des années, il n’a servi qu’aux amateurs de photographie urbaine ou aux enfants du village en quête d’aventures. En 2022, une équipe de géologues mandatée par l’Agence nationale des ressources souterraines a entrepris une campagne de cartographie des anciennes infrastructures ferroviaires. L’objectif initial était purement patrimonial. Mais les capteurs ont détecté des anomalies métalliques profondes, confirmées par forage : des veines de cobalt, associées à du nickel et du cuivre, s’étendent sur plusieurs centaines de mètres. Une richesse rare pour une région qui, depuis la désindustrialisation, peine à maintenir une activité économique viable.

La présence de cobalt dans ce contexte géologique est surprenante. Selon Élodie Renard, géologue spécialisée en minéralogie, « ce type de gisement est habituellement associé à des zones tectoniquement actives ou à des formations sédimentaires anciennes. Ici, la concentration s’explique par des phénomènes d’altération hydrothermale, probablement liés à l’activité minière passée. C’est une coïncidence rare, presque paradoxale : l’extraction du charbon a pu favoriser, sans qu’on le sache, la concentration de ce métal critique ».

Pourquoi la décision d’exploitation a-t-elle suscité tant de colère ?

L’attribution des droits d’exploitation à TotalEnergies, officialisée par arrêté préfectoral en janvier 2024, s’est faite sans concertation avec la mairie ni les habitants. Aucune réunion publique n’avait été organisée, aucun document consultatif rendu accessible. Ce silence a été perçu comme un mépris institutionnel. « On nous parle de transition énergétique, de justice climatique, mais quand il s’agit de décider sur notre propre sol, on est tenus à l’écart », déplore Julien Ferral, conseiller municipal et ancien professeur d’histoire-géographie.

Le procédé choque d’autant plus que la loi française impose, dans certains cas, une consultation des collectivités locales lorsqu’un projet d’extraction est envisagé. Or, si le cobalt n’est pas classé comme « substance du sous-sol » au même titre que l’uranium ou les hydrocarbures, son extraction relève d’une zone grise réglementaire. TotalEnergies a exploité cette faille : l’entreprise a justifié sa démarche en affirmant que « l’activité minière n’entre pas dans le cadre d’une consultation obligatoire, étant donné la nature du site et la faible emprise prévue ». Une réponse qui n’a pas calmé les esprits.

Comment les habitants ont-ils réagi à cette annonce ?

La première réaction a été de stupéfaction, suivie d’un mouvement de mobilisation rapide. Une assemblée citoyenne a été organisée dans la salle polyvalente, rassemblant plus de deux cents personnes — un record pour un village de 850 âmes. Parmi elles, Martine Laval, 72 ans, dont le père était chef de gare à l’époque glorieuse du rail. « Ce tunnel, je le connais par cœur. J’y ai joué avec mes frères, j’y ai marché avec mon mari après son départ à la retraite. Aujourd’hui, on me dit qu’il va être creusé comme une mine, sans que personne ne m’ait demandé mon avis. C’est comme si on arrachait une page de notre histoire sans nous en parler. »

Plusieurs familles ont également lancé une pétition, récoltant près de 5 000 signatures en deux semaines. Le collectif « Saint-Louvier debout » a vu le jour, réunissant agriculteurs, enseignants, retraités, et même de jeunes étudiants revenus exprès de Toulouse ou Bordeaux. Leur revendication est claire : une suspension provisoire du projet jusqu’à une évaluation environnementale complète, et surtout, une négociation transparente sur les bénéfices attendus pour la communauté.

Quels bénéfices économiques espère-t-on tirer de ce gisement ?

Les estimations, encore préliminaires, font état d’un gisement pouvant produire entre 300 et 500 tonnes de cobalt par an pendant une quinzaine d’années. Sur le papier, cela représente des centaines d’emplois directs et indirects, des retombées fiscales pour la commune, et une possible relance du tissu économique régional. TotalEnergies évoque un investissement de 120 millions d’euros sur dix ans, incluant la modernisation des accès routiers, la création d’un centre de traitement local, et des partenariats avec des écoles techniques.

Mais pour beaucoup, ces promesses sonnent creux. « On a déjà vu ça, dans les années 70, avec les mines de charbon », rappelle Théo Béranger, éleveur de brebis dans les hauteurs du village. « Ils ont promis des emplois, des infrastructures, des salaires décents. Et quand tout a fermé, on s’est retrouvés avec des terrains pollués, des routes défoncées, et des familles brisées. »

Qui profitera réellement de cette manne ?

La question est au cœur du débat. Le cobalt extrait sera principalement destiné à l’industrie des batteries, notamment pour les véhicules électriques. TotalEnergies, qui développe activement sa branche énergies vertes, entend positionner ce projet comme une contribution à la souveraineté stratégique européenne en matière de minéraux critiques. Mais les habitants de Saint-Louvier se demandent : où seront transformés ces minerais ? Qui en tirera les bénéfices ? Et surtout, pourquoi ne pas envisager une coopérative locale, ou au moins un fonds de développement communal alimenté par une redevance significative ?

« On ne demande pas à bloquer le progrès, mais à en être des acteurs, pas des spectateurs », insiste Camille Rozier, enseignante en sciences économiques et coordinatrice du collectif citoyen. « Si ce cobalt part directement en Belgique ou en Allemagne, qu’est-ce que ça change pour nous ? On aura du bruit, de la poussière, des camions, et en retour, peut-être quelques emplois précaires. Ce n’est pas une économie durable. »

Quels risques environnementaux ce projet fait-il courir ?

Le cobalt, bien qu’essentiel à la transition énergétique, n’est pas sans impact. Son extraction peut libérer des métaux lourds, contaminer les nappes phréatiques, et dégrader les sols. Dans d’autres régions du monde, comme en République démocratique du Congo, l’exploitation de ce métal a été associée à des catastrophes écologiques et humaines. « On ne peut pas reproduire les erreurs du passé au nom d’un avenir vert », souligne Noémie Delmas, biologiste et membre de l’association « Terre et Sources », active dans la région depuis vingt ans.

Les études d’impact commandées par TotalEnergies prévoient un système de confinement étanche, un traitement des eaux de drainage, et une surveillance continue. Mais les citoyens exigent que ces études soient rendues publiques et évaluées par un comité indépendant. « Nous voulons des experts qui ne soient pas rémunérés par l’entreprise », précise Julien Ferral. « Sinon, on tourne en rond. »

Le tunnel lui-même est-il en danger ?

Oui, et c’est un autre point sensible. Le tunnel de Saint-Louvier est inscrit à l’inventaire des bâtiments de caractère par le conseil départemental. Bien qu’il ne soit pas classé monument historique, il représente un patrimoine industriel important. Son exploitation minière risque de fragiliser les parois, voire de provoquer des effondrements. « On parle de forer, de dynamiter, d’installer des convoyeurs. Ce n’est pas une simple visite technique, c’est une transformation radicale », alerte Élodie Renard.

Existe-t-il des alternatives à l’exploitation par une multinationale ?

Plusieurs pistes sont explorées par les habitants. L’une d’elles consiste à demander un moratoire national sur l’extraction, afin d’intégrer ce gisement dans un plan stratégique de souveraineté minière piloté par l’État. Une autre proposition, plus radicale, vise à classer le site comme réserve naturelle ou patrimoniale, interdisant toute activité extractive.

Une troisième voie, soutenue par une majorité croissante, serait de créer une société d’économie mixte, associant la commune, le département, et des investisseurs privés, mais sous contrôle local. « On a vu des modèles comme ça en Scandinavie, avec le lithium », explique Camille Rozier. « Les villages bénéficient d’un dividende annuel, d’un fonds pour la transition énergétique locale, et d’un comité de suivi composé de citoyens. Pourquoi on ne pourrait pas le faire ici ? »

Quel avenir pour Saint-Louvier ?

Le village est à un carrefour. Soit il devient un exemple de développement extractif contrôlé, transparent et équitable, soit il illustre une nouvelle fois la fracture entre les décisions prises en haut lieu et les réalités du terrain. Le préfet a annoncé une commission de dialogue, qui devrait se réunir d’ici l’été. TotalEnergies affirme vouloir « renforcer la concertation », mais sans garantir de report du projet.

« Ce qu’on veut, ce n’est pas dire non à tout, c’est dire : à quelles conditions ? », résume Martine Laval, assise sur le banc devant l’ancienne gare, aujourd’hui transformée en bibliothèque. « Ce tunnel, c’est notre mémoire. Et ce cobalt, s’il doit être exploité, qu’il serve aussi à construire notre avenir. Pas seulement celui d’ailleurs. »

A retenir

Quel métal a été découvert dans le tunnel de Saint-Louvier ?

Des veines de cobalt, métal stratégique utilisé principalement dans la fabrication de batteries pour véhicules électriques, ont été découvertes dans un ancien tunnel ferroviaire désaffecté.

Pourquoi les habitants sont-ils en colère ?

La population locale s’estime exclue du processus décisionnel après que TotalEnergies a obtenu les droits d’exploitation sans concertation préalable, ni information officielle.

Quels sont les risques écologiques liés à l’extraction ?

L’extraction de cobalt peut entraîner une contamination des sols et des nappes phréatiques, ainsi que des risques de fragilisation des structures souterraines, comme le tunnel lui-même.

Existe-t-il des alternatives au projet de TotalEnergies ?

Oui, plusieurs alternatives sont envisagées : un moratoire national, la création d’une société d’économie mixte sous contrôle local, ou la protection du site pour raisons patrimoniales ou environnementales.

Le projet est-il déjà lancé ?

Non, l’exploitation n’a pas encore commencé. Une commission de dialogue doit être mise en place, et les citoyens réclament un gel du projet jusqu’à une évaluation indépendante des impacts.

Anita

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