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En rénovant leur cuisine, un couple découvre un trésor de 1000 pièces d’or datant de 400 ans — la découverte de 2025

En pleine rénovation d’une cuisine comme tant d’autres, un couple britannique a basculé, sans le savoir, dans une aventure digne des contes de trésors enfouis. Ce qui devait être une opération banale — abaisser un sol pour gagner en hauteur sous plafond — s’est transformé en une découverte archéologique majeure. Sous leurs pieds, dans une humble poterie brisée, reposaient plus de mille pièces d’or et d’argent datant des XVIe et XVIIe siècles, témoins silencieux d’une époque troublée par les guerres de religion, les bouleversements politiques et les ambitions royales. Ce trésor, baptisé Poorton hoard, a non seulement enrichi historiquement la région du Dorset, mais a aussi offert à ses découvreurs une fin heureuse inespérée.

Qu’est-ce que le Poorton hoard et d’où vient-il ?

Le Poorton hoard est un ensemble de plus de 1 000 pièces monétaires datant principalement des règnes de quatre souverains anglais : Elizabeth I, Philip et Mary, Jacques Ier, et Charles Ier. Ces pièces, enfouies sous une ancienne longère du Dorset, ont été conservées dans un récipient en poterie émaillée, partiellement brisé, mais suffisamment intact pour protéger son précieux contenu pendant près de quatre siècles. La variété des monnaies suggère qu’elles ont été accumulées sur plusieurs décennies, puis cachées en un seul geste, probablement dans une période de crise ou d’instabilité.

Les experts du British Museum, chargés d’authentifier la trouvaille, ont identifié des demi-couronnes, des shillings et des six pences, tous frappés en argent. Le fait que certaines pièces remontent au règne de Philip et Mary, un couple régnant ensemble entre 1553 et 1558, est particulièrement significatif. Cette période marque un retour au catholicisme en Angleterre, et les tensions religieuses de l’époque pouvaient motiver un particulier à dissimuler ses biens pour les protéger des saisies ou des pillages. Le choix d’un bol en céramique, enfoui sous le sol d’une cuisine — pièce souvent centrale dans les maisons anciennes — indique une intention de dissimulation rapide, mais soigneuse.

Comment Betty et Robert Fooks ont-ils fait cette découverte ?

En octobre 2019, Betty Fooks, alors en congé maladie après une longue carrière comme visiteuse médicale au sein du NHS, et son mari Robert, retraité de l’enseignement secondaire, décident de moderniser leur cuisine. Leur maison, une longère typique du XVIIe siècle située dans un hameau isolé du Dorset, présente un sol irrégulier et un plafond bas. Pour améliorer le confort, ils entreprennent d’abaisser le niveau du plancher. C’est lors de cette opération que Robert, armé d’une pioche, heurte quelque chose de dur sous le béton.

« Je pensais tomber sur une vieille fondation ou des pierres anciennes », raconte-t-il plus tard, un sourire dans la voix. « Mais en grattant, j’ai vu un éclat de céramique bleue. J’ai sorti un morceau, puis un autre… et là, j’ai vu des pièces. Plein de pièces. J’ai cru à une blague. » Il remplit un seau en plastique bleu avec les objets métalliques, les transportant dans la pièce principale. « On les a posées sur la table, on les a regardées pendant une heure sans rien dire », confie Betty. « Puis j’ai dit : “Robert, je crois qu’on devrait appeler quelqu’un.” »

Pourquoi ce trésor a-t-il été caché et oublié ?

Les historiens spéculent que le propriétaire original du trésor a vécu une période de grande incertitude. Le règne de Charles Ier, marqué par la guerre civile anglaise (1642–1651), a vu des dizaines de familles dissimuler leurs biens pour échapper aux troupes parlementaires ou aux conflits locaux. Le Dorset, région rurale mais stratégiquement située, n’a pas été épargnée par ces bouleversements.

Julian Smith, spécialiste des antiquités chez Duke’s Avenue Auctions, estime que les pièces ont été enterrées en une seule fois, probablement par un fermier aisé ou un artisan prospère. « Ce n’était pas une personne pauvre », précise-t-il. « Posséder autant de pièces d’argent signifiait une certaine richesse. Mais il est clair qu’il n’a jamais pu revenir les chercher. Peut-être est-il mort brutalement, ou a dû fuir. »

Le fait que le bol ait été placé sous une cuisine, lieu de passage fréquent, ajoute une couche de mystère. « C’était risqué », note l’archéologue Clara Venning, consultée par les médias locaux. « En général, les trésors sont cachés dans des endroits discrets : sous une cheminée, derrière un mur. Mais ici, le choix du sol de cuisine est curieux. Peut-être pensait-il revenir très vite, ou avait-il un repère que nous ne connaissons plus. »

Quel a été le processus d’authentification et de valorisation ?

Après avoir contacté l’agent de liaison local — un membre du Portable Antiquities Scheme, programme britannique qui encourage la déclaration des trouvailles archéologiques —, les Fooks ont envoyé l’ensemble des pièces au British Museum. Là, une équipe de numismates (spécialistes des monnaies anciennes) a entrepris un travail minutieux : nettoyage, datation, identification des frappes et évaluation historique.

Les pièces les plus anciennes remontent au règne d’Elizabeth I (1558–1603), une période de prospérité économique et de consolidation du protestantisme. Celles frappées sous Philip et Mary sont rares, car leur co-règne fut bref. Les shillings de Jacques Ier et de Charles Ier, en revanche, sont plus courants, mais leur état de conservation exceptionnel — certains n’ayant presque pas circulé — a augmenté leur valeur.

Une fois authentifié, le trésor a été déclaré « trésor trouvé » selon la loi britannique, ce qui signifie qu’il appartient légalement à la Couronne, mais que les découvreurs peuvent en recevoir la valeur marchande. Après évaluation, le montant estimé a été fixé à 40 000 euros, somme versée aux Fooks après la vente aux enchères.

Comment s’est déroulée la vente aux enchères ?

Le 23 avril 2024, dans les salles de Duke’s Avenue Auctions à Dorchester, le Poorton hoard a été présenté au public pour la première fois dans son intégralité. L’atmosphère était feutrée, mais tendue d’anticipation. Des collectionneurs, des musées régionaux et des antiquaires venus de toute l’Angleterre étaient présents.

« C’était étrange de voir nos pièces exposées comme des œuvres d’art », confie Betty. « On avait l’impression de perdre un peu de notre histoire. » Robert, plus pragmatique, ajoute : « On savait que ce n’était pas à nous. Ce trésor appartient à tout le monde, en un sens. »

La mise aux enchères a duré moins de dix minutes. L’acheteur, resté anonyme, a remporté le lot complet au prix estimé. Selon Julian Smith, « ce n’était pas une surprise. Le marché des trésors historiques est stable, surtout quand l’origine est claire et documentée. »

Quelle est la valeur historique de cette découverte ?

Au-delà de sa valeur monétaire, le Poorton hoard offre un aperçu rare du quotidien économique d’une Angleterre en mutation. Ces pièces, utilisées pour payer des salaires, acheter des terres ou régler des dettes, étaient le sang de l’économie locale. Leur concentration en un seul lieu suggère qu’un foyer, peut-être celui d’un fermier ou d’un petit notable, a voulu préserver son patrimoine face à l’incertitude.

Le trésor illustre aussi les liens entre architecture domestique et comportement humain. « Les maisons anciennes sont des boîtes à secrets », explique Clara Venning. « Chaque pierre, chaque planche, peut cacher une mémoire. Ici, la cuisine — lieu de vie, de travail, de survie — devenait un coffre-fort improvisé. »

Par ailleurs, la découverte renforce l’importance du Portable Antiquities Scheme. Grâce à ce programme, des milliers de trouvailles sont signalées chaque année, permettant de reconstituer une cartographie historique fine du territoire britannique. « Sans ce système, beaucoup de trésors disparaîtraient dans des collections privées, sans jamais être étudiés », souligne un conservateur du British Museum.

Quel impact cette trouvaille a-t-elle eu sur les Fooks ?

La découverte a profondément changé la vie du couple. D’abord, financièrement : les 40 000 euros ont permis de terminer entièrement la rénovation de leur maison, d’acheter une voiture neuve et de s’offrir un voyage en Écosse, un rêve de longue date. Mais l’impact émotionnel a été encore plus fort.

« On se sent connectés à l’histoire », dit Betty. « Chaque fois que je cuisine, je pense à la personne qui a caché ces pièces. Était-ce une femme ? Un homme ? Avait-il peur ? Espérait-il revenir ? » Robert, lui, a commencé à lire des livres d’histoire locale. « Je ne m’intéressais pas à ça avant. Maintenant, je regarde chaque pierre, chaque mur, en me demandant ce qu’ils pourraient cacher. »

Le couple a aussi reçu des lettres de passionnés d’histoire, d’écoliers, et même d’un descendant possible de la famille Philip, qui a tenté — sans succès — de prouver un lien de parenté avec le propriétaire hypothétique du trésor.

A retenir

Qu’est-ce que le Poorton hoard ?

Le Poorton hoard est un trésor composé de plus de 1 000 pièces d’argent datant des XVIe et XVIIe siècles, découvert sous une maison ancienne du Dorset, en Angleterre. Il inclut des monnaies frappées sous les règnes d’Elizabeth I, Philip et Mary, Jacques Ier et Charles Ier.

Où et quand a-t-il été découvert ?

Le trésor a été découvert en octobre 2019 par Betty et Robert Fooks, lors de travaux dans leur cuisine. Il a été vendu aux enchères le 23 avril 2024 à Dorchester.

Qui étaient les découvreurs ?

Betty Fooks, ancienne visiteuse médicale, et Robert Fooks, retraité de l’enseignement, propriétaires d’une longère du XVIIe siècle dans le Dorset.

Quelle est la valeur du trésor ?

Le Poorton hoard a été vendu pour 40 000 euros, somme versée aux découvreurs après authentification par le British Museum.

Pourquoi ce trésor n’a-t-il pas été récupéré ?

Il est probable que la personne l’ayant caché n’ait jamais pu revenir le chercher, en raison d’un décès, d’un déplacement forcé ou d’un événement historique majeur comme la guerre civile anglaise.

Le trésor est-il resté en Angleterre ?

L’acheteur a choisi de rester anonyme, mais selon les règles du marché des antiquités, il est possible que le trésor soit exposé dans un musée ou intégré à une collection privée accessible à l’étude.

Anita

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