Decret 1978 Interdit Ligne Ville
Dans une époque où l’écologie et les traditions se heurtent souvent aux règlements urbains, une petite ville française vient de raviver un décret vieux de 46 ans. Cette décision, prise dans le cadre d’une campagne esthétique, interdit désormais aux habitants d’étendre leur linge visible depuis la rue. Une mesure qui fait grincer des dents et soulève des questions bien plus profondes qu’il n’y paraît.
Le conseil municipal a justifié cette décision par une volonté de « préserver l’harmonie visuelle du centre-ville ». Selon Thierry Vasseur, adjoint à l’urbanisme, « les draps qui flottent aux balcons donnent une image désordonnée de notre commune ». Pourtant, ce règlement dormait paisiblement dans les archives depuis l’ère Giscard.
Ce qui surprend, c’est la soudaineté de cette mise en œuvre. Comme le remarque Élodie Rambaud, historienne locale : « Personne ne se souvient que ce décret ait déjà été appliqué. C’est comme si on inventait une nouvelle règle en prétendant qu’elle existait depuis toujours. »
Les premiers impactés sont souvent les plus âgés, pour qui étendre le linge représente bien plus qu’une simple corvée ménagère. Pour Clara Montel, 68 ans, c’est un rituel hebdomadaire immuable : « Le lundi matin, c’est repassage. Le mardi, c’est lessive. Ça fait partie de mes repères depuis que je suis à la retraite. »
Lucien et Jeanne Faure, un couple de septuagénaires vivant dans un studio de 35m², se retrouvent désemparés. « Notre balcon fait 2m², explique Lucien. C’est là qu’on faisait sécher nos draps depuis 1982. » Jeanne ajoute, les larmes aux yeux : « Maintenant il faut qu’on achète un sèche-linge qu’on n’a pas la place de mettre et qu’on ne peut pas se payer. »
Face au mécontentement grandissant, les élus ont avancé plusieurs alternatives :
Mais comme le souligne Mathis Kerbrat, président d’une association de défense des locataires : « Ces solutions sont inadaptées pour les petits logements et les personnes âgées. Un séchoir dans une salle de bain de 4m² ? C’est irréaliste. »
Plusieurs avocats spécialisés en droit urbain estiment que l’application rétroactive de ce décret pourrait être attaquée. Maître Solène Tanguy explique : « Il y a prescription pour les infractions non appliquées durant des décennies. De plus, le principe de proportionnalité n’est pas respecté ici. »
Un collectif baptisé « Linge Libre » a déjà récolté 1 200 signatures contre cette mesure. Parmi les militants, on trouve des profils variés :
Au-delà du simple conflit sur le linge, cette affaire révèle des tensions bien plus profondes :
Comme le note le climatologue Arnaud Le Gall : « Interdire le séchage à l’air libre va à l’encontre de toutes les recommandations environnementales. En période de crise énergétique, c’est un non-sens complet. »
Pour la sociologue Inès Poulard, « cette mesure s’inscrit dans une volonté de ‘nettoyer’ les centres-villes de leurs habitants modestes. Le linge qui sèche, c’est le symbole d’une vie de quartier populaire qui dérange certains. »
Il s’inscrit dans une politique de « mise en beauté » du centre-ville, probablement liée à des projets touristiques ou immobiliers.
Principalement les personnes âgées et les foyers modestes vivant dans de petits logements sans jardin.
Oui, certaines communes côtières ont adopté des mesures similaires, mais généralement avec des solutions d’accompagnement plus complètes.
Cette affaire du linge qui ne doit plus sécher au grand air dépasse largement la simple question esthétique. Elle interroge notre rapport aux traditions, à l’écologie, et surtout à la place des plus modestes dans nos villes. Comme le résume si bien Jeanne Faure : « On nous parle tout le temps de développement durable, mais quand ça consiste à faire sécher ses draps au soleil, soudain ce n’est plus acceptable. » Une réflexion qui, à n’en pas douter, continuera de faire couler beaucoup d’encre… et peut-être de lessive.
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