Detenu 289 Kg Coute 55000 Euros Par Mois A L Etat
Dans un monde où les systèmes de justice et de santé doivent constamment s’adapter à des situations inédites, un cas récent en Autriche a mis en lumière les tensions entre dignité humaine, sécurité publique et gestion des deniers publics. Un détenu de 289 kilos, arrêté pour trafic de stupéfiants, nécessite des soins et une surveillance d’un niveau exceptionnel, entraînant des coûts faramineux. Ce cas, loin d’être anecdotique, révèle des failles structurelles et pose des questions profondes sur les limites de la prise en charge d’un individu aux besoins extrêmes, sans compromettre l’équité ni l’efficacité des services publics.
L’homme, âgé d’une trentaine d’années, a été interpellé dans son appartement à Vienne après la découverte d’un véritable arsenal de drogues : 45 kilos de cannabis, deux kilos de cocaïne, près de deux kilos d’amphétamines et plus de 2 000 comprimés d’ecstasy. Selon le média autrichien Krone, il fait l’objet d’une procédure judiciaire pour trafic de stupéfiants, mais son état de santé physique a rapidement pris une dimension inattendue. Pesant 289 kilos, il ne peut être maintenu dans une cellule classique. Le simple fait de le déplacer, de le nourrir ou de le surveiller exige une logistique lourde, impliquant des équipements médicaux spécifiques et une sécurité renforcée.
Le docteur Elara Vogt, médecin responsable de l’unité de soins intensifs du centre hospitalier de Graz, explique : « Ce n’est pas seulement une question de poids. C’est l’ensemble des fonctions vitales qui est compromise : respiration, circulation, mobilité. Chaque mouvement, même le changement de position, doit être planifié comme une intervention médicale. »
Le cadre du lit du détenu a commencé à se fissurer sous son poids, menaçant de céder à tout moment. Ce détail, apparemment anodin, a déclenché une alerte majeure. En milieu carcéral, les équipements sont conçus pour des profils standards, et aucun n’est dimensionné pour supporter une telle masse. Le risque d’effondrement n’aurait pas seulement mis en danger le détenu, mais aussi les agents chargés de sa surveillance ou de son transfert.
« On ne parle plus ici de confort, mais de sécurité fondamentale », souligne le capitaine Markus Rüdiger, responsable de la sécurité pénitentiaire à Linz. « Un accident dans une cellule, même sans violence, peut coûter cher en termes humains et juridiques. Nous ne pouvions pas prendre ce risque. »
La décision a donc été prise de le transférer dans une unité médicale sécurisée, à l’hôpital, où un lit bariatrique, capable de supporter jusqu’à 450 kilos, a été installé. Cette solution, bien que nécessaire, a ouvert la porte à une escalade de coûts inédite.
Le transport du détenu vers l’hôpital a coûté 5 000 euros pour l’aller simple. Un montant élevé, justifié par l’utilisation d’un véhicule adapté, d’une ambulance médicalisée, et de deux agents armés en permanence. Une fois sur place, la prise en charge 24 heures sur 24 s’élève à 1 800 euros par jour, soit environ 55 000 euros par mois.
À titre de comparaison, le coût moyen d’un détenu ordinaire en Autriche est de 180 euros par jour. Ce cas coûte donc près de dix fois plus cher que la norme. Une différence qui ne passe pas inaperçue auprès des contribuables et des décideurs politiques.
« C’est un gouffre financier », reconnaît Ingrid Schäfer, économiste de la santé publique à l’université de Salzbourg. « Mais il faut distinguer : ce n’est pas le patient qui coûte cher, c’est la combinaison de ses besoins médicaux extrêmes et du cadre pénitentiaire. Si c’était un civil hospitalisé, les coûts seraient élevés, mais sans la charge de la surveillance armée. »
Oui, selon les autorités judiciaires. Le détenu n’a pas encore été jugé. Il bénéficie donc de la présomption d’innocence, un pilier du droit pénal. « Nous ne pouvons pas traiter un suspect différemment parce qu’il est en attente de procès », affirme le juge Felix Neumann, spécialiste du droit pénal à Vienne. « La justice exige l’égalité de traitement, même quand cela coûte cher. »
Pourtant, cette position alimente une polémique. Christian Lausch, porte-parole du parti FPÖ (Parti de la liberté d’Autriche), a dénoncé une « gestion insensée de l’argent des contribuables ». « Pendant que des hôpitaux ferment des services faute de moyens, on dépense des dizaines de milliers d’euros par mois pour un trafiquant de drogue. C’est inacceptable », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
Face à ces critiques, les responsables pénitentiaires rappellent que leur mission inclut la protection de la vie humaine, quelle que soit la situation. « Nous ne jugeons pas, nous appliquons la loi », insiste le capitaine Rüdiger. « Et la loi dit que personne ne doit mourir en détention par négligence. »
Le poids du détenu n’est pas seulement un problème logistique : il reflète une pathologie métabolique sévère, probablement associée à une obésité morbide. Le docteur Vogt précise que l’homme souffre de plusieurs comorbidités : hypertension, apnée du sommeil, risque cardiovasculaire élevé. « Sans intervention médicale continue, son pronostic vital est engagé. »
Les soins nécessitent une équipe pluridisciplinaire : médecins, infirmiers, diététiciens, psychologues. Des examens réguliers sont requis, ainsi qu’une surveillance constante. « Il ne peut pas être laissé seul, même une heure. Une simple chute pourrait être fatale », ajoute-t-elle.
Pour certains professionnels de santé, cette situation illustre un échec de la prévention. « Ce genre d’obésité ne se développe pas du jour au lendemain. Il a probablement été mal suivi pendant des années, peut-être sans accès aux soins adaptés », regrette le docteur Vogt.
L’hôpital a dû adapter une unité entière pour accueillir le détenu. Une chambre a été renforcée, des portes élargies, des ascenseurs modifiés. Deux agents de police sont présents en permanence, jour et nuit, ce qui alourdit considérablement la logistique.
« Nous devons concilier deux mondes : celui de la santé, qui vise à soigner, et celui de la justice, qui impose des règles de sécurité », explique le docteur Vogt. « C’est un exercice d’équilibre permanent. »
Les infirmières ont dû être formées à la manipulation sécurisée du patient, avec des lits à levage hydraulique et des protocoles de mobilisation. « On ne peut pas le soulever à deux comme n’importe quel patient », précise l’infirmière Lena Hofmann. « Chaque transfert est une opération coordonnée. »
C’est la question qui divise l’opinion publique. D’un côté, des voix s’élèvent pour exiger plus de rigueur budgétaire. De l’autre, les défenseurs des droits humains rappellent que la dignité ne se négocie pas, surtout en détention.
Le philosophe autrichien Lukas Brenner, spécialiste de l’éthique publique, estime que « le coût ne doit pas être le seul critère de décision quand la vie d’un être humain est en jeu ». « Nous vivons dans une société qui prétend défendre la dignité de chacun. Si nous faisons des exceptions, nous creusons un précédent dangereux. »
Mais il reconnaît aussi que « ce cas révèle un problème structurel : nos institutions ne sont pas préparées à gérer des situations extrêmes, ni médicalement, ni financièrement. »
Les experts s’accordent à dire qu’une meilleure anticipation est possible. Des protocoles spécifiques pour les détenus en surpoids sévère pourraient être mis en place dès l’incarcération. Des bilans de santé systématiques, des suivis nutritionnels, et même des transferts préventifs vers des centres adaptés pourraient éviter que des situations ne dégénèrent.
« Il faut cesser de voir la prison comme un lieu de pure punition », plaide Ingrid Schäfer. « C’est aussi un lieu de prise en charge. Et quand on ignore les besoins médicaux, on paie plus cher plus tard. »
Le gouvernement autrichien a annoncé une révision des protocoles de santé en milieu carcéral, mais sans préciser les mesures concrètes. Une commission parlementaire doit se pencher sur le sujet dans les mois à venir.
Le procès se tiendra dans les prochains mois. Si les charges sont confirmées, le détenu pourrait être condamné à plusieurs années de prison. Mais sa santé restera un enjeu majeur. Une incarcération en milieu classique semble impossible sans adaptations coûteuses.
Des alternatives sont envisagées : une unité pénitentiaire spécialisée, ou une détention à domicile sous surveillance médicale. Mais aucune solution n’est simple. « Ce qu’on voit ici, c’est un cas limite qui force le système à se remettre en question », conclut le juge Neumann.
Le transport vers l’hôpital a coûté 5 000 euros. La prise en charge quotidienne s’élève à 1 800 euros, soit environ 55 000 euros par mois, contre 180 euros en moyenne pour un détenu classique.
Les infrastructures carcérales ne sont pas adaptées à son poids. Le cadre de son lit a commencé à céder, ce qui posait un risque majeur pour sa sécurité et celle du personnel. De plus, son état de santé exige une surveillance médicale continue.
Il est actuellement en détention provisoire, en attente de son procès pour trafic de stupéfiants. Il bénéficie donc de la présomption d’innocence.
Oui, selon les professionnels de santé et les autorités judiciaires. Son état médical critique exige des soins constants, et la loi impose de garantir la sécurité et la dignité de tout détenu, quelle que soit l’affaire.
Instaurer des protocoles de dépistage et de suivi précoce pour les détenus à risques, investir dans des infrastructures adaptées, et renforcer la coordination entre justice, santé et services sociaux.
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