Enfant Blesse Rat Geant Havre 2025
Un drame glaçant s’est déroulé au cœur d’un quartier ordinaire du Havre, révélant des failles structurelles dans la gestion des logements sociaux et des risques sanitaires invisibilisés. Ce récit, à la fois intime et collectif, met en lumière la détresse d’une famille meurtrie, celle d’un enfant traumatisé, mais aussi celle d’un voisinage à bout, piégé dans un quotidien rongé par la peur et l’abandon. À travers les témoignages de ceux qui vivent cette réalité, on mesure l’ampleur d’une crise silencieuse qui, soudain, a explosé dans la violence d’une morsure.
Le dimanche 21 septembre, à 8h15, Amel Benmoussa est réveillée par les cris de son fils de deux ans, Ismaël. En ouvrant la porte de sa chambre, elle découvre une scène qu’aucun parent ne devrait jamais affronter : son enfant, couvert de sang, le visage tuméfié, l’oreille partiellement arrachée. Les draps, le sol, les murs – tout est souillé. « Je ne souhaite pas à mon pire ennemi de retrouver son enfant dans l’état où moi j’ai retrouvé le mien », confie-t-elle, la voix brisée. Ismaël est immédiatement transporté à l’hôpital Jacques-Monod, où les médecins constatent des blessures graves : morsures profondes, infection bactérienne à la main, et une plaie au niveau de l’œil. La possibilité d’une greffe de peau ou d’une reconstruction chirurgicale de l’oreille est envisagée. Mais au-delà des séquelles physiques, c’est le traumatisme psychologique qui inquiète le plus. Le petit garçon, désormais suivi par un pédopsychiatre, reste silencieux, figé, le regard vide. « Il ne parle plus, il ne joue plus. Il se cache quand il entend un bruit », raconte sa mère, les larmes aux yeux.
Face aux doutes et aux questions, le père d’Ismaël, Karim, décide d’installer une caméra de surveillance dans la chambre. Les images, glaçantes, ne laissent aucune place à l’interprétation : un rongeur, de grande taille, pénètre dans la pièce la nuit, attiré par des restes de nourriture laissés près du lit. « Mon mari voit le rat sortir pour grignoter ce qu’il avait jeté. C’est bien un rongeur qui a bouffé mon fils », affirme Amel. L’animal, décrit par plusieurs témoins comme « de la taille d’un chat », est finalement capturé et tué avec un râteau. Pour les habitants du quartier, ce n’est pas une surprise. Des rongeurs circulent depuis des années dans les couloirs, les cages d’escalier, les appartements. « Ils ne se cachent plus, ils entrent dès qu’une porte s’ouvre », témoigne Gwendoline Leroy, voisine du couple, qui vit dans l’immeuble depuis 2012. « On a vu des rats traverser la terrasse avec des morceaux de pain dans la gueule. Des enfants ont hurlé en les croisant dans les escaliers. »
Le Bois de Bléville, quartier populaire du Havre, est confronté à une infestation de rongeurs depuis plus de dix ans. Les habitants décrivent un environnement dégradé, avec des déchets mal collectés, des caves inondées, des fissures dans les murs et des espaces verts mal entretenus – autant de conditions favorables à la prolifération des rats. « On signale, on appelle, on écrit, mais rien ne change », déplore Gwendoline. « On se sent invisibles. » La situation a été maintes fois portée à l’attention du bailleur social Alcéane, gestionnaire des lieux, sans réponse efficace. Une pétition circule désormais, réclamant une dératisation urgente et complète des immeubles. « Ce n’est pas une simple nuisance. C’est une question de santé publique », insiste Malik, un résident qui a vu son chien mordu par un rat l’année précédente. « Quand un enfant se fait attaquer, c’est que le seuil de tolérance a été dépassé depuis longtemps. »
La famille d’Ismaël accuse Alcéane d’inaction malgré les signalements répétés. Selon eux, plusieurs appels ont été faits au cours des mois précédents pour signaler la présence de rats, sans que des mesures concrètes ne soient prises. « On nous répondait qu’on exagérait, qu’il s’agissait de souris », raconte Amel. « Mais on savait ce que c’était. » Alcéane, contacté par plusieurs médias, a indiqué avoir lancé une enquête et renforcé les opérations de dératisation après l’incident. Toutefois, pour les habitants, ces actions tardives ne suffisent pas. « On ne veut pas d’excuses. On veut des actes, et vite », affirme Karim. La famille a porté plainte pour non-assistance à personne en danger et demande que tous les frais médicaux et psychologiques d’Ismaël soient pris en charge. En attendant, le couple et leur enfant ont été relogés à l’hôtel, dans un état de stress permanent. « On dort avec la lumière allumée. Ismaël fait des cauchemars toutes les nuits », confie Amel.
L’attaque d’Ismaël n’est pas un cas isolé, mais le symptôme d’un problème de santé publique largement sous-estimé. Les rats, en plus de causer des dégâts matériels, représentent un danger réel pour la santé humaine. Ils peuvent transmettre des maladies comme la leptospirose, la salmonellose ou encore la rage, par leurs morsures, leurs urines ou leurs déjections. Les morsures, souvent nocturnes, touchent principalement les nourrissons ou les personnes vulnérables, car elles ne se réveillent pas pendant l’agression. « Un rat ne s’attaque pas à un adulte en mouvement. Mais un bébé immobile dans son lit, c’est une proie facile », explique le docteur Élodie Rivières, infectiologue au CHU de Rouen. « Et quand l’infestation est chronique, comme ici, le risque s’accumule. »
La prolifération des rongeurs est favorisée par plusieurs facteurs urbains : densité de population, accumulation de déchets, vétusté des bâtiments. Or, dans les quartiers populaires, ces éléments convergent souvent, créant un cercle vicieux difficile à briser sans une intervention coordonnée entre bailleurs, collectivités et services de santé.
Face à cette urgence, plusieurs pistes sont envisageables. D’abord, une dératisation massive et coordonnée, impliquant des professionnels certifiés et des traitements adaptés à chaque immeuble. Ensuite, une rénovation des parties communes : colmater les fissures, sécuriser les caves, améliorer la gestion des déchets. Enfin, une communication transparente avec les habitants, pour les informer des actions menées et les sensibiliser aux bons gestes – comme ne pas laisser de nourriture traîner. « Il faut une stratégie globale, pas des interventions ponctuelles », insiste le docteur Rivières. « Sinon, on reconstruit sur du sable. »
Des villes comme Lyon ou Lille ont mis en place des plans de lutte contre les rongeurs, associant bailleurs, mairies et associations de résidents. Ces modèles pourraient servir d’exemple au Havre. « Ce n’est pas une fatalité », affirme Gwendoline. « On veut juste vivre décemment, sans avoir peur pour nos enfants. »
Le traumatisme d’Ismaël est évident, mais les parents aussi portent des blessures invisibles. Amel souffre d’insomnie, de crises d’angoisse, et culpabilise de ne pas avoir protégé son fils. « Je me demande si j’aurais dû fermer sa porte à clé, ou installer une moustiquaire. Mais c’est un logement social, pas une prison », dit-elle. Karim, quant à lui, exprime une colère sourde. « On nous traite comme des pestiférés. On nous reloge à l’hôtel, mais personne ne nous dit quand on pourra rentrer chez nous. »
Le voisinage, lui aussi, est affecté. Plusieurs familles ont commencé à surveiller leurs enfants la nuit, à installer des caméras, à barricader leurs portes. « On vit dans la psychose », avoue Malik. « Et pourtant, on ne peut pas partir. Où on irait ? »
Le drame d’Ismaël a suscité une vague d’indignation nationale. Des élus locaux ont appelé à une inspection urgente du quartier. Des associations de locataires réclament une réforme de la gestion des logements sociaux, avec plus de transparence et de responsabilité. « Ce qui s’est passé ici aurait pu arriver ailleurs », alerte Lucie Faure, coordinatrice d’un collectif de défense des droits des habitants. « Il faut que cette affaire serve de révélateur. »
La pétition lancée par les résidents du Bois de Bléville a déjà recueilli plusieurs milliers de signatures. Elle demande non seulement une dératisation immédiate, mais aussi une rénovation globale du quartier et un accompagnement psychologique pour les victimes. « On ne veut pas que d’autres enfants vivent ça », conclut Amel. « Ismaël est notre voix maintenant. »
Ismaël, deux ans, a subi des morsures graves, notamment à l’oreille – partiellement arrachée –, aux doigts et à l’œil. Une infection bactérienne a été diagnostiquée à la main. Il est suivi par un pédopsychiatre pour trauma post-incident et pourrait nécessiter une greffe de peau ou une reconstruction auriculaire.
Oui, grâce à une caméra installée par le père d’Ismaël, un rongeur de grande taille a été filmé dans la chambre. Il a été capturé et tué. Son gabarit, comparé à celui d’un chat, souligne l’ampleur de l’infestation.
Alcéane a annoncé avoir lancé une enquête et renforcé les opérations de dératisation. Toutefois, les habitants dénoncent un manque de réactivité chronique malgré leurs signalements répétés.
Oui, la famille a déposé une plainte pour non-assistance à personne en danger et exige que tous les frais médicaux et psychologiques soient pris en charge intégralement par le bailleur.
Oui, selon les habitants et les experts, l’infestation est chronique et mal maîtrisée. Tant que les conditions d’hygiène et de vétusté des logements ne seront pas corrigées, le risque de nouvelles agressions, notamment sur des jeunes enfants, reste élevé.
La médiation familiale s'impose comme une alternative humaine et efficace pour régler les conflits d’héritage…
L’indexation des loyers peut devenir un piège pour les locataires si elle est mal appliquée.…
Pourquoi certains projets de mécénat séduisent-ils alors que d'autres, tout aussi méritants, échouent ? La…
En France, près de 60 % des lieux publics restent non accessibles malgré la loi…
Le viager, souvent méconnu, devient une solution de plus en plus prisée pour sécuriser sa…
Le don d’organes en France sauve des vies, mais des obstacles persistent. Découvrez les témoignages,…