Entreprise Chinoise Thorium Vosges 2025 Souverainete Energetique
Alors que la France s’interroge sur son avenir énergétique et sa place dans la transition écologique, une affaire discrète mais potentiellement déterminante vient de refaire surface : l’attribution secrète de droits d’exploration d’un gisement de thorium dans les Vosges à une filiale chinoise. Ce dossier, longtemps étouffé dans les silences administratifs, soulève des questions brûlantes sur la souveraineté nationale, la transparence des décisions stratégiques et les enjeux géopolitiques liés aux nouvelles ressources énergétiques. À l’heure où les nations se disputent l’accès aux minerais critiques, cette affaire pourrait marquer un tournant dans la politique énergétique française.
Le thorium, élément chimique naturellement présent dans certaines roches, n’est pas encore exploité à grande échelle, mais il représente une alternative sérieuse à l’uranium dans la production d’énergie nucléaire. Contrairement à l’uranium-235, utilisé dans les réacteurs actuels, le thorium-232 n’est pas fissile directement, mais il peut être converti en uranium-233, un combustible efficace et moins proliférant. Cette particularité en fait un atout majeur pour l’avenir : les déchets produits sont moins radioactifs et de durée de vie plus courte, et les risques d’armement nucléaire sont réduits.
Pour Élise Fournier, géologue spécialisée dans les ressources rares à l’Université de Strasbourg, « le thorium est une opportunité que la France ne peut pas ignorer. On parle d’un combustible potentiellement plus sûr, plus abondant, et mieux adapté aux réacteurs de quatrième génération. Mais cela suppose que nous en contrôlions l’extraction et la transformation ».
Des pays comme l’Inde ou la Chine ont déjà lancé des programmes ambitieux autour du thorium. La Chine, notamment, a investi massivement dans la recherche sur les réacteurs à sels fondus utilisant ce matériau. En 2023, elle a mis en service un prototype à Wuwei, dans le Gansu. Ce n’est donc pas un hasard si une entreprise chinoise s’intéresse aujourd’hui aux Vosges.
Les circonstances de cet accord restent floues. Aucune annonce officielle, aucun appel d’offres public, aucune consultation des élus locaux. Selon des sources proches du ministère de la Transition énergétique, c’est une filiale d’une grande entreprise d’État chinoise, spécialisée dans les technologies nucléaires, qui aurait acquis les droits d’exploration via un partenariat discret avec une société française en difficulté financière. Cette dernière, basée à Nancy, détenait historiquement des permis d’exploitation sur une zone peu prospectée jusqu’alors.
« Ce genre de rachat indirect est une faille du système », explique Thomas Lemaire, avocat spécialisé en droit minier. « Il n’y a pas de mécanisme automatique pour bloquer l’acquisition de permis miniers par des entités étrangères, surtout si l’opération se fait en cascade. On se retrouve avec une entreprise chinoise qui opère sous une enseigne française, sans que personne ne puisse vraiment dire que la loi a été violée. »
Sur place, dans le village de Bains-les-Bains, l’inquiétude monte. Camille Béranger, mairesse depuis 2020, témoigne : « On nous parle d’exploration, mais on sait ce que ça cache. Une fois les forages commencés, on risque de voir arriver des camions, des installations industrielles, des impacts sur la nappe phréatique. Et tout ça pour quoi ? Pour que des décisions prises à Paris ou à Pékin décident de notre avenir sans nous consulter ? »
Le scénario est séduisant : un nucléaire plus sûr, moins polluant, utilisant une ressource abondante sur le sol national. Mais la réalité est plus complexe. La France, malgré ses avancées technologiques, n’a jamais développé de programme industriel autour du thorium. Le CEA (Commissariat à l’énergie atomique) a mené des recherches dans les années 1970, puis les a abandonnées au profit de l’uranium et du cycle du plutonium.
« Le thorium, ce n’est pas une solution clé en main », précise Marc Tisserand, ingénieur nucléaire retraité de Cadarache. « Il faut des réacteurs spécifiques, des infrastructures de traitement, des compétences rares. Même si on voulait lancer un programme national dès demain, il faudrait dix à quinze ans avant la première centrale opérationnelle. »
Pourtant, certains experts estiment que la France a tout intérêt à se positionner. « Le monde va vers des technologies nucléaires alternatives, explique Élise Fournier. Si on laisse d’autres nations maîtriser le cycle du thorium, on risque de devenir dépendants, comme on l’a été pour le lithium ou le cobalt. »
La présence chinoise dans les Vosges n’est pas anodine. Pékin a fait du contrôle des ressources stratégiques une priorité de sa politique étrangère. Que ce soit en Afrique, en Amérique du Sud ou en Europe, les entreprises chinoises investissent massivement dans les mines de terres rares, de lithium, et désormais de thorium.
« Ce n’est pas de l’exploitation au sens traditionnel, analyse Sophie Renard, politologue spécialisée dans les relations Franco-Chinoises. C’est une stratégie de long terme : sécuriser l’accès aux matières premières critiques pour les technologies de demain. Et si la Chine contrôle le thorium français, elle pourra influencer le développement de notre propre filière nucléaire. »
Le risque, selon elle, est double : d’un côté, une perte de souveraineté technologique ; de l’autre, une dépendance accrue à un pays dont les intérêts ne coïncident pas toujours avec ceux de l’Europe. « Imaginez qu’un jour, la Chine décide de limiter l’exportation du thorium enrichi ou des composants nécessaires à son traitement. Nous serions pris au piège. »
L’exploration minière, même limitée, n’est jamais neutre. Dans les Vosges, un massif classé Natura 2000, toute activité industrielle soulève des inquiétudes écologiques. Le sol est riche en minéraux, mais aussi en biodiversité. Les risques de pollution des sols et des eaux souterraines sont réels, notamment à cause des substances radioactives présentes dans les résidus d’extraction.
« On parle de thorium, mais on oublie que son exploitation génère des sous-produits comme le radium ou le radon », alerte Damien Chabert, hydrogéologue. « Sans une réglementation stricte et une surveillance indépendante, on court à la catastrophe. »
À Xertigny, un petit bourg à quelques kilomètres du site présumé d’exploration, les habitants ont lancé une pétition. « On ne veut pas devenir une colonie énergétique », lance Lucie Delmas, enseignante et coordinatrice du collectif « Vosges Libres ». « On est prêts à discuter de la transition énergétique, mais à condition que ce soit transparent, démocratique, et que les bénéfices restent ici. »
Le gouvernement n’a pas encore pris position officiellement, mais plusieurs voix s’élèvent pour demander une enquête parlementaire. À l’Assemblée, le député des Vosges, Julien Artois, a déposé une question orale : « Comment se fait-il qu’un gisement stratégique puisse être exploité par une entreprise étrangère sans que le Parlement en soit informé ? »
Des solutions existent. D’abord, une réforme du code minier pour renforcer le contrôle des acquisitions étrangères dans les secteurs sensibles. Ensuite, la création d’un fonds public pour racheter les permis d’exploration sur des ressources critiques. Enfin, un moratoire sur toute exploitation tant qu’une évaluation environnementale et stratégique n’a pas été menée.
« Il faut traiter le thorium comme un bien national, pas comme une marchandise », plaide Thomas Lemaire. « Ce n’est pas anti-chinois, c’est une question de souveraineté. On ne vend pas le pétrole du golfe de Gascogne à n’importe qui, alors pourquoi le ferait-on avec le thorium ? »
L’affaire du thorium vosgien est symptomatique d’un mal plus profond : la France tarde à définir une stratégie claire sur les ressources critiques. Alors que l’Europe se dote d’un acte sur les matières premières critiques, l’Hexagone reste en retrait. Or, le contrôle de ces ressources — lithium, cobalt, terres rares, mais aussi thorium — est devenu un enjeu de sécurité nationale.
« La transition énergétique ne se fera pas sans maîtrise des filières », insiste Élise Fournier. « On ne peut pas construire des centrales, des éoliennes ou des batteries en dépendant de l’extérieur pour les matières premières. C’est une illusion. »
Le dossier des Vosges pourrait devenir un catalyseur. Il force à poser les bonnes questions : voulons-nous être acteurs de notre avenir énergétique, ou simples fournisseurs de matières premières ? Souhaitons-nous développer une industrie nucléaire innovante, ou laisser d’autres nations fixer les règles ?
Le thorium est un élément radioactif naturellement présent dans certaines roches. Il peut être utilisé comme combustible dans des réacteurs nucléaires de nouvelle génération, offrant des avantages en termes de sécurité, de durée de vie des déchets et de résistance à la prolifération. Sa maîtrise pourrait permettre à un pays de se positionner en leader de la nucléaire propre.
Le problème principal réside dans l’opacité de l’accord d’exploration, attribué à une filiale chinoise sans consultation publique ni débat démocratique. Cela soulève des questions sur la souveraineté énergétique, les risques environnementaux et la capacité de la France à protéger ses ressources stratégiques.
Oui, des leviers existent : une intervention du gouvernement pour suspendre les permis, une réforme du code minier, ou un rachat public des droits d’exploitation. Mais cela suppose une volonté politique forte et une coordination entre les pouvoirs publics, les scientifiques et les populations locales.
La France doit développer une stratégie globale sur les matières premières critiques : cartographier les gisements, investir dans la recherche sur les technologies d’extraction et de recyclage, et renforcer les outils de contrôle des investissements étrangers. Le thorium n’est qu’un exemple parmi d’autres, mais il illustre l’urgence d’agir.
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