Epargne Ou Placer Son Argent Avant Hausse Taxe 2025
Alors que les débats budgétaires pour l’année 2026 s’intensifient, une question revient en force dans les couloirs du ministère de l’Économie : celle d’un relèvement du prélèvement forfaitaire unique, communément appelé « flat tax ». Actuellement fixé à 30 %, ce taux pourrait passer à 36 % dans les prochains mois, une hausse qui inquiète les épargnants et relance la réflexion sur les stratégies d’optimisation fiscale. Si le gouvernement cherche à renflouer les caisses publiques, les particuliers, eux, cherchent des solutions pour préserver leurs rendements. Heureusement, certaines voies d’épargne permettent encore d’échapper à cette taxation croissante. À travers les parcours de plusieurs épargnants, découvrez comment naviguer dans ce nouveau paysage fiscal sans perdre en efficacité ni en sérénité.
Instaurée en 2018, la flat tax s’applique à l’ensemble des revenus du capital : intérêts, dividendes, plus-values sur valeurs mobilières. Elle se compose de deux éléments : 12,8 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux, soit un total de 30 %. Cette imposition unique a été conçue pour simplifier le système fiscal et encourager l’épargne de marché. Mais face au déficit budgétaire persistant, le gouvernement envisage de l’alourdir, portant le taux à 36 %, comme cela avait été tenté – sans succès – en 2024.
La perspective d’une telle hausse n’est pas anodine. Elle impacte directement les rendements des placements financiers, en particulier ceux des obligations, des fonds en euros ou encore des actions. Pour Camille Fournier, enseignante de philosophie à Nantes, cette annonce a été un électrochoc : « J’ai toujours placé prudemment, via mon assurance-vie, mais avec une hausse de 6 points, mes gains réels risquent de fondre comme neige au soleil. »
Les livrets réglementés constituent une échappatoire légale à la flat tax. Les intérêts qu’ils génèrent sont totalement exonérés d’impôt, y compris des prélèvements sociaux. Parmi eux, le Livret A, le Livret d’épargne populaire (LEP), le Livret de développement durable et solidaire (LDDS) et le Livret jeune. Ces produits, garantis par l’État, offrent une sécurité absolue du capital.
Le Livret A, le plus connu, bénéficie d’un taux d’intérêt révisé semestriellement, indexé sur l’inflation. En 2025, il oscille autour de 2,5 %, un rendement modeste mais stable. Cependant, il est soumis à un plafond de 22 950 € pour un individu, ce qui limite son utilité pour les gros épargnants.
Malgré leur avantage fiscal, ces livrets présentent des limites. Leur rendement, bien que défiscalisé, reste en deçà de l’inflation dans certaines périodes. En outre, les plafonds de versement les rendent insuffisants pour une stratégie d’épargne ambitieuse. Pour Élodie Mercier, architecte à Bordeaux, ce n’est qu’un complément : « J’utilise le Livret A pour mes économies de précaution, mais je ne peux pas y mettre toute mon épargne. Il me faut des placements plus rentables. »
L’assurance-vie reste un pilier de l’épargne française. Elle permet de diversifier les supports d’investissement (fonds en euros, unités de compte) tout en bénéficiant d’un cadre fiscal avantageux. Après huit ans de détention, les retraits bénéficient d’un abattement annuel de 4 600 € par personne (9 200 € pour un couple). Au-delà, les gains sont imposés à un taux réduit de 24,5 %, bien en deçà du taux plein de la flat tax.
En cas de relèvement de la flat tax à 36 %, cet avantage devient encore plus précieux. Pour Antoine Dubreuil, conseiller en patrimoine à Lyon, « l’assurance-vie est un outil de long terme. Ceux qui ont commencé il y a dix ans sont aujourd’hui dans une position idéale pour profiter de cette niche. »
Oui, mais à condition de respecter certaines règles. Le retrait doit être effectué après le huitième anniversaire du contrat, et le montant doit rester dans les limites de l’abattement. Au-delà, les versements fractionnés peuvent être stratégiques pour ne pas dépasser le seuil chaque année. Pour les contrats plus récents, la patience est de mise. « J’ai ouvert mon contrat en 2020, donc je dois attendre 2028 pour en bénéficier pleinement », explique Léa Nguyen, ingénieure en informatique à Toulouse. « Mais je sais que je serai mieux armée face à une future hausse d’impôt. »
Le Plan d’épargne retraite (PER) offre une option intéressante : en cas de sortie en capital (unique ou fractionnée), les gains peuvent être exonérés de flat tax, à condition d’avoir renoncé à la déduction fiscale en entrée. C’est un choix stratégique majeur. En optant pour une contribution non déductible, on paie l’impôt sur le revenu dès le départ, mais on sort libre d’impôt.
Cette option séduit particulièrement les jeunes actifs ou les personnes dans des tranches d’imposition élevées. « J’ai choisi un PER sans déduction, car je préfère payer maintenant à 30 % plutôt de risquer de payer 36 % plus tard », confie Raphaël Lemoine, chef de projet dans une startup parisienne. « C’est une forme d’assurance contre l’alourdissement fiscal futur. »
Le principal risque est de se priver d’un avantage immédiat : la déduction des versements de son revenu imposable. Pour un cadre imposé à 41 %, cela représente une économie d’impôt non négligeable. La décision dépend donc de la vision à long terme et des anticipations fiscales. Comme le souligne Antoine Dubreuil, « ce n’est pas une solution universelle. Elle convient à ceux qui anticipent une hausse de la fiscalité ou une baisse de leur revenu à la retraite. »
Le Plan d’épargne en actions (PEA) est l’un des rares dispositifs permettant une exonération totale des plus-values après cinq ans de détention. À condition d’investir exclusivement dans des actions européennes, les rendements du PEA échappent à la flat tax, que celle-ci soit à 30 % ou 36 %. C’est une aubaine pour les investisseurs en bourse.
Après cinq ans, les retraits sont soumis uniquement aux prélèvements sociaux (17,2 %), mais pas à l’impôt sur le revenu. Une distinction cruciale. « J’ai investi dans un PEA il y a six ans, et depuis, j’ai réalisé plusieurs cessions sans payer un centime d’impôt sur le revenu », témoigne Sophie Blanchard, pharmacienne à Strasbourg. « C’est une liberté que je n’aurais pas eue avec un compte-titres ordinaire. »
Le PEA est plafonné à 150 000 € de versements, ce qui peut être insuffisant pour certains. En outre, il impose une discipline : pas de sortie anticipée si l’on veut préserver les avantages fiscaux. La gestion des risques est également plus élevée, car les marchés actions peuvent être volatils. « Je diversifie avec un fonds en euros dans mon assurance-vie, mais le PEA, c’est mon pari sur le long terme », ajoute Sophie.
Face à l’incertitude fiscale, les épargnants doivent anticiper. La diversification reste la clé. Combiner des livrets réglementés pour la sécurité, un PEA pour la croissance, un PER pour la retraite et une assurance-vie pour la transmission permet de couvrir tous les besoins tout en optimisant la fiscalité.
La planification patrimoniale devient un levier essentiel. « Ce n’est plus une affaire de spécialistes, mais une compétence de base pour tout citoyen », insiste Antoine Dubreuil. « Savoir où et comment placer son argent, c’est aujourd’hui aussi important que de savoir gérer son budget. »
La menace d’une hausse de la flat tax à 36 % redessine les priorités des épargnants. Si l’imposition du capital devient plus lourde, certaines voies restent protégées : les livrets réglementés, l’assurance-vie après huit ans, le PER en sortie en capital sans déduction en entrée, et le PEA après cinq ans. Ces dispositifs, bien maîtrisés, permettent de préserver la valeur réelle de l’épargne. Comme le montrent les parcours de Camille, Élodie, Léa, Raphaël et Sophie, l’anticipation et la diversité sont les meilleurs remparts contre l’alourdissement fiscal. L’épargne intelligente n’est pas une option : c’est une nécessité.
Les livrets réglementés (Livret A, LEP, LDDS, Livret jeune) sont totalement exonérés d’impôt sur les intérêts. Le PEA permet une exonération des plus-values après cinq ans, soumis uniquement aux prélèvements sociaux. L’assurance-vie offre des abattements et un taux réduit après huit ans. Le PER peut permettre une sortie en capital sans flat tax si l’on a renoncé à la déduction en entrée.
Oui, à condition d’agir rapidement et de bien choisir ses dispositifs. Ouvrir un PEA, verser sur un PER sans déduction, ou alimenter une assurance-vie en pensant au long terme sont des décisions qui peuvent s’avérer stratégiques. La clé est de s’adapter à son profil et à ses objectifs.
Non, cette mesure n’est pas encore adoptée. Elle fait partie des pistes envisagées dans le cadre du projet de loi de finances 2026. Son adoption dépendra des arbitrages politiques et des débats parlementaires. Toutefois, anticiper cette possibilité est une démarche responsable pour tout épargnant.
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