Epidemie Gale Clinique Perpignan 2025 Contagion
Dans une clinique située à quelques kilomètres de Perpignan, une alerte sanitaire discrète mais sérieuse a secoué l’été 2025. Ce n’était pas une épidémie de virus ni une infection bactérienne résistante, mais la réapparition d’une affection ancienne pourtant redoutée en milieu hospitalier : la gale. Ce parasite invisible, discret et tenace, a mis à l’épreuve les réflexes de prévention, la coordination des équipes soignantes et la capacité de l’établissement à maintenir la confiance des patients tout en protégeant ses personnels. Entre diagnostic tardif, transmission silencieuse et mobilisation collective, cette crise sanitaire locale révèle les fragilités et les forces d’un système de santé en alerte permanente.
Le 15 juillet, un homme de 78 ans, M. Léon Vasseur, est admis en chirurgie pour une intervention liée à un cancer avancé. Atteint de lésions cutanées inhabituelles sur les mains et les poignets, ses symptômes sont rapidement attribués aux effets secondaires des traitements anticancéreux. Les médecins ne suspectent rien d’autre. Pourtant, ces petites crevasses, accompagnées de démangeaisons nocturnes, pourraient bien être les premiers signes d’une infestation par le *Sarcoptes scabiei*, l’acarien responsable de la gale.
Opéré, puis transféré en unité de soins continus, M. Vasseur décède le 18 juillet. À ce stade, personne ne fait le lien entre ses lésions et une affection contagieuse. Mais quelques jours plus tard, un élément crucial émerge : sa veuve, hospitalisée à la clinique Saint-Pierre pour une intervention mineure, est diagnostiquée porteuse de scabiose. Ce diagnostic, posé par un dermatologue, fait office de détonateur. L’alerte est lancée.
Entre-temps, deux soignantes, Camille Fournel et Inès Rombaut, ont commencé à ressentir des démangeaisons intenses sur les avant-bras. Des vésicules urticantes apparaissent. Elles contactent un médecin par téléconsultation, qui, au vu de la localisation inhabituelle des lésions – hors des plis cutanés classiques – écarte la piste de la gale. Pourtant, les symptômes persistent, s’étendent, et finissent par impacter leur capacité à travailler. C’est leur médecin traitant, consulté en personne, qui pose le diagnostic : les deux femmes sont infectées.
Un arrêt maladie est délivré dès le week-end des 9 et 10 août. La clinique réagit rapidement. Une enquête épidémiologique est lancée. Les équipes médicales et administratives se concertent. Les chaînes de transmission sont reconstituées, les expositions croisées analysées. Dès le lundi 11 août, des mesures d’hygiène renforcées sont mises en place : gel hydroalcoolique systématique, changement de tenues, traçage des contacts directs. L’objectif est clair : éviter une propagation en cascade.
Une semaine après les premiers diagnostics confirmés, le nombre de cas identifiés approche la dizaine. Les équipes de la direction des ressources humaines (DRH) commencent à contacter les personnels potentiellement exposés. Les critères sont stricts : un contact cutané prolongé de 15 à 20 minutes, ou des interactions fréquentes et rapprochées avec un patient ou un collègue infecté.
Les messages sont ciblés, envoyés par e-mail, accompagnés de consignes précises : surveillance des symptômes, traitement préventif, isolement si nécessaire. Aucune communication générale n’est diffusée, afin d’éviter la panique et de respecter la confidentialité des cas.
Pourtant, des tensions émergent. Selon Émilie Castan, infirmière coordinatrice en chirurgie, près de 200 collaborateurs sur les 620 que compte l’établissement auraient été en contact direct ou indirect avec un cas confirmé. « On sent une inquiétude grandir, confie-t-elle. Beaucoup de collègues se grattent, même sans lésions. C’est un effet de miroir, mais aussi une forme de stress légitime. »
Le 18 août, Fabrice Derbias, directeur territorial de la clinique depuis seulement deux mois, relativise ces chiffres. « À ce jour, neuf soignants ont un diagnostic confirmé de gale. Tous sont en arrêt de huit jours, conformément aux recommandations. Certains reprendront dès le mercredi 20 août, selon les plannings révisés. »
Il insiste sur le fait que l’établissement suit scrupuleusement les protocoles de l’Agence régionale de santé (ARS). Les retours en service sont encadrés : chaque professionnel doit présenter un certificat médical attestant de la fin du traitement et de l’absence de symptômes. La reprise est progressive, surveillée, pour éviter toute recontamination.
La gale, bien que bénigne en soi, est redoutable par sa capacité à se propager discrètement. Le *Sarcoptes scabiei*, un acarien microscopique, creuse des galeries dans l’épiderme où il pond ses œufs. Le prurit – démangeaisons intenses, souvent nocturnes – est la manifestation la plus connue, mais il peut apparaître plusieurs semaines après l’infestation, surtout lors d’une première exposition.
Ce délai est précisément ce qui rend la gale si dangereuse en milieu hospitalier. « Une personne est contagieuse dès trois jours avant l’apparition des symptômes, explique le Dr Antoine Morel, infectiologue consultant pour l’ARS Occitanie. Cela signifie qu’un soignant peut transmettre la maladie sans savoir qu’il est infecté. »
La transmission se fait par contact cutané direct et prolongé – un examen médical, une aide à la toilette, un geste de soin – ou par contact avec des textiles contaminés : draps, blouses, fauteuils. Dans une clinique où les échanges sont constants, le risque est réel.
Pour enrayer la propagation, un traitement synchronisé a été prescrit à tous les cas contacts identifiés. Le mardi 19 août, des dizaines de soignants ont pris leur traitement antiscabieux en même temps. « C’est une stratégie clé, souligne le Dr Morel. Si tout le monde est traité au même moment, on évite les cycles de réinfestation. »
L’isolement des cas confirmés est immédiat. Les patients suspectés sont placés en chambre individuelle, avec des précautions d’hygiène strictes : port de gants et de surblouses, changement de matériel à chaque passage. Les soignants infectés restent à domicile pendant huit jours, le temps que le traitement agisse pleinement.
Le nettoyage des locaux est renforcé. Le linge des patients et des soignants est lavé à 60 °C, ou traité avec un désinfectant spécifique. Les fauteuils, les canapés d’attente, les sièges de voiture des personnels – tous les supports textiles potentiels sont inspectés et désinfectés.
Un cas particulier soulève une inquiétude : un bébé de 18 mois, venu rendre visite à un proche hospitalisé, a été contaminé. « Ce n’est pas courant, mais cela arrive, reconnaît le Dr Morel. Les enfants peuvent être contaminés par un contact prolongé, même bref, avec une personne infectée. »
L’ARS a été informée dès le 12 août. Un suivi régulier est mis en place. « Les protocoles ont été respectés », affirme une porte-parole de l’agence, qui rassure sur la sécurité des parcours de soins. Aucun patient n’a été exposé de manière massive, et les soins programmés n’ont pas été retardés.
La communication interne a été un enjeu majeur. Trop d’information risque de créer de l’affolement, trop peu peut nourrir les rumeurs. La direction a choisi une approche ciblée : chaque personne concernée reçoit un message personnalisé, avec des consignes claires et datées.
« On ne veut pas alarmer les patients, mais on ne peut pas non plus nier ce qui se passe », explique Fabrice Derbias. Les patients en soins continus ont été informés par les médecins traitants, avec des explications simples. « La gale n’est pas grave, elle se traite bien, mais il faut que tout le monde coopère », a-t-il insisté lors d’un point interne.
Les équipes restent mobilisées. Malgré la fatigue et l’inconfort lié aux démangeaisons, celles et ceux qui ont repris le travail le font avec vigilance. « On vérifie les signes chez les patients, on signale tout symptôme inhabituel », témoigne Camille Fournel, revenue au poste après son traitement.
L’épisode a aussi réveillé une vigilance collective. Des formations rapides ont été organisées pour rappeler les signes de la gale, les protocoles d’isolement, les gestes barrières spécifiques. « Ce n’est pas une maladie honteuse, ce n’est pas une faute, martèle Émilie Castan. C’est une alerte à laquelle on répond avec professionnalisme. »
Cette épidémie localisée de gale, bien que contenue, soulève des questions plus larges sur la prévention en milieu hospitalier. Le diagnostic tardif chez le premier patient montre les limites d’une lecture symptomatique trop rapide, surtout chez des personnes fragilisées par d’autres pathologies.
Il met aussi en lumière la nécessité d’un dialogue renforcé entre les équipes soignantes et les services de santé au travail. « Si nos symptômes avaient été pris plus au sérieux au début, peut-être que moins de collègues auraient été contaminés », regrette Inès Rombaut.
Enfin, cet épisode rappelle que les maladies « oubliées » peuvent réapparaître à tout moment, surtout dans des environnements clos et humides, comme les établissements de santé. La gale, souvent associée à des conditions de surpopulation ou d’hygiène défaillante, peut toucher n’importe qui – y compris des soignants rigoureux.
La gale est une parasitose cutanée provoquée par un acarien, le *Sarcoptes scabiei*, qui se transmet par contact direct et prolongé. Elle est particulièrement insidieuse en milieu hospitalier car les personnes sont contagieuses avant l’apparition des symptômes, ce qui rend son dépistage précoce difficile.
Neuf cas de gale ont été confirmés chez des soignants. Une enquête épidémiologique a permis d’identifier des dizaines de cas contacts, auxquels un traitement préventif a été prescrit.
Un patient, le premier cas index, était porteur de gale sans que cela soit diagnostiqué à temps. Des cas contacts parmi les patients ont été surveillés, mais aucun cluster massif n’a été détecté. Un bébé de 18 mois, proche d’un patient, a été contaminé.
Un traitement antiscabieux synchronisé a été administré aux cas contacts. Des mesures d’isolement, de nettoyage renforcé des locaux et du linge, ainsi que des consignes strictes de traçage des expositions ont été mises en œuvre.
Non. Malgré les arrêts maladie, les plannings ont été réajustés, les remplacements organisés. Les soins programmés ont été maintenus, et l’ARS confirme que les protocoles de sécurité ont été respectés.
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