Evier Bouche Sel Debouche 30 Min
Imaginez la scène : l’eau monte autour de vos pieds pendant que vous prenez une douche rapide. Le temps d’enfiler un peignoir, le lavabo gargouille et refuse de se vider. Panique ? Pas forcément. Dans un placard, une boîte blanche de 750 g trône bien sagement : du sel grossier. Un objet banal, certes, mais capable de ramener la quietude en quelques minutes. C’est l’histoire d’Élise Mercier, 34 ans, graphiste à Nantes, qui a découvert le pouvoir débouchant du sel après avoir lutté deux mois contre un écoulement de plus en plus lent. Elle l’a tenté « en désespoir de cause, un dimanche à 22 h ». Aujourd’hui, elle rigole encore : « J’ai cru que c’était un truc de grand-mère. L’eau s’est mise à couler si vite que j’ai failli filmer mon évier pour le prouver à mes amis. »
L’ennemi numéro un se niche dans le siphon ou plus loin dans les canalisations. Mèches de cheveux, peau morte, morceaux de savon durci et, parfois, grains de sable forment une pâte collante. Plus on attend, plus la gangue devient compacte. Un dimanche encore, Arnaud Giraud, père de jumelles de 8 ans, observe l’inévitable : « Les filles perdent beaucoup de cheveux quand elles se lavent, mais on n’y prête pas attention. Après six mois, l’eau ne descendait plus du tout. J’ai compris que le bouchon était grossier quand j’ai sorti une sorte de touffe aussi épaisse qu’un roulé de saxo. » Résultat : appel à un plombier, facture de 180 € et précieux savoir-faire. Depuis, Arnaud nettoie les crépines toutes les deux semaines et swap le savon solide contre un gel douche sans huiles, « juste pour réduire le gras qui collait au fond ».
Le sel de cuisine est composé de cristaux cubiques qui, en grand nombre, jouent le rôle de micro-balais. En contact avec l’humidité des tuyaux, ils se dissolvent lentement et entraînent mécaniquement les dépôts de savon. Leur texture rugueuse frotte les parois sans l’attaquer, un peu comme des grains de sable fins. Ensuite, l’eau bouillante transforme le savon en savon liquide : un phénomène de dégel chimique. Autrement dit, on coupe le nœud sans trancher le câble.
Dans l’atelier familial de Chloé Sai, institutrice en ZEP à Lyon, le sel remplace désormais les acides chlorhydriques. Elle partage la méthode en trois phrases : « 1/ Je verse six cuillères à soupe de gros sel dans le trou, 2/ j’attends 30 minutes pendant que je prépare le thé, 3/ je renverse 2 l d’eau frémissante. » Résultat : « Un bruit de succion, presque musical, puis l’eau reprend sa vie. » Esthétique et vertueux : pas de sur-emballage plastique, pas de produit toxique dans la grille de ventilation.
Rien de révolutionnaire, mais des habitudes qui changent la donne :
À Toulouse, Inès Ouali, blogueuse écolo, filme ses « dimanche-cure » : « Je cogne au-dessus de la porte du salon : “Qui veut faire un mini-TikTok écolo ?” Les ados arrivent en ciseaux, adorent enlever la mousse du siphon avec une petite pince. C’est cracra, mais vu qu’ils ont filmé, personne ne râle. »
Absolument. Le même gros sel dégrippe un grille-pain : une poignée secouée dans le fond absorbe l’humidité et les miettes qui collent. Sur les joints de carrelage, un mélange sel + jus de citron devient une pâte blanchissante qui décape sans décapant agressif. Les baskets blanches retrouvent leur éclat quand on les saupoudre de sel et les laisse au soleil : « L’iode attire la saleté, et le soleil séchera tout en conservant la couleur », précise Lola Ferré, vendeuse dans un magasin de sports. Quant aux taches de vin rouge sur le canapé en tissu, un amas de sel laissé 30 minutes aspire le pigment rouge puis on aspire le tout.
Le sel est désormais diplômé déboucheur, blanchisseur, et magasin d’odeurs. Coût : moins de cinquante centimes par utilisation. Délai : moins d’une heure. Inconvénients : zéro. Prochaine fois que vos pieds trempent dans une eau tiède immobile, pensez à Élise et sa boîte blanche. Vous aussi, sauverez 180 € et gagnerez un nouveau talent culinaire… celui de réparer votre salle de bain sans forcer la main de la planète.
30 minutes pile, le temps que les cristaux se collent aux dépôts et commencent à les désagréger.
Vraiment bouillante : 100 °C garantit la fonte immédiate du savon durci et propulse les débris vers les égouts.
Non. Les graisses kichen réclament un mix bicarbonate + vinaigre ou pompe manuelle, car le sel seul ne dissout pas l’huile.
Passons 30 minutes maximum, pas plus : le sel est neutre pour le cuivre et inoffensif pour le PVC moderne.
Oui, au contraire ; un entretien hebdomadaire à l’eau bouillante + une cuillère de sel équilibre l’hygiène sans surcoût.
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