Facture Airbnb Minage Cryptomonnaies 2025
Parfois, une simple facture d’électricité peut révéler une histoire bien plus complexe qu’un simple oubli de lumière allumée. C’est ce qui est arrivé à Camille Lefebvre, hôtesse Airbnb expérimentée dans une petite ville du sud de la France, lorsqu’elle a reçu un relevé de consommation énergétique à faire pâlir un centre de données. Ce qui semblait être un séjour calme, sans incident, s’est transformé en une enquête minutieuse sur l’usage détourné d’un logement de location. Derrière les murs de sa maison, une activité invisible mais énergivore s’était déroulée pendant trois semaines : du minage de cryptomonnaie à grande échelle, alimenté en parallèle par la recharge d’un véhicule électrique. Ce cas, devenu viral sur les réseaux sociaux, soulève des questions cruciales sur les limites de l’usage d’un espace privé, les responsabilités des voyageurs, et la nécessité de règles claires dans l’économie collaborative.
Lorsque Camille Lefebvre a récupéré son logement après le départ des locataires, tout semblait en ordre. Aucun dégât, pas de désordre, les clés rendues à temps. Pourtant, quelques jours plus tard, l’alerte est venue du fournisseur d’électricité : une consommation anormale, culminant à près de 1 300 euros pour un mois. Une somme inimaginable pour une maison individuelle, même bien équipée. Intriguée, Camille a demandé les détails du compteur et consulté les caméras de surveillance – uniquement installées à l’entrée, comme le prévoient les règles de respect de la vie privée.
Les images du départ ont tout changé. Alors que les voyageurs quittaient les lieux, on les voit transporter avec une urgence suspecte plusieurs gros cartons, puis démonter dix ordinateurs fixes installés dans le salon et la chambre d’amis. Des machines puissantes, visiblement configurées pour un usage intensif. Camille, qui travaille dans l’informatique, a immédiatement compris : ces PC n’étaient pas là pour regarder des films ou travailler à distance. Ils formaient un véritable rig de minage, opérant en continu pendant des jours.
« Je me suis dit : “Mais qu’est-ce qu’ils faisaient ici ?” », raconte-t-elle dans une vidéo TikTok qui a dépassé le million de vues. « Le logement était censé être un lieu de repos, pas une mine de Bitcoin. »
Le minage de cryptomonnaie, surtout via des cartes graphiques (GPU), est une activité extrêmement gourmande en énergie. Contrairement à une utilisation ponctuelle d’un ordinateur, le minage fonctionne 24 heures sur 24, à pleine puissance. Les cartes graphiques tournent à leur maximum, générant une chaleur intense et consommant entre 300 et 600 watts chacune, selon la configuration.
En théorie, dix ordinateurs à 500 watts en fonctionnement continu pendant trois semaines représentent une consommation d’environ 2 500 kWh. À un tarif moyen de 0,20 euro le kWh, cela revient à 500 euros. Mais dans le cas de Camille, la facture atteint 1 300 euros. Où est la différence ?
Le deuxième élément, souvent sous-estimé, est la borne de recharge pour voiture électrique, installée sur le parking extérieur. Bien que légalement autorisée, son usage n’était pas prévu dans les conditions de location. Or, recharger un véhicule électrique, surtout s’il s’agit d’un modèle comme une Tesla ou une Polestar, peut consommer jusqu’à 11 kW par heure. Une charge complète, effectuée plusieurs fois par semaine, ajoute facilement 500 à 800 kWh supplémentaires.
« Je n’avais pas pensé que quelqu’un puisse utiliser ma borne comme une station gratuite », explique Camille. « Mais en y repensant, j’avais remarqué une voiture garée tout le temps, et des câbles branchés en permanence. Je pensais qu’ils étaient là pour profiter du calme. »
C’est ce cumul – minage permanent et recharge fréquente – qui a fait exploser la facture. Le système électrique de la maison n’a pas flanché, mais le compteur a enregistré une charge constante, sans les baisses normales la nuit ou pendant les absences. « C’est comme si une petite entreprise avait pris possession des lieux », résume Thomas Berthier, ingénieur en énergie renouvelable contacté par Camille pour analyser les données.
Le scénario, bien que rare, n’est pas unique. En 2022, un hôte en Espagne avait découvert un réseau de 24 machines de minage dans un chalet de montagne. En Allemagne, un propriétaire avait porté plainte après avoir trouvé des serveurs clandestins dans une cave louée comme espace de stockage. La tentation est forte : profiter d’un logement à prix fixe pour faire fonctionner des équipements coûteux, en externalisant la facture.
Les conditions générales d’Airbnb interdisent les activités illégales ou nuisibles, mais ne mentionnent pas explicitement le minage de cryptomonnaie ou l’utilisation intensive des bornes de recharge. Cette ambiguïté permet à certains voyageurs de justifier leurs actions : « Ce n’est pas interdit, donc c’est permis. »
Pourtant, l’esprit de la plateforme repose sur un usage raisonnable du logement. « On ne loue pas une maison pour en faire un data center », insiste Camille. « Mais sans règle claire, c’est à l’hôte de prouver l’abus. »
Après avoir déposé une plainte auprès d’Airbnb, Camille a obtenu que les locataires soient contactés. Après quelques échanges tendus, ceux-ci ont accepté de rembourser la différence de consommation, soit environ 1 000 euros. Une solution à l’amiable, mais qui aurait pu mal se terminer.
Depuis, Camille a mis à jour son annonce : « Interdiction formelle du minage, du piratage, de l’utilisation de serveurs, et de la recharge de véhicules sans accord préalable. » Elle ajoute même une clause de surcharge en cas de consommation anormale, mesurée via un compteur intelligent.
Face à ces dérives, certaines plateformes commencent à adapter leurs politiques. En 2023, Vrbo a introduit une clause sur l’usage énergétique raisonnable, tandis qu’Airbnb teste des alertes automatiques pour les consommations anormales dans les logements équipés de compteurs connectés. Mais ces mesures restent limitées, surtout en Europe, où la protection des données freine l’installation de systèmes de surveillance énergétique.
Le minage de cryptomonnaie à domicile, populaire au début des années 2010, est devenu marginal. La difficulté des réseaux comme Bitcoin a augmenté exponentiellement, rendant le minage individuel presque inutile. Même avec des cartes haut de gamme, les gains sont dérisoires comparés au coût de l’électricité.
« Aujourd’hui, miner du Bitcoin avec un PC, c’est comme vouloir remplir une piscine avec une cuillère », explique Julien Morel, ancien mineur devenu consultant en blockchain. « Sauf si tu as accès à de l’électricité gratuite ou très bon marché, tu perds de l’argent. »
Le basculement d’Ethereum vers le Proof-of-Stake en 2022 a sonné le glas du minage via GPU pour cette blockchain. Les cartes graphiques ne sont désormais plus utiles pour valider les transactions. Seules quelques altcoins, moins connues, restent minables avec du matériel grand public, mais leur valeur est souvent instable.
« Ce que ces voyageurs ont fait n’était probablement pas très lucratif », estime Julien Morel. « Peut-être quelques centaines d’euros de cryptos, au prix de milliers en électricité. Le vrai bénéfice, c’était de contourner leurs propres frais. »
Camille ne veut pas devenir méfiante, mais elle reconnaît qu’elle a appris une dure leçon. « Je croyais que mon annonce était claire. Maintenant, je sais qu’il faut tout préciser. » Elle recommande aux hôtes d’installer des compteurs intelligents, de définir des plafonds de consommation, et d’inclure des clauses spécifiques dans leurs conditions.
« Ce n’est pas une question de méfiance, mais de protection. On met parfois des milliers d’euros dans une maison, on a le droit de la protéger. »
Pour les voyageurs, l’histoire doit servir d’avertissement. « On ne loue pas un Airbnb pour faire des affaires en douce », souligne Lina Kassir, voyageuse fréquente et blogueuse voyage. « Le confort, le calme, la confiance – tout ça repose sur un équilibre. Si on le casse, c’est toute la communauté qui en souffre. »
Elle ajoute : « J’ai vu des hôtes limiter les arrivées tardives, imposer des cautions plus élevées, ou refuser les locations longues, à cause de quelques cas comme celui-ci. C’est dommage, car la majorité des voyageurs sont respectueux. »
Les biens loués en location courte durée ne sont pas des ressources illimitées. L’électricité, l’eau, l’internet – tout a un coût. Utiliser ces ressources pour des activités industrielles ou commerciales, sans accord, constitue un abus. Cela nuit aux hôtes, dégrade la relation de confiance, et peut entraîner des conséquences juridiques.
Il est essentiel pour les hôtes de préciser dans leurs annonces les usages interdits : minage, serveurs, événements privés, recharge intensive, etc. Les voyageurs doivent lire ces règles attentivement. Une omission n’est pas une autorisation.
L’installation de compteurs intelligents, de bornes de recharge avec identification, ou de systèmes de suivi de consommation permet de détecter les anomalies rapidement. Ces outils ne sont pas intrusifs s’ils sont déclarés et utilisés à des fins de protection raisonnable.
Techniquement, le minage n’est pas illégal en soi, mais son usage dans un logement de location sans autorisation peut violer les conditions du bail ou de la plateforme. Si cela entraîne une surconsommation abusive, l’hôte peut exiger le remboursement des frais ou refuser le paiement via la plateforme.
Oui, si cela est prévu dans les conditions de location. De nombreux hôtes incluent une clause de consommation raisonnable ou une caution pour frais supplémentaires. En cas de dépassement anormal, la preuve via un relevé de compteur peut justifier un remboursement.
Les signes incluent une chaleur anormale dans une pièce, un bruit constant de ventilateurs, une surconsommation électrique, ou la présence de matériel informatique non déclaré. Des applications de suivi de consommation ou des compteurs connectés peuvent aider à détecter les anomalies.
Très rarement, surtout à domicile. Le coût de l’électricité, la difficulté des réseaux et la concurrence des fermes industrielles rendent le minage grand public peu viable. Dans un contexte de location, les gains potentiels sont largement inférieurs aux frais engendrés.
Seulement si cela est explicitement autorisé. Beaucoup d’hôtes proposent ce service moyennant un supplément ou une réservation préalable. En l’absence d’autorisation, l’utilisation peut être considérée comme un abus de biens.
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