Feria Beziers 2025 Joie Et Securite
Béziers, ville aux racines profondes et aux pulsations festives, s’apprête à vivre l’un des moments les plus intenses de son année. Pendant cinq jours, la cité languedocienne devient un vaste théâtre de traditions, de musique, de sport et de débats. Plus d’un million de personnes sont attendues, attirées par une alchimie rare entre héritage culturel et modernité. Entre sécurité renforcée, fidélité aux usages locaux et recherche d’un modèle économique durable, la Feria de Béziers incarne bien plus qu’une simple fête : elle est un laboratoire d’équilibres. Entre les ruelles pavées et les arènes bondées, les habitants, les artistes et les autorités s’unissent pour faire de cet événement une réussite collective, sans renier ce qui fait l’âme de la ville.
Organiser une manifestation de cette ampleur exige une logistique digne d’un événement d’État. Chaque année, la mairie de Béziers met en place un dispositif sécuritaire d’ampleur, coordonné avec les services de l’État. Des réunions régulières avec le préfet, le sous-préfet et le nouveau commissaire de police définissent les priorités : fluidité, clarté, prévention. L’objectif affiché est simple : permettre la fête, mais sans compromettre l’ordre public.
117 policiers municipaux sont mobilisés, appuyés par des renforts de la Police nationale venus des différents secteurs du département. Deux compagnies de CRS, chacune composée de 60 à 70 hommes, patrouillent en soutien. Les pompiers et les unités Sentinelle assurent une présence constante, notamment dans les zones sensibles comme les arènes ou les Allées Paul Riquet. Des points de vigilance sont installés tous les 500 mètres, et des équipes médicales restent en alerte permanente.
Un détail révélateur de la rigueur du plan : tout s’arrête à 3 heures du matin. Dès 2 heures, les équipes commencent à calmer les foyers de tension, et la vente d’alcool est interrompue à 2 h 30. Cette règle stricte, mise en place après des années d’expérience, vise à éviter les débordements en fin de nuit. “On ne veut pas d’une ambiance de guerre urbaine, on veut une fiesta populaire, mais maîtrisée”, confie Élodie Rousset, coordinatrice des services municipaux pendant la Feria. “L’an dernier, on a vu des jeunes rentrer chez eux à pied, sereins, sans incident. C’est ça, le vrai succès.”
Oui, et c’est l’un des grands changements observés ces dernières années. La ville a fait le choix de prolonger la fête dans la journée, en y intégrant des événements accessibles à tous. Le dimanche 17, la course de caisses à savon attire des dizaines de familles. Enfants et ados rivalisent d’ingéniosité pour concevoir des bolides colorés, parfois surprenants, qui dévalent les rues sous les encouragements. “Mon fils a passé deux mois à construire sa caisse avec son papy. C’est un moment de transmission, pas juste une course”, raconte Amina Belkacem, habitante du quartier Saint-Christophe.
Mercredi 13, ce sont plus de 1 200 coureurs qui s’élancent pour les 10 kilomètres de la Feria, à midi. Une épreuve exigeante, surtout sous la chaleur estivale. Pour y faire face, la municipalité a installé des points d’eau tous les deux kilomètres, gérés par des bénévoles. “On a vu des gens s’écrouler l’an dernier, déshydratés. Cette année, on veut que tout le monde termine en sécurité”, précise Julien Ferrand, responsable des services techniques.
Ces initiatives traduisent une volonté claire : ouvrir la Feria à un public plus large, sans pour autant effacer son caractère festif. La journée devient un espace de partage, tandis que la nuit reste réservée à l’effervescence, encadrée.
La corrida divise, mais à Béziers, elle reste un symbole. Le maire, Robert Ménard, ne cache pas son ambivalence : il n’est pas amateur de tauromachie, mais il la défend comme un élément identitaire. “On ne va pas céder à ceux qui veulent bannir la chasse, la pêche, le chant des coqs ou les corridas. Ici, on a une culture, et on ne la reniera pas”, déclare-t-il publiquement, non sans provocation.
Le programme taurin de cette année est marqué par l’émotion : Sébastien Castella, l’un des toreros les plus respectés, toréera à trois reprises, dont une date spéciale pour fêter les 25 ans de son alternative. Le 16, Léa Vicens, une figure montante qu’il admire, se produira après une halte chez les Gruss, célèbre famille de cirque. “C’est une jeune femme courageuse, dotée d’une élégance rare. Sa présence honore la tradition”, confie un aficionado de longue date, Louis Granier, 78 ans, qui assiste à la Feria depuis 1963.
En parallèle, une messe géante réunira 19 prêtres dans les arènes, mêlant foi et ferveur populaire. Des familles entières y participent, certains en costume régional. Pour eux, la corrida n’est pas un spectacle de violence, mais un rituel, une danse millénaire. “On ne tue pas un taureau pour le plaisir. On le fait avec respect, dans un cadre codifié. Ceux qui ne comprennent pas devraient venir assister à une corrida avant de juger”, ajoute Granier.
Oui, et c’est une innovation qui marque profondément cette édition. Deux chars monumentaux, hauts de 10 mètres et façonnés en papier mâché à Putignano, en Italie, feront leur entrée lors du pregon. L’un rend hommage à Saint-Aphrodise, figure légendaire du christianisme biterrois, supposé avoir évangélisé la ville au Ier siècle. L’autre célèbre la Vierge du 15 août, au cœur de la dévotion locale.
Pour permettre leur passage, les lignes électriques ont été temporairement enterrées. Un effort logistique important, mais symboliquement fort. “On veut raconter Béziers, année après année, à travers ces chars”, explique Camille Vernet, chargée de la communication de la Feria. “C’est une manière de faire vivre l’histoire, sans tomber dans le folklore vide.”
L’idée est de créer un nouveau rituel : chaque année, un nouveau char viendra enrichir le cortège, dédié à une figure, un événement ou un artisanat local. Un projet à long terme, qui donne à la Feria une dimension narrative, presque cinématographique.
Fragile, mais en évolution. Olivier Margé, directeur des arènes, a connu des années d’essais, d’échecs, puis de succès. Aujourd’hui, des activités comme le cinéma en plein air ou le toro-piscine (une course de taureaux dans une piscine municipale) rencontrent un franc succès populaire. Mais la société Onetoro, chargée de l’exploitation, accumule des dettes : au moins 200 000 euros d’addition, selon les dernières estimations.
La ville refuse de renflouer une entreprise privée. “On n’est pas là pour subventionner des pertes”, martèle un élu. Un retour en régie est à l’étude, notamment pour reprendre le contrôle de la gestion. Un déficit de 20 % sur les recettes est compensé en partie par une TVA de 20 %, mais l’équilibre reste précaire.
Les trois associés – Simon, Olivier Margé, Sébastien Castella et Simon Casas – doivent bientôt se rencontrer avec les propriétaires des arènes pour discuter d’un avenir viable. “On ne peut pas continuer comme ça. Il faut repenser le modèle, sans sacrifier la qualité”, confie Margé, visiblement tendu.
En jouant sur les contrastes. La diffusion d’un clip intitulé “Fiesta Loca”, créé à l’aide de l’intelligence artificielle, surprend et amuse. C’est un clin d’œil, une manière de dire que Béziers n’est pas figée. Deux groupes locaux, Les Écumeurs et La Rive Sud, ouvriront pour Yann Muller, star montante de la scène française. Des concerts gratuits, des installations artistiques, des expositions sur l’histoire de la ville : tout est fait pour mêler passé et présent.
Pourtant, certaines limites sont claires. Pas d’encierros cette année, jugés trop risqués. Et la présence d’activistes anti-corrida devant la mairie ou chez le maire, avec des pancartes “la ville finance la torture”, montre que le débat reste vif. “On vit dans une société pluraliste. Il faut accepter les critiques, mais ne pas se laisser dicter notre culture”, résume Robert Ménard.
Avant tout, l’absence d’incident grave. Tout le monde garde en mémoire le drame de 2012, où un jeune homme a perdu la vie lors d’un piétinement. Depuis, la sécurité est une obsession. Si cette année encore, la fête se termine sans drame, ce sera perçu comme une victoire collective.
Les chars, la messe, le pregon, les courses : autant de moments qui auront scellé un élan commun. La Feria de Béziers ne cherche pas à plaire à tout le monde. Elle assume ses contradictions, son identité, son histoire. Elle propose un contrat tacite : rester ouvert aux autres, mais sans renier ce que l’on est. Prudent, mais vivant. Ancré, mais en mouvement.
Deux compagnies de CRS, soit entre 120 et 140 hommes, sont déployées pour renforcer l’ordre public, notamment durant les nuits festives. Ils interviennent en appui des policiers municipaux et nationaux, en cas de tension ou de regroupement massif.
Les lignes ont été temporairement enterrées pour permettre le passage des deux grands chars du pregon, hauts de 10 mètres. Cette mesure exceptionnelle illustre l’importance accordée à la procession et à la sécurité du cortège.
Il s’agit d’un événement populaire où des taureaux sont lâchés dans une piscine municipale, poursuivis par des participants en maillot de bain. L’attraction, très suivie, allie humour, adrénaline et tradition, tout en étant strictement encadrée.
Non. La ville ne subventionne pas les spectacles taurins organisés par la société privée Onetoro. Elle refuse d’éponger les pertes d’une entreprise privée, même si les arènes sont un lieu emblématique de la Feria.
Robert Ménard affirme que la corrida, malgré ses réserves personnelles, fait partie intégrante de la culture locale. Il s’oppose fermement à ceux qui souhaitent l’interdire, la considérant comme un symbole de résistance identitaire face aux pressions uniformisatrices.
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