Festival Imaginaires Ludiques Alencon Gobelin Demene
Chaque année, à l’automne, la ville d’Alençon vibre au rythme des dés qui roulent, des cartes qui s’entrechoquent et des rires qui fusent. Depuis neuf éditions, le Festival des Imaginaires ludiques (FIL) s’est imposé comme un incontournable du paysage culturel local, rassemblant familles, passionnés de jeux de société, créateurs et éditeurs autour d’un même amour du ludique. En 2024, ce sont 4 200 visiteurs qui ont franchi les portes de la halle aux Toiles, transformée pour l’occasion en territoire d’aventures, de découvertes et de convivialité. Mais loin de se reposer sur ses succès, l’association organisatrice, Le Gobelin farceur, prépare déjà un tournant majeur : un déménagement ambitieux pour accueillir toujours plus de joueurs, toute l’année, et célébrer dignement son 10e anniversaire en 2026.
Le FIL n’est plus seulement un événement éphémère : c’est devenu un marqueur de la rentrée alençonnaise, attendu avec impatience par les habitants comme par les visiteurs extérieurs. En trois jours, du vendredi au dimanche, plus de 4 200 personnes ont arpenté les allées de la halle aux Toiles, attirées par la promesse d’un moment hors du temps. Le succès grandissant – 330 personnes le vendredi soir, 2 000 le samedi, 1 900 le dimanche – témoigne d’un engouement qui dépasse désormais les cercles restreints des amateurs de jeux. Xavier Matéos, chargé de communication du festival, observe ce phénomène avec satisfaction : « On sent une réelle montée en puissance. L’an passé, on était déjà contents, mais cette année, il y a une énergie particulière. Les gens viennent en famille, entre amis, pour découvrir, jouer, échanger. Certains nous demandent même s’il ne pourrait pas y avoir deux festivals par an ! »
Cette dynamique s’inscrit dans une tendance nationale : le marché des jeux de société connaît un essor fulgurant, avec près de 1 400 nouveautés chaque année. Du jeu de stratégie au jeu coopératif, en passant par les escape games grandeur nature ou les jeux narratifs, il y en a pour tous les goûts. À Alençon, ce boom est bien perçu. Clémence Rivoallan, libraire à Le Passage, témoigne : « On voit de plus en plus de clients venir chercher des jeux non-genrés, des cadeaux qui ne soient pas limités aux garçons ou aux filles. Le FIL joue un rôle éducatif, presque citoyen, en montrant que le jeu est un terrain d’égalité. »
Le festival, avec son clin d’œil au patrimoine local – le nom « Imaginaires ludiques » fait écho à la dentelle d’Alençon –, réussit à allier tradition et modernité. Il devient un lieu de rencontre intergénérationnel, où un grand-père peut découvrir un jeu de rôle avec son petit-fils, où des adolescents s’initient au jeu de société autour d’un plateau de Catan ou de Dixit. Pour Élodie Tanguy, venue avec ses deux enfants de 8 et 11 ans, l’expérience est précieuse : « On joue beaucoup à la maison, mais ici, c’est différent. Il y a une ambiance, une effervescence. On découvre des jeux qu’on n’aurait jamais testés seuls. Et puis, on voit d’autres familles, on discute… C’est vivant. »
Porté par l’association Le Gobelin farceur, le FIL repose sur une équipe passionnée, mais aussi sur une structure associative en pleine croissance. Avec 130 adhérents, et un renouvellement constant après chaque édition, l’association a atteint les limites de son espace actuel. « On a besoin de respirer », lance Emmanuel Montebran, président du Gobelin farceur. « Le festival, c’est formidable, mais nous, on veut exister toute l’année, pas seulement trois jours en septembre. »
C’est pourquoi un déménagement est annoncé pour octobre 2024 : la nouvelle adresse, au 43 rue du Pont-Neuf, offrira une surface doublée par rapport à l’ancien local. Ce changement stratégique permettra d’accueillir des soirées jeux hebdomadaires, des ateliers pour enfants, des formations aux animateurs, mais aussi des espaces de stockage pour la collection de plus de 1 200 jeux – une des plus importantes du département.
« On ne veut pas juste être une association de festival », insiste Montebran. « On veut devenir un lieu de vie, un tiers-lieu où les gens viennent autant pour jouer que pour se rencontrer, apprendre, créer. » Ce projet s’inscrit dans une logique de développement durable : un espace accessible, ouvert à tous, avec des tarifs modulés selon les revenus, des animations inclusives, et un accent mis sur les jeux éco-responsables ou fabriqués localement.
Le déménagement coïncidera aussi avec une phase de préparation intense pour la 10e édition du FIL, prévue en septembre 2026. « C’est un cap symbolique », note Xavier Matéos. « Dix ans, c’est une belle étape. On veut marquer le coup, avec des invités d’exception, des créations inédites, peut-être même une exposition sur l’histoire du jeu de société en Normandie. »
Le jeu, au FIL, n’est pas qu’un divertissement : c’est un outil social. Depuis plusieurs années, l’association travaille avec des structures médico-sociales, des écoles, des centres de loisirs, pour proposer des ateliers adaptés à tous les publics. Des jeux tactiles pour les personnes malvoyantes, des parcours sensoriels pour les enfants autistes, des animations en LSF (langue des signes française) : l’accessibilité est au cœur de la démarche.
« Le jeu, c’est un langage universel », affirme Thomas Lefebvre, animateur bénévole depuis cinq ans. « Quand un enfant muet parle à travers un jeu de rôle, quand un adulte isolé rit autour d’un plateau, c’est magique. On n’a pas besoin de mots, on a besoin de règles, d’écoute, de respect. Et ça, le jeu l’apprend mieux que n’importe quel cours. »
Le festival attire aussi de plus en plus de joueurs venus d’horizons variés. Cette année, plusieurs éditeurs indépendants étaient présents, notamment des créateurs de jeux africains ou asiatiques, proposant des mécaniques inédites. « On a fait découvrir le Mancala à des dizaines d’enfants », raconte Aïcha Ndiaye, game designer originaire du Sénégal. « C’est un jeu ancestral, mais il parle à tout le monde. Ici, on ne juge pas, on essaie, on échange. C’est exactement ce qu’il nous faut. »
Dans un monde saturé d’écrans, le succès du FIL interroge. Pourquoi des milliers de personnes viennent-elles volontairement s’asseoir autour d’un plateau de jeu, alors que les jeux vidéo offrent des expériences immersives en 3D ? La réponse tient peut-être à ce que les jeux de société offrent de plus rare : du lien.
« Mon fils joue beaucoup en ligne, mais ici, il est différent », observe Marc Aubert, père de deux adolescents. « Il parle, il rit, il réfléchit. Il ne fuit pas dans un avatar. Il est là, présent. Et moi, je suis avec lui. C’est précieux. »
Les jeux vidéo, d’ailleurs, ne sont pas absents du FIL. Des ateliers de jeux indépendants, des démonstrations de jeux de plateforme ou de jeux narratifs ont attiré un public jeune, souvent surpris de découvrir des productions alternatives aux blockbusters habituels. « On veut montrer qu’il existe une autre culture du jeu », explique Léa Cottin, médiatrice culturelle. « Un jeu, ce n’est pas forcément une course aux graphismes ou aux armes. C’est aussi une histoire, une émotion, une réflexion. »
Le FIL n’est pas qu’un événement festif : il a un impact économique et social mesurable. Les commerçants du centre-ville, comme la librairie Le Passage ou le magasin Pinocchio, constatent une augmentation notable de leur fréquentation pendant les jours du festival. « On fait parfois 30 % de notre chiffre d’affaires du mois en trois jours », confie Camille Pinot, gérante de Pinocchio. « Et ce n’est pas que des ventes de jeux. Les gens viennent, ils boivent un café, ils achètent un livre, ils flânent. C’est toute l’économie locale qui en profite. »
La municipalité, qui soutient l’événement, y voit aussi un levier d’attractivité. « Alençon, c’est une ville de patrimoine, mais aussi de création », souligne une élue, sous couvert d’anonymat. « Le FIL montre qu’on peut allier tradition et innovation, qu’on peut être une petite ville dynamique, tournée vers les nouvelles formes de culture. »
L’avenir du FIL s’écrit désormais au 43 rue du Pont-Neuf. Le nouveau local, en cours d’aménagement, devrait ouvrir ses portes en octobre 2024. Outre les soirées jeux régulières, l’association prévoit des résidences d’auteurs, des ateliers de création de jeux, et même un incubateur pour jeunes créateurs. « On veut que le Gobelin farceur devienne un laboratoire du jeu », annonce Emmanuel Montebran.
Le 10e anniversaire, en 2026, sera l’occasion d’un grand rassemblement. Des invités internationaux sont déjà pressentis, et une exposition temporaire sur l’histoire du jeu de société en France est en projet. « On rêve d’un événement qui marquera les esprits », confie Xavier Matéos. « Pas seulement pour les joueurs, mais pour toute la ville. »
La 9e édition du Festival des Imaginaires ludiques a attiré 4 200 visiteurs à Alençon, avec une progression par rapport à l’année précédente. Trois jours d’animations, de découvertes et de rencontres ont confirmé le succès populaire de l’événement, devenu incontournable de la rentrée culturelle locale.
Le Gobelin farceur est à l’origine du FIL. Elle anime une communauté de 130 adhérents, développe des activités ludiques tout au long de l’année, et prépare un déménagement stratégique pour étendre son offre et renforcer son ancrage territorial.
Le FIL favorise le lien social, l’inclusion, la mixité et la découverte culturelle. Il s’adresse à tous les âges et tous les publics, et s’inscrit dans une démarche éducative et citoyenne, en valorisant le jeu comme outil d’apprentissage et de partage.
Le Gobelin farceur déménage au 43 rue du Pont-Neuf en octobre 2024, avec un local deux fois plus grand. L’objectif est d’accueillir des activités régulières et de préparer sereinement la 10e édition du FIL, prévue en septembre 2026.
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