Fete Science Intelligences Loudeac
En cette année 2025, la Fête de la science s’installe avec enthousiasme à Loudéac, dans les Côtes-d’Armor, pour une quinzaine d’animations riches en découvertes, réflexions et échanges. Du samedi 4 au mardi 14 octobre, la médiathèque de la ville devient un laboratoire vivant autour du thème des intelligences , explorant aussi bien les formes humaines, animales que numériques. Ce fil rouge traverse une programmation variée : conférences, ateliers participatifs, expositions et un jeu grandeur nature conçu pour stimuler les esprits curieux. À travers cette immersion collective, les organisateurs souhaitent démystifier des notions complexes, ouvrir des débats et surtout, inviter chacun à repenser ce que signifie penser, apprendre et comprendre dans un monde en mutation constante.
Le choix du thème intelligences n’est pas anodin. Alors que les intelligences artificielles transforment progressivement les modes de travail, d’apprentissage et de création, la Fête de la science souhaite offrir un espace de dialogue éclairé. Plutôt que de céder à la fascination ou à la crainte, les organisateurs ont opté pour une approche pédagogique et inclusive. L’objectif ? Faire émerger une compréhension fine et nuancée de ce que recouvre aujourd’hui le mot intelligence .
Clément Le Guen, bibliothécaire et coordinateur du projet à Loudéac, explique : Nous voulions un thème qui parle à tout le monde, des enfants aux seniors, sans pour autant sacrifier la rigueur scientifique. “Intelligences” permet de parler d’éducation, de technologie, de biologie, de philosophie… C’est un pont entre les disciplines. C’est ainsi que des partenariats ont été tissés avec des associations locales, des chercheurs indépendants et des artistes pour construire une programmation transversale.
La première conférence, intitulée Petites histoires des intelligences artificielles , s’impose comme un point d’entrée accessible. Animée par l’association Éclosion, spécialisée dans la médiation scientifique autour des technologies, elle propose un voyage chronologique allant des premiers algorithmes des années 1950 aux modèles d’apprentissage profond d’aujourd’hui. Pendant une heure et demie, le public découvre les jalons techniques, mais aussi les débats éthiques qui ont accompagné l’évolution de l’IA.
On a tendance à croire que l’IA est une invention récente, alors qu’elle a traversé plusieurs “hivers” technologiques , souligne Élise Tran, chargée de projet chez Éclosion. Notre but est de montrer que derrière les chatbots et les générateurs d’images, il y a des décennies de recherche, des espoirs déçus, des rebonds inattendus. La conférence s’attarde notamment sur les limites actuelles des systèmes d’IA : leur dépendance aux données, leur absence de conscience, et les biais intégrés parfois involontairement par leurs concepteurs.
Un moment fort de la séance est consacré à une démonstration en direct : un modèle IA simple est entraîné devant le public à reconnaître des dessins d’animaux. Les erreurs du système – un chat pris pour un chien, un lapin confondu avec un mouton – deviennent des occasions de comprendre les mécanismes d’apprentissage automatique. Ce n’est pas magique, c’est mathématique , résume Élise Tran, sous les rires complices du public.
Au-delà des conférences, la médiathèque mise sur l’expérimentation. Plusieurs ateliers sont programmés pour différents publics, chacun conçu comme un espace d’action et de création. Les enfants de 8 à 12 ans participent à un atelier de robotique pédagogique, où ils programment de petits robots mobiles pour qu’ils résolvent des labyrinthes. C’est une première approche de la logique algorithmique , précise Lucie Delattre, animatrice scientifique. Ils doivent anticiper les mouvements, corriger les erreurs, comme un cerveau qui apprend.
Pour les adolescents, un atelier de création d’IA artistique est proposé. À l’aide d’outils libres et simples, les participants entraînent un modèle à produire des œuvres visuelles à partir de thèmes imposés – par exemple, la forêt du futur ou un humain et une machine en dialogue . Le résultat ? Des images surréalistes, parfois troublantes, qui ouvrent la discussion sur la notion d’auteur et de créativité. J’ai demandé à l’IA de dessiner un souvenir d’enfance, raconte Tom, 15 ans. Elle a généré une scène entre un enfant et un robot sous un ciel violet. Ce n’est pas du tout mon souvenir… mais c’est intéressant.
Un atelier intergénérationnel, intitulé L’intelligence du vivant , rassemble seniors et jeunes autour de l’étude des comportements intelligents chez les animaux. À travers des vidéos et des expériences simples, les participants découvrent comment les corbeaux utilisent des outils, comment les abeilles communiquent par la danse, ou comment les plantes réagissent à leur environnement. Cela remet en question l’idée que l’intelligence est uniquement humaine , observe Awa Diop, biologiste invitée pour l’occasion. Le vivant a développé des formes d’adaptation incroyablement sophistiquées, bien avant l’informatique.
Le clou de la programmation est sans conteste le jeu grandeur nature, imaginé comme une chasse aux indices répartis dans la médiathèque et ses alentours. Intitulé Réseau Zêta , il plonge les participants dans un scénario fictif : une intelligence artificielle expérimentale a été piratée et diffuse des informations erronées. Le joueur, ou l’équipe, incarne un groupe de citoyens-scientifiques chargé de restaurer la vérité en résolvant des énigmes scientifiques, logiques et linguistiques.
Ce n’est pas un simple jeu d’évasion , précise Léonie Ferrand, conceptrice du jeu et enseignante en sciences cognitives. Chaque énigme correspond à une forme d’intelligence : une épreuve de mémoire pour l’intelligence humaine, un défi de coopération pour l’intelligence collective, un puzzle algorithmique pour l’IA. Les joueurs doivent ainsi alterner entre réflexion individuelle et travail d’équipe, manipuler des objets, décoder des messages, et même interagir avec un chatbot intégré au jeu.
Le jeu est conçu pour être accessible à partir de 12 ans, avec plusieurs niveaux de difficulté. Il peut se jouer en solo ou en équipe de quatre. Ce qui est fascinant, c’est de voir comment les gens adoptent des stratégies différentes , observe Léonie Ferrand. Certains foncent tête baissée, d’autres prennent du recul. Certains discutent, d’autres préfèrent diriger. C’est une vraie fenêtre sur la diversité des intelligences.
Les retours sont unanimes : l’immersion est totale. J’ai joué avec mes deux enfants, raconte Hervé Vasseur, 48 ans. On s’est disputés, on a rigolé, on a appris. À un moment, on devait décrypter un code basé sur le langage des abeilles… Je ne savais même pas que ça existait !
Pour les plus jeunes, le jeu devient une métaphore vivante des défis technologiques contemporains. On comprend mieux pourquoi il faut vérifier les sources, pourquoi l’IA peut se tromper , ajoute Camille, 13 ans, qui a participé avec son club de sciences au collège.
Si l’IA attire les regards, la programmation insiste tout autant sur les formes d’intelligence souvent sous-estimées. Une exposition photographique, réalisée en collaboration avec des naturalistes locaux, met en lumière les comportements complexes des animaux de Bretagne : le héron qui ajuste sa stratégie de pêche selon les marées, la martine qui reconnaît les visages humains, le poulpe qui ouvre des coquillages avec méthode.
Un autre atelier, L’intelligence émotionnelle , s’adresse aux adultes. Animé par un psychologue spécialisé en intelligence émotionnelle, il explore comment la capacité à comprendre et gérer ses émotions influence la prise de décision, la créativité et les relations humaines. Une machine peut analyser des données, mais elle ne ressent pas l’empathie, la peur ou l’intuition , rappelle le formateur, Théo Mercier. Ces formes d’intelligence sont irremplaçables.
La Fête de la science à Loudéac ne se contente pas de diffuser du savoir : elle invite à le produire. Un espace de science participative est mis en place, où les visiteurs peuvent contribuer à de véritables projets de recherche. L’un d’eux, en partenariat avec l’université de Rennes, consiste à annoter des images satellites pour cartographier la biodiversité locale. Un autre invite à tester des applications d’IA conçues pour aider les personnes malvoyantes à identifier des objets.
La science ne doit pas être réservée aux laboratoires , affirme Clément Le Guen. En participant, les citoyens deviennent des acteurs du progrès scientifique, pas seulement des spectateurs.
Les organisateurs ont fait le choix de ne pas esquiver les questions sensibles. Une table ronde, intitulée L’IA, au service de qui ? , réunit chercheurs, citoyens et élus locaux pour discuter des risques liés à la concentration des technologies, à la surveillance algorithmique ou à la perte d’autonomie dans les décisions humaines.
Il ne s’agit pas de diaboliser l’IA, mais de l’inscrire dans un cadre éthique , insiste Élise Tran. Qui décide de ce qu’elle apprend ? Qui contrôle ses biais ? Qui en bénéficie ? Ce sont des questions politiques autant que techniques.
À l’issue des dix jours d’animations, plusieurs milliers de personnes auront participé, des écoles aux familles, des retraités aux étudiants. La médiathèque de Loudéac, souvent perçue comme un lieu de conservation, se révèle aussi comme un espace de confrontation, d’expérimentation et d’innovation.
Ce qui m’a marqué, c’est la curiosité, la bienveillance dans les échanges , confie Awa Diop. On a vu des enfants expliquer l’apprentissage machine à leurs grands-parents, des ados questionner les chercheurs pendant une heure après un atelier… C’est ça, l’intelligence collective.
Les événements sont conçus pour tous les âges, avec des activités spécifiques pour les enfants, les adolescents, les adultes et les seniors. L’accent est mis sur l’accessibilité et l’intergénérationnel.
Oui, certains ateliers, notamment ceux impliquant du matériel technique ou un nombre limité de places, demandent une inscription en ligne ou sur place. Les conférences et l’exposition, en revanche, sont libres d’accès.
Des adaptations ont été prévues : parcours tactile pour les malvoyants, documents en gros caractères, et énigmes audio. Une version simplifiée est également disponible sur tablette pour les personnes à mobilité réduite.
Oui, la médiathèque mettra en ligne une sélection de vidéos, fiches pédagogiques et kits d’activités pour prolonger l’expérience. Certains ateliers seront aussi réitérés dans les mois suivants.
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