Filmer Accident 135e 109 Drome 2025 Amendes Salantes
En France, la sécurité routière reste un enjeu majeur, mais certaines pratiques persistantes mettent en péril cette priorité collective. L’un des comportements les plus préoccupants est l’utilisation d’appareils mobiles au volant, souvent motivée par une curiosité mal placée ou une addiction aux réseaux sociaux. Alors que les amendes et les retraits de points s’accumulent, des témoignages récents illustrent les conséquences concrètes de ces actes, parfois tragiques.
En 2023, une étude de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) révélait que 17 % des accidents graves impliquaient une distraction au volant, dont une part significative liée à l’utilisation de smartphones. Cette tendance, souvent banalisée, cache pourtant des risques considérables. « J’ai vu un camion renversé sur l’A7, j’ai sorti mon téléphone pour filmer… Je ne pensais pas que ça me coûterait 135 € et trois points », raconte Léa Fontaine, automobiliste habituelle de la région lyonnaise. Son témoignage reflète une réalité partagée par de nombreux usagers, persuadés que quelques secondes d’attention détournée ne compromettent pas leur sécurité.
Une seconde suffit pour transformer un trajet routinier en drame. Selon l’Institut français des sciences et technologies des transports (IFSTTAR), un conducteur distrait par un écran a une réaction ralentie de 30 %, équivalent à celle d’un automobiliste avec 0,8 g d’alcool dans le sang. En 2022, un accident sur l’A13 près de Rouen a fait trois blessés graves après qu’un automobiliste a tenté de filmer un barrage de neige. « Le temps de regarder l’écran, j’ai perdu le contrôle », explique-t-il aujourd’hui, hanté par les conséquences de son geste.
Les réseaux sociaux ont exacerbé ce phénomène. La course aux likes pousse certains conducteurs à immortaliser des scènes de chaos sur la route. En mars 2023, une vidéo d’un accident sur l’A63 près de Bordeaux a été partagée plus de 50 000 fois, alors même que l’auteur, un automobiliste arrêté en double file, avait été verbalisé peu après. « Je voulais juste montrer l’ampleur de la situation, mais j’ai mis du temps à comprendre que je devenais moi-même un danger », confesse Alexandre Vigneron, un influent local.
La psychologue Marion Lefebvre, spécialiste des comportements routiers, évoque une « dissociation entre le danger perçu et le danger réel ». En d’autres termes, les automobilistes surestiment leur capacité à jongler entre la conduite et l’usage de leur téléphone. « Certains justifient leur geste par l’urgence d’informer les secours, mais en réalité, ils cherchent souvent à capter l’attention », analyse-t-elle. Cette ambiguïté complique la prévention.
Depuis 2015, le Code de la route français interdit formellement l’utilisation d’un téléphone tenu en main par le conducteur, même à l’arrêt dans un bouchon. Les amendes, initialement fixées à 90 €, ont été portées à 135 € en 2021, accompagnées d’un retrait de trois points. Les forces de l’ordre, équipées de drones et de caméras de surveillance, intensifient les contrôles. « J’ai reçu une contravention par courrier après avoir filmé un accident sur la N118. Personne ne m’avait arrêté, mais ma plaque d’immatriculation avait été relevée », témoigne Claire Dubois, résidente à Montpellier.
Oui. Si la loi est nationale, son application dépend des préfectures. En région parisienne, les radars automatiques sont programmés pour détecter les lumières d’écrans en mouvement, tandis que dans le sud-ouest, des campagnes ciblées visent les conducteurs de deux-roues. En 2022, une opération à Toulouse a conduit à 212 verbalisations en un mois, un record pour la zone.
En juin 2023, la Drôme a fait parler d’elle après qu’un camion-citerne s’est renversé sur l’A7, déversant 30 tonnes de fioul. Alors que les pompiers intervenaient, plus de cent automobilistes ont ralenti pour filmer la scène, obligeant la gendarmerie à lancer une enquête. Résultat : 109 amendes envoyées par courrier. « Je pensais juste partager l’image avec mes collègues, pas que je mettrais des vies en danger », admet Jean Moreau, l’un des contrevenants. Cette affaire a relancé le débat sur l’efficacité des sanctions.
Un sondage Ifop réalisé en juillet 2023 montrait une prise de conscience modérée : 58 % des répondants déclaraient avoir réduit l’usage de leur téléphone au volant, mais 23 % continuaient de « prendre des photos en cas d’urgence ». « C’est paradoxal, mais cela montre que l’éducation routière doit évoluer », estime le sociologue Thomas Renaud.
Les experts recommandent trois actions simples : garer le véhicule avant d’utiliser un appareil, signaler les accidents via les bornes d’appel d’urgence, et sensibiliser son entourage. « Depuis que j’ai perdu mon cousin dans un carambolage causé par un téléphone, je partage ces conseils partout où je peux », explique Camille Girard, bénévole pour l’association *Vie et Route*. Les applications comme *Waze* ou *Mappy* intègrent désormais des alertes pour décourager la prise de photos en temps réel.
Oui. Des startups comme *SafeDriveTech* développent des systèmes d’analyse d’images en temps réel, capables de bloquer l’accès à certaines fonctions du smartphone si le véhicule est en mouvement. « Notre technologie est adoptée par 12 % des flottes d’entreprises, mais le grand public reste réticent », regrette son fondateur, Émile Navarro. Le défi est culturel autant que technique.
La sécurité routière ne se limite pas aux panneaux de signalisation ou aux limitations de vitesse. Elle exige une vigilance collective, où chaque geste compte. En évitant de céder à la tentation du smartphone, les automobilistes contribuent à préserver des vies et à réduire les coûts humains et financiers des accidents. Comme le rappelle Camille Girard : « Un clic peut sauver une vie… ou en détruire plusieurs. »
Non. Même immobilisé dans un embouteillage, l’utilisation d’un téléphone tenu en main est interdite. Les forces de l’ordre peuvent sanctionner ce comportement.
Oui, à condition que cela n’interfère pas avec la conduite. Les passagers sont libres d’utiliser leurs appareils, mais le conducteur doit maintenir son attention sur la route.
Utilisez les bornes d’appel d’urgence situées tous les 2 km sur les autoroutes ou composez le 112 via le système mains-libres. Évitez de vous arrêter en double file ou sur la bande d’arrêt d’urgence.
Oui, mais les preuves visuelles (vidéos, photos) rendent les recours difficiles. En cas de doute, contactez un avocat spécialisé en droit routier.
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