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Cookies : la fin des bannières de consentement en 2025 en Europe

Chaque jour, des millions d’internautes naviguent sur le web en croisant le fer avec ces petites fenêtres qui s’imposent dès la première seconde : les fameuses bannières de consentement aux cookies. Ces messages, censés protéger notre vie privée, sont devenus un rituel agaçant, répétitif, parfois incompréhensible. Une fatigue numérique que même la Commission européenne reconnaît désormais comme un problème sérieux. Alors que les utilisateurs cliquent machinalement sur  Refuser tout  ou  Continuer sans accepter  sans vraiment comprendre ce qu’ils acceptent ou refusent, Bruxelles s’apprête à bouleverser le paysage du consentement en ligne. L’objectif ? Réduire cette lassitude collective tout en renforçant réellement la protection des données personnelles. Derrière ce projet, des enjeux technologiques, juridiques et humains qui touchent chacun d’entre nous.

Qu’est-ce que la  fatigue du consentement  aux cookies ?

La  fatigue du consentement  désigne cet état d’indifférence ou d’irritation que ressentent les utilisateurs face à la multiplication des demandes de permissions lorsqu’ils visitent un site internet. Chaque nouvelle page semble imposer son propre bandeau, avec des formulations parfois floues, des options mal positionnées, ou des choix qui ne disparaissent jamais vraiment. Ce phénomène est devenu omniprésent depuis l’entrée en vigueur du Règlement général sur la protection des données (RGPD) en 2018, censé renforcer la transparence et le contrôle des citoyens sur leurs données.

Prenez l’exemple de Léa Rousseau, ingénieure en cybersécurité à Lyon.  J’ai passé des années à expliquer à mes collègues l’importance du consentement éclairé, raconte-t-elle. Mais aujourd’hui, même moi, je clique au hasard. C’est devenu un réflexe. On ne lit plus, on subit.  Son témoignage reflète une réalité vécue par des millions d’Européens. Une étude récente de l’Université de Namur révèle que 78 % des utilisateurs ferment les bannières sans modifier les paramètres, souvent par manque de temps ou par désintérêt.

Pourquoi la Commission européenne veut-elle agir ?

Ironie du sort : les bannières de cookies, conçues pour protéger la vie privée, sont devenues un obstacle à cette même protection. C’est précisément ce constat qui pousse la Commission européenne à revoir son approche. En septembre 2025, des documents internes ont fuité, révélant que Bruxelles envisageait une refonte du cadre réglementaire autour des cookies. Confirmant ces informations auprès d’Ouest-France le 1er octobre 2025, un porte-parole de l’exécutif européen a indiqué que des  possibilités de gestion des cookies  étaient à l’étude.

Le cœur du problème réside dans l’inefficacité du système actuel. Les utilisateurs ne comprennent pas toujours ce qu’ils autorisent, et les entreprises, quant à elles, doivent intégrer des systèmes complexes pour se conformer à la loi. Résultat : un double échec, à la fois pour la protection des données et pour l’expérience utilisateur.  On est passé d’un excès de régulation à un manque d’efficacité, analyse Thomas Véron, chercheur en politiques numériques à Sciences Po. Les bannières ont été pensées comme un outil de transparence, mais elles sont devenues une formalité bureaucratique. 

Quelles solutions sont envisagées ?

Plusieurs pistes sont actuellement explorées. La plus radicale consiste à permettre aux utilisateurs de définir leurs préférences en matière de cookies une fois pour toutes, directement dans leur navigateur ou leur moteur de recherche. Ce réglage serait ensuite appliqué automatiquement sur l’ensemble des sites visités. Une idée inspirée des  paramètres par défaut  déjà présents dans certains systèmes, mais qui nécessiterait une coordination technique entre les acteurs du web.

Une autre piste concerne les exemptions. Certains types de cookies, jugés non intrusifs — comme ceux permettant de mémoriser un panier d’achat ou de sauvegarder une langue — pourraient être utilisés sans demande de consentement préalable. Cette distinction, déjà prévue dans la directive ePrivacy, n’a jamais été clairement appliquée. Bruxelles pourrait donc clarifier les catégories de cookies exemptés, en s’appuyant sur des critères objectifs de traçabilité et de risque pour la vie privée.

Comment les internautes pourraient-ils être mieux protégés ?

L’objectif affiché par la Commission européenne est de  renforcer les droits des utilisateurs en matière de protection de la vie privée en ligne . Pour y parvenir, il ne s’agit pas seulement de simplifier les bannières, mais de repenser l’information elle-même. Les utilisateurs doivent comprendre ce qu’ils acceptent, et non pas se contenter de cliquer.

Des solutions existent déjà. Certains navigateurs, comme Brave ou Firefox, intègrent des bloqueurs de traqueurs par défaut, accompagnés d’explications simples. D’autres, comme DuckDuckGo, proposent des interfaces éducatives qui expliquent en temps réel quel type de suivi est bloqué. Ces modèles pourraient servir de base à une harmonisation européenne.

Camille Nguyen, professeure de droit numérique à l’Université de Strasbourg, insiste sur l’importance de la pédagogie :  La transparence ne sert à rien si elle n’est pas compréhensible. Il faut que les messages soient clairs, courts, et adaptés au niveau de connaissance du public.  Elle préconise l’usage de pictogrammes, de niveaux de consentement visuels, ou encore de tutoriels interactifs pour guider l’internaute.

Quel impact pour les entreprises du numérique ?

La refonte des règles sur les cookies n’intéresse pas seulement les utilisateurs. Elle concerne aussi directement les entreprises, notamment les éditeurs de sites, les annonceurs et les plateformes de publicité. Le système actuel, basé sur des consentements individuels et fragmentés, est coûteux à mettre en œuvre et difficile à auditer.

Le futur  Omnibus numérique , dont la présentation est attendue d’ici la fin 2025, vise justement à alléger la charge réglementaire pour les entreprises. Ce texte devrait harmoniser plusieurs règles du numérique européen, y compris celles liées aux cookies, à la publicité ciblée, ou encore à la responsabilité des intermédiaires.

 On parle souvent des droits des utilisateurs, mais on oublie les contraintes des petites structures, souligne Julien Mercier, développeur web indépendant à Bordeaux. J’ai passé des semaines à intégrer un gestionnaire de consentement sur un site client, pour finalement voir l’utilisateur le fermer en deux secondes. C’est du travail perdu.  Pour lui, une solution centralisée, basée sur les paramètres du navigateur, serait bien plus efficace.

Les grandes plateformes vont-elles perdre en pouvoir ?

La question est sensible. Les géants du numérique, comme Google ou Meta, reposent en grande partie sur la collecte de données pour alimenter leurs algorithmes publicitaires. Une simplification des consentements pourrait-elle réduire leur capacité à tracer les utilisateurs ?

Les spécialistes sont partagés. Si les nouvelles règles favorisent des paramètres de confidentialité plus stricts par défaut, cela pourrait limiter la quantité de données accessibles. En revanche, si les exemptions sont trop larges, cela pourrait maintenir le statu quo.  Tout dépend de la définition des cookies “non intrusifs”, explique Thomas Véron. Si elle inclut le suivi publicitaire, on n’aura rien changé. 

Quand et comment ces changements arriveront-ils ?

La Commission européenne a confirmé que les nouvelles dispositions seraient intégrées à l’ Omnibus numérique , un texte législatif censé être présenté d’ici la fin de l’année 2025. Ce règlement devra ensuite être adopté par le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne, un processus qui pourrait prendre plusieurs mois.

Si tout se déroule selon les prévisions, les premiers effets pourraient se faire sentir en 2026. Les entreprises auront alors un délai de mise en conformité, probablement d’un à deux ans, pour adapter leurs systèmes.

En attendant, les utilisateurs continuent de naviguer dans un environnement saturé de bannières. Mais le vent semble tourner. Comme le note Léa Rousseau :  J’ai l’impression qu’on est enfin en train de passer d’un système de contrôle formel à un vrai outil de protection. Ce n’est pas trop tôt. 

A retenir

Qu’est-ce que l’ Omnibus numérique  ?

L’ Omnibus numérique  est un projet de règlement européen visant à réviser et simplifier plusieurs textes législatifs en vigueur sur internet. Il inclura des mesures sur la gestion des cookies, la publicité en ligne, et la transparence des plateformes. Son objectif est de réduire la complexité réglementaire tout en renforçant la protection des utilisateurs.

Les cookies seront-ils supprimés ?

Non, les cookies ne seront pas supprimés. En revanche, le système de consentement pourrait être profondément modifié. Certains cookies techniques ou fonctionnels pourraient être utilisés sans demande préalable, tandis que les utilisateurs pourraient définir leurs préférences une fois pour toutes via leur navigateur.

Est-ce que je devrai encore cliquer sur  Accepter  ou  Refuser  ?

Peut-être pas. Si les propositions aboutissent, les bannières de consentement pourraient disparaître ou devenir beaucoup moins fréquentes. Vos choix, faits une seule fois dans les paramètres de votre navigateur, seraient appliqués automatiquement sur tous les sites que vous visitez.

Qui décidera de mes paramètres de confidentialité par défaut ?

Ce sera à vous de les choisir. L’idée est de mettre en place des interfaces claires dans les navigateurs ou systèmes d’exploitation, qui vous permettront de sélectionner votre niveau de protection dès l’installation. Les autorités européennes pourraient toutefois imposer des standards minimaux pour garantir un niveau élevé de protection.

Ces changements s’appliqueront-ils hors de l’Europe ?

Les règles européennes s’appliquent déjà à tous les sites accessibles depuis l’Union européenne, quelle que soit leur localisation. Il est donc probable que les grandes plateformes mondiales adoptent ces nouveaux standards par défaut pour l’ensemble de leurs utilisateurs, comme elles l’ont fait avec le RGPD.

Conclusion

La fatigue du consentement aux cookies n’est pas qu’un détail de l’expérience web. Elle révèle un dysfonctionnement profond entre l’intention des lois et leur application concrète. En voulant protéger les citoyens, l’Europe a parfois créé des obstacles à cette protection. Aujourd’hui, avec l’ Omnibus numérique , elle tente de corriger le tir. L’enjeu est de taille : rendre le consentement significatif, compréhensible, et durable. Pas seulement une case à cocher, mais un vrai choix. Et pour des millions d’utilisateurs comme Léa, Camille ou Julien, ce serait enfin une bouffée d’air dans un internet trop souvent opaque.

Anita

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