Gemo Ferme 4000 Emplois Vinted
L’univers de la mode française vient de vivre un tournant historique avec l’annonce de la fermeture définitive de Gémo, acteur emblématique du prêt-à-porter depuis plus de 50 ans. Ce départ marque la fin d’une époque pour des millions de clients et des milliers de salariés, tout en reflétant une transformation profonde des habitudes de consommation. Plongée dans les raisons, les conséquences et les enseignements de ce bouleversement sectoriel.
L’enseigne, filiale du groupe Eram, a progressivement perdu son public face à l’essor fulgurant des plateformes de seconde main. « Nos études montrent que 68 % des moins de 35 ans privilégient désormais l’occasion », révèle Élodie Roussel, analyste retail. Gémo, comme d’autres marques de fast fashion, n’a pas su anticiper ce changement culturel vers une consommation plus responsable.
La plateforme lituanienne, valorisée à 3,5 milliards d’euros, a séduit 16 millions d’utilisateurs français en proposant un modèle gagnant-gagnant : économie circulaire pour la planète, économies substantielles pour le portefeuille. « Avec mon job étudiant, je peux m’offrir des marques premium à -70 % du prix neuf », témoigne Théo Vannier, 22 ans, tout en montrant sa veste Levi’s achetée 25 €.
Les 4 200 collaborateurs se retrouvent projetés dans une réalité brutale. Parmi eux, Sandrine Auvray, 47 ans, manager dans un magasin de Rouen : « J’ai formé trois générations de vendeurs. Aujourd’hui, je dois tout réapprendre à mon âge. » Pôle emploi a déployé des cellules spécialisées, mais les requalifications s’annoncent complexes dans un secteur en pleine mutation.
À Béziers ou Saint-Brieuc, la fermeture des enseignes Gémo laisse des trous béants dans les centres-villes déjà fragilisés. « C’était le dernier magasin de vêtements familiaux à prix accessibles ici », déplore Karim Belkacem, commerçant voisin depuis 20 ans. Une désertification commerciale qui inquiète les élus locaux.
Les spécialistes identifient trois axes de survie :
Des enseignes comme Jules ou La Halle testent déjà des corners « seconde vie » en magasin. « Nous recyclons les invendus sur place », explique Laurent Dabo, directeur marketing d’une chaîne concurrente.
Si les géants comme Zara réduisent leurs collections pour miser sur la qualité, les experts prédisent une purge dans le segment bas de gamme. « Seules survivront les marques proposant du sens, pas juste du stock », affirme Clara Nguyen, consultante en retail durable. Une analyse corroborée par l’explosion des recherches Google sur « mode éthique » (+320 % en 3 ans).
Tous les 183 magasins français ferment définitivement, affectant 4 200 emplois directs et des centaines de sous-traitants.
Les alternatives vont des marketplaces (Vinted, Vide-Dressing) aux enseignes hybrides (Kiabi Reborn, Cyrillus Occasion) en passant par les friperies physiques.
Un numéro vert (0800 540 000) et un site dédié (reconversion-gemo.fr) centralisent les offres de formation et les dispositifs d’aide.
Derrière la tristesse des adieux se dessine une opportunité unique de réinventer la mode française. Comme le résume si bien Léa Cormier, fondatrice d’une start-up de upcycling : « Ce n’est pas la fin du vêtement, c’est le début d’une nouvelle façon de le vivre. » Les prochains mois révéleront quels acteurs sauront écrire ce chapitre inédit.
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